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mercredi, 02 novembre 2011
Sauvegarder le savoir indigène en Amazonie
Suite à ma rencontre avec deux leaders indigènes brésiliens (lire "Le génocide silencieux des indigènes - Rencontre avec Haru et Ninawa"), j'avais promis de vous parler du projet d'Haru, qui souhaite créer un centre de recuperation des savoirs indigènes du peuple Pano.
Le contexte
Le peuple Kuntanawa, tout comme les nombreux autres peuples autochtones, vivait en harmonie avec la forêt jusqu'à la fièvre du caoutchoux en 1880 où des travailleurs du nord-est du Brésil envahirent en masse les territoires indigènes. Le conflit généré entraina la capture et l'asservissement de nombreux autochtones et ceux qui refusaient furent décimés. Les autres se sont vus interdire de parler leur langue, de perpétuer leurs coutumes, leurs croyances et leurs traditions. Ce peuple n'avait aucune existence officielle car le gouvernement considérait qu'il avait été exterminé.
Pourtant, le peuple Kuntanawa rassemble encore plusieurs centaines d'invididus et des milliers d'indigènes subsistent en Amazonie. Il est encore temps de rassembler les connaissances, les croyances et les savoirs traditionnels, dispersées parmis les anciens, pour l'enseigner aux enfants et renforcer leur identité en leur permettant de retrouver les racines de leur peuple tout en vivant en profonde harmonie avec la nature (en savoir plus sur le peuple Kuntanawa - site d'où la photo est extraite).
Le projet
Pour y parvenir, le projet consiste à construire une école traditionnelle pour les enfants, les jeunes et les adolescents (environ une centaine par an). Dotée d'une salle informatique et d'une bibliothèque, elle facilitera la recherche et centralisera les connaissances autochtones. Plusieurs activités sont prévues:
- Renforcer la langue maternelle
- Revitaliser les chants, danses, peinture corporelle, vêtements traditionnels, histoires et rituels
- Préserver les connaissances de la médecine traditionnelle
- Former les jeunes avec des connaissances technologiques
- Appliquer des cours de portugais, d'anglais et d'espagnol.
De la construction (salles de classe, hébergment des enseignants et étudiants d'autres peuples) à l'achat du matériel (ordinateurs, installation de toilettes écologiques, équipement de cuisine, puits d'eau...), le budget du projet est estimé à 40.000 euros (R$ 105.800). Il faut ajouter ensuite le salaire des enseignants (environ 40.000 euros/an), leurs déplacements et la préparation d'un ouvrage sur la tribu Kuntanawa (environ 15.000 euros). Cliquez pour consulter le dossier de présentation complet (document pdf).
Comment aider?
Ce projet est soutenu par l'association Lalanne et Pascal, née en 1992 de la rencontre en Haïti d’un médecin français, Pascal Simondi, et de M. Dieuseul Lalanne, Haïtien d’origine résidant en France, tous deux désireux d’agir en faveur de l’éducation des enfants Haïtiens défavorisés. Si l'asso reste une petite structure, elle a réussi à mettre en place l'école Lalanne et Pascal en Haïti, qui accueille gratuitement plus de 300 enfants par an et une cinquantaine d’étudiants adultes, les aidant à acquérir un savoir et des pratiques pour être le plus autonome possible (alimentation, construction de logement...) tout en préservant l'environnement (ex. agriculture sans pesticide).
Suite à une rencontre avec Haru Xina Kuntanawa, l'association a pris connaissance de son projet et a décidé de le parrainer pour le faire connaître en France. Pour aider à le concrétiser, je vous invite à contacter l'association:
Association Lalanne et Pascal, association loi 1901 11 rue Hector Berlioz 92500 RUEIL MALMAISON. Téléphone/fax : 01 47 49 26 24 email: f.simondi[at]vectuel.com (remplacer [at] par @) |
Attention, le site internet de l'asso pourrait être... disons, plus attractif. C'est un peu déroutant, mais croyez-moi, pour avoir rencontré l'équipe, elle se donne à fond alors toute aide sera la bienvenue!
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A noter, la venue d'Haru et Ninawa en France a été facilitée par l'association Yogash, qui organise régulièrement des rencontres avec des représentants de différents peuples pour sensibiliser le public et défendre les droits indigènes.
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