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mercredi, 14 juin 2006

Prolongez la vie de vos téléphones mobiles

medium_FNATH_recyclage_telephone.jpgQue ceux qui en sont à leur 3ème portable en 5 ans lèvent la main ! Ne soyez pas timides... 19 millions de portables sont remplacés chaque année, un utilisateur changeant de téléphone tous les 18 mois… profitant ainsi des offres alléchantes des opérateurs pour recevoir un appareil neuf quand l’ancien fonctionne encore.

Pourtant, avec près de 75kg de déchets générés pour pondre un téléphone d’environ 100g, je vous encourage à conserver votre téléphone tant qu’il marche, le recyclage des portables étant encore plus que limité.

Toutefois, si vous n’avez pas résisté à la tentation, il vous reste encore la possibilité d’agir en faveur de l’environnement en redonnant une seconde vie à votre mobile plutôt que de lui faire goûter la poussière de votre placard.

En effet, la FNATH (Association des accidentés de la vie, oeuvrant notamment pour la progression de la législation sociale) collecte les téléphones inutilisés mais toujours fonctionnels. Pour chaque appareil, 4€ sont reversés à l’association qui a déjà récupéré ainsi plus de 30.000 portables… Face aux 19 millions remplacés chaque année, il y a de la marge.

Les téléphones sont ensuite recyclés ou triés, reconditionnés puis retraités par la société "Eurosource" pour être revendus, notamment dans des pays émergents où le marché de l’occasion explose. Une façon de prolonger la vie d’appareils qui, sinon, moisiraient au fond des placards jusqu’à devenir inutilisables…

Au passage, mentionnons la collaboration d'Eurosource avec d’autres associations telles que "Enfance et Partage"  avec le recyclage de cartouches d'encre ou le programme "Ecolopoint" permettant de financer des établissements scolaires grâce à la collecte de cartouches d'encre et de téléphones portables.

Commentaires

Une initiative très intéressante et importante en matière de recyclage. Ca évite bien sûr de créer encore plus de déchets que nous en créons actuellement mais ça profite aussi aux personnes, qui n'ont peut être pas forcément besoin de portable, mais en tout cas qui n'ont pas les moyens de s'en offrir. Et c'est là que je m'inquiète. Je me rappelle d'un reportage sur des scandales portant sur le "recyclage" des vêtements usagés. Vous avez sûrement tous prêt de chez vous un conteneur ou un camion qui passe pour récupérer nos vieux vêtements plus à la mode et qu'on ne remettra plus. Mais là, au lieu d'être redistribué à des gens plus démunis, ils étaient envoyés en Afrique noire où ils étaient revendu à des prix pas tellement bon marché. Donc, qu'en est-il de Eurosource? Ange ou démon? Se font-il de l'argent grâce à nos dons? Je m'interroge ...

Sinon, histoire de faire ma pub personnelle, et même si je n'ai pas bien le temps de faire des billets aussi intéressants que ceux que l'on peut trouver ici, voici un lien concernant la pollution des voitures: http://ringland.free.fr/blog/index.php?2006/06/07/54-une-taxe-pour-les-vehicules-pollueurs-au-luxembourg

Écrit par : bnj | jeudi, 15 juin 2006

Je comprends votre point de vue (d'autant que j'ai probablement du voir le même reportage que vous sur Envoyé Spécial ou Capital je crois...). Eurosource est une société et, à ce titre, doit tout de même pouvoir gagner de l'argent. Le tout est de ne pas faire des dons une poule aux oeufs d'or mais un simple gagne-pain. Là-dessus, je ne peux pas vous fournir de grandes garanties, mais au regard des partenaires actuels d'Eurosource, je pense que la société est suffisamment sérieuse.

Il ne faut pas oublier que pas moins de 4€ sont reversés par portable, sachant qu'il y a de fortes chances que d'anciens téléphones ne soient pas revendus une fortune (il suffit de voir les prix sur internet). Or, il faut intégrer le prix des tris / reconditionnement et retraitement, plus le transport et probablement des intermédiaires. Difficile de faire un énorme bénéfice.

Enfin, quand bien même la société se ferait un peu d'argent sur notre dos, il faut bien admettre que la majeure partie des utilisateurs n'ont pas la possibilité de donner/revendre leur portable directement sur des marchés de pays émergents. Et à moins qu'une ONG locale lance l'initiative, il ne reste que les sites internet d'enchère / d'occasion / de troc pour prolonger la vie de votre portable... sans aucune garantie que le bénéficiaire n'ira pas le revendre en s'en mettant plein les poches ensuite.

