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mardi, 14 avril 2009

Le concept débile du mois: purifier votre air avec "Andrea"

bel-air greenwashing.jpgLes plantes dépolluantes sont des espèces végétales qui ont une capacité accrue d'absorption de certains polluants. Elles sont de plus en plus en vogue dans les maisons pour assainir l'air intérieur, souvent plus pollué que l'extérieur (émanation de meubles neufs, plastiques, produits d'entretien...).

 

En s'appuyant sur ces propriétés, le designer français Mathieu Lehanneur et David Edwards, chercheur et professeur à Harvard (!!!) viennent de sortir "Andrea", une bulle conçue pour enfermer vos plantes... Bienvenus dans le merveilleux monde du greenwashing...


Le concept consiste à enfermer des plantes pour purifier votre air intérieur, le tout à un prix annoncé à 150 € (commercialisation prochaine). A cela s'ajoute vos dépenses d'électricité nécessaires pour aspirer l'air vicié, le diriger sur les plantes et rejeter l'air purifié.

 

plante depolluante.jpgComme si des plantes sous cloche étaient plus efficaces que posées sur votre table!!! Quant on sait qu'un beau Spatiphyllum (photo de droite) ne coûte qu'une dizaine d'euros tout en purifiant votre intérieur de la même manière sans énergie additionnelle et sans plastique, les concepteurs se moquent vraiment des consommateurs. Que dire du côté esthétique, entre des plantes qui s'épanouissent à l'air libre et cette capsule toys* géante grillagée à 150 € pièce? Mon choix est vite fait.

 

Je me demande quel est le pire dans l'histoire: constater que des sites/magazines/blogs dits "écolos" s'émerveillent devant tant de technologie sans sourciller une seconde sur l'inutilité d'un produit qui, par ailleurs, nécessite du plastique et de l'électricité? Ou le fait que ce concept soit cautionné par un chercheur et professeur de Harvard, ce qui en dit long sur la qualité de l'enseignement qui y est prodigué (je rappelle que Bush Jr. aussi a un diplôme d'Harvard)?

 

Bien loin de cette absurdité, je vous propose d'en savoir plus sur les plantes dépolluantes en allant parcourir ces quelques sites:

[Mise à jour du 29 mars 2010: je vous invite à lire l'article du blog "Halte aux plantes dépolluantes: AEREZ"]

 

* Capsule toys: ce sont ces distributeurs de figurines encapsulées qu'on trouve un peu partout (on y glisse une pièce pour avoir une capsule, comme les distributeurs de bonbons).

 

Sources:
- Le site de Mathieu Lehanneur, designer
- La présentation du concept Andrea sur LaboShop qui promeut ce produit
- "Le pot dépolluant", Science & Vie, supplément spécial salon "Planète Durable" (avril 2009)


Commentaires

Entièrement d'accord avec toi....tous les moyens sont bons pour récupérer de l'argent et prendre les gens pour des idiots.
Merci pour tes adresses bien plus intéressantes. A bientôt

Écrit par : Neekolle | mardi, 14 avril 2009

Au secours on nous prend vraiment pour des flans !!!

Écrit par : Recette bio | jeudi, 16 avril 2009

Bonjour, je trouve ce blog très bien fait, avec des informations intéressantes. Or sur ce sujet, je trouve dommage de passer à côté du travail du designer ! Vous réduisez son message à un concept où l’ambition serait de réduire la pollution de l’air par une plante, par ailleurs, reliée à une machine qu’il faut brancher ! Evidemment, dit comme cela, le concept semble « débile ». Ce qui est surtout « débile », c’est l’instrumentalisation que l’on peut faire d’un élément sorti de son contexte de création. Le concept, si l’on emploie ce mot, est bien plus ambitieux et poétique, selon moi. En ce sens, il a un potentiel mobilisateur pour faire évoluer notre rapport à l’environnement dans le long terme.
Techniquement, ces objets-régulateurs d’oxygène, de lumière ou de bruit permettent d’évaluer telle ou telle pollution, et d’y répondre, le tout sans que l’humain n’intervienne, si ce n’est que pour constater l’état de pollution ambiant. Contrairement à une plante aux vertus purifiantes comme vous le mentionnez, ces objets agissent de sorte qu’une pollution, à nos yeux, invisible, devienne visible (déclenchements de lumière, de mouvement…).
Je dirais que le concept de ces objets proposés, tel que je le perçois, est là : rendre visible ces éléments vitaux que sont la qualité de l’air, le calme ou la lumière pour que nous rendions compte de leur présence, et qu’à terme, nous changions notre rapport à notre environnement déjà proche, avant de changer le reste !…
Quant à la tendance à encenser, à tout vent, la pertinence d’un produit 100% eco-conçu et n’en retenir que ce paramètre dans la valeur de la création proposée, c’est limiter tous les quoi, pourquoi, comment de l’activité de création !
La pertinence du 100% cohérence se trouve, par ailleurs, limitée dans un contexte de consommation soumis à la désirabilité créée par des collections éphémères et sans cesse renouvelées au fil d’histoires marketing très séduisantes.
Les objets de Mathieu Lehanneur ne sont peut-être pas eco-concus, mais leur effet pourrait nous changer nous, avant tout ; il s’agit bien de cela, et non de se focaliser uniquement sur le changement des produits qu’on voudrait verts à tout prix. Un geste par jour pour l’environnement, oui ! Un geste pour se sentir relier à notre environnement telle une plante, oui aussi !
Stéphanie
je ne suis pas copine avec le designer que je ne connais pas ;-)

