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lundi, 10 février 2014

Projet LeCHE : aux origines de l'intolérance au lactose de l'Homme

intolerance au lactose,recherche,alimentation,consommation,histoireDurant 4 ans, le projet européen LeCHE (Lactase Persistence and the Cultural History of Europe) a réuni archéologues,  chimistes et généticiens de 13 équipes de recherche de 7 pays d’Europe. Objectif : comprendre la genèse de l’élevage laitier au Néolithique en Europe et au Proche-Orient et analyser l’évolution de la capacité humaine à digérer le lait à l’âge adulte. Les résultats viennent d’être publiés.

 

A l’aube du Néolithique (-12 000 ans), l’agriculture apparaît, supplantant le nomadisme fait de chasse et de cueillette. Rapidement, l’élevage à fin de production laitière prend son essor il y a 10 000 ans (4000 ans plus tôt que prévu), avec même des traces de production de fromage en Pologne il y a déjà 7000 ans. C’est à cette période également que des mutations génétiques commencent à apparaître chez certaines franges de la population, permettant soudainement de digérer le lactose à l’âge adulte, grâce à la production d’une enzyme, la lactase.

 

Ces résultats ont été rendus possible au travers notamment de l’analyse des restes lipidiques dans les tessons de poterie, l’étude des ossements d’animaux (âges d'abattage, répartition, régime végétal différant des animaux sauvages) et l’analyse génétique de populations humaines suivant leur tolérance au lactose. Ces travaux ont mis en évidence une régionalisation des productions, plus ou moins importante suivant les territoires.

 

Or, il s’avère que les populations du Néolithique ont connu un important accroissement démographique traditionnellement attribué à une plus grande fertilité des femmes. Mais l’accès à des produits laitiers pourrait bien avoir contribué à cette augmentation.

 

Pour rappel, si tous les bébés assimilent le lait, cette capacité disparait chez l’adulte – sauf à disposer d’une mutation génétique permettant de produire la lactase, l’enzyme nécessaire à la digestion de lactose présent dans le lait. De ce fait, cette adaptation semble conférer un avantage certain, donnant accès à une nouvelle source nutritive bien utile en cas de pénurie alimentaire.

 

La présence de cette mutation dans les populations varie suivant les régions, proche de 90 à 100% en Europe du Nord (mais aussi chez des tribus africaines et bédouines) contre moins de 30 % dans certaines zones méditerranéennes (où la tendance est plus à la consommation de fromage, ne contenant presque plus de lactose). Cette régionalisation semble étroitement corrélée aux pressions de sélection de certains territoires où l’expression de cette mutation a conféré un environnement favorable au développement de sociétés humaines.

 

Dans un contexte polémique où une levée de boucliers grandissante critique vertement la culpabilité infligée par les industriels de ne pas consommer de lait – rappelant que l’adulte n’a pas été biologiquement conçu à le digérer, ce projet indique que cela fait tout de même près de 500 générations que nombre de nos ancêtres en consomment, grâce à une mutation génétique qui a semblé bénéfique à l’essor de certaines sociétés.

 

Cela n’enlève rien au questionnement éthique que nous devons avoir des sélections qui ont été opérées sur les animaux d’élevage, désormais considérablement fragilisés, qui se voient administrer quantité d’hormones et de médicaments dans des conditions de vie indignes. Gageons que notre évolution ne dépend plus de notre consommation de lait quand bien d’autres alternatives toutes aussi nutritives sont à notre disposition…

 

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Pour aller plus loin:
Site du programme européen LeCHe
Dossier de presse présentant l'équipe et les résultats en détail (pdf, 24 p.)

vendredi, 06 octobre 2006

SANTO 2006: A la recherche de la biodiversité perdue...

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En route pour le Vanuatu, plus précisément l'île de Santo, située au beau milieu du Pacifique sud! Pas question de s'ennuyer car près de 4000 km² vous attendent pour être explorés de fond en comble. Bon, désolée, ce blog n'a pas les moyens de vous faire gagner un magnifique voyage sur cet archipel volcanique et corallien, mais dans quelques instants, vous allez pouvoir partager la vie et les découvertes de 160 scientifiques: vidéos, photos, récits... au jour le jour.

Pourquoi cette mission scientifique? 

La biodiversité de notre planète est riche, très riche... et nous ignorons encore la majorité des espèces qui la peuplent. D'ailleurs, combien sont-elles, mystère... les chiffres avancés variant entre 10 millions et 100 millions. Ce qui, vous avouerez, manque de précision!!! Ils sont en fait très révélateur de notre ignorance, d'autant que seules 1,8 million d’espèces ont été répertoriées à ce jour.

Pour tenter de pallier tant bien que mal à cette ignorance, le programme de recherche SANTO 2006 a donc vu le jour, soit l’une des plus ambitieuses missions scientifiques internationales jamais organisée. L'île, de par sa situation, ses caractéristiques, sa diversité d'habitats (montagnes culminant à 1800m, forêts, grottes, trous bleus...), peuplée par près de 40 000 habitants parlant environ 40 langues différentes... en font un lieu d'étude extraordinaire.

Déroulement de la mission:

La mission vient de démarrer et va durer 5 mois. Des équipes françaises du MNHN (Museum National d'Histoire Naturelle), de l'IRD (Institut de Recherche pour le Développement) et Pro Natura International vont établir les bases du plus grand inventaire global de la biodiversité jamais réalisé. Et pour la 1ère fois, une équipe met tout en oeuvre pour partager au jour le jour ses découvertes afin de faire comprendre, expliquer, partager la biodiversité et ses enjeux avec le plus grand nombre. 

Pour y parvenir, un site internet spécialement dédié a été créé: www.santo2006.org où vous retrouverez chaque jour les découvertes de nouvelles espèces (sur la partie blog du site), photos à l'appui, des vidéos, des enregistrements radios (a priori non téléchargeables), bref.... Plutôt que de continuer à lire l'article, explorez le site, celui-ci évolue tous les jours, avec de nouvelles sections!


NB: pour la partie multimédias (radio, vidéo), le site fonctionne mieux sous Internet Explorer que sous Firefox... dommage