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mardi, 29 mars 2011

Halte aux plantes dépolluantes: AEREZ!!!

environnement,développement durable,santé,bien-être,produits chimiques,qualité de l'airNous passons le plus clair de notre temps à l'intérieur de locaux où s'accumulent des dizaines de polluants: émanantions de produits d'entretien, plastiques, parfums en tout genre (COV, formaldéhydes...), moisissures, acariens, poussières... Or, ces dernières années ont vu l'émergence du truc hyper tendance écolo: les plantes dépolluantes.

 

Sauf que... c'est du greenwashing. Et oui, ça fait un peu mal d'entendre cela, mais leurs effets sur la qualité de l'air intérieur restent largement à prouver, n'en déplaisent à tous ces auteurs non scientifiques qui publient des ouvrages à la pelle. Pourquoi? Tout simplement parce que les plus efficaces des plantes ne rivaliseront jamais avec une bonne aération de votre logement, fenêtres grandes ouvertes pendant quelques minutes, qui suffisent à renouveler intégralement l'air chez vous.

 

Pire, les études restent insuffisantes concernant les plantes dont les capacités dépolluantes ont été mesurées polluant par polluant sur du court terme. En clair:

  • Il existe un flou scientifique sur l'efficacité réelle en présence d'un cocktail de polluants (comme c'est le cas dans un logement). La plante qui peut absorber un polluant auquel elle est exposée peut-elle l'absorber dans des quantités similaires quand d'autres molécules sont en présence?
  • Si des polluants sont absorbés, comment sont-ils éliminés? Sont-ils rejetés au fur et à mesure dans l'air (annihilant d'office les effets positifs) ou sont-ils accumulés dans la plante (feuilles, racines...) rendant alors celle-ci dangereuse, notamment si elle meure et est rejetée ou réutilisée (ex. compost)?

 

Comme vous le dirait le Dr. Fabien Squinazi (*) avec qui j'ai pu longuement m'entretenir l'année dernière, le meilleur moyen pour purifier l'air est d'AERER!!! C'est gratuit, cela prend 5-10 minutes et c'est le seul moyen de limiter tous les polluants (et non une sélection) - spores et autres acariens compris, tout en assainissant l'atmosphère (régulation de l'hygrométrie), contrairement aux plantes.

 

Ce qui ne vous empêche nullement d'en avoir chez vous, bien sûr, car les plantes ont d'autres effets: oxygénation, esthétique, mettre un peu de vie chez vous... mais arrêtez par pitié de focaliser sur les "plantes dépolluantes", faites-vous donc plaisir avec les essences dont vous avez envie... en privilégiant les espèces régionales - respect de l'environnement et de la biodiversité obliges!

 

Des guides pour en savoir plus:

- "Guide de la pollution de l'air intérieur", (pdf, 1216 Ko) édité par le Ministère de la Santé et des Sports et l'INPES

- "Des bons gestes pour un bon air", (pdf, 1302 Ko) édité par l'Observatoire de la Qualité de l'Air Intérieur

 

(*) Un des plus grands spécialistes français de la qualité de l'air intérieur, Directeur du Laboratoire d'hygiène de la Ville de Paris (LHVP), Membre du Conseil supérieur d'hygiène publique de France (CSHPF), Membre du Conseil scientifique de l'Observatoire de la qualité de l'air intérieur (OQAI)

mercredi, 01 décembre 2010

Cancun brûle-t-il?

negociation climat incendieExtrait de ma chronique sur le site de l'Express...


Au sommet de Cancun sur le climat, au Mexique, l'ombre de l'échec rôde, chacun se renvoyant la balle sur les capacités des uns et des autres à pouvoir faire échouer les négociations. Les critiques fusent sur nos politiques... mais le citoyen est-il si bien placé pour donner des leçons?
 
