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vendredi, 16 mars 2007

3,3 millions de tonnes de nourriture par an à la poubelle…

L’Agence gouvernementale Britannique WRAP (Waste & Resources Action Programme – Programme d’Action Déchets & Resources) vient de publier aujourd’hui les résultats de son enquête indiquant que le Royaume Uni jette 6,7 millions de tonnes de nourriture chaque année, soit un tiers de celle achetée (et sans doute, autant en France...). La moitié (soit 3,3 millions de tonnes) est de la nourriture "consommable" (du moins, l’était). Le reste comprend les épluchures, les os et autres déchets alimentaires.

Ces 3,3 millions de tonnes (55 kg par anglais et par an) de nourriture consommable représentent plus de 25% des dépenses (sans doute a-t-on plus tendance à jeter des légumes pourris que de la viande, plus chère). Pourtant, 1/5 ème des émissions de carbone proviennent de la production, de la transformation, du transport et de la conservation des aliments. A cela s’ajoute le fait que la plupart de ces aliments partent dans les décharges et se transforment en gaz à effet de serre, alors qu'une bonne partie pourrait être compostée (voir article du blog sur le compost).

Comment éviter ce gâchis ?

  • Vérifiez régulièrement le contenu de votre frigo (maintenu à bonne température) et de vos placards (surtout avant de faire vos courses)
  • N’achetez pas en trop grosses quantités (à quoi bon acheter un produit moins cher au kilo car vendu en gros si vous n’en consommez finalement que le tiers ?)
  • Achetez des produits de qualité car, même s’ils sont plus chers comme des fruits ou des légumes, ils tiendront beaucoup plus longtemps, vous n’aurez pas de perte contrairement aux fraises bradées pourrissant en 12h… C’est d’autant plus valable pour des produits issus de l’agriculture biologique qui n’ont pas été poussés/ gonflés/ mûris artificiellement. Ainsi, vous observerez que des bonnes pêches ou des pommes se flétrissent en vieillissant mais ne moisissent pas, contrairement à la plupart des fruits que l’on trouve actuellement sur les marchés.
  • Tâchez de cuisiner à la juste quantité pour ne pas avoir de restes ou pour bénéficier d’un second repas (mais ne l’oubliez pas !).
  • Privilégiez les petites portions dans votre assiette : mieux vaut se resservir plutôt que de devoir jeter des aliments qui ne se conserveraient plus parce que vous avez bavé dessus…

Les temps ont bien changé depuis nos (grands-)parents qui ont connu des guerres… Il y a encore un demi siècle, gâcher de la nourriture était quasiment un crime. Pourquoi un tel changement d’attitude face à l’omniprésence d’SDF ou de reportages sur la famine à quelques milliers de kilomètre de chez nous ?

Et si la faim ne vous motive pas, alors pensez aux millions de litres d’essence, de kW d’électricité, de pesticides, de labeur, d’eau que les aliments ont nécessité pour parvenir jusqu’à vous… et le prix à payer – le prix que vous, contribuable, payez au gouvernement pour assainir l’eau, pour financer l’agriculture, pour construire les réseaux énergétiques nécessaires… Tout ceci a un prix qui s’additionne au coût de vos achats volatilisés à la poubelle...

La prochaine fois que vous jetterez votre semoule qui sent le vieux, votre pomme moisie ou le morceau de poulet de la semaine dernière, pensez-y… et ne recommencez plus !


Sources:
- "Homes waste 3.3m tonnes of food", BBC (16 mars 2007)
- "New WRAP Research Reveals Extent of Food Waste in the UK", WRAP (16 mars 2007)

Commentaires

Essayez de vous procurer le très beau film d Agnès Varda, "Les glaneurs et la glaneuse".
Vous y verrez d énormes montagnes de patates, jetées parce qu elles sont trop grosses (!!!) ou déformées.
Le symbole de ce film sera justement la patate en forme de coeur (ridicule! à la poubelle!)
Des gens viennent avec des cabas et même des voitures, sans entamer ou à peine ce monstrueux symbole de notre société.

Vous y verrez aussi beaucoup d autres choses. Mais pour trouver le film, il faut glaner.

Écrit par : mc | samedi, 17 mars 2007

C'est un sentiment étrange que j'ai réussi à dompter, mais avec peine je dois avouer.
Quand on est dans un supermarché, on est poussé par une sorte de lassitude, la même que lorsqu'on regarde la télé, on a besoin de remplir le caddie, c'est quasi compulsif, le besoin est loin, la profusion s'étale et brouille tout.

