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mercredi, 13 avril 2016

Il y en a 67000 qui se cachent sous votre serviette de plage et vous n'oserez plus vous allonger.

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5 plages françaises et espagnoles passées au peigne fin. Résultat: 67.423 mégots de cigarettes, 25.693 sacs plastiques, 15.959 cotons-tiges, 7 frigos, 607 ballons de baudruche et... 2 télés. Tel est le triste bilan de la dernière campagne de l'ONG Surfrider.


Des clopes au plastoque, l'inventaire à la Prévert révélé par l'étude publiée par l'ONG Surfrider hier a de quoi faire frémir. Il n'est pourtant qu'une infime fraction des 8 millions de tonnes de déchets qui finissent chaque jour dans l'océan. Non seulement ces déchets polluent, mais ils menacent et tuent la faune marine, comme en témoigne cette triste photo:

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Pourtant, ce n'est pas une fatalité, si tout est qu'en tant que consommateur nous tâchons sérieusement de réduire notre production des déchets et leur déversement dans la mer:

  1. Réduire au maximum notre production de déchet en faisant notamment la chasse au jetable, au suremballage et au low cost, dont la durée de vie des produits (notamment l'électronique) est réduite au minimum.
  2. Trier autant que possible, mettre soigneusement dans les poubelles (c'est valable aussi pour les mégots et les chewing gum)
  3. Lors de voyages dans des pays émergents, se souvenir que les filières de traitement des déchets sont peu développées: tout ce que nous jetons est susceptible de se retrouver à la mer. Il faut rester particulièrement vigilant et ramener notamment tout ce qui est pile, batterie et électronique pour que ces produits soient recyclés dans de bonnes conditions.

Pour aller plus loin, je vous recommande le site d'éducation à l'environnement de l'ONG: http://fr.opencampus.surfrider.eu


Même si vous vous sentez déjà sensibilisés, il faut rester vigilants et attentifs. Comme j'ai coutume de dire, peu importe la quantité, aucune goutte de pluie ne se sent responsable des inondations. Et pourtant...

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Sources:
- ONG Surfrider
-"Le Top 10 des déchets collectés sur les plages", Les Échos (12/04/2016)
Source photo

mercredi, 19 mars 2014

Pollution aux PM10: le trafic routier responsable... tout comme le trafic aérien

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Voici l'évolution des concentration de PM10 (1) dans l'agglomération parisienne lors de l'épisode de pollution de ces derniers jours, responsables du pic observé. Comme l'Ile-de-France n'est guère concernée par les éruptions volcaniques, les déserts ou les incendies de forêt (principales sources de PM10 naturelles), les particules de notre agglomération sont d'origine anthropique. Mais qui sont les (vrais) responsables?

 

En France, les PM10 proviennent principalement à 31% de l'industrie (dont plus du tiers de la construction et du BTP), 30% du chauffage, 20% de l'agriculture et 15% du transport routier (2). Sauf que... ce sont des MOYENNES NATIONALES.

 

Un trafic routier en ligne de mire

C'est ainsi que l'Automobile Club nous prend pour des imbéciles en critiquant la circulation alternée, rappelant ce taux moyen des PM10 du transport routier (citant d'ailleurs 14% au lieu de 15%). Or, dans l'agglomération parisienne, le trafic routier représente 26% des émissions de PM10... un taux qui bondit à Paris où le trafic routier est responsable de 56% des PM10 (3).

 

Sans surprise, la mise en œuvre de zones à faibles émissions (ou LEZ, de l'anglais Low Emission Zones) dans plusieurs pays d'Europe (ex. péage urbain, circulation alternée...) a montré que même si les impacts sur la qualité de l’air ne sont pas identiques d’une LEZ à l'autre, la réduction en concentration de PM10 peut atteindre 10 %, avec une diminution du nombre de pics de pollution (jusqu’à 16 jours en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Allemagne) (4).

 

Et le trafic aérien?

Il reste pourtant un grand absent des médias ces derniers jours : l'aviation. Hormis le coup de gueule de quelques élus locaux (5), silence radio absolu sur la responsabilité du trafic aérien. Et bien sûr, aucune mesure de restriction. Or, observez l'évolution du pic de pollution en mars (ci-dessus) ainsi que celui de décembre 2013 (ci-dessous). Voyez comme les pics de pollution ont TOUJOURS démarré aux niveaux de Roissy et d'Orly... les zones aéroportuaires persistant à rester polluées quand le reste de l'IDF revient à des taux corrects.