Seuls 2% des logements français sont équipés d'un détecteur de fumée contre 98 % en Norvège et 89 % en Grande-Bretagne (selon une dépêche de l'AFP reprise sur le site du Monde). Les pays avec un taux d'équipement supérieur à 80 % ont diminué le nombre de morts de moitié, cela ferait 400 vies chez nous, sans compter les 10 000 blessés qui s'en sortiraient certainement mieux... 

Pour autant, si votre voisin vous recommande chaudement d'acheter un détecteur, le ferez-vous? J'imagine que personne ne remettrait en cause le bien-fondé de son conseil, mais qui se précipiterait dès le lendemain pour s'équiper? Manque de temps pour acheter le matériel, période où une dépense additionnelle serait malvenue, ignorance sur le choix du détecteur, obligation de s'équiper seulement en 2015... Les excuses sont nombreuses pour remettre à plus tard l'installation d'un matériel qui peut pourtant sauver des vies et dont les premiers modèles ne coûtent que 15 euros... 

C'est ainsi, "notre maison brûle et nous regardons ailleurs", comme disait Jacques Chirac à l'ouverture de son discours lors du IIIe Sommet de la Terre en 2002, en Afrique du Sud. 

LIRE LA SUITE sur l'Express.fr

mardi, 23 février 2010

Meilleure gestion du trafic = des milliers de tonnes de CO2 en moins

gestion traffic feu.jpgImaginez économiser l'équivalent de l'essence consommée par 30.000 voitures en un an, rien qu'avec une poignée de feux tricolores. Plus exactement, imaginez économiser 157.000 tonnes de CO2 grâce à une meilleure gestion du timing des feux répartis sur 135 carrefours le long de 17 avenues.

 

Un peu exagéré? Pas du tout, ce sont les données observées par la ville de Portland, aux Etats-Unis. En fait, c'est simple. Qui d'entre nous ne râle pas à l'arrivée sur un carrefour désert à 23h et l'obligation de se taper tous les feux, avec une absence totale de synchronisation évidente (que vous soyez en voiture ou en bus)? J'observe très souvent ce genre d'ineptie en plein Paris tandis que les responsables m'affirment avoir déjà ce mode de gestion en place. Laissez moi rire.

 

Dans le cas de Portland, ce projet a pu voir le jour sous l'impulsion d'une association spécialisée dans la compensation carbone, the Climate Trust of Oregon, qui a asticoté la ville dès 2002 pour mettre en oeuvre cette démarche. Un peu plus d'un an plus tard, la ville installait un logiciel spécialisé (Trafficware Synchro Studio) pour gérer les minutages en fonction des caractéristiques de la circulation et la synchronisation entre les différents carrefours signalisés, en prenant en compte les exigences des piétons.

 

Pourquoi de telles réductions de carbone? C'est simple, en homogénéisant au mieux la circulation, on réduit les phases d'accélération et de décélération, très gourmandes en énergie. Parfois, réduire drastiquement les consommations d'énergie ne tient qu'à quelques feux. Au delà des mesures indispensables pour accroître l'offre de transports en commun, il serait bon que nos gestionnaires du territoire commencent par mieux gérer la circulation. Tout simplement.

 

Pour en savoir plus, lire la fiche consacrée sur Urbiz, le portail dédié à l'écologie urbaine.

jeudi, 24 septembre 2009

Le carbone, cet atome qui nous obsède

Surprise! Je vous invite à découvrir ma nouvelle chronique sur le site de l'Express...


disparition abeille.jpgTaxe carbone, bonus écologique, bilan carbone... Le carbone obnubile désormais nos politiques et nos médias, symbole du réchauffement climatique résumant à lui tout seul le drame environnemental qui nous entoure. Et tant pis pour le reste.

C'est une véritable chasse aux sorcières du réchauffement climatique. Sus au carbone, symbole de ce CO2 maudit. Et tant pis si nos émissions ne contribuent qu'à 55 % des gaz à effet de serre d'origine humaine participant au réchauffement. Méthane, halocarbures, protoxyde d'azote et ozone troposphérique constituent les 45% restants, dans un silence religieux.

