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vendredi, 08 novembre 2013

Le développement durable, vu par l'Oréal et Alexandra Palt, sa directrice RSE

Le 23 octobre dernier, L'Oréal annonçait ses engagements en matière de développement durable à horizon 2020, organisant dans la foulée son Forum "Réenchanter la consommation durable", réunissant ONG partenaires et entreprises pour partager leurs expériences.

 

Invitée à assister au débat, je craignais un bel exercice de com enrobée de greenwashing green icing. En même temps, j'avais en mémoire la récente enquête Global Green Brands sur le décalage entre la crédibilité des allégations vertes des 100 plus grandes marques mondiales et leurs performances réelles en la matière, avec une perception souvent faussée des consommateurs, aussi bien positivement que négativement. Or, L'Oréal s'avère une des marques les plus pénalisées, aux performances bien supérieures à ce que croient les consommateurs. 

 

Qu'apprend-on des engagements du groupe d'ici 7 ans? Trois éléments majeurs :

  • L'ensemble des produits du groupe auront un impact environnemental ou social positif, avec un effort notamment sur des formulations moins impactantes (ressources renouvelables, moins d'eau utilisée, chimie verte...) et/ou un packaging mieux pensé.
  • Empreinte environnementale réduite de 60% (60% de CO2 provenant des usines et centrales de distribution en moins par rapport à 2005, 20% de CO2 en moins pour le transport de produit par rapport à 2011, 60% de consommation d’eau et de production de déchet en moins par unité de produit fini par rapport à 2005, zéro déchet en décharge).
  • Le profil environnemental et sociétal de tous les nouveaux produits seront rendus accessibles aux consommateurs, qui pourront participer à un comité consultatif de consommateurs pour influencer sur les actions développement durable du groupe.


Est-ce suffisant pour un groupe avec une telle force de frappe ?

Soyons honnête, le consommateur lambda (aussi bien chinois, russe ou français) se soucie bien plus du logo sur son produit cosmétique que ses ingrédients qu'il est de toutes les façons incapables de décrypter. Il est alors tentant pour un groupe où l'aura de la marque fait sa renommée en assurant ses ventes de ne pas imposer de choix trop radicaux. Mais tout de même, je regrette l'absence de labels, avec des années références trop récentes (tel 2011 pour les transports!!!) et des aspects quantitatifs relatifs aux formulations et packaging bien vagues. Mention spéciale aussi aux infographies du site de L'Oréal totalement biaisées (et dans ce genre de contexte, ce n'est jamais un hasard, d'où la critique acerbe): l'échelle des abscisses n'est pas respectée, masquant en fait un net affaiblissement des courbes (et donc, des efforts : voir la courbe réelle) - la question de savoir si finalement, les objectifs 2020 ne sont pas presque atteints et auraient donc pus être poussés plus loin se pose.

 

Mais je veux rester positive car, finalement, le meilleur signe de ces engagements est peut-être la volonté du groupe de s'ouvrir aux parties prenantes, comme à l'occasion de ce Forum où j'ai pu ensuite poser quelques questions à la directrice RSE du groupe.

 

Entretien avec Alexandra Palt, Directrice Responsabilité Sociétale et Environnementale du Groupe L'Oréal


environnement,l'oréal,cosmétique,beauté,entreprise,développement durable 1. Qu'est ce qui a motivé la démarche de proposer une telle conférence? Quels en étaient les résultats/effets attendus?

Comme vous le savez, nous avons annoncé le matin de la conférence nos engagements en matière de développement durable à horizon 2020. La consommation durable est au cœur de ces engagements, puisque nous voulons en 2020, donner à tous les consommateurs de produits L’Oréal la possibilité de faire des choix de consommation durables. C’est un engagement très ambitieux, qui répond à une problématique à laquelle l’ensemble des industries de consommation vont être confrontées dans l’avenir. Mais c’est un sujet complexe, sur lequel nous ne prétendons pas avoir toutes les solutions. C’est la raison pour laquelle nous avons voulu rassembler les experts les plus pointus de ces questions au niveau mondial actuellement, nos cinq partenaires BSR, Futerra, Forum for the Future, Sustainable Brands et WBCSD, pour faire avancer en Europe et en France la réflexion collective sur le sujet, en invitant des experts RSE, des pouvoirs publics, des ONG, et s’inspirer ensemble en partageant des beaux exemples .