Écrit par : stephanie | jeudi, 30 avril 2009

Le problème est que ce concept n'est pas juste une oeuvre anodine, un prototype pour "faire réfléchir". C'est un objet qui a été conçu dans un objectif clair, purifier votre air. Et il est vendu.

Or, de la même manière qu'on peut plébisciter un architecte pour la qualité esthétique de son bâtiment... mai si ce dernier n'est pas fonctionnel, doit-on rester autant admiratif?

J'adore le design, il se trouve que c'est ma seconde passion. A mon sens, le bon designer est celui qui arrive à allier esthétisme et fonctionnalité. Faire l'impasse sur la fonctionnalité, ce n'est produire que de l'art, au sens d'un sculpteur, un plasticien... Un designer va au delà de cela. C'est ce qui le différencie, il repense les objets, les refaçonne.

Allez faire un tour sur internet pour voir la façon donc Andrea est décrite, y compris par le designer lui-même. C'est bien le rôle de l'objet qui prime, pas son aspect, son symbolisme... Voilà pourquoi il suscite autant de critiques de ma part, c'est parce que le designer veut faire prendre des vessies pour des lanternes, sur un marché où beaucoup cherche à profiter de la vague verte.

Oui, quand on touche à l'environnement on pense immédiatement écoconception - ce qui, à mon sens, n'a rien de réducteur en matière de création. Au contraire, c'est un univers entier qui s'ouvre, celui permettant de repenser intégralement l'ensemble des objets qui nous entourent et d'en créer de nouveau, jamais horizon aussi large ne s'était soudainement ouvert depuis que la notion de "design" est née...

Écrit par : Angelie | vendredi, 01 mai 2009

Si le produit trouve son marché tant mieux pour lui!

Écrit par : parfumerie | samedi, 02 mai 2009

Complètement débile, en effet....

Et c'est bien d'avoir mentionné le Spatiphyllum. En plus, ca pousse tout seul, et on peut en repiquer très facilement pour en distribuer autour de soi. J'en ai plein mon salon. Les spécimens les plus anciens sont vraiment très beaux, en plus d'être utiles.

Écrit par : David | samedi, 02 mai 2009

Bonjour,

Tout à fait d'accord, un attrape-nigauds de plus, mais comme il a de la demande pour, malheureusement, ce n'est pas demain que l'arnaque va s'arrêter !
Ceci étant, pour un besoin sérieux et efficace de dépolluer l'air de son intérieur, avec des résultats scientifiquement prouvés [modération: pas de publicité], il existe des purificateurs d'air dont le prix varie de 68 à quelques milliers d'euros selon qu'on veuille traiter les acariens et la fumée de cigarette [modération: pas de publicité] ou le virus H5N1, celui de la bronchiolyte ou autre cadeau (dû à l'homme ?) du 21e siècle.

[modération: pas de publicité]

Écrit par : AirEauPur | lundi, 29 juin 2009

Excellent article, je vais placer cet objet dans mon top 5 des inutiles. Un exemple parfait du greenwashing... Et là où le bât blesse, c'est qu'en général les jeunes designers s'emploient à faire des choses jolies mais surtout utiles. Cet objet consommateur d'énergie est totalement obsolète pour ceux qui voudraient faire un geste pour l'environnement. Pour 150 euros, on peut sans doute acheter 10 pots en terre avec 10 belles plantes pour la maison, voir se payer un week-end purificateur en pleine nature !!

Écrit par : degriffe | vendredi, 09 octobre 2009

Bonjour, bien que je ne sois pas fan des blogs, je trouve ça courageux d'en entretenir un et de faire partager son avis sur un sujet.

Le b-mol que je vois ici, c'est que concernant ce sujet, les recherches n'ont pas été très poussées, (chose récurente dans beaucoup de blog). Je ne suis pas non plus un défenseur de ce designer en particulier, mais il se trouve que cette année j'ai axé mon mémoire sur l'art-sciences. Dans mes recherches, je suis tombée sur le produit de Andréa, que j'ai attentivement étudié.
Sans passer sur le fait qu'avant d'écrire quelque chose, il faut en approcher tous les aspects, je pense que l'auteur de cet article n'a pas réellement saisis, ce qu'était cette "innovation".
Bien que je sois de son avis concernant le fait que la plante soit enfermée, le but d'Andréa est de maximiser les effets des plantes dépolluantes.