Oubliés ces espèces qui disparaissent par millions, cet air envahi de microparticules... LIRE LA SUITE sur l'Express.fr

 

Crédit Photo: Getty images

lundi, 04 mai 2009

L'automobile en crise, quelle crise?

238 761 véhicules immatriculés en 18 jours,
soit 13 265 immatriculations/jour.

concept voiture ecologique.jpg

Et on ose dire que le secteur automobile se porte mal?

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mardi, 14 avril 2009

Le concept débile du mois: purifier votre air avec "Andrea"

bel-air greenwashing.jpgLes plantes dépolluantes sont des espèces végétales qui ont une capacité accrue d'absorption de certains polluants. Elles sont de plus en plus en vogue dans les maisons pour assainir l'air intérieur, souvent plus pollué que l'extérieur (émanation de meubles neufs, plastiques, produits d'entretien...).

 

En s'appuyant sur ces propriétés, le designer français Mathieu Lehanneur et David Edwards, chercheur et professeur à Harvard (!!!) viennent de sortir "Andrea", une bulle conçue pour enfermer vos plantes... Bienvenus dans le merveilleux monde du greenwashing...

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vendredi, 04 avril 2008

Record de pollution de l'air dans les stations de la RATP

Aimer la ville, c'est bien... mais aimer voir ses usagers et ses employés en bonne santé, ce serait mieux... 

Si le problème était déjà connu(*), il a fallu attendre le cri d'alarme d'Ecologie sans frontière (ESF) suivi d'un reportage de Canal+ diffusé le 26 juin 2007 pour dénoncer des taux de microparticules très élevés à l'intérieur des stations de la RATP. En réaction, la régie a alors présenté pour la première fois en juin les données collectées sur la qualité de l'air de son réseau souterrain.

En novembre, la RATP s'est alors engagée à publier dès janvier 2008 sur son site Internet les résultats des mesures établies à partir de son réseau de stations fixes. C'est chose faite... à condition d'éplucher son site et de se contenter du minimum: 3 stations de mesures en continu à Châtelet (ligne 4), Franklin D. Roosevelt (ligne 1) et Auber (ligne A): un peu faible au regard des quelques 300 stations que compte le réseau, avec des données brutes placardées sans explication! Cliquez sur www.ratp.fr/corpo/air/mesures.shtml pour y accéder.

Pour mieux comprendre ces mesures, je vous propose un petit rappel des faits. Notez pour les non-franciliens que ces problèmes de pollution sont susceptibles de toucher tout réseau de transport souterrain...


Quelles sont les sources de pollution? 

La pollution incriminée est le taux de microparticules, constituées essentiellement de poussières d'hydrocarbures aromatiques, du toluène, du fluoranthène, des particules de plomb, nickel, cadmium, arsenic, chrome, fer et manganèse dont le diamètre est inférieur à 10µm. Le taux de dioxyde d'azote est, lui, similaire à celui de la surface et le taux d'ozone est quasi nul. Elles sont générées avant tout par le freinage mécanique des rames en station et par le meulage des rails (pour éviter les crissements). À chaque passage, les trains soulèvent donc ces microparticules et les remettent en suspension, exposant ainsi les usagers et les employés.

Bien que présentes également en surface, ces particules sont présentes en quantités bien plus importantes en souterrain. Si la RATP annonce des taux de l'ordre de 300 µg/m3 (microgramme/m3) avec des pic de 500 µg/m3 dans le métro et 800 µg/m3 dans le RER sur 2h, le documentaire de Canal + indique des taux atteignant 1200 µg/m3 d’air à Châtelet-les Halles et 2400µg/m3 à Gare de Lyon entre 17 et 19 h!

