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mardi, 27 décembre 2005

Ce petit rien qui change tout…

Le réchauffement climatique, vous en avez entendu parlé, certes, mais de combien de degrés s’agit-il ? De +0.6°C depuis 1950, augmentation moyenne de la température constatée à la surface du globe (+1°C depuis le début de l’ère industriel).

+0.6°C en 55 ans, c’est TOUT ??? Ben oui. C’est tout… et c’est ce qui fait toute la différence. En effet, il faut dissocier 2 éléments distincts :

  • Il s’agit d’une moyenne mondiale. Or, à titre d’exemple, le Bassin de Marennes Oléron (côte Atlantique) a gagné quelques 1.5 à 2°C en 25 ans, soit près de trois fois la moyenne mondiale en moitié moins de temps 
  • Si petite soit la variation, elle entraîne des conséquences immédiates sur les espèces et le climat. Pour en revenir au Bassin de Marennes Oléron, ce petit degré et demi en plus a conduit cet important site ostréicole français de reproduction de l'huître creuse (un des principaux sites en France) à faire face de manière récurrente à des problèmes de mortalité des coquillages. Pourquoi ? Parce que la température, l'insolation et la pluviométrie sont des facteurs essentiels agissant sur les écosystèmes des estuaires en influençant les conditions saisonnières de température et de salinité de l'eau de mer.

Mais peut-être pensez vous que ce n’est qu’une exception ? Alors poursuivons…

Les changements climatiques provoquent la migration des espèces ou leur disparition. Logique, car le climat se réchauffe donc les espèces migrent vers le nord (dans l’hémisphère nord) pour "suivre" la fraîcheur. Mais, lorsqu’elles sont cernées par un climat plus chaud (comme en montagne, sur une île ou un plateaux), il n’y a pas d’échappatoire et c’est la fin.

Ainsi, une récente étude anglaise a montré qu’en 20 ans environ, sur 36 espèces de poissons d’Atlantique Nord, deux tiers ont migré de 50 à 400 km vers le nord ou sont descendues vers des eaux plus profondes… Résultat corroboré par l’Ifremer sur le Saint-Pierre maculé et le Saint-Pierre rose (2 poissons) qui ont migré sur 660 km en 20 ans.

Les oiseaux et les insectes migrent également, provoquant de véritables dégâts comme la chenille processionnaire du pin en France, remontant vers le nord. Ces changements climatiques offrent aussi un terrain de jeu aux virus comme la fièvre aphteuse absente en Europe jusqu’à peu, mais qui a fait son apparition en Tunisie, Turquie, Bulgarie et Grèce en 1998, puis en France (Corse) et en Italie en 2000 et elle continue à présent vers les Balkans. Le paludisme devrait aussi très vite pointer son nez en Europe.

Ah oui, au fait… les projections des modèles climatiques pour la fin du siècle prévoient un réchauffement de l’ordre de 2°C à 6°C en Europe selon les scénarios… Pour enrayer le processus, il n’y a pas que Kyoto… (qui n’aura guère d’impact, à vrai dire, mais qui reste néanmoins un élan politique sans précédent). Vos gestes en faveur de l’environnement, même tous petits, multipliés par les milliards d’individus que nous sommes, peuvent avoir UN IMPACT ENORME et ils demeurent ESSENTIEL si nous voulons enrayer ce processus.

Ne soyez pas défaitistes. Je vous entends dire "pfff… quand on voit les grosses multinationales qui déversent leurs cochonneries, les gouvernements qui ne bougent pas… à quoi bon ?". Mais souvenez vous : le consommateur, c’est VOUS. Plus de consommateurs, plus de grosses-multinationales-qui-polluent. Oui mais… à condition de coordonner ses gestes. A l’image de ce petit 0.6°C, voilà pourquoi des petits gestes peuvent tout changer.

Pour plus d’info, lire l’article "Impact du changement climatique sur un écosystème estuarien : le Bassin de Marennes Oléron", Ifremer, 2001. Sources tirées également de l’article "Impact du changement climatique sur la biodiversité", Le Courrier de la Nature n°223 – novembre 2005 (non disponible en ligne)

Commentaires

Il y a 20'000 ans l'Europe du Nord était couverte d'une couche de glace de 2000m d'épaisseur. Or la température moyenne n'était inférieure que de 5 degrés C à la température moyenne actuelle. 5 degrés en moyenne c'est donc énorme !

En plus la vitesse actuelle du réchauffement est 20x plus rapide que ce que la Terre a connu (5 degrés en 20 000 ans = 0.5 degrés en 2000 ans ce qui est 20x plus que 0.6 degrés en 100 ans).

Dans les Alpes, la température moyenne diminue de 0.6 degrés tous les 100 m d'altitude. La température moyenne y a augmenté de 1.8 degrés, ce qui est équivalent a descendre toutes les stations de sports d'hiver et les glaciers de 300 m... pas étonnant qu'il n'y ait plus de neige...

En moyenne la température diminue d'un degré tous les 200km parcourus vers le Nord. Toutes les espèces (animales et végétales) devraient donc pouvoir se déplacer sur 200 km en 50 ou 100 ans pour retrouver des conditions idéales... impossible.

Écrit par : arnaud | mercredi, 28 décembre 2005

un geste simple à faire :
ne pas contribuer à l'agrandissement du trou de la couche d'ozone, qui, parce qu'il laisse passer plus d'uv, est lui aussi responsable du réchauffement.
Qu'est-ce qui provoque ce trou de la couche d'ozone ? Ce sont les GENS, donc vous et moi ! Avec les produits aérosols principalement !
tous les produits aérosols ont une alternative selon moi. Dans cet article (http://assezparleagis.canalblog.com/archives/2005/12/05/1073802.html) je vous donne des idées pour les remplacer.
Il n'est jamais trop tard pour agir : le peu que vous ferez sera déjà beaucoup !!!

Écrit par : amandina | jeudi, 29 décembre 2005