 

2. Tout au long de cette conférence, des entreprises, des ONG se sont exprimées, sauf L'Oréal (hors intro/conclusion): pourquoi un tel effacement de soi?

C’est un choix, l’idée n’était pas de nous mettre en avant, mais de partager un certain nombre d’exemples inspirants. Nous avons introduit et conclu, donc nous n’étions pas complètement en retrait non plus.

 

3. Parmi les entreprises qui sont intervenues, quelques-unes n'ont pu s'empêcher de vraiment s'auto promouvoir (notamment BMW qui a été jusqu'à passer sa publicité). Dans un contexte où même L'Oréal s'est mis en retrait, cela paraît maladroit. Aviez-vous établi un cadre d'intervention ou aviez-vous laissé au contraire une grande liberté sur le choix des sujets?

Nous avons voulu laisser la parole libre bien sûr, et l’idée était de partager ensemble des best practices, que nous avions identifiées comme telles, avec nos partenaires, sur le sujet. Donc je ne pense pas que cela était maladroit, nous voulions que chaque entreprise choisie présente ce qu’elle a fait de manière complète. Le cas BMW i est intéressant de la conception jusqu’à la communication au consommateur par le biais de la publicité.

 

4. Que retenez-vous de cette expérience?

Une expérience formidable, de voir des intervenants venus du monde entier apporter leur expertise et leur passion sur le sujet. Je suis pour ma part très heureuse d’encourager ces échanges, qui nous permettent de nous inspirer les uns les autres, par-delà les secteurs.

 

5. Si c'était à refaire, changeriez-vous d'emblée quelque chose à cette formule et quels nouveaux objectifs aimeriez-vous atteindre?

Nous ne changerions pas grand-chose. Nous avons atteint notre objectif de rassembler des experts RSE, des entreprises, des ONG, des représentants des pouvoirs publics, pour partager ensemble des solutions innovantes en matière de consommation durable.

 

6. L'expérience sera-t-elle réitérée?

Oui sans doute, nous aimerions poursuivre la réflexion, en prenant en compte les contextes culturels régionaux, par exemple en organisant des échanges en France.

 

***

En mentionnant la possibilité d'organiser des échanges en France (dernière phrase), voilà peut-être le début de la véritable évolution du groupe. Instaurer un dialogue accroit considérablement les chances de se rendre compte à quel point le monde et les mentalités évoluent et attendent du changement : c'est souvent l'élément déclencheur le plus efficace pour opérer un changement de cap. Espérons.

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Site officiel des engagements DD du groupe: http://lorealcsr2020.com
Crédit photo: L'Oréal

vendredi, 08 mars 2013

Découvrez le Réseau Femmes & Développement Durable

femmes, développement durable, réseau, entrepreunariatCette journée de la femme est l'occasion de vous présenter le Réseau Femmes & Développement Durable (FDD), que j'ai le plaisir de présider.

 

Né an 2000 à l'initiative de pionnières du développement durable, le réseau commençait à s'essouffler jusqu'à ce qu'en 2010, un groupe de femmes décidait de le relancer. Deux ans plus tard, l'association FDD voyait le jour.

 

Objectifs et activités du réseau

Le réseau Femmes & Développement Durable s'attache à :

  • Promouvoir un regard féminin sur toutes les questions liées à l’environnement, à la santé et, plus généralement, au développement durable (DD);
  • Valoriser l’entrepreneuriat féminin et les actions menées en faveur du développement durable.

 

La dynamique du réseau repose avant tout sur la mutualisation des ressources et dans ce but, nous organisons des débats et conférences avec des experts, avec une approche très pragmatique pour apporter des info concrètes aux participants. Nous avons ainsi récemment abordé les thèmes de la consommation et l'économie collaborative, la crébilité de la communication DD des entreprises ou encore les réseaux sociaux au service du DD et leurs usages par les professionnels. Notre prochaine conférence portera sur "la biodiversité comme moteur de l'entreprise" le 25 avril prochain.

 

Pour l'instant, ces rencontres se déroulent sur Paris mais nous aimerions qu'elles essaiment.


Avez-vous le profil ?