Explication de la RATP: les ventilateurs étaient certainement en panne ce jour-là... Ah oui? Et combien de fois par an sont-ils en panne??? Ces mesures sont 24 à 48 fois plus que la norme de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) fixant un seuil d’exposition tolérable à 50 µg/m3 d’air de PM10 en moyenne sur 24 h pas plus de 3 jours par an, à l'extérieur!!!

A l'extérieur... Voilà bien le coeur du problème car il n'existe aucun norme en France ou dans l'Union Européenne - qui devrait cependant bientôt fixer des sueils pour la pollution en intérieur (pour l'extérieur, c'est déjà fait avec un maximum de 50µg/m3, comme l'OMS).


Quels effets sur la santé ?

Si la RATP cherche à rassurer (le seuil maximum de 347 µg/m3 préconisé par le Conseil supérieur d'hygiène publique de France (CSHPF) est soi-disant respectée), il s'agit avant de moyennes - loin des mesures faites par les journalistes de Canal+ en période de pointe, notamment dans le RER. De surcroît, cette valeur de 300 µg est à respecter par rapport à un voyage de 2 heures dans le métro, la RATP précisant que la durée moyenne serait plutôt de 50mn. Fort bien pour les usagers, mais quid des employés et des commerçants?

Or, une étude menée par l’équipe du professeur Michel Aubier, chef du service pneumologie à l’hôpital Bichat pendant 2 ans conclut que des phénomènes inflammatoires apparaissent sur des poumons de souris et des cellules humaines in vitro plongés dans des échantillons d’air du métro et du RER. Si le professeur refuse de se prononcer sur les effets possibles pour les usagers et les employés, nous avons tous en mémoire le scandale de l'amiante, où des années de tergiversations ont considérablement entravé la mise en place de mesures préventives, avec les conséquences que nous connaissons maintenant. Rappelons que l'on sait pertinemment que ces microparticules pénétrent profondément dans les poumons (pensez aux effets du tabagisme), ce qui provoquerait chaque année 348 000 décès prématurés en Europe. 

La RATP a affirmé qu'elle présentera en 2008 un récapitulatif des expositions des citadins selon les modes de transport... qu'elle cachera dans un obscur recoin de son site?


Comment réduire la pollution ?

Déjà, la mise en place de grilles remplaçant les portes vitrées d’accès aux stations a permis de mieux ventiler les souterrains (bon sang, quels devaient être les taux d'antan?). La RATP met ensuite en avant l'existence de trains aspirateurs passant sur les voies pour récupérer les déchets. Problème: il n'en existe que 3, souvent en panne, qui ne retiennent quasiment pas la poussière.

Une solution palliative consisterait à arroser les rails avant de les limer pour empêcher les particules de s'envoler - ce qui ralentirait le travail des équipes... ce qui ne semble pas faire l'unanimité à la Direction de la RATP qui annonce le développement de ventilateurs et le remplacement du freinage mécanique par un système électrique sur toutes les rames d’ici à... 2020!

Si je n'apprécie pas du tout les méthodes habituelles de grèves de la RATP, dans ce cas de figure, j'encourage vivement les agents ET les commerçants dont les boutiques sont en sous-sol (et dont personne ne parle) à manifester en masse pour défendre leur santé!  

 

(*) Dès 2000, les comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) du métro et RER s'étaient mobilisés sur le dossier et avaient alerté la direction de la RATP. Le Nouvel Observateur avait d'ailleurs publié un article dès 2003, relayé par Planète-info

