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mardi, 22 juin 2010
Retour sur le salon de l’aviation verte
"Aviation verte" voilà une expression qui doit en faire vociférer plus d’un, criant au greenwashing. Mais ne crions pas trop vite. Oui, l’avion pollue, mais il n’est qu’un moyen de transport répondant à des attentes dont nous sommes tous acteurs : bien au delà des voyages touristiques ou d’affaires, c’est aussi un moyen d’acheminer des denrées alimentaires, du courrier, de l’électronique, des textiles ou… des œuvres d'art pour des expositions. Même dans le transport de personnes, un passager est assis sur un peu plus de 10 kg de fret.
N’oublions pas également que notre société évolue, la diffusion des cultures et les évolutions économiques poussent à l’expatriation, entraînant une explosion des mariages mixtes et un éclatement géographique des familles. L’ensemble de ces facteurs font que le trafic aérien double tous les 15 ans.
Difficile dans ces conditions de faire l’autruche, il suffit de voir la pagaille lorsqu’une éruption interrompt tous les vols pendant plusieurs jours… Il faut donc agir à la source pour faire en sorte que ce secteur d’activité réduise toujours plus ses impacts environnementaux. Les pistes sont nombreuses et déjà prometteuses. Globalement, on retiendra 5 points clés :
- La propulsion : les moteurs, toujours plus efficaces, consomment moins. D’après les intervenants rencontrés lors de ce salon, il semble également que la vitesse des avions sera sensiblement réduite d’ici 10 à 15 ans (on passera d’une moyenne de 0.8 mach à 0.75). La seule amélioration des machines peut permettre un gain de 70% sur les consommations. Des tests sont également en cours pour intégrer des agrocarburants à partir d’algues (offrant un meilleur rendement sans entrer a priori en compétition avec l’agriculture).
- Le design des avions : pratiquement inchangé depuis le milieu du siècle dernier, le design est cependant susceptible d’évoluer vers des fuselages porteur (aujourd’hui, c’est essentiellement le rôle des ailes), permettant une meilleure répartition des charges, donc là encore, une réduction de consommation.
- Le poids : plus l’avion est lourd, plus il consomme. Il y a donc un gros travail d’éco-conception pour alléger les appareils. Dans cet esprit, Air France a équipé ses avions en vol court-courrier de nouveaux sièges plus léger de 40 %, soit un gain de 750 kg par avion (pour un confort très correct).
- Matériaux : de nouveaux matériaux rendent l’avion moins polluants, comme ces futures peintures qui seront pulvérisées sur les coques plutôt que plonger ces dernières dans des bains, évitant un gros gâchis.
- Management du trafic : l’espace aérien est découpé par chaque pays. Un ami contrôleur aérien m’expliquait à quel point il était quasiment impossible d’aller en ligne droite pour un avion, rallongeant du même coup les distances de vol et donc, les consommations (au moins de 10%). L’Europe commence seulement à travailler sur l’homogénéisation de l’espace aérien – tout reste donc à faire au niveau mondial avec, à la clé, un gain potentiel énorme. Mais gérer le trafic, c’est aussi favoriser une descente continue des avions plutôt que par paliers, limiter les distances à parcourir au sol ou couper des moteurs quand l’avions roule (actuellement, un long courrier dépense 1000 L de kérosène au sol pour rejoindre sa piste d'envol)…
Evidemment, si en tant que consommateurs, nous pouvions éviter l’achat de roses kenyanes, de raisin argentin ou la multiplication des vêtements et de l’électronique chinois, cela aiderait grandement…
Sources
- Association des professionnels du fret aérien
- Air France corporate
- Salon de l'Aviation Verte
- Crédit photo: Air France
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