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lundi, 06 février 2012

L'empreinte écologique d'Accor et de Danone

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En décembre, il y a eu les fêtes. Mais à deux jours d'intervalle, deux études sur l'empreinte écologique du groupe Accor et de Danone ont aussi été communiquées, dont l'ampleur est sans précédent. Elles marquent ainsi un gros travail initié par ces deux multinationales qui mérite d'être ventilé.

 

Le programme Earth Guest Research d'Accor


En juin 2011, le groupe Accor lançait Earth Guest Research, la première plateforme de connaissances partagées sur le développement durable dans l’hôtellerie, ouverte à tous. Cette démarche s'est concrétisée par le lancement d'une étude gigantesque sur l'empreinte écologique des établissements dans le monde entier. Par "gigantesque", j'entends 4.200 hôtels (sous marque Accor) et 145.000 collaborateurs répartis dans 90 pays, servant 56 millions de petits déjeuners chaque année. Grâce à cette étude, les leviers de changement prioritaires ont pu être identifiés, permettant non seulement au groupe Accor, mais à l'ensemble du secteur hôtelier d'orienter leurs stratégies pour réduire leurs impacts environnementaux. Les résultats ont été diffusés en décembre, avec son lot de surprises. Ces principaux leviers sont:


  • Consommation d'énergie: 18 milliards de kWh/an consommés, équivalent à une ville européenne de 386.000 habitants (ex. Orléans et son agglomération). 75% provient des consommations directes au sein des hôtels et l'importance de construire des établissements à haute performance énergétique devient centrale, comme la Suite Novotel HQE d'Issy-les-Moulineaux (surcoût à la construction: 5% pour un budget de 22 millions d'euros - ce n'est pas rien, mais ce n'est pas monstrueux et infaisable non plus - surtout pour des entreprises aux reins solides).
  • Consommation et pollution de l'eau: l'alimentation en est la principale responsable (à 86%). Cette proportion inattendue fait d'une restauration plus durable un choix stratégique pour le groupe dans les années à venir.
  • Production de déchets: si le gâchis semble omniprésent dans l'hôtellerie, ils ne sont rien comparés aux tonnages générés par les chantiers, qui sont loin d'être verts, faute de faire appel aux filières de traitement (lorsqu'elles existent) - un point sur lequel le groupe commence à sérieusement travailler.


Télécharger le rapport présentant les résultats détaillés de l'étude.

 

La plateforme est amenée à s'enrichir régulièrement de nouvelles études permettant de diffuser les bonnes pratiques à l'ensemble du secteur. Toutes les méthodologies sont en libre accès en échange de diffuser les résultats obtenus gratuitement. L'intelligence d'une telle démarche est vraiment à saluer.

 

Mesurer l'empreinte carbone de 35.000 produits Danone

 

Chez Danone, là encore les échelles sont énormes: l'entreprise a annoncé mesurer à terme l'empreinte carbone de 35.000 produits. Pour y parvenir, elle s'est associée à la société SAP (spécialiste des applications logiciels entreprise) pour développer une solution inédite (mais calquée sur les outils d'analyse des performances financières) pour mesurer l'empreinte environnementale de milliers de produits et assurer un suivi.

 

Ainsi, 80% des données nécessaires à l'analyse du cycle de vie des produits sont collectées automatiquement. L’objectif est de fournir des informations concrètes pour orienter les décisions en matière de conception de produits, des ingrédients ou des fournisseurs. D'emblée, le lait représente plus de la moitié de l'empreinte globale de Danone (soit 14 millions de tonnes de CO2).


40 filiales seront équipées de cette solution d’ici fin 2012, couvrant environ 70% du chiffre d'affaires de Danone. Chacune nommera un "carbone master" à cet effet. L’objectif final est de généraliser cette solution à l’ensemble de ses filiales à travers le monde, en couvrant les quatre domaines d’activités du Groupe: produits laitiers frais, eaux en bouteille, nutrition infantile, nutrition médicale.

Danone a renoncé à conserver la propriété intellectuelle sur ce projet pour lequel elle avait pourtant mandaté SAP. Ces derniers pourront donc désormais le répliquer auprès d'autres clients... qui devront payer pour bénéficier de cette solution. Même en admettant que toute solution logiciel a un coût au delà de son développement (maintenance, serveurs, etc.), je me demande au final si le grand gagnant n'est pas SAP...

 

Des efforts qu'il faut encourager

 

Retenons que des efforts à grande échelle comme ceux d'Accor et Danone sont le reflet d'un profond changement de mentalité dans les grands groupes - certes peu visibles du grand public - mais qui attestent d'évolutions dans les choix opératoires, dépassant largement de pures considérations économiques. On en redemande.

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