C'est prouvée, certaines plantes sont naturellement apropriées pour purifier l'intérieur. Le point négatif est qu'une plante rejette du dioxyde de carbone. Il faudrait s'entourer d'une forêt pour purifier sa piece. L'intérêt d'Andréa est qu'une seule plante suffit pour purifier 50m².
Ce qui n'est pas mal (avouez le).

Quant à la remarque sur le scientifique qui a collaboré à la recherche. Les propos tenus sont à la limite du nom sens.
Comme tout le monde le sait, quelle école n'engendre que de pure génie et bienfaiteurs?
C'est clairement un amalgame que d'associer un enseignant et chercheur d'Harvard (qui de plus a choisi de quitter l'Amérique après la réélection de Bush), à Bush lui même. Si le rédacteur de l'article avait ne serait-ce fait qu'un peu de recherche sur cet homme, il aurait tout même appris beaucoup.
Comme le fait que David Edwards, par la fondation MEND, a créé, une nouveau mode d'absorption des médicaments par aérosol. Désormais, tout comme la ventoline, plusieurs médicaments qui se prenaient uniquement par intraveineuse peuvent désormais se prendre en aérosol. Ce qui est une avancée assez impressionante. Bien sûre c'est sans insister sur le fait que ces médicaments ont été créés pour cibler un public des pays en voie de développement, où le protocole sanitaire est difficile à appliquer.
voici tout ce que j'avais à dire, juste des petites précisions pour des attaques que je juge injustifiées.

Écrit par : A-L | lundi, 26 octobre 2009

> A-L
Je vous invite à parcourir ce blog et vous vous rendrez assez vite compte que je n'écris jamais à la légère et prends toujours la peine de me renseigner auparavant. Concernant Andrea, je suis ingénieur écologue de formation et entourée de nombreux botanistes. Enfermer une plante n'optimisera pas sa capacité d'absorption. C'est exactement comme vous coller une bombonne d'air sur le nez pour respirer dans une pièce, plutôt que respirer l'air de la pièce directement. Vos poumons n'absorberons pas plus d'air.

Voilà sur quoi repose entièrement le concept d'Andrea. Voilà aussi pourquoi je suis aussi critique. Apprenez aussi que je ne m'arrête jamais au CV des gens, je constate, c'est tout. Les scientifiques parfois se fourvoient, il faut toujours savoir rester critique, ne jamais gober la parole d'untel ou untel sous prétexte de réussites passées reconnues. C'est valable d'ailleurs partout, dans tous les domaines.

Le fait même que ce concept exige de consommer de l'énergie et des matériaux plastique et électronique pour fonctionner en fait un pur produit de greenwashing. Et si vous doutez encore, faites une analyse du cycle de vie: mieux vaut un peu de CO2 émanant de quelques plantes en pot qui épureront l'air de la même manière, que façonner du plastique, extraire du métal et devoir recycler de l'électronique avec chaque module d'Andrea. C'est sans commune mesure.

Je vous invite vraiment à avoir une approche globale du concept, pas juste de vous contenter de l'analyser en tant qu'art-science durant sa brève durée de vie. C'est ce qui fait toute la différence entre nos approches critiques.

Écrit par : Angelie | mardi, 27 octobre 2009

Bonsoir, je actuellement étudiant en santé environnement et dans le cadre de mon projet de création d'entreprise, notre groupe c'est orienté sur le concept d'andréa. Bien entendu le système n'est pas parfait, néanmoins, nous pourrions apporter des éléments d'amélioration.

Tout d'abord, nous pensons utiliser des mini-panneaux solaires pour alimenter une batterie qui servirait à faire tourner le système de ventilation.

Si j'ai bien compris le système développé par andréa, les polluants entrent par les trous disposés sur la coupole de plastique, cela s'apparenterait donc à de la diffusion passive. C'est pourquoi, nous pensons que le système pourrait être amélioré en apportant un système non seulement à la sortie mais aussi à l'entré pour faire pénétrer l'air au sein du réceptacle. Ensuite, concernant le plastique, je ne sais pas qu'elle serait le matériel le plus écologique, peut être du verre?

Nous utiliserions les plantes issues du programme phyt'air, plantes qui ont la capacité de capter le formaldéhyde, benzène, monoxyde de carbone (draceana, chlorophytum, scindapsus aureus).

La problématique c'est qu'on ne sait pas encore ce que rejettent les plantes, es ce des métabolites moins ou plus toxiques.

Enfin, pour information, nous n'avons pas l'ambition de créer réellement une entreprise, mais ce concept nous a parue original et intéressant à travailler.

Écrit par : oussama | mercredi, 04 novembre 2009