Sources:
- "La pollution de l'air dans le métro est très préoccupante", Planète-Info (26 juin 2007)
- "Polémique sur la pollution de l'air dans le métro parisien", Le Figaro (14 oct. 2007)
- "La RATP rendra désormais public les résultats de qualité de l’air intérieur du réseau francilien", Actu-Environnement (9 nov. 2007)
- "Les particules en ligne de mire", dossier spécial de la revue Airparif Actualité (n°30, sept. 2007 - ficher pdf)
- Enquête du Comité Régie d'Entreprise RATP [MàJ 18/4/2011 le lien a disparu]

vendredi, 28 septembre 2007

Pollution et cancer - le rapport polémique de l'Académie de Médecine

L'Académie de Médecine et le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) viennent de publier un rapport sur les principales causes du cancer pointant du doigt nos modes de vie bien plus que la pollution. Ces résultats ont déclanché une véritable polémique au sein des chercheurs comme des associations de protection de l'environnement (lire le communiqué de WWF). La raison? Le rapport indique que seul quelque 0,2% de cancers sont liés à la pollution - un chiffre loin des 50% (voire plus) avancé par certains comme le Pr. Belpomme (chercheur à l'Association pour la recherche thérapeutique anti-cancéreuse - source JDD). Ce dernier souligne d'ailleurs que le rapport rappelle que dans 45% des cas, les causes de cancer sont identifiables. D'où sa question "qu'en est-il des 50% restant?"

En effet, il y a de quoi se poser de nombreuses questions. Rien qu'à lire le résumé d'introduction (voir ci-dessous), la méthodologie retenue à de quoi surprendre:

  • Les risques liés aux expositions professionnelles ne rentrent pas dans la catégorie pollution: amiante, suie, produits toxiques, etc. doivent-ils donc être exclus de la définition de pollution?
  • Les études ont porté sur des adultes. Le fait qu'une étude de l'INSERM a indiqué que les enfants vivant à proximité d'une station-service ou un garage ont un risque quatre fois supérieur de développer une leucémie n'est donc pas pris en compte. Hallucinant, d'autant qu'enfants et foetus sont les populations les plus sensibles à l'environnement.
  • Le rapport indique (lire ci-dessous): "quand les agents polluants n’ont pas d’effet cancérogène établi (par exemple, nitrates, pesticides, etc.)" j'ai du mal à admettre le sérieux de ce compte rendu. Pour preuve, cela fait plusieurs années que le Round’Up (pesticide de Monsanto) a été démontré comme étant cancérogène. Les articles à ce sujet sont nombreux (lire par exemple celui de ISIS "Glyphosate toxic and Roundup worse", 2005). Sur combien d'autres affirmations de ce genre le rapport s'appuie-t-il?
  • Le rapport reconnait l'influence de l'alimentation sur les incidences de cancers chez les animaux mais aucun cas avéré chez l'homme. L'homme oublierait-il sont appartenance au monde animal? Pas de cas avéré ne signifie nullement aucun risque ou lien de cause à effet. Or, il est plus que gênant (surtout dans un contexte scientifique) de se permettre d'énoncer une série de chiffres très précis sans les accompagner du moindre rappel sur le principe de précaution.
  • Enfin, bien que ce rapport reconnaisse les nombreuses incertitudes et faiblesses méthodologiques, cela ne l'empêche pas d'annoncer des chiffres très précis. Ce rapport est-il réellement pertinent au regard des approximations et des choix de méthologie? Pour des scientifiques qui exigent des études extrêmement rigoureuses pour démontrer le bienfait de certaines médecines alternatives (par exemple), les voilà bien cléments...

Pour ceux qui ont encore foi en ce rapport, ayez une pensée pour le nuage de Chernobyl qui a traversé la France ou pour les 1% d'ours polaires devenus hermaphrodites (c'est un mammifère évolué... sa sensibilité aux polluants n'est donc pas si éloignée de la notre). A moins d'opter pour la dégradation de la fertilité masculine (90 à 100 millions de spermatozoïdes par millilitre dans les années 50...50 à 60 millions par millilitre dans les années 90)...