Nos adhérentes sont des femmes qui ont un lien étroit avec le développement durable, provenant d’horizons variés (des grands comptes aux TPE, ONG, institutions publiques, étudiantes…). FDD est sans doute le seul réseau à offrir une telle diversité de profils qui crée la richesse très particulière de l’association et alimente les réflexions (ce n'est pas moi qui le dit, cette approche fait notre succès auprès des membres). Pour y parvenir, pas de secret: FDD maintient un tarif d'adhésion abordable (50 euros/an) qui permet d'assister gratuitement à tous les débats et conférences organisés (5-6 par an) - exit les écrémages pratiqués par certains réseaux. Parfois, on dîne même ensemble, l'occasion d'échanger de façon très conviviale autour de menus sympas. En savoir plus sur l'adhésion.

 

Il reste aussi possible de participer aux évènements en tant que non-adhérent, moyennant des frais de participation variables suivant le type de rencontre.

 

Où sont les hommes?

Les hommes sont les bienvenus lors de nos évènements et heureusement! Leur regard et leurs retours d'expérience participent pleinement à l'échange. Seule l'adhésion en encore réservée aux femmes car l'essence même du réseau est de les promouvoir et les encourager au travers d'une forme d'émulation entre membres. Malheureusement, tant que les inégalités de salaires, les plafonds de verre et autres réjouissances discriminatoires auront cours, les femmes ressentiront le besoin de se serrer les coudes. Mais la société évolue, nous aussi, donc à bon entendeur...

 

Vous aussi êtes impliqué(e)s dans le développement durable? N'hésitez pas à nous rejoindre ou à nous envoyer un mail (femmesdd [at] gmail.com) pour vous inscrire à notre liste de diffusion et suivre notre activité!

mercredi, 06 juin 2012

L'écologie en échec, l'Humanité peut danser tranquille.

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Quand je parle d’environnement et plus largement de développement durable, j’essaye d’être positive, que ce soit professionnellement ou sur ce blog. Je chasse le catastrophisme ambiant en partant du principe que le (bon) exemple sert de moteur aux gens pour avancer. Mais je suis en train de perdre foi en l’humanité, ma bonne humeur s’évapore de mois en mois jusqu’à un niveau de ras-le-bol jamais atteint.

 

Ce n’est pas un sentiment qu’une consultante comme moi a envi de mettre en avant. Avoir une part de soi-même qui s’avoue vaincue, c’est tout simplement tabou. Et l’admettre, c’est encore plus dur. Mais parce que j'ose en parler, je me suis rendue compte ces derniers temps que j’étais loin d’être le seul professionnel concerné. Pas plus tard qu’aujourd’hui, je viens encore d’apprendre qu’un consultant dont j’apprécie particulièrement la niaque et l’optimisme notoire vient de s’abonner au camp des résignés.

 

Je réalise de façon dramatique que de plus en plus de professionnels ou d’associatifs travaillant dans l’environnement n’en peuvent plus de répéter les mêmes choses, de prévenir encore et encore, autant de visionnaires qui s’en prennent plein la gueule parce qu’évidemment, les individus lambdas ou des élus savent mieux que des milliers d’experts l’état des lieux exact de la planète et les solutions pour freiner l’aggravation des symptômes. Alors certes, tous ne sont pas parfaits et transmettent parfois des informations inexactes à l’effet dévastateur (les médias gobent 1000 conneries quand elles viennent d’EDF mais un écolo isolé un peu trop zélé, on ne le rate pas). Mais globalement, devoir encore et encore tergiverser sur « y a-t-il encore assez de pétrole pour les 50 ans ou 150 ans à venir » face à plus d’un milliard de voitures dans le monde et 100.000 véhicules en plus par jour, n’est-ce pas être totalement maso ?

 

Le secteur du luxe ne s’est jamais aussi bien porté tandis que la misère gangrène jusqu’aux pays les plus riches et que financer des projets à l’autre bout du monde préservant les populations locales et leur habitat naturel devient mission impossible. Mais inutile de taper sur les riches : combien de femmes, qui n’ont pas de larges revenus, succombent à D&G, Vuitton ou Chanel après avoir longtemps économisé ? Combien d’HLM disposent d’une gigantesque télé tout en se nourrissant de poulet de batterie 1er prix (j’ai cessé de faire le décompte dans les logements que j’ai visités) ?

