Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« Maquettes en papier... brouillon bien sûr! | Page d'accueil | Installation de panneaux solaires sur la Halle du marché de Saint-Denis »

mercredi, 19 avril 2006

Hypergreen, le gratte-ciel écolo selon Lafarge

medium_hypergreen.jpgLe groupe Lafarge vient de dévoiler un nouveau projet de gratte-ciel écologique bourré d’innovations : Hypergreen, une tour de 246 m de haut s’étalant sur plus de 94.000 m² et dessinée par l'architecte français Jacques Ferrier.

L’objectif est de réduire au maximum toute dépense énergétique pour limiter les impacts environnementaux, en usant des dernières technologies en la matière et en intégrant des matériaux novateurs – un moyen pour Lafarge de promouvoir son savoir-faire au travers d’une démarche environnementale dépassant largement les seuls intérêts du groupe.

Or, rappelons que l’habitat est la 2ème source d’émissions de CO2 dans l’atmosphère après les transports (et devant l’industrie). Améliorer la conception des bâtiments dans le but de réduire leurs consommations énergétiques (isolation, ventilation, chauffage, luminosité…) est aujourd’hui fondamental, alors même qu’il s’agit là d’un secteur se renouvelant rarement (un immeuble a une durée de vie de plusieurs décennies).

La technologie mise en œuvre (éoliennes, cellules photovoltaïques…) dans Hypergreen lui permet de produire l’essentiel de ses besoins énergétiques (objectif : 70%) sans aucun apport extérieur. De plus, l’immeuble a été entièrement pensé sur toute sa durée de vie, de sa construction à sa destruction, pour limiter les incidences environnementales (recyclage des matériaux, limitation des déchets et des nuisances sonores…).

Certes, ce projet n’est qu’un concept sans vocation à être construit – certains s’en réjouiront, l’esthétisme du gratte-ciel ne remportant pas forcément tous les suffrages. Reste que ce projet a au moins le mérite non seulement d’avoir été conçu, mais c’est aussi une formidable démonstration qu’à notre époque actuelle, nous avons la technologie, le savoir-faire et les capacités de développer des bâtiments incroyablement peu consommateurs d’énergie… tandis que nous peinons à mettre en œuvre quelques maigres normes environnementales dans de – trop – rares immeubles (*).


Pour plus d'infos, voir le site de Lafarge (d’où la photo est extraite). Lire également les détails de conception expliqués par Jacques Ferrier. 

(*) Aujourd’hui, un des concepts les plus en vogues est la démarche HQE (pour Haute Qualité Environnementale), qui propose aux acteurs du bâtiment de construire selon certains principes de développement durable regroupés en 14 cibles (visant 4 thématiques : éco-construction, confort, éco-gestion et santé). Malheureusement, ces cibles comportent de grosses lacunes (notamment certaines notions d’écologie et de géo-climatique absentes et jouant pourtant un rôle essentiel) ; de surcroît, un bâtiment peut être certifié "HQE" en ne respectant que quelques cibles. En clair, quelques aménagements et matériaux spécifiques suffisent à labeliser une construction encore loin de ce que pourrait être un habitat "écologique" au vue de nos connaissances actuelles. Cependant, ne noircissons pas le tableau : il s’agit d’une démarche allant dans le bon sens qui peut toujours être améliorée à l’avenir. C’est déjà un bon point.

Commentaires

Un gratte-ciel écolo ? Pour moi, un gratte-ciel ne peut pas être écolo. L'écologie (toujours à mon avis) doit rester à échelle humaine. Des maisons avec un maximum de 2 étages, sans ascenceur, bien sûr, avec un bout de jardin. Comme tu dis, ce gratte-ciel a au moins le mérite de montrer des technologies qui vont dans le bon sens, mais à suivre de près.

Écrit par : Naturel | mercredi, 19 avril 2006

je n'ai pas accès aux archives du Monde, mais il semblerait avoir lu qu'il est prévu un premier immeuble Hypergreen pour 2006 en Chine, et dans les années à venir plus de 400 nouvelles "villes écologiques". Ce n'est donc absolument pas de l'utopie.

http://www.lemonde.fr/web/recherche_breve/1,13-0,37-941617,0.html

http://www.lemonde.fr/cgi-bin/ACHATS/acheter.cgi?offre=ARCHIVES&type_item=ART_ARCH_30J&objet_id=941615

au passage, j'aime beaucoup votre blog.

Écrit par : jean-francois | mercredi, 19 avril 2006

C'est bien joli de dire qu'il faut des maisons à deux étages à l'échelle humaine mais ça en fait du terrain utilisé... et donc moins de nature. Si chacun (y compris les pays émergents) se construit sa petite maison même très très écolo, il restera pas beaucoup de place pour le reste... Alors que beaucoup de gens dans un gratte ciel ça permettrait d'économiser de l'énergie et de l'espace.