Écrit par : Angelie | jeudi, 15 juin 2006

Une raison élémentaire pour lesquelles on change de portable trop souvent, c'est-à-dire quand le précédent fonctionne encore très bien (je ne parle même pas des sollicitations marketing qui nous incitent à changer d'appareil pour obtenir de nouvelles fonctionnalités parfaitement inutiles), c'est tout simplement parce que la "société de consommation" nous y pousse d'une manière très simple :
1/ La batterie d'un portable ne dure guère plus de 2 ans avant de perdre l'essentiel de sa capacité de stockage, à partir de quoi son autonomie se réduit comme une peau de chagrin.
2/ Dans un monde qui ne marcherait pas sur la tête, la réponse logique serait "changer la batterie"
3/ Mais le système ne *veut pas* vendre des batteries, il *veut* vendre des portables neufs (entiers). Ce qui est inutile mais :
4/ Le particulier-consommateur se retrouve avec l'équation suivante :
a) Je change la batterie de mon portable pour pas loin d'une centaine d'Euros de ma poche, sans aucune aide, et je mets ainsi une batterie neuve dans un vieux portable pour *très cher*
b) Je change d'opérateur et je prends un nouvel abonnement, ou je profite d'une "offre de renouvellement" de mon opérateur actuel, et j'ai un portable tout neuf avec une batterie toute neuve pour zéro Euro ou presque, et avec toutes les nouvelles fonctions inutiles dont la pub me bassine, en plus !

On peut demander aux consommateurs de se comporter de manière responsable, mais difficilement d'être carrément masochistes.... Ou alors, très peu suivent.

Jusqu'ici, à chaque fois que j'ai "remplacé" mon portable (entier), c'était pour la seule et unique raison : batterie morte. Et je ne dois pas être le seul.

Si on veut éviter la gabegie (mais le veut-on ? certes pas ! Le système ne fonctionne que tant que l'on consomme, c'est ça qui pousse la sacro-sainte "croissance"...), c'est donc à l'échelle au-dessus qu'il faudrait taper (réglementation vis-à-vis du coût des pièces de rechange ou des promotions d'opérateurs par exmeple, ah oui, mais c'est un blasphème vis-à-vis de l'idéologie "libérale"...)

Écrit par : Swâmi Petaramesh | jeudi, 15 juin 2006

Je rêve ! Swâmi Petaramesh qui trouve que "l'échelle au dessus" (de quoi, d'ailleurs ?) serait de règlementer...le coût des pièces de rechange. Vous nous avez habitué à des coups de gueule à "l'échelle au dessus" de ce pétard mouillé. (soupir!)

Bref. Je n'ai pas bien compris l'ensemble du propos, de toutes façons. Vu du petit bout de ma lorgnette, le seul bon geste à faire c'est de ne pas acheter de portable. Si, si, je vous promet, c'est vachement écolo de "ne pas" consommer de trucs inutiles. Et je ne vois aucune raison particulière à être le seul à qui ce truc est parfaitement inutile. Je ne me sent pas coupé de la planète parceque je n'ai pas un bidule qui vibre mes testicules toutes les 5 mn pour me demander où je suis et à quelle heure je rentre (passe prendre le pain, etc).

C'est pas comme ça que je la voyait, "l'éducation à l'environnement". Mais bon ...(re-soupir).

Écrit par : patrick | jeudi, 15 juin 2006

Je voulais essentiellement dire que tant que la voix dominante du système est "Consommez ! Consommez ! Prenez des crédits à la consommation !", que les barreurs du navire ne pensent qu'au divin Point de Croissance, le regard fixé sur "l'indice de consommation des ménages", et que les industriels comme les distributeurs font le maximum pour vendre un maximum de trucs qui ne servent à rien, tenir à côté (au niveau "officiel") le discours inverse au citoyen-consommateur "Recyclez ! Réduisez le gaspillage" (mais sans réels moyens ni volonté politique) est une énorme tarte à la crème et une simple opération de communication.
Si ce n'était pas le cas, ce serait de la véritable schizophrénie politique.
La volonté politique n'est pas à la réduction de la consomation inutile, mais à la _création_ d'un maximum de consommation inutile. Et si l'indice de consommation tousse, c'est tout le système qui s'enrhume. C'est ce que je voulais dire en parlant du sens vers lequel poussent les "échelons du dessus" (sans aucune vergogne quant à simultanément culpabiliser le "consommateur" qui "gaspille"...).
Le reste est littérature.