Extrait du rapport de l'Académie de Médecine
 

"Les causes avérées:
Ce rapport confirme qu’en France (comme dans tous les pays industriels et la majorité des pays en voie de développement) le tabac reste (...) la principale cause de cancer [33% des décès par cancer chez l’homme, 10% chez la femme]. (...) L’alcool est à l’origine d’environ 9% des décès par cancer chez l’homme et 3% chez la femme. Ainsi, malgré les efforts effectués, tabac et alcool restent à l’origine de 28% des décès par cancer. L’excès de poids et l’insuffisance d’exercice physique causent environ 2% des cancers chez l’homme et 5,5% chez la femme. Les expositions professionnelles sont à l’origine de 3,7% des cancers chez l’homme et de 0,5% chez la femme. Ce pourcentage a tendance à diminuer dans les pays industrialisés grâce, notamment, à une meilleure hygiène du travail. (...) Contrairement à certaines allégations, la proportion de cancers liés à la pollution de l’eau, de l’air et de l’alimentation est faible en France, de l’ordre de 0,2%. Elle pourrait atteindre 0,8% si les effets de la pollution de l’air atmosphérique étaient confirmés (...).

Chez les femmes, les traitements hormonaux de la ménopause sont à l’origine d’environ 2% des décès par cancer (...): ceci invite à limiter les indications et la durée de ces traitements. L’exposition prolongée aux rayons solaires cause environ 1% des décès par cancer dans les deux sexes. On considère généralement que l’alimentation a une influence majeure sur le risque de cancer ; cependant, l’effet de facteurs nutritionnels spécifiques, tels que la teneur en fibres des aliments, la quantité de fruits et légumes ingérée, n’a pas été confirmé par les dernières enquêtes épidémiologiques. De même, celles-ci suggèrent que la consommation de viande rouge et de charcuterie n’accroît que modérément les risques de cancer du colon-rectum. Cependant, ces études ont été effectuées sur des adultes ; le rapport souligne la nécessité de poursuivre les recherches, car il est plausible que l’alimentation de l’enfant, de l’adolescent et même de la mère pendant la gestation, puisse influencer l’incidence des cancers à l’âge adulte. (...) L’influence sur la fréquence des cancers de la richesse en calories de l’alimentation a été constatée chez les animaux d’expérience. (...) Il existe [de nombreuses interactions] entre agents cancérogènes exogènes et endogènes. Peut-on arguer de ces interactions pour supposer un rôle de la pollution ? Ceci est concevable si l’agent polluant a un pouvoir cancérogène même faible, donc pour certains polluants atmosphériques qui pourraient accroître les effets du tabac ; cependant, les études épidémiologiques, sans exclure cette éventualité, montrent que cette interaction n’aurait qu’un impact limité, même pour les cancers du poumon. En revanche, quand les agents polluants n’ont pas d’effet cancérogène établi (par exemple, nitrates, pesticides, etc.), cette hypothèse apparaît très peu vraisemblable."

 

[article mis à jour le 9/10/07]

Sources:
- "Les causes du cancer en France - Rapport version abrégée"  (pdf), Académie des Sciences (septembre 2007)
- "Cancer, un rapport partiel, voire partial", JDD (13 sept. 2007)
- "Essence et leucémie", rfi service pro (10 déc. 2004)
- "La vie sexuelle des ours polaires", Agence Science-Presse (4 sept. 2000)
- "La fertilité humaine est-elle menacée par l'environnement?", Actu-Environnement (12 dec. 2006)

mercredi, 11 janvier 2006

Effet de serre et couche d’ozone (suite)

Suite à l'article d'hier ("Effet de serre et couche d’ozone"), voici un tour d'horizon des principaux gaz responsables de l'effet de serre et de l'amincissement de la couche d'ozone:

Les NOx (prononcez 'nox' comme dans inox): ils regroupent des composés combinant de l'azote (N) et de l'oxygène (O), incluant entre autre le monoxyde et le dioxyde d'azote (NO et NO2). Ils sont émis lors de phénomènes de combustion. Ce sont précurseurs de l'ozone (O3) et contribuent, à ce titre, à l'effet de serre. Ils sont émis par:

- Les transports (50%)
- L'industrie (20%)
- L'agriculture (15%)
- La transformation de l'énergie (10%)

Notez que les pots catalytiques ont permis de réduire les émissions de NOx; malheureusement pendant ce temps, le trafic a considérablement augmenté...