Écrit par : flo | jeudi, 20 avril 2006

>> En réponse à Jean-François, j'ai bien entrevu des projets en Chine et ailleurs, mais rien ne m'a indiqué qu'il s'agissait de mettre un modèle type hypergreen en oeuvre, mais seulement des projets allant dans la même direction.

>> Pour répondre à Naturel, c'est vrai qu'un gratte-ciel peut sembler être anti-écologique. Mais Flo a raison, la plus grande cause de destruction des habitats naturels, de leur fragmentation, de la bétonnisation du littoral, du grignotage des vallées... c'est l'étalement urbain, et cette envie d'avoir chacun ses petites maisons, son petit bout de jardin ou, à défaut, des petites maisons à échelle humaine...

Il est bien compréhensible de ne pas vouloir se déshumaniser dans des immeubles aux tailles monstreuses... mais en attendant, cela nécessite beaucoup de terrain, une multiplication des consommations d'énergie (à nombre d'habitants égal, un grand immeuble bien isolé consommera moins que l'équivalent en petits habitats - même en tenant compte des ascenceurs) et une multiplication des dessertes de transport (car il faut pouvoir desservir des zones très étendues).

Le paradoxe est simple à imaginer: prenez 10 ha de petites maisons à 2 étages et des petits bouts de jardin. Imaginez maintenant que tous ces habitants décident de vivre dans un gratte-ciel, vous pourriez alors avoir à disposition un parc naturel de plus de 9 ha... Je me demande s'il est plus humain de disposer d'une maison de petite échelle mais de ne pouvoir contempler que des touffes d'herbe agrémentées de quelques plantations et arbustes, sachant que la biodiversité peine à circuler dès lors que les jardins sont clos... ou s'il est plus humain de vivre dans un énorme complexe avec la possibilité de gambader dans une énorme étendue d'espaces naturels à quelques centaines de mètres de votre logement (pensez aussi à la vue de votre fenêtre).

Je sais, Naturel, je vous cherche un peu... mais je veux juste démontrer pourquoi les grattes-ciel ne sont pas si hérétiques que cela.

Écrit par : Angelie | jeudi, 20 avril 2006

Je vous comprends, moi aussi, c'était, comme on dit se faire l'avocat du diable. Mais une étude a été réalisée : si on reuni tous les habitants de la planète (soit 6 milliards) à 1 mètre de distance, cela ne représenterait que la surface d'un département (à vérifier s'il y a un matheu parmi nous). Comme quoi de la place, il y en a. Pour le transport, s'il y a des commerces de proximité, des écoles plus nombreuses, etc., les déplacements se réduiront.

Je suis un peu rêveur, c'est vrai, mais c'est parfois comme ça qu'on trouve de bonnes idées, non ?

C'est un choix. On n'a pas le même point de vue, mais c'est pour ça que ces discutions me plaisent, j'en apprends tous les jours, et j'espère que j'apporte aussi ma petite pierre à l'édifice (du building !) ;-)

Écrit par : Naturel | vendredi, 21 avril 2006

Naturel, le calcul que vous demandez est plus simple que cela n'y parait. Cela signifie simplement que l'on considère 1 personne au mètre carré.
Donc 6 milliards d'homme représenteront 6000 km², soit environ la superficie du département de la Seine et Marne. :-)

Angelie, auriez vous à votre connaissance, le nombre d'hectare moyen suffisant pour permettre à une personne de vivre convenablement ? J'ai pour ma part entendu parler d'un ratio de 2 Ha par habitant, mais je ne connais pas les sources de ce calcul.

Écrit par : jean-francois | vendredi, 21 avril 2006

> A Jean-Francois:
la réponse est très précisément 1.9 ha, surface servant de référence pour calculer l'empreinte écologique. Ce chiffre repose sur la prise en compte de toutes les terres productives du globe, ainsi que certains espaces marins utilisables pour subvenir à nos besoins. Le total est ensuite divisé par le nombre d'êtres humains, cela donne 1.9. Pour en savoir plus, je vous invite à lire le petit résumé du WWF, très clair:
http://www.wwf.fr/empreinte_ecologique/rplanetevivante2002.pdf

> A Naturel:
Décidément, si nous jouons tous deux aux avocats du diable, ce blog va devenir un enfer! Vous savez que j'apprécie toujours vos commentaires qui nourrissent grandement notre réflexion. J'espère que vous continuerez longtemps.

Écrit par : Angelie | dimanche, 23 avril 2006

Je vous remercie pour la source, c'était bien l'article que j'avais eu l'occasion de lire. Les conclusions du résumé sont pour le moins très encourageant !

Écrit par : jean-francois | lundi, 24 avril 2006