Ah si : On me dit que la fabrication d'un téléphone mobile crée 75 Kg de déchets "non valorisables". Très bien. Et pour un lecteur de DVD ? A vue de nez la même chose ou davantage, non ?
Le mois dernier, je rapporte un lecteur de DVD en panne sous garantie (mais loin d'être neuf) chez Carrouf pour qu'on me le répare. Ah mais monsieur, on ne répare plus ce genre de choses (ça coûterait trop cher et ce serait trop compliqué, sûrement...), on les échange. On m'en donne donc un neuf, et le mien part à la benne (de recyclage, peut-être...). D'où provient le gaspillage ? Du consommateur, ou de l'orientation économique délibérée de tout un système ?
Remarque que le consommateur, il est content : il s'apprêtait à attendre deux mois un vieux lecteur réparé, il rentre chez lui le jour même avec un lecteur neuf...

Écrit par : Swâmi Petaramesh | jeudi, 15 juin 2006

Cette solution est désastreuse pour les pays "émergeant" qui se retrouvent avec toutes les poubelles des pays économiquement dominants. Ne faudrait-il pas plutôt faire pression sur les multinationales du portable pour qu'il s'occupe eux mêmes des déchets générés par leurs profits. Allez faire un tour au maghreb ou en Afrique subsaharienne pour constater les dégats environnementaux et humains de ces pratiques d'exportation de poubelles auréolé de la bonne cause humanitaire.

Écrit par : Sylvain | jeudi, 15 juin 2006

@Swâmi Petaramesh : la "volonté politique", est, jusqu'à preuve du contraire, le reflet de la nôtre (cf. définition du mot démocratie). En conséquence, si schizophrénie il doit y avoir, c'est de la nôtre qu'il s'agit : continuons donc à élire des gouvernants qui ne nous ressemblent pas. Mieux : qui ne nous connaissent même pas (quand un certain député Dassault parle de "remettre les Français au travail", de quel travail parle-t-il ? de celui de l'héritier qui multiplie sa fortune par 2 en 10 ans de boursicotage aveugle ?).

Le gaspillage provient d'abord de la conception d'inutiles bidules. Gaspillage de temps et de cerveaux. Et ça, ce n'est pas la part de "pays émergents", c'est la notre : ces cerveaux-là n'ont pas faim, qui crament leur neurones à de si vaines tâches. Gaspillage ensuite des ressources de ces "pays émergents" pour fabriquer le bidule (délocalisation = je te tiens la tête sous l'eau en te payant à fabriquer mes merdes). Gaspillage ensuite de nos deniers pour acheter le bidule : les "cerveaux" sont donc bien schizos, quelque part. Et enfin, gaspillage des ressources de nos chers "émergents" pour faire disparaitre sous le tapis les bidules dont l'inutilité nous pète enfin à la figure. La boucle est bouclée, tous les intermédiaires financiers ont gagner de quoi remplir les réservoirs du Yacht (un sommet dans la pyramide de l'inutile), tous les autres ont perdus. Les cerveaux comme les petites mains, quoi qu'on en pense.

Avant de penser à limiter nos déchets où nos achats, pensons donc à économiser nos cerveaux. Plutôt que de ré-inventer sans fin le presse-purée, allons faire une bonne sieste et un peu de musique avec les "émergents". Tout le monde y gagne. Pour sûr.

Écrit par : patrick | jeudi, 15 juin 2006

@Patrick : > " la "volonté politique", est, jusqu'à preuve du contraire, le reflet de la nôtre (cf. définition du mot démocratie). "

In theory, practice and theory are the same, but in practice they are different.
-- Larry McVoy

Écrit par : Swâmi Petaramesh | vendredi, 16 juin 2006

En gros Patrick et Swami, vous allez dans le même sens même si certains détails divergent, on ne peut pas dissocier les gens de leurs dirigeants, on ne peut pas vraiment porter tous les torts sur l'un ou l'autre en particulier.

Mais il est quand même vrai que :
- On a quand même pas vraiment le choix d'élire des gens qui ont des idées différentes (merci swami pour le rappel entre théorie et pratique)
- Les médias vont dans le sens de ces gouvernements et prolongent la justification de ses décisions

En revanche, ça n'enlève pas le bien fondé de toute action personnelle, ça atténue juste de façon effroyable sa portée.

Je trouve dommage, à l'image des "forces de gauche" que des idées que vous, nous avançons s'entrechoquent de cette façon, enfin c'est peut être aussi un bien, c'est du niveau de la réflexion et ça peut mener vers des prises de conscience chez certains... je sais pas.

Écrit par : coco_des_bois | vendredi, 16 juin 2006

Juste une petite remarque... une batterie de portable neuve coûte 30€ maxi pour de nombreux portables... on est loin du coût d'un portable neuf! Il suffit juste de se balader sur quelques sites d'enchère sur internet ou même chez des revendeurs spécialisés (les petites boutiques, pas celles des grandes marques de fournisseurs hors de prix, j'en conviens).

