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mardi, 09 mai 2006

13.000 km pour un grain de raisin...

Du raisin, des melons, des poires... en ce début de mois de mai, tous ces fruits se retrouvent sur les étals. Pourtant, ils ne sont pas supposés mûrir avant le mois de juillet...

En fait, soit ces fruits sont poussés artificiellement (serre high tech + engrais + lumière artificielle...) nécessitant de grosses consommations d'énergie (qui vous seront bien évidemment facturées), soit ces fruits sont importés. Regardez les pays d'origine sur les écriteaux: Chili, Argentine, Afrique du Sud sont omniprésents. Autrement dit, vos fruits ont du parcourir entre 9.300 et 13.000 km pour parvenir à votre assiette!!!

Pour avoir une idée du poids des importations de fruits en France, voici une carte dont la surface des pays est proportionnelle à leur taux d'importation (carte du haut) et d'exportation (carte du bas) de fruits. Comme vous pouvez le constater, l'Union Européenne importe massivement des fruits (beaucoup plus que le reste du monde réuni). Quant aux exportateurs, l'Amérique du Sud domine largement.

 

medium_fruits_saison.jpg
 

 

Au final, jusqu'à 37 fois plus de carburant est consommé (transport aérien) que pour un fruit produit localement et acheté en saison. 1 kg de fraises d’hiver peut nécessiter près de 5 l de gasoil pour arriver dans votre assiette.

 

Notez que les légumes sont plus souvent produits localement ou dans des pays limitrophes. Il est donc fondamental de respecter les saisons pour acheter vos fruits et légumes.

Concrètement, pour le mois de Mai, vous avez le choix entre:

Fruits: Ce n'est que le tout début des fraises, la fin des oranges et des mandarines, les dernières pommes et les premières cerises à la fin du mois. Oubliez les framboises, prunes et abricots (Juin) et les melons, pêches, poires, et raisin (Juillet).

Légumes: c'est le moment de consommer les asperges, carottes, épinards, pois, cresson, laitue, romaine et navets, mais allez-y doucement pour les artichauts, betteraves et batavia dont ce n'est que le tout début de saison.

 

Bon appétit!


Sources: WWF et "Manual 2000" d'Elkington & Hailes (ed. Hodder et Stoughton), 1998 pour les données, le site Worldmapper pour les graphiques (dont les données utilisées sont principalement celles fournies par l'ONU).

mercredi, 05 avril 2006

Camions: adoption d'une conduite "verte"

Dans les commentaires faisant suite à l’article du blog "camions propres" (portant sur la nécessité d’agir sur les véhicules lourds, 40% des émissions de gaz à effet de serre étant liées aux transports), je mentionnais qu'il existait des formations pour apprendre aux conducteurs à diminuer la consommation de carburant en adoptant une conduite appropriée.

Je souhaitais revenir sur ce point en l’illustrant par la démarche du groupe de transports et logistique "Norbert Dentressangle" (190 agences en Europe), qui vient de signer un accord partenarial avec l’Ademe en décembre dernier. Cette collaboration consistera à optimiser l’organisation du trafic et diminuer les consommations de carburant. L’objectif est de réduire les émissions générées par le transporteur de 10% en 3 ans.

Avant même le lancement du projet, une différence de consommation de carburant atteignant près de 5 L aux 100 était observable selon les conducteurs. Sachant que des centaines de kilomètres sont avalées chaque jour, le groupe étant à la tête d’une flotte de 4500 véhicules, le bilan finit par être très lourd en fin d’année. A présent, le projet consiste à tester différentes techniques : vitesse optimale en fonction du type de parcours, additifs dans le carburant, amélioration des pneus… Celles-ci devraient permettre, à terme, de réduire la consommation de carburant, venant ainsi complémenter les formations que recevront les conducteurs pour adopter une conduite plus souple.

mardi, 07 mars 2006

Camions propres

Bien que les transports de marchandises (essentiellement par camions) génèrent près de 40% des émissions liées aux transports, les véhicules lourds semblent échapper à quasiment tout contrôle… En effet, les politiques actuelles ont une fâcheuse tendance à se focaliser sur les voitures particulières (également grandes sources d’émissions), encourageant les technologies plus propres, les carburants alternatifs et plus directement la restriction de l’usage de l’automobile.

Or, hormis les bus roulant au biocarburant ou quelques rares camions-bennes électriques ou hybrides, les camions propres font encore figure d’exception. Pourtant, selon l’Ademe, 50% des transports de marchandises concernent des trajets longue distance, 38% la distribution urbaine et 12% des trajets interurbains tandis que d’autres modes de transport (train, bateau) pourraient être mis à contribution, notamment pour les longs trajets.

Ainsi, des analyses ont montré que pour le transport de déchets, de matières premières ou de conteneurs, un trafic annuel de 100.000 tonnes par péniches permettrait d'éviter la circulation de 4000 camions soit autant de gain en CO2 et autres polluants. Selon l'ADEME, un poids lourds émet 79 g de CO2 par tonnes transportées et par km parcouru, la voie d'eau en émet 37,68 g/t/km et le train 6,1 g/t/km.

Pour illustrer ce principe, la société "Les Quais du bâtiment" s’est lancée dans la valorisation des déchets du bâtiment au travers de la création de 7 pôles de collecte le long du Rhône. Les déchets sont ensuite acheminés par péniche au centre de valorisation d’Avignon. Ce système limite au maximum l’usage de poids lourds, qui n'ont plus qu'à effectuer les transferts des chantiers aux pôles de collecte. Après 3 ans, ce fonctionnement a permis d’économiser plus de 2,7 millions de km (soit 65 tep – tonne équivalent carbone – émis par an en moins), accompagnés d’une baisse des coûts et un meilleur taux de valorisation des déchets.