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lundi, 24 avril 2006
Pratiques environnementales en France (suite et fin)
Vendredi, ce blog diffusait les récents résultats de l'enquête INSEE sur les conditions de vie des ménages (voir article) publiées par L'IFEN (Institut Français de l'Environnement), plus particulièrement les pratiques environnementales en France.
Concernant les gestes, le tri semble bien intégré dans les habitudes (71 à 73 % des foyers), sans doute parce que les campagnes d’information ont largement insisté sur la nécessité de trier. L’abandon des sacs plastiques fournis par les grandes surfaces ont également porté leurs fruits puisque 63% des ménages prennent l’habitude d’emmener un panier ou des sacs. Mais il y a encore de la marge…
Par contre, seulement 15% se sont équipés d’ampoules basse consommation alors même que la plupart des foyers ont compris l’importance d’éteindre sa télévision plutôt que de la laisser en veille. L’IFEN avance le coût de ces lampes… qui, pourtant, a beaucoup baissé pour une durée de vie plus longue. Quand on sait que 3 ampoules ordinaires allumées toute la soirée équivalent à l’énergie nécessaire pour un lavage en machine...
Enfin, pour ce qui est du "Bio", ce n'est pas un geste au même titre que les autres, sa mise en œuvre dépendant beaucoup trop de la disponibilité et du coût des produits.
Le hic réside véritablement dans le fait que seuls 17% des ménages font attention à la quantité de déchets qu’implique l’achat de certains produits. Quand ce blog n’a de cesse de vous rappeler le rôle fondamental tenu par l’individu dans la préservation de son environnement, le problème peut se résumer dans ce chiffre. On trie, on trie, on trie, on excelle à trier… mais en passant totalement à côté de l’essentiel : réduire à la source, pas à l’arrivée !
En d’autres termes, les minidoses, les micro-portions, les biscuits emballés et suremballés, les lingettes par ci, les lingettes par là, les 3 tomates emballées, le microscopique crottin de chèvre emballé dans une barquette géant… OUBLIEZ (au passage, dites vous bien que le fabriquant vous fait payer tous ces suremballages inutiles).
Je compte sur vous pour m’aider à convaincre les 83% de ménages restant !
Pour accéder au document complet (Le "4 pages" de l'IFEN, n°109: janvier-février 2006)
Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : environnement, éducation environnementale, consommation, équipement | Facebook | |
Commentaires
On essaye de convaincre, on essaye...
Pour commenter le tableau, ce qui me saute aux yeux, c'est que lorqu'il s'agit des gestes qui ne coûtent rien, il y a du monde (d'ailleur ces chiffres me semblent surélevés d'après ce que je vois autour de moi. Mais bon, peut-être que dans le sud, on est moins écolo...), mais quand il s'agit de payer (ampoules, bio...), là, il y a moins de monde... Je trouve donc ces chiffres en adéquation avec notre époque et notre niveau de vie.
Et tu as mis le doigt dessus : réduire les déchets à la source. Les lingettes, c'est l'invention la plus géniale au niveau économique, mais alors la plus minable au niveau écologique ! Pour ne parler que des lingettes...
Écrit par : Naturel | lundi, 24 avril 2006
Naturel, tout comme vous les chiffres relativement élevés au niveau des gestes simples m'ont étonné. Et puis finalement non. Je trouve que le tri s'est beaucoup banalisé depuis les différents textes qui ont rendu le ramassage de tri ou la mise en place de déchetterie obligatoire dans les communes d'une certaine taille. Qui se souvient encore qu'il y a à peine 10 ans il fallait parfois faire 5km avant de trouver un contenaire à verre qui ne dégueulait pas encore ?
Comme vous l'avez souligné avec Angelie, tri ou pas tri, chaque ménage génère autant de déchet qu'avant à la différence qu'une partie est maintenant revalorisée.
Pour ce qui concerne le retour des cabas, la valeur est en hausse uniquement du fait que beaucoup de chaîne de super et hypermarché ont pris le pli de retirer ou faire payer les sacs plastiques. Ce qui représentent pour ces derniers une opération intéressante pour leur image mais leur permet surtout de réduire leurs coûts de fonctionnement sur l'économie réalisée.
Pour moi les habitudes écologiques françaises ont progressé de façon superficielle. Par obligation essentiellement. Pas par conviction. Un des symptômes en est le "pas concerné" des jeunes. Il faut savoir qu'une telle situation est une manne pour les entreprises de services, les industriels etc...
En attendant on continue à "surconsommer" tranquillement.
En Allemagne par exemple, où les convictions et les engagements sont plus affirmés les règles sont un peu différentes. Une mesure simple qui a été mise en place : les bouteilles en plastiques sont consignées, mêmes les 50cl, elles sont nettoyées puis réutilisées. Cela satisfait également les commerçants, puisque cela leur permet de fidéliser leurs clients.
Autre point d'engouement chez les allemands, énormément de particuliers font installer chez eux des équipements de récupérateur d'eau pluviale sans forcément qu'on ai forcément à leur proposer des aides ou des déductions d'impôts.