 

De qui se moque-t-on??? Quelques 1350 atterrissages et décollages ont lieu quotidiennement à Roissy CDG et 685 pour Orly. Au regard des 15 millions de déplacements en voiture quotidiens en IDF, cela peut paraître peu (un avion pour 7500 voitures). Mais quand on sait que le réservoir d'un A380 contient 310.000 litres de kérosène (soit 7750 réservoirs de 40 litres), ça en dit long sur les impacts...

 

Les cartes sont pourtant claires. Les deux derniers épisodes de pollution montrent que toutes sources d'émission de PM10 confondues, les pics sont nés au niveau des aéroports.

 

Pourquoi un tel oubli?

La réponse est écrite en toutes lettres sur le site d'Airparif: "Par manque d’un marqueur spécifique du trafic aérien, les polluants relevés aux abords des plates-formes proviennent aussi bien du fonctionnement des aéroports (trafic aérien et routier, chauffage…) que du réseau routier et des activités de l’agglomération parisienne au sein de laquelle les aéroports sont imbriqués."

 

Je ne suis pas spécialiste, m'enfin coller des appareils de mesure aux bords des pistes, ça ne doit pas être si compliqué que ça... en pondérant par les mesures à proximité immédiate des bâtiments, on doit pouvoir avoir une donnée déjà significative (d'autres propositions, amis lecteurs?).

 

Limiter les PM10 du Grand Paris

Reste qu'à vouloir s'attaquer à la limitation des PM10, le choix est restreint: on peut inciter les franciliens à moins se chauffer (secteur le plus polluant avec le trafic routier), mais en plein hiver, c'est un peu utopique. Quant à l'été... Donc logiquement, le trafic routier est le coeur de cible, facile à diminuer par des mesures incitatives. La preuve, la circulation alternée mise en place il y a 2 jours a conduit à réduire de moitié le kilométrage de bouchon.

 

Au final, désolée pour l'Automobile Club et les franciliens grognons. La responsabilité du trafic routier est indéniable et le fait que les mesures de réduction visent ce secteur en priorité est logique. Certes, il y a des raisons légitimes d'utiliser un véhicule (usage pro, transport de matériel, etc.) et une stratégie gouvernementale en cas de pic doit être planifiée bien en amont pour tenir compte de certaines nécessités (ce n'est pas le cas aujourd'hui). Mais il faut aussi accepter de participer à un effort collectif pour lutter contre un problème, surtout quand il ne s'agit que de quelques jours par an.
 

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Rappel sur les conséquences pour la santé

Les particules fines (notamment < 2,5 µm) sont particulièrement dangereuses pour la santé car elles pénètrent l'appareil respiratoire, en véhiculant des composés souvent toxiques, allergènes, mutagènes ou cancérigènes. Occasionnant des troubles respiratoires, elle s sont particulièrement impactantes sur les personnes les plus fragiles - à commencer par les enfants. Tandis que 31 % de la population de l’agglomération parisienne résident à moins de 75 m d’un axe à fort trafic routier, il est avéré que vivre à proximité de ces axes est responsable de 16 % des nouveaux cas d’asthme chez les enfants (0-17 ans) (6).

 

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Sources et notes
(1) Les PM10 sont de microscopiques particules en suspension dans l'air (de l'anglais PM : Particulate matter). Pour info, les principales particules prises en compte sont les PM10 (particules dont la taille est inférieure à 10 microns et PM2,5). Souvent, les PM2,5 sont considérées comme une sous-catégorie des PM10... mais ce n'est pas toujours le cas, ce qui conduit à des confusions dans les chiffres. Restez vigilants!
(2) Étude CITEPA d'avril 2013, données 2011
(3) Chiffres Airparif
(4) Revue Pollution atmosphérique. Climat, santé, société. N° spécial particules ; Novembre 2012 - APPA, p.214
(5) Didier Gonzales, maire UMP de Villeneuve-le-Roi et président de l’association des élus riverains d’Orly et Jean-Pierre Enjalbert, Maire de Saint-Prix et Conseiller général du Val d’Oise
(6) Revue Pollution atmosphérique. Climat, santé, société. N° spécial particules ; Novembre 2012 - APPA, p.51-52 - Impact de pollution calculé en se référant à une situation où les niveaux de PM10 auraient été ramenés à la valeur guide de l’OMS