 

Cessons de pointer du doigt des riches dont, au final, tant imiteraient illico le train de vie s’ils en avaient les moyens. Tout est une question de priorité. L’humanité a clairement fait un choix : celui de privilégier sa consommation matérielle au détriment de sa santé et son équilibre à long terme. Pourtant, personne n’a jamais aspiré à partir en vacances dans un bidonville ou une barre HML (avec vue sur le périphérique, tant qu’à faire). Non. Réfléchissez plutôt aux raisons qui nous amènent à désespérer de partir en vacances, de fuir le train-train métro-boulot-dodo, d’avoir envie de se relaxer, de passer du bon temps entre amis (ou se retrouver enfin seul et tranquille), de partir à la mer, la montagne, de voyager et provoquer des dépaysements sensoriels ? Le dénominateur commun est la quête d’une sensation de bien-être en agitant nos sens et en fuyant l’oppression. En somme, l’antithèse de ces visions de science-fiction aux champs infinis de tours dont les pieds s’enfoncent dans l’obscurité nauséabonde et crasseuse où l’humanité tente de vivoter tant bien que mal. Malheureusement, de Blade Runner au 5ème élément en passant par l’armée des 12 singes, dans combien de temps cette qualité de vie repoussante risque de devenir une réalité ?

 

Se préoccuper d’écosystèmes et chercher à les préserver n’est pas une lubie. Tout se lie à notre quotidien, des épidémies à l’augmentation des cas d’asthme et d’Alzheimer, de l’érosion des sols à l’amplification des dérèglements climatiques qui influent considérablement sur le cours des fruits et légumes… ou le montant de nos assurances. Notre humanité s’amuse, inconsciente de la fragilité du sol sur lequel elle danse. Et j’en ai marre de chercher à prévenir que la lave coule dessous et est en train de dangereusement grignoter la roche à la surface.

 

Pourquoi m’en soucierais-je ? Ne serait-ce pas plus simple de se contenter de dire « oui, la Terre est plate » et d’arrêter de s’en prendre plein la figure? Après tout, nombreux seraient ceux à se réjouir que les "écolos bien pensants" leur foutent la paix…

vendredi, 13 avril 2012

Réseaux sociaux & développement durable: servir et se servir

développement durable, communication, entreprise, gouvernance, réseaux sociaux, femmesD'un côté, nos modes de fonctionnement sont envahis par les réseaux sociaux. De l'autre, la notion de développement durable est omniprésente dans notre quotidien. Il arrive alors forcément que ces deux mondes se croisent. Reste la question de savoir comment. Partant de ce constat, le Réseau Femmes & Développement Durable(*) a organisé le 6 mars dernier une conférence sur "Les réseaux sociaux au service du DD et leurs usages par les professionnels".

 

Qu’il s’agisse d'utiliser les réseaux dominants, d’outils spécifiques ou de communautés dédiées, l'objectif était de faire le point sur ces nouveaux supports et apporter des éléments de réponses aux questions suivantes :

 

  •     Sous quelles formes s’articulent les réseaux sociaux autour du développement durable ?
  •     Quels sont les profils des utilisateurs et quels sont leurs attentes ?
  •     Quels liens les entreprises et les ONG peuvent-elles tisser avec ces réseaux ?
  •     Quels bénéfices attendre et quels risques en matière de communication?.


La conférence bénéficiait, entre autres, des retours d'expériences de Danone, du Crédit Agricole et du réseau international animé par l'ONG WiserEarth. Cet évènement a pu démontré que les notions de crédibilité et de transparence étaient à la base même de la relation entre l'entreprise et des consommateurs devenus de plus en plus initiés au développement durable, notamment au travers de nouveaux modes de consommations collaboratives. Le compte-rendu vient d'être publié, qui synthétise les critères clés à respecter pour les entreprises présentes sur les réseaux sociaux :

  •     être transparentes
  •     créer du contenu propre
  •     être à l’écoute
  •     accepter la conversation
  •     rester humble


Téléchargez le compte-rendu.


(*) A propos du Réseau Femmes & Développement Durable (FDD): réseau d'échanges professionnels, de partage d'expériences et de bonnes pratiques né en 2000, il s’est depuis constitué en association. Son objectif consiste, d’une part, à promouvoir un regard féminin sur toutes les questions liées à l’environnement, à la santé et, plus généralement, au développement durable. D’autre part, l’association s’attache à valoriser entrepreneuriat féminin et les actions menées en faveur du développement durable. C'est un réseau qui m'est d'autant plus cher que j'ai le plaisir de le présider. Pour en savoir plus sur l'asso: www.femmesdd.fr/about.html

lundi, 06 février 2012

L'empreinte écologique d'Accor et de Danone

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En décembre, il y a eu les fêtes. Mais à deux jours d'intervalle, deux études sur l'empreinte écologique du groupe Accor et de Danone ont aussi été communiquées, dont l'ampleur est sans précédent. Elles marquent ainsi un gros travail initié par ces deux multinationales qui mérite d'être ventilé.