Euh.. sinon vous croyez que mon discours est parfois trop extrême pour être convaincant ?
Écrit par : jean-francois | mardi, 25 avril 2006
Je suis étonnée de ces résulats par rapport aux précédents : à partir de combien les individus ont-ils déclaré "beaucoup" de pratiques?
En ce qui concerne les ampoules basse conso, j'en utilise moi-même, mais je tiens à faire remarquer qu'il n'est parfois pas possible de s'en procurer : les grandes surfaces ne proposent pas tjrs tous les types d'ampoules en éco d'énergie. Et pour les lingettes, non, ce n'est ni écologique, ni économique! Je suis sure qu'Angelie a le pourcentage de surcout par rapport à un chiffon classique!
> Jean François : dimanche, ds Karambolage, ils parlaient justement des bouteilles en verre consignées en Allemagne. Ils saluaient le geste, mais ajoutaient ironiquement que les caisses dans lesquelles les Allemands transportaient les bouteilles étaient si lourdes qu'ils étaient obligés de prendre leur voiture pour les déposer chez leurs commerçants... ^^
Écrit par : Hélène | mardi, 25 avril 2006
> A Jean-François: j'ai eu l'occasion à de nombreuses reprises que ce n'est pas tant le côté extrême ou non d'un discours qui convaint, mais les exemples de cas concrets qui l'illustrent - ce qui m'a l'air d'être le cas de vos interventions.
Bon, le jour où un voisin commence à vous traiter de tous les noms, tâchez de modérer vos propos, je ne voudrais pas perdre un précieux commentateur de ce blog! En fait, le risque d'être trop radical est de braquer certains individus avec lesquels il faut un travail de longue haleine pour convaincre... par toujours facile.
> A Hélène, quand 'Naturel mentionnait le côté économique des lingettes, je suppose que c'est une petite pointe d'ironie car ce n'est effectivement pas économique pour le consommateur mais pour le fabriquant qui s'en met plein les poches et doit jubiler...
Écrit par : Angelie | mardi, 25 avril 2006
Oui, Angelie, je voulais dire que c'était très lucratif pour le fabriquant.
Quant aux consignes, c'est une bonne idée. Mais "on" y va aussi en voiture, dans les containers à verre, car s'il y en a plus qu'avant, il n'y en a pas encore assez près de chez soi. Idée à creuser...
Écrit par : Naturel | mardi, 25 avril 2006
Hélène, je vais essayer de répondre à votre question ; sur la liste des 14 questions présentées dans ce tableau-ci, l'IFEN a considéré que de 0 à 6 pratiques déclarées les ménages sont "peu" concernés, et de 10 à 14 pratiques ils en ont déclaré "beaucoup".
Pour ce qui est de l'émission Karambolage, je ne l'ai pas vu. Ayant annoncé juste au préalable que je pouvais facilement passionner les discussions, je vous soupçonne d'être en train de me titiller sur le sujet. D'ailleurs, je crois avoir surpris votre regard plissé enclin à la malice, vous êtes démasquée. C'était bien essayé !
Enfin bon... je vais quand même vous répondre. Les bouteilles ne sont pas uniquement en verre, les Allemands utilisent également des bouteilles en plastique consignées beaucoup plus solides que ce qu'on peut trouver usuellement. Ce qui allège tout de même considérablement la charge. Pour ce qui est du problème de voiture, c'en est un faux. Je ne connais personne qui ne prend pas sa voiture lorsqu'il a besoin d'aller acheter 12 ou 24 bouteilles de boisson. Donc on prend sa caisse comme on pense à prendre son cabas lorsqu'on fait ses courses. Et pour la pauvre grand-mère isolée, elle n'aura qu'à passer sa commande par téléphone, attendre que le livreur vienne avec sa caisse de 12 remplie à 4 ou 5 bouteilles, et qui après s'être fait payé, rapportera l'ancienne caisse avec les bouteilles consignées. Voilà qui est dit.
Angelie, rassurez-vous, même si j'utilise souvent des arguments ou des métaphores un peu limites j'essaye toujours de conserver un esprit pragmatique, réaliste et circonstancié. Pour ce qui est de continuer à commenter chez vous cela ne dépendra que de la qualité de vos articles. Pour le moment, si cela vous va je saurais apprécier la possibilité de pouvoir enfiler mes pantoufles ?
Écrit par : jean-francois | mercredi, 26 avril 2006
Merci Jean-François pour ces précisions à la fois concernant les pratiques, et sur les bouteilles allemandes!
Non, non, vous me prêtez des intentions que je n'ai pas : moi, vous titiller?! ^^
Je suis bien du même avis que vous : les Allemands nous montrent aussi le bon exemple (et pas qu'en matière d'écologie).
Je vous laisse enfiler vos pantoufles et attend vos prochaines précisions! ^^
Écrit par : Hélène | jeudi, 27 avril 2006