« Gérez votre animal pendant vos vacances | Page d'accueil | Pouvoir d'achat ou vouloir ne pas acheter? »
vendredi, 10 juin 2011
Le sanglier, plus sauvage qu'un boa ou une mygale?
En France, on a le droit de posséder des boas et autre mygale, mais pas une laie (femelle sanglier) trouvée blessée après avoir été renversée par une voiture, dont on a pris soin pendant 11 ans. Une agricultrice en Dordogne va devoir comparaître devant le tribunal correctionnel de Périgueux, après avoir refusé une saisie de l'animal qui a toutes les chances d'être relâché dans un paradis pour chasseurs où les battues au sanglier sont légion.
Bien sûr, la délicate question de la détention illicite d'animaux sauvages chez soi ici invoquée pourrait être légitime. Mais où s'arrête l'hypocrisie d'accuser cette détention illicite... dans une région où les sangliers pupullent et sont mitraillés par des plombs de chasseurs qui ne se sentent plus pisser dès qu'ils peuvent tirer un coup. Protection des animaux sauvages, mon *biiiiip* (1)!!!!! Ah mais ils vous diront que ces animaux sont en surnombre et détruisent tout. C'est vrai: les chasseurs ont tué tous leurs prédateurs. A force de tirer, il ne reste plus de plomb dans la cervelle...
Mais au fond, à quel moment cette notion de "sauvage" démarre-t-elle quand on accepte comme animaux de compagnie des iguanes, des boas, mygales et autres furets/chinchilla et j'en passe sous prétexte d'être nés en captivité? Je rappelle que dans les zoos, la plupart des animaux sont nés comme tel, ils n'en demeurent pas moins considérés comme animaux sauvages. Alors la petite laie sauvée d'un accident vivant dans d'excellentes conditions, totalement habituée à l'homme est-elle plus sauvage qu'un boa? Sait-on par exemple qu'un cochon relâché dans la nature redevient sauvage au point de changer de morphologie (donc, même pas un saut de génération)?
Pourquoi dans un cas litigieux comme ici n'oblige-t-on pas tout simplement un vétérinaire à attester des bonnes conditions dans lesquelles vit cette laie? Car saisir l'animal qui finira canardé (j'imagine mal à un zoo la récupérer), c'est de l'hypocrisie et la justice a bien du temps à perdre. Qu'elle aille plutôt visiter plus régulièrement les animaleries au bord des quais de Seine (et ailleurs): quand on voit les conditions dans lesquelles mijotent les animaux, c'est autrement plus choquant et les saisies devraient pleuvoir...
--
(1) Je vous prie d'emblée d'excuser la vulgarité de mes propos. J'assume totalement.
Source:
- "Dordogne: une agricultrice refuse de se séparer de sa laie, Mimine", Le Point (7 juin 2011)
Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : environnement, nature, biodiversité | Facebook | |
Commentaires
Beaucoup apprécier votre blog.
Très proche de la nature, je trouve enfin un site proche de mes idées et convictions.
Merci.
Écrit par : Walter CABRITA | jeudi, 11 août 2011