 

Le programme Earth Guest Research d'Accor


En juin 2011, le groupe Accor lançait Earth Guest Research, la première plateforme de connaissances partagées sur le développement durable dans l’hôtellerie, ouverte à tous. Cette démarche s'est concrétisée par le lancement d'une étude gigantesque sur l'empreinte écologique des établissements dans le monde entier. Par "gigantesque", j'entends 4.200 hôtels (sous marque Accor) et 145.000 collaborateurs répartis dans 90 pays, servant 56 millions de petits déjeuners chaque année. Grâce à cette étude, les leviers de changement prioritaires ont pu être identifiés, permettant non seulement au groupe Accor, mais à l'ensemble du secteur hôtelier d'orienter leurs stratégies pour réduire leurs impacts environnementaux. Les résultats ont été diffusés en décembre, avec son lot de surprises. Ces principaux leviers sont:

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lundi, 16 janvier 2012

Carrefour: plus de développement durable chez les fournisseurs

environnement, développement durable, alimentation, consommation, entreprise, RSE, CarrefourLe public est rarement tendre avec la grande distribution, critiquant le marketing "greenwashing" envahissant. Pourtant, il serait regrettable de systématiquement dénigrer les progrès accomplis d'autant que, paradoxalement, les meilleures actions ne sont pas toujours diffusées.

 

Savez-vous par exemple que Carrefour organise en interne avec ses fournisseurs un Trophée du Développement Durable depuis 3 ans? Il s'agit de récompenser les politiques durables les plus exemplaires de ses fournisseurs avec à la clé pour les lauréats, une visibilité et une mise en avant de leurs marque et produits auprès des clients.

 

Pour les évaluer, l'enseigne a mis en place un outil d’autodiagnostic dès 2006 pour permettre aux fabricant des produits de marque Carrefour (soit quelques 6300 sites de production dans le monde) de s’autoévaluer grâce à une grille de 49 critères. Ce travail a donné lieu à la première édition des Trophées en 2009 - qui se déroulent désormais chaque année. 2011 couronne les efforts menés par les entreprises françaises dont 72% utilisent l'outil de diagnostic.


Evidemment, certains sursauteront à la lecture d'autodiagnostic...

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jeudi, 24 novembre 2011

En réponse au fanatisme de Pascal Bruckner

recyclage cuivre indeExtrait de ma chronique sur le site de l'Express...


Dans son dernier essai, Le Fanatisme de l'Apocalypse, Pascal Bruckner s'attaque à un supposé fanatisme écologique, devenu selon lui majoritaire, anti-humaniste, prônant la disparition de l'homme pour le bien-être de la nature. Mais le plus insensible à la préservation de l'humanité est-il vraiment l'accusé?


Ce présupposé fanatisme écolo est le seul qui place systématiquement l'homme au coeur de ses préoccupations. Des futurs réfugiés climatiques aux peuples dépérissant dans ces nouveaux déserts où les cultures de coton ont abusivement pompé toute l'eau, de ces enfants dont les taux d'asthmatiques s'envolent face à la multiplicité des polluants aériens à ceux condamnés à éplucher des piles et des ordinateurs à l'autre bout du monde, la prise en compte du bien-être humain est omniprésente. 

 

De toutes les citations dont Bruckner nous abreuve pour justifier sa soif de préserver son mode de vie intacte (c'est bien connu, l'enfer, c'est les autres), il en a oublié une, cruciale: l'homme est un loup pour l'homme. Ainsi, la réalité quotidienne de l'immense majorité de ces horribles fanatiques écolos est d'être le témoin d'un nombre inimaginable d'abus étroitement corrélés avec l'altération, voire la destruction de l'environnement impactant directement sur notre bien-être. La santé dans nos assiettes, les polluants dans l'air que nous respirons, la déforestation condamnant des peuples à disparaitre... Je défie quiconque de me dire qu'à défendre la planète, on ne s'attaque pas à la souffrance de l'humanité.