Les COV (Composés organiques volatils): ils sont présents dans les carburants, peintures, colles, solvants, cosmétiques, vernis, encres... soit des produits utilisés aussi bien par des industries que des particuliers (voir article du blog sur "la pollution de l'air intérieur"). Les COV sont émis par combustion ou par évaporation (émanations de peinture par exemple). Ce sont des précurseurs de l'ozone et d'autres gaz à effet de serre et contribuent donc au réchauffement de l'atmosphère.

L'ozone (O3) troposphérique (et non celui de la couche d'ozone) résulte généralement de transformations chimique des NOx et des COV sous l'effet des rayonnements solaires, d'où des concentrations élevées en période estivale. L'ozone, dans la troposphère, agit comme gaz à effet de serre.

Le CO (monoxyde de carbone) résulte de la combustion incomplète de matières organiques (fioul, gaz, bois, charbon...). C'est un précurseur de l'ozone et du CO2, deux gaz à effet de serre. Il émane principalement des transports (70 à 90% du CO2 formé), particulièrement lorque les moteurs tournent au ralenti, c'est-à-dire dans les embouteillages ou dans un garage. Il peut également provenir de chauffages mal réglés.

Le N2O (protoxyde d'azote ou oxyde de diazote) provient essentiellement de l'utilisation d'engrais azotés, de la combustion de matières organiques, mais aussi de la production de nylon (entre autre). L'agriculture contriburait pour 75% des émissions en France. Le N2O est un puissant gaz à effet de serre. Sa durée de vie est d'environ 120 ans.

Le CH4 (méthane) résulte principalement des activités agricoles (57%, provenant de la décomposition de matières organiques, des rizières, des ruminants, du fumier, du lisier...) ainsi que des décharges, des mines de charbon et de gaz naturel. C'est un puissant gaz à effet de serre.

Les CFC (Chlorofluorocarbone ou Fréon) et leurs dérivés (Halons et HCFC entre autre) ont été utilisés jusqu'à récemment dans de nombreuses industries pour servir de liquide de refroidissement (frigos et climatisations), de solvants, de gaz d'aérosols, pour le nettoyage des appareils mécaniques et électroniques, les mousses de plastique, certains pesticides agricoles... Sous l'action des rayons UV, les CFC forment des sous-produits réagissant avec les molécules d'ozone en les détruisant. Ils contribuent donc massivement à la destruction de la couche d'ozone.

Le Bromure de méthyle (CH3Br) est utilisé comme fongicide dans la production fruitière. Il agit sur la couche d'ozone similairement aux CFC mais, si durée de vie est plus courte, il détruit les molécules d’ozone 50 fois plus rapidement que les CFC. Le bromure de méthyle est banni dans les pays industrialisés depuis 2005, mais son utilisation à des fins de quarantaine et de traitement avant expédition est encore autorisée, des solutions de remplacement tardant à être développées.

S'il est difficile de supprimer l'utilisation de ces composés, il n'en demeure pas moins qu'en adaptant certaines habitudes et modes de consommation, nous pouvons significativement diminuer le recours à ces gaz.