Lire aussi "Atmosphère Capitale", (voir p.5 notamment) Brochure d'Airparif sur la pollution de l'agglomération parisienne

vendredi, 07 septembre 2012

Désobéissance civile: pourquoi je refuserai d'avoir un éthylotest

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Je ne bois jamais avant de prendre un volant. En vérité, l'alcool, ce n'est pas mon truc. Personne ne m'a jamais vu bourrée, ni même pompette. Alors pourquoi diable m'obliger à avoir un éthylotest dans la voiture que je partage avec ma moitié, qui déteste l'alcool? Oui au triangle et au gilet fluo qui agissent directement sur notre sécurité. Mais un éthylotest pour quelqu'un qui ne boit jamais? Peut-on me dire à quel moment précis je suis en danger d'alcoolémie?

 

Or, les éthylotests chimiques ne sont pas fiables, ne résistent pas à plus de 40°C et se périment vite. Cerise sur le gâteau, ils polluent: le Chrome 6 contenu dans l'ensemble des éthylotests nécessaires pour répondre à la nouvelle loi les rendant obligatoire représentent 10 à 20% (suivant les sources) des rejets de chrome générés annuellement par l’industrie française. Cancérigène, cette substance risque d'être rapidement interdite par l'Union Européenne.

 

Donc mon éthylotest ne servira jamais. Multiplié par des milliers de voitures (et oui, c'est tabou, mais il existe pas mal de gens qui ne boivent pas d'alcool en France) plus tous les conducteurs qui se comportent en adultes responsables et ne boivent pas avant de prendre le volant, ça en fait du Chrome 6 inutile.

 

Cette loi me met en boule, d'autant qu'elle est entrée en vigueur à la suite d'un lobbying intensif de fabriquants d'éthylotest montés en association. Parce des imbéciles de conducteurs se comportent comme des ados, incapables de se responsabiliser, il faut que la nation toute entière s'abaisse à leur niveau en s'obligeant à des contraintes aussi inutiles que polluantes. D'autant que posséder un éthylotest n'a jamais empêché qui que se soit de conduire. Quand on a bu toute la soirée, pas besoin d'éthylotest. Il n'y a qu'à voir le monde sur les routes au nouvel an...

 

Voilà un magnifique exemple où, au lieu de responsabiliser les gens, on les infantilise. A quand le préservatif obligatoire dans le sac des collégiens (chaque année, près de 18.000 adolescentes tombent enceintes en France dont 8000 pratiquent une IVG)?

 

Pour information, plusieurs pétitions circulent sur internet pour exiger le retrait de cette loi. Je ne suis pas en mesure de vous conseiller un site plutôt qu'un autre et vous laisse seuls juges.

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Source:
- "Les 60 millions d'éthylotests et leur chrome cancérigène", Le Monde (14 août 2012)
- "Ethylotests : le risque de pollution surestimé", L'industrie.com (16 juil. 2012)
- "Ethylotests usagés : qu’en faire ?", Consomag (août 2012)

jeudi, 27 mars 2008

Que respirent les franciliens?

En 2007, Airparif a lancé une campagne de mesure de la pollution de l'air commandité par l'Afsset. Dans ce cadre, 150 volontaires en Ile-de-France (37% habitant Paris, 34% en petite couronne et 29% en grande couronne) ont porté des colliers de mesure pendant 12h lors de 2 journées test (*), répartis en 4 groupes selon le mode de transport utilisé (voiture, transport en commun, vélo ou marche, sédentaires). Le bilan complet vient d'être publié, indiquant que les stations du réseau d'Airparif reflètent bien l'exposition individuelle moyenne à la pollution tout au long de la journée.

Comme on peut s'y attendre, les concentrations relevées dépendent largement du mode de transport utilisé, mais également des habitudes quotidiennes (puisque les participants conservaient leur collier à l'intérieur des bâtiments). Voici les principaux résultats:

  • Les automobilistes sont les plus exposés au benzène avec une moyenne de 4µg/m3 en février (contre 2,4 µg/m3 pour les piétons et cyclistes). Cependant, l'exposition varie de 1,2 à 13,2 µg selon le temps passé
  • Les sédentaires sont les plus exposés au formaldéhyde (qu'on retrouve dans les meubles, des cosmétiques, des produits d'entretien... voir la liste des produits dans lesquels on retrouve ce polluant), notamment en hiver (effet lié à la température et au fait que les pièces sont moins aérées)
  • Concernant le dioxyde de carbone, les usagers des transports en commun, les piétons et les cyclistes semblent plus exposés (51µG/m3), mais Airparif nuance ce résultat par le fait que ces usagers sont avant tout parisiens tandis que les longs trajets en voiture sont plus nombreux en banlieue où la pollution est moindre.