 

LIRE LA SUITE sur l'Express.fr

lundi, 21 novembre 2011

Gagnant du concours "Dernière nouvelles de la mer"

Merci à tous d'avoir participé au concours "Dernières nouvelles de la mer". Voici le nom du gagnant tiré au sort parmi les commentaires reçus. Il/elle recevra 4 billets pour le spectacle "Dernières nouvelles de la mer" produit par la Compagnie Et demain, en association avec l'association Bloom:

  • Bedin

Vous serez contacté très prochainement par mail pour recevoir vos places!

 

Et bientôt en décembre... un concours spécial Noël avec notamment un massage Golden prestige Kitao d'une valeur de 140 € à gagner. Surveillez le blog!

mercredi, 02 novembre 2011

Sauvegarder le savoir indigène en Amazonie

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Suite à ma rencontre avec deux leaders indigènes brésiliens (lire "Le génocide silencieux des indigènes - Rencontre avec Haru et Ninawa"), j'avais promis de vous parler du projet d'Haru, qui souhaite créer un centre de recuperation des savoirs indigènes du peuple Pano.

 

Le contexte

Le peuple Kuntanawa, tout comme les nombreux autres peuples autochtones, vivait en harmonie avec la forêt jusqu'à la fièvre du caoutchoux en 1880 où des travailleurs du nord-est du Brésil envahirent en masse les territoires indigènes. Le conflit généré entraina la capture et l'asservissement de nombreux autochtones et ceux qui refusaient furent décimés. Les autres se sont vus interdire de parler leur langue, de perpétuer leurs coutumes, leurs croyances et leurs traditions. Ce peuple n'avait aucune existence officielle car le gouvernement considérait qu'il avait été exterminé.

 

Pourtant, le peuple Kuntanawa rassemble encore plusieurs centaines d'invididus et des milliers d'indigènes subsistent en Amazonie. Il est encore temps de rassembler les connaissances, les croyances et les savoirs traditionnels, dispersées parmis les anciens, pour l'enseigner aux enfants et renforcer leur identité en leur permettant de retrouver les racines de leur peuple tout en vivant en profonde harmonie avec la nature (en savoir plus sur le peuple Kuntanawa - site d'où la photo est extraite).

 

Le projet

Pour y parvenir, le projet consiste à construire une école traditionnelle pour les enfants, les jeunes et les adolescents (environ une centaine par an). Dotée d'une salle informatique et d'une bibliothèque, elle facilitera la recherche et centralisera les connaissances autochtones. Plusieurs activités sont prévues:

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jeudi, 27 octobre 2011

Le génocide silencieux des indigènes - Rencontre avec Haru et Ninawa

environnement,développement durable,forêt,peuples autochtones,indigènes,amazonie,brésilGénocide: extermination physique, intentionnelle, systématique et programmée d'un groupe ou d'une partie d'un groupe en raison de ses origines ethniques, religieuses ou sociales.


Moment exceptionnel et bouleversant qu'une rencontre avec Haru (ci-contre), leader politique et chef du peuple Kuntanawa et Ninawa (en bas à droite), leader spirituel de la tribu Kaxinawa dans la région de l'Acre, au nord du Brésil. Après s'être vu par le passé interdire de parler leurs langues et pratiquer leurs rituels, voyant leurs forêts rognées et saccagées, ces peuples ont voulu se réapproprier leurs cultures, souhaitant désormais faire reconnaître le savoir indigène, préserver leur identité et acquérir une autonomie – tout en sauvant la forêt et par là même, leur territoire.

 

Or, plus de 70% du peuple Kashinawa sont morts au contact des blancs et le savoir est désormais dispersé d'une tribu à l'autre. Il devient à présent crucial de collecter les connaissances préservées chez les uns et les autres pour recomposer le tableau complet. Pour y parvenir, Haru a lancé le mouvement "Corredor Pano" (le Pano est la langue d'usage), luttant pour la préservation et la promotion de la culture indigène, qui réunit désormais 13 tribus brésiliennes constituant environ 90% des quelques 20.000 indigènes de la région de l'Acre. L'objectif est d'étendre le mouvement aux 40 000 indigènes brésiliens, péruviens et boliviens, disséminées sur une surface de près de 100 millions d’hectares.

 

40.000… Soudainement, cela ressemble fort au combat de David contre Goliath… L'Etat du Brésil n'a en effet aucun intérêt à se montrer favorable à leur requête car la forêt représente une manne financière à court terme – les peuples indigènes étant perçus comme des gêneurs freinant leurs aspirations économiques.

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