mercredi, 02 novembre 2011
Sauvegarder le savoir indigène en Amazonie
Suite à ma rencontre avec deux leaders indigènes brésiliens (lire "Le génocide silencieux des indigènes - Rencontre avec Haru et Ninawa"), j'avais promis de vous parler du projet d'Haru, qui souhaite créer un centre de recuperation des savoirs indigènes du peuple Pano.
Le contexte
Le peuple Kuntanawa, tout comme les nombreux autres peuples autochtones, vivait en harmonie avec la forêt jusqu'à la fièvre du caoutchoux en 1880 où des travailleurs du nord-est du Brésil envahirent en masse les territoires indigènes. Le conflit généré entraina la capture et l'asservissement de nombreux autochtones et ceux qui refusaient furent décimés. Les autres se sont vus interdire de parler leur langue, de perpétuer leurs coutumes, leurs croyances et leurs traditions. Ce peuple n'avait aucune existence officielle car le gouvernement considérait qu'il avait été exterminé.
Pourtant, le peuple Kuntanawa rassemble encore plusieurs centaines d'invididus et des milliers d'indigènes subsistent en Amazonie. Il est encore temps de rassembler les connaissances, les croyances et les savoirs traditionnels, dispersées parmis les anciens, pour l'enseigner aux enfants et renforcer leur identité en leur permettant de retrouver les racines de leur peuple tout en vivant en profonde harmonie avec la nature (en savoir plus sur le peuple Kuntanawa - site d'où la photo est extraite).
Le projet
Pour y parvenir, le projet consiste à construire une école traditionnelle pour les enfants, les jeunes et les adolescents (environ une centaine par an). Dotée d'une salle informatique et d'une bibliothèque, elle facilitera la recherche et centralisera les connaissances autochtones. Plusieurs activités sont prévues:
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mardi, 27 septembre 2011
Les Ateliers de la Terre - Du ver de terre à l'Homme
Me voilà au milieu des Ateliers de la Terre à suivre les interventions de grands décideurs sur le futur du développement durable. Décideurs… n'est-ce pas supposer faire naître des décisions et donc, engendrer des actions? Pourquoi alors cette impression de déjà entendu depuis 20 ans?
Le discours d'introduction de Paul Watson, directeur de l'ONG Sea Shepherd Conservation Society démarre pourtant comme un cri d'alarme:
"L'humanité a très peu de mémoire et aucune capacité à se projeter dans le futur. Nous sommes une espèce stupide, écologiquement stupide, qui ne réalise pas que les vers de terre sont plus importants que les gens car ils peuvent se passer de nous – mais nous ne pouvons nous passer d'eux (…)."
Ma vie contre un ver de terre? Pourtant, aussi désagréable que cette idée puisse paraître aux oreilles du grand public, c'est la vérité. Nous ne sommes pas indispensables – n'en déplaise à la consultante surmédiatisée, Bettina Laville, qui s'est empressée de rectifier en précisant que l'homme était au moins aussi important que le ver de terre et surement plus.
Est-ce de l'arrogance ou de l'inconscience, toujours est-il que d'un point de vue biologique, la nature peut se passer de nous. Quant à notre place spirituelle où nous avons foi en notre différence (supériorité?) par rapport à cette même nature, il reste que si nous saccageons notre environnement, nous ne gagnerons qu'une chose: nous saccager nous même.
"La biosphère est entretenue par un équipage – mais nous ne sommes pas cet équipage, nous sommes les passagers. L'équipage est constitué de bactéries, d'insectes, de vers de terre… et en tant que passager, nous devrions préserver cet équipage. Si l'océan meurt, nous mourons."
L'inaction. Voilà bien le fléau de notre société. De Rio à Rio+20, quelle différence? Il serait bien hypocrite de décrier le manque d'engagement de ces grands décideurs déconnectés du terrain, défendant leurs intérêts financiers immédiats et leurs sièges électoraux. Qui ne s'est pas énervé après le citoyen lambda prié de changer un tantinet ses habitudes et qui refuse tout en bloc, ou après celui doté soudainement d'un petit pouvoir qui lui monte à la tête (de la présidence d'une commission locale à l'asso…). "L'humanité n'a aucune capacité à se projeter dans le futur" disait Paul Watson. Ne serait-ce pas au fond le plus grand combat qui s'annonce pour l'Homme? Lorsqu'il comprendra la souffrance, la destruction, la violence qui peuvent être évitées en planifiant sur le long terme, peut-être pourrons-nous enfin vivre en harmonie – une harmonie pourtant à portée de main.
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