Quant au recyclage, il y a aujourd'hui une directive européenne sur les DEEE (Déchets d'équipements électriques et électroniques) qui comporte certaines obligations (voir directement le site http://www2.ademe.fr/servlet/KBaseShow?m=3&cid=96&catid=14687 de l'Ademe).

Sauf qu'en pratique (j'adore la citation de Swâmi), il est extrêmement difficile pour l'instant de recycler ces déchets car les filières sont encore insuffisamment développées. Certains ont d'ailleurs peut-être en tête des documentaires qui ont été diffusés montrant le recyclage d'ordinateur en Chine. Il suffit sinon de se balader à proximité de décharges (légales ou non) pour voir les écran, TV, machine à laver et autres équipements électroniques rouiller à l'air libre.

Comme je l'ai dit plus haut, envoyer un portable en Afrique, c'est effectivement couper quasiment toute chance de le recycler. Mais pour autant, cela empêchera-t-il les consommateurs africains de se les procurer? Au risque d'ailleurs de finalement adopter des portables qui seront des malfaçons provenant d'extrême-orient et comportant des surdoses de matériaux dangereux (car c'est aussi une éventualité plus que probable)?

L'idéal serait de d'obliger les grossistes à cotiser pour le recyclage d'un tonnage équivalent à celui vendu. Une solution faisable mais qui se heurtera au lobbying et à la corruption, bien qu'elle puisse encourager la filière recyclage dans des pays émergents... à moins de tout simplement rapatrier les déchets (mais là, il ne faut pas rêver).

Je crois également que pour mettre en oeuvre la directive DEEE (obligatoire), au vu de la quantité de déchets concernés, les entreprises se débrouilleront à un moment ou à un autre pour sous-traiter dans ces pays. Cela ne m'enchante pas de dire cela, mais mieux vaudrait à défaut encadrer ce développement.

De toutes les façons, nous n'interdirons jamais ces pays de se doter d'appareils électroniques, ils les acquiéreront d'une manière ou d'une autre. A ce titre, certains pays d'Afrique ne sont pas doté d'un réseau téléphonique développé, connaissant de nombreux dysfonctionnements. Les portables connaissent donc une explosion car les communications sont plus fiables. La raison tient là: comme les pays souffrent de corruption, il est plus facile de s'en remettre à son portable, plutôt que d'attendre une bonne maintenance des câbles téléphoniques...

Alors, la question demeure... faut-il ou non accepter de prolonger la vie de son portable pour répondre à une demande bien réelle, malgré le fait de savoir que SON portable ne sera probablement pas recyclé (ou pas dans de bonnes conditions)?

Écrit par : Angelie | vendredi, 16 juin 2006

Les aphorismes de Larry McVoy n'empêchent pas de lutter pour une application de la théorie dans nos pratiques.

D'autant que, d'un point de vue "éthique", la position est tout de même confortable (du moins par chez nous, si on en juge par ce qui constitue les fondements moraux de nos sociétés).

Allez, un petit effort "d'intégrité pragmatique" ! n'achetez plus de téléphones portables :o))

Écrit par : patrick | vendredi, 16 juin 2006

Soyons réalistes, les chiffres sont là:19 millions de portables sont remplacés chaque année, il faut bien trouver des solutions "réalisables et adaptées" à notre société (mème si ce n'est surement pas la panacé) en attendant que les "politiques" (qui, en passant, nous ressemblent de moins en moins, because le pouvoir, ça vous change un homme) deviennent un peu moins "démago".
C'est vrai que toute action entraîne des effets et qu'une geste à priori positif, pour certains peut apporter des conséquences négatifs, pour d'autres.
Alors que faire ? Ne rien faire ?

Écrit par : marcel | lundi, 19 juin 2006

Actions, réactions, patins, couffins...

@Marcel : "en attendant que..." -> il ne se passera rien, on ne peut "attendre" de quelqu'un satisfait de sa position qu'il en change, fusse au prétexte qu'elle est éminement nuisible à d'autres (beaucoup d'autres). Démago, il ne l'est pas devenu en arrivant "au pouvoir", il l'était déjà pour y parvenir.

Le geste "à priori positif" existe. Ne rien faire pour remplacer 19 millions de portables n'a d'autres conséquences négatives que de porter un méchant coup de frein à la boulimie de ceux qui ont tout intérêt à ce qu'on ne change rien à leurs plans d'enrichissement.

Le dilemne n'est donc qu'apparent : l'exploitation n'enrichit jamais l'exploité.

De quoi est-on objectivement plus riche quand on possède un téléphone portable ? voilà une question qui me semble plus intéressante.

Écrit par : patrick | lundi, 19 juin 2006