Notez que cette remarque pourrait tout autant s'appliquer au benzène... Rappelons que ces mesures reflètent 12h d'activités et non simplement les 1-2h passées dans les transports (mais les volontaires relevaient leur activité toutes les 15 mn). En d'autres termes, selon votre lieu de travail ou d'habitation, vous pouvez également profiter des vapeurs de la rue... Des mesures bien plus fines sont donc nécessaires pour réellement dissocier la part de pollution intrinsèque aux transports du reste des activités quotidiennes - ce qu'Airparif prévoit de faire cette année.

J'espère qu'un échantillon bien plus large de volontaires sera sélectionné car je reste un peu dubitative sur les aspects scientifiques de cette étude. 150 volontaires sur 4 groupes, se sont approximativement 10 personnes par mode de transport et par "région" (Paris, petite et grande couronne)... soit à peine plus de 2 personnes aux 4 points cardinaux. Or, les volontaires ne semblaient pas manquer: j'ai moi-même voulu participer mais n'ai pas été prise car "sur-représentatrice" du groupe transport en commun entre paris et sa banlieue. Or, cette sur-représentativité n'a rien d'anormal puisqu'elle correspond tout simplement à la réalité: il y a bien plus d'usagers du métro/RER/bus que des vélos! Il n'est donc pas inutile de multiplier les volontaires de ces modes de transport sachant que les pollutions peuvent considérablement varier suivant la station, le type de trame (sur pneu ou non)... des paramètres variant plus que pour les cyclistes.

Je suis donc un peu sceptique sur la méthodologie utilisée et j'avoue que ce n'est pas la première fois avec les études menées par Airparif. Mais ce bilan fournit néanmoins des données précieuses sur ce que nous respirons en tant qu'individu dans notre vie quotidienne. Des mesures plus poussées devront permettre d'analyse plus précisément les activités les plus polluantes et orienter l'Afsset sur les axes de travail. Restons donc positifs!

(*) 13 février et 12 juin 2007. Les colliers sont constitués d'échantillonneurs mesurant 3 polluants: le benzène, le dioxyde d'azote (NO2) et le formaldéhyde

Pour aller plus loin:
- Accéder à la synthèse du bilan (pdf - 174 Ko)
- Télécharger le rapport complet (pdf - 1,13 Mo) - Petit conseil: faites un clic droit sur le lien et sélectionner "enregistrer sous"
Rapport final relatif aux résultats des deux campagnes de mesure - Février 2008

 

vendredi, 28 septembre 2007

Pollution et cancer - le rapport polémique de l'Académie de Médecine

L'Académie de Médecine et le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) viennent de publier un rapport sur les principales causes du cancer pointant du doigt nos modes de vie bien plus que la pollution. Ces résultats ont déclanché une véritable polémique au sein des chercheurs comme des associations de protection de l'environnement (lire le communiqué de WWF). La raison? Le rapport indique que seul quelque 0,2% de cancers sont liés à la pollution - un chiffre loin des 50% (voire plus) avancé par certains comme le Pr. Belpomme (chercheur à l'Association pour la recherche thérapeutique anti-cancéreuse - source JDD). Ce dernier souligne d'ailleurs que le rapport rappelle que dans 45% des cas, les causes de cancer sont identifiables. D'où sa question "qu'en est-il des 50% restant?"

En effet, il y a de quoi se poser de nombreuses questions. Rien qu'à lire le résumé d'introduction (voir ci-dessous), la méthodologie retenue à de quoi surprendre:

  • Les risques liés aux expositions professionnelles ne rentrent pas dans la catégorie pollution: amiante, suie, produits toxiques, etc. doivent-ils donc être exclus de la définition de pollution?
  • Les études ont porté sur des adultes. Le fait qu'une étude de l'INSERM a indiqué que les enfants vivant à proximité d'une station-service ou un garage ont un risque quatre fois supérieur de développer une leucémie n'est donc pas pris en compte. Hallucinant, d'autant qu'enfants et foetus sont les populations les plus sensibles à l'environnement.
  • Le rapport indique (lire ci-dessous): "quand les agents polluants n’ont pas d’effet cancérogène établi (par exemple, nitrates, pesticides, etc.)" j'ai du mal à admettre le sérieux de ce compte rendu. Pour preuve, cela fait plusieurs années que le Round’Up (pesticide de Monsanto) a été démontré comme étant cancérogène. Les articles à ce sujet sont nombreux (lire par exemple celui de ISIS "Glyphosate toxic and Roundup worse", 2005). Sur combien d'autres affirmations de ce genre le rapport s'appuie-t-il?
  • Le rapport reconnait l'influence de l'alimentation sur les incidences de cancers chez les animaux mais aucun cas avéré chez l'homme. L'homme oublierait-il sont appartenance au monde animal? Pas de cas avéré ne signifie nullement aucun risque ou lien de cause à effet. Or, il est plus que gênant (surtout dans un contexte scientifique) de se permettre d'énoncer une série de chiffres très précis sans les accompagner du moindre rappel sur le principe de précaution.
  • Enfin, bien que ce rapport reconnaisse les nombreuses incertitudes et faiblesses méthodologiques, cela ne l'empêche pas d'annoncer des chiffres très précis. Ce rapport est-il réellement pertinent au regard des approximations et des choix de méthologie? Pour des scientifiques qui exigent des études extrêmement rigoureuses pour démontrer le bienfait de certaines médecines alternatives (par exemple), les voilà bien cléments...

Pour ceux qui ont encore foi en ce rapport, ayez une pensée pour le nuage de Chernobyl qui a traversé la France ou pour les 1% d'ours polaires devenus hermaphrodites (c'est un mammifère évolué... sa sensibilité aux polluants n'est donc pas si éloignée de la notre). A moins d'opter pour la dégradation de la fertilité masculine (90 à 100 millions de spermatozoïdes par millilitre dans les années 50...50 à 60 millions par millilitre dans les années 90)...


Extrait du rapport de l'Académie de Médecine
 

"Les causes avérées:
Ce rapport confirme qu’en France (comme dans tous les pays industriels et la majorité des pays en voie de développement) le tabac reste (...) la principale cause de cancer [33% des décès par cancer chez l’homme, 10% chez la femme]. (...) L’alcool est à l’origine d’environ 9% des décès par cancer chez l’homme et 3% chez la femme. Ainsi, malgré les efforts effectués, tabac et alcool restent à l’origine de 28% des décès par cancer. L’excès de poids et l’insuffisance d’exercice physique causent environ 2% des cancers chez l’homme et 5,5% chez la femme. Les expositions professionnelles sont à l’origine de 3,7% des cancers chez l’homme et de 0,5% chez la femme. Ce pourcentage a tendance à diminuer dans les pays industrialisés grâce, notamment, à une meilleure hygiène du travail. (...) Contrairement à certaines allégations, la proportion de cancers liés à la pollution de l’eau, de l’air et de l’alimentation est faible en France, de l’ordre de 0,2%. Elle pourrait atteindre 0,8% si les effets de la pollution de l’air atmosphérique étaient confirmés (...).

Chez les femmes, les traitements hormonaux de la ménopause sont à l’origine d’environ 2% des décès par cancer (...): ceci invite à limiter les indications et la durée de ces traitements. L’exposition prolongée aux rayons solaires cause environ 1% des décès par cancer dans les deux sexes. On considère généralement que l’alimentation a une influence majeure sur le risque de cancer ; cependant, l’effet de facteurs nutritionnels spécifiques, tels que la teneur en fibres des aliments, la quantité de fruits et légumes ingérée, n’a pas été confirmé par les dernières enquêtes épidémiologiques. De même, celles-ci suggèrent que la consommation de viande rouge et de charcuterie n’accroît que modérément les risques de cancer du colon-rectum. Cependant, ces études ont été effectuées sur des adultes ; le rapport souligne la nécessité de poursuivre les recherches, car il est plausible que l’alimentation de l’enfant, de l’adolescent et même de la mère pendant la gestation, puisse influencer l’incidence des cancers à l’âge adulte. (...) L’influence sur la fréquence des cancers de la richesse en calories de l’alimentation a été constatée chez les animaux d’expérience. (...) Il existe [de nombreuses interactions] entre agents cancérogènes exogènes et endogènes. Peut-on arguer de ces interactions pour supposer un rôle de la pollution ? Ceci est concevable si l’agent polluant a un pouvoir cancérogène même faible, donc pour certains polluants atmosphériques qui pourraient accroître les effets du tabac ; cependant, les études épidémiologiques, sans exclure cette éventualité, montrent que cette interaction n’aurait qu’un impact limité, même pour les cancers du poumon. En revanche, quand les agents polluants n’ont pas d’effet cancérogène établi (par exemple, nitrates, pesticides, etc.), cette hypothèse apparaît très peu vraisemblable."