Sources: INRA et Fédération ATMO

mardi, 10 janvier 2006

Effet de serre et couche d’ozone

Lorsque le thème du réchauffement climatique est abordé, évoquant l’effet de serre et les trous de la couche d’ozone, une certaine confusion règne encore. D’une part, parce qu’il s’agit là de deux phénomènes aux origines très différentes. D’autre part, parce que des erreurs persistent encore trop souvent, traduisant un manque de compréhension des facteurs en jeu. Voici donc un petit résumé pour remettre les choses au clair…
 
L’effet de serre
 
Heureusement qu’il existe ! C’est même grâce à lui que la vie a explosé sur Terre en permettant de réchauffer notre atmosphère. Le principe repose sur la couche atmosphérique (la troposphère, entre 0 et 10-15 km au dessus de nos têtes, où se trouve les nuages) qui laisse passer une grande partie des rayons du soleil dans un sens (de l’espace à la Terre) et intercepte le rayonnement infrarouge émis par la surface terrestre dans l’autre sens (Terre vers l’espace). Ce processus conduit à une accumulation de chaleur dans l’atmosphère, fournissant une température moyenne de 15°C à la surface du globe au lieu de –18°C sans effet de serre.
 
Les gaz permettant à la couche atmosphérique de retenir le rayonnement sont appelés "les gaz à effet de serre" (les GES). Or, si la proportion de gaz augmente, les rayonnements seront mieux interceptés, conduisant à un emmagasinement de chaleur plus important, donc un réchauffement de notre atmosphère. C’est pour cette raison que l’effet de serre est invoqué. En fait, il s’agit d’un excès d’effet de serre.
 
Les facteurs en cause sont des gaz produits en trop grande quantité qui peuvent jouer le rôle de GES une fois arrivés dans la couche atmosphérique : la vapeur d’eau, le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4), l’oxyde de diazote (N2O), les hydrocarbures halogénés (HCFCs), l'ozone (O3), les carbures perfluorés (PFCs) et les hydrocarbures fluorés (HFCs).
 
Réduction de la couche d’ozone
 
La couche d’ozone est située dans la stratosphère, après la troposphère (où se déroule principalement l’effet de serre), entre 15 et 50 km d’altitude. A ce niveau, l’ozone est fabriqué "naturellement" par réaction entre une partie du rayonnement solaire ultraviolet et le dioxygène (O2). Or, l’ozone filtre les rayons UV-B, limitant leur pénétration dans l’atmosphère et joue donc un rôle essentiel dans la structure de la température de l’atmosphère terrestre, une exposition excessive aux rayons UV-B entraînant des effets néfastes sur les plantes et les animaux.
 
Or, depuis les années 1970, la quantité d'ozone au-dessus de certaines régions de l'Antarctique est appauvrie jusqu'à 60 % pendant le printemps (de septembre à novembre). Ce phénomène est abusivement appelé "trou d'ozone" bien qu’il s’agissement d’un amincissement de la couche. Cependant, le processus a gagné les régions polaires de l'Arctique depuis environ 10 ans (-20 à 25% de janvier à mars) et des appauvrissements moins importants de la couche mais demeurant significatifs ont été enregistrées dans d'autres régions plus peuplées de la Terre.
 
Les composés responsables de ce phénomène sont les halocarbures (contenant divers mélanges de chlore, de fluor, de bromure, de carbone et d'hydrogène) et les chlorofluorocarbures ou CFC (contenant du chlore, du fluor et du carbone). Ces gaz sont produits (ou ont été produits) par l’homme et utilisés dans de nombreuses applications (réfrigération, climatisation, gonflage de la mousse, nettoyage de pièces électroniques et solvants, extinction d’incendies...). Aujourd’hui, la production des CFC, des halons, du tétrachlorure de carbone et du méthylchloroforme (sauf pour certaines utilisations spéciales) est interdite.
 
***
 
Couche d’ozone et effet de serre sont donc bien deux phénomènes très différents. Mais attention à la confusion entre l’ozone (produite à la surface de la terre) jouant l’effet de serre dans la troposphère et l’ozone de la stratosphère nous protégeant des UV-B. L’ozone n’est pas toujours néfaste, une erreur encore trop souvent commises dans les médias...
 
Rendez-vous demain pour un tour d’horizon des sources et origines des gaz à effet de serre.