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lundi, 22 mars 2010
Vers une mobilité alternative
La mobilité "alternative" est sur toutes les bouches ou plutôt… les calandres. Nous sommes loin des années 90 où nos chers constructeurs français se moquaient des concepts électriques ou hybrides, préférant miser sur l’amélioration continue des moteurs. A présent, comme en témoigne le salon de Genève 2010, honte au constructeur qui n’a pas son modèle écolo. Même Ferrari y va de son hybride peinte en vert, qui permettra sans doute de couvrir les besoins électriques des phares et de l’autoradio (j’avoue, c’est méchant… les performances réelles n’ont pas été mesurées).
Derrière cette remarque au sarcasme assumé se cache un véritable enjeu : comment repenser la mobilité du futur et notamment, concevoir les transports particuliers en tenant compte des contraintes énergétiques à venir ?
En effet, le problème de fond est posé depuis longtemps et n’est objectivement pas tant d’ordre écologique : il s’agit de répondre à un enjeu purement "matériel". Les ressources de pétrole s’amenuisent tandis qu’on sait produire de l’électricité (et les ressources se multiplient). Alors forcément, l’engouement pour ce type d’énergie est massif.
Evidemment, dans un contexte où l’état de la planète se détériore et les ressources s’évaporent, tout l’art est de faire coïncider cet enjeu avec celui de limiter les impacts des transports sur l’environnement.
Or, si les transports en commun (TC) sont une solution idéale, ils ne répondent pas pour autant à tous les besoins et des alternatives doivent être proposées en accompagnement, notamment pour:
- Les zones rurales ou mal desservies qui n’ont pas accès aux TC
- Les professionnels travaillant à horaires décalés
- Les corps de métier amenés à se déplacer avec du matériel
- Les personnes encombrées (ex. déménagement, parents avec poussette: essayez de rentrer à 3 poussettes dans un bus à 8h du matin…)
- Les personnes handicapées, etc.
Inutile donc de faire l’autruche : les TC ne sont pas en mesure dans les années à venir à répondre décemment à ces besoins, pour des questions de coût (ex. plus de 350 millions d’euros pour le tram T3 parisien), de rentabilité (notamment en présence de faibles densités de population) et de pratique (on ne déménage pas en métro). La voiture particulière a encore sa place, en gardant bien en tête cependant d’en optimiser autant que possible l’usage et les performances environnementales.
Désormais, une des stratégies majeures passe par le recours à l’électrique car c’est une énergie facile à produire, qui peut s’appuyer sur des ressources renouvelables et qui ne pollue pas à l’arrivée. Mais le développement de telles technologies n’est pas sans contrainte, nécessitant de repenser, entre autres, les infrastructures urbaines.
En effet, les enjeux ne se réduisent pas aux seuls débats pointant les problèmes (réels) liés à la production d’électricité (plus de nucléaire ?) et du recyclage des batteries. Ce serait oublier bien vite que mettre sur le marché des véhicules électriques nécessite de repenser la mobilité du future.
Prenons par exemple le constructeur Nissan qui se prépare à lancer à grande échelle sa LEAF, petit véhicule électrique à prix abordable. Avec son partenaire Renault, cela fait plusieurs années qu’une collaboration mondiale a démarré pour conclure des partenariats avec des autorités locales, régionales et nationales, ainsi que des entreprises spécialisées. L’objectif est de faciliter la mise en œuvre d’un réseau à même de servir le public. La question est en effet cruciale : à quoi bon acheter une voiture électrique s’il n’existe pas de points de recharge, s’ils ne peuvent être alimentés ou s’ils ne sont pas standardisés d’un pays à un autre ? A ce jour, une trentaine de partenariats ont donc été conclus (Portugal, Israël, Monaco, mais également des régions et des villes comme l’Oregon, le Tennessee, Amsterdam, Newcastle, Barcelone…), ainsi que des protocoles d’accord avec des fournisseurs d’énergie, des gestionnaires de stations, etc.
Dans un même élan, 14 des plus grandes villes du monde se sont alliées pour développer la mobilité électrique en partenariat avec 4 constructeurs (on retrouve Nissan et Renault, ainsi que BYD et Mitsubishi) : Bogota, Buenos Aires, Chicago, Copenhague, Delhi, Hong Kong, Houston, Londres, Los Angeles, Mexico, Toronto, Sao Paulo, Seoul et Sydney. Ces villes s’engagent notamment à faciliter le déploiement d'infrastructures de recharge, ainsi que la mise en place de mesures incitatives à l’achat.
Miser sur l’électrique suppose donc de penser de façon transversale, en impliquant de nombreux acteurs, en espérant que les constructeurs s’entendent mieux que dans l’industrie du téléphone portable, dont les modèles sont stupidement dotés de prises spécifiques suivant les marques. Or, rappelons que les voltages et prises diffèrent d’un pays à l’autre. La standardisation des infrastructures sera donc un travail de longue haleine…
En savoir plus :
- C40 Electric Vehicle Network
- Programme electric mobility de Nissan
Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : environnement, transport, entreprises, gouvernance, particulier, aménagement urbain | Facebook | |
Commentaires
Je n'ai aucun doute sur l'entente entre les différents constructeurs. Ils ont tous un intérêt à trouver un standard mondial pour nos futures voitures électriques.
PS: Très bon article.
Écrit par : Vive l'écologie | mercredi, 21 avril 2010
Bonjour,
Très bon article effectivement. Les alternatives, plus ou moins bien pensées doivent de toutes façons être adaptées au milieu et aux distances qui devront être parcourues.
Le concept Cycloville s'appuie sur l'exploitation de Vélo taxis appelés "City Cruisers" pour parcourir les petites distances en coeur de ville en combinant le système d'un vélo à une assistance électrique.Les usagers peuvent de cette façon parourir de petites distances sans s'encombrer d'un véhicule.
Cycloville est présent dans 13 villes de france. Vous trouverez plus d'informations sur www.cycloville.com
Antoine Duthoit
Réseau Cycloville
Écrit par : Cycloville | lundi, 09 septembre 2013