 

[article mis à jour le 9/10/07]

Sources:
- "Les causes du cancer en France - Rapport version abrégée"  (pdf), Académie des Sciences (septembre 2007)
- "Cancer, un rapport partiel, voire partial", JDD (13 sept. 2007)
- "Essence et leucémie", rfi service pro (10 déc. 2004)
- "La vie sexuelle des ours polaires", Agence Science-Presse (4 sept. 2000)
- "La fertilité humaine est-elle menacée par l'environnement?", Actu-Environnement (12 dec. 2006)

jeudi, 26 janvier 2006

EPER (Registre Européen des Emissions de Polluants)

L’EPER (European Pollutant Emission Register ou Registre Européen des Emissions de Polluants - à ne surtout pas confondre avec l’EPR, le réacteur nucléaire "du futur") est une base de donnée européenne sur les émissions de polluants des établissements industriels dans l'atmosphère et dans l’eau de tous les Etats membres de l’Union Européenne. Ce registre a démarré en 2001.

Pas moins de 50 polluants sont couverts (CO2, NOx, benzène...). Cela peut paraître faible au regard des dizaines de milliers de substances aux effets peu connus nous entourant, mais c’est déjà pas mal compte tenu du travail à fournir pour constituer ces bases de données.

Cependant, notez que ne sont listés que les établissements industriels des activités ciblées dans la Décision EPER (usines chimiques, extraction de minerai, production d’énergie, incinérateurs, abattoirs…) et dépassant les valeurs seuils indiquées en annexe de la Décision pour les polluants retenus. Les valeurs seuils ont été fixées de manière à couvrir environ 90% des émissions issues des établissements visés.

Cerise sur le gâteau : vous pouvez sélectionner le pays et classez les résultats selon les départements. Vous pourrez ensuite consulter le détail des quantités de polluants émis de chaque établissement industriel auxquels vous êtes exposés dans votre région…

Allez ! Respirez un bon coup et…… cliquez

jeudi, 15 décembre 2005

Pollution de l'air intérieur

La pollution intérieure des bâtiments est un phénomène de plus en plus reconnu, résultant entre autre de l'émanation de produits chimiques des matériaux de constructions, des revêtements, de l'ameublement, des équipements et d'une mauvaise ventilation (voir article du blog "Qualité de l'air intérieur" et "Pollution intérieure: exemple des écoles"). Cependant, de la même façon que la pollution extérieure agit sur notre santé, la pollution intérieure a elle aussi des conséquences non négligeables. Or, ces impacts sont moins connus... en France. Pourtant, cela fait des années que les pays du Nord et les Etats-Unis ont pris conscience du problème en reconnaissant les effets de la pollution intérieure.

A force d'être de plus en plus exposé à une multiplicité de produits chimiques souvent peu testés avant d'être mis sur le marché (les dangers liés aux interactions avec d'autres produits étant généralement totalement inconnus), de plus en plus d'allergies et de pathologies apparaissent (le scandale de l'amiante en est une triste illustration). Certains personnes ont même développé un syndrome d'hypersensibilité chimique ou MCS (pour Multiple Chemical Sensitivity). Il s'agit d'une affection caractérisée par la répétition de symptômes surviennant lors de l'exposition à diverses substances chimiques à des concentrations bien inférieures à celles connues pour entraîner des effets dans la population.

Pour tâcher de contrer l'usage grandissant de dizaines de milliers de substances chimiques en circulation aux effets trop souvent méconnus, l'Union Européenne finalise un règlement (appelé REACH) concernant l'enregistrement, l'évaluation et l'autorisation des substances chimiques, ainsi que les restrictions applicables à ces substances.

Pour plus d'info concernant le syndrome d'hypersensibilité chimique, consultez le site de "la Maison empoisonnée".

Ce blog reviendra prochaînement sur REACH pour développer les objectifs et les enjeux de ce règlement.