Je faisais la remarque à des collègues :
"depuis quand n'avez-vous pas ressenti la faim ?" celle qui tire vraiment, celle qui ne vous laisserait jamais l'assiette à moitié pleine, celle qui vous fait sentir vivant... nous n'avons plus faim, plus d'envie, des armées d'ombres errent dans les supermarchés les yeux vides...

Écrit par : coco_des_bois | samedi, 31 mars 2007

près avoir pris conscience que les enfants des pays industrialisés utilisent dans leur vie de bambin entre 5000 et 6000 couches-culottes,(Scr Corinne Smith : « L’écologiste ») qui penserait, alors que de ces trois millions de tonnes de couches usagées remplissent nos décharges? Alors si on commence a pensé a la nappe phréatique...

Écrit par : Félicien | lundi, 02 avril 2007

Bonjour,
J'ai 44 ans, je n'ai pas vécu la guerre mais mes grands-mères oui, et elles m'ont appris à ne pas gacher la nourriture et je pense toujours à ceux qui n'ont rien dans leur assiette et j'essaie donc dans la mesure du possible de ne rien jeter. Par ex le reste de purée de midi finira dans une soupe demain. Le pain rassi est transformé en panure, entre dans la composition de gâteaux et j'ai même réussi à trouver des recettes salées qui incorporent du pain rassi.
Vous voyez il n'y a pas que les très vieux qui ne gaspillent pas la nourriture, je pense que tout dépend de l'éducation qu'on a reçu et moi j'éduque mes enfants dans le respect de toutes ses règles. Quant à savoir ce qu'ils en feront plus tard... J'espère qu'ils auront retenu mes enseignements comme moi j'ai retenu ceux de ma grand-mère concernant la nourriture, l'eau et bien d'autres choses.

Écrit par : fabie | jeudi, 10 mai 2007

S'agit-il seulement de la nourriture achetée et jetée par le consommateur, ou bien ce chiffre comprend-il la nourriture jetée par les grandes surfaces parce que périmée et invendable ?

Écrit par : coqueli-so | vendredi, 18 mai 2007

Ce chiffre ne concerne que la nourriture achetée par le consommateur... il faudrait effectivement ajouter celle jetée par les grandes surfaces et les restaurants, ainsi que les invendus des marchés...

Écrit par : Angelie | lundi, 21 mai 2007

Je suis un peu étonnée par le choix de ne prendre en compte que ce qui est jeté par les particuliers (et d'ailleurs, comment serait-ce autre chose qu'une très aléatoire estimation).

Agnès Varda a fait un film sur ce thème, intitulé "les glaneurs et la glaneuse" que je vous recommande vivement tant il est riche de considérations inattendues.
On y voit notamment de monstrueux tas de pommes de terre, jetées parce que les supermarchés refusent les trop grosses, les trop petites, celles qui ont une forme atypique et j'en passe.

Et il n'y a pas que les pommes de terre.

Mon fils a ramassé des poires il y a deux ans, la moitié de la récolte est restée sur les arbres parce que le prix de revient de la main d'oeuvre dépassait, pour ce petit producteur, son ridiculement bas prix de vente aux grandes surfaces.

Chez nous, et pour le même motif, on ne cueille plus les cerises.

Il ne s'agit pas là de nourriture périmée ou invendable, j'insiste lourdement.

Alors, nos fonds de frigo, ça m'étonnerait qu'ils atteignent cette ampleur dans le gaspillage.

Écrit par : mc | mercredi, 23 mai 2007

> A mc
Je suis ô combien de tout coeur avec vous. J'ai parlé de la nourriture perdue par les particuliers parce que cette étude a été faite, qu'on peut la chiffrer. Mais bien évidemment, il y a d'autres éléments qui devraient être pris en compte, que ce soit effectivement l'alimentation qui ne peut aller à la vente (c'est le cas des fruits et légumes, mais le gâchi de poisson est également monstrueux) mais aussi les aliments perdus (invendus, mauvaise manutention...).

Or, si déjà près de 7 millions de tonnes de nourriture partent à la poubelle dans les ménages, c'est annonciateur de chiffres catastrophiques si l'étude s'appliquait à l'industrie agro-alimentaire...

Autrement dit, si un lecteur parmi vous croise une étude de ce genre, prévenez moi, je la mettrai en ligne!

Écrit par : Angelie | mercredi, 23 mai 2007

Et dans la liste ajoutez les fruits et légumes que les agriculteurs détruisent eux-mêmes lors de manifs contre la baisse des prix des-dits fruits et légumes. J'ai en mémoire les choux-fleur.

Et aussi ceux que détruisent les agriculteurs entre eux, ton camion de fraises espagnoles ne passera pas... : les fraises sont sorties du camion et détruites.

Il est vrai qu'en réfléchissant bien, le consomateur a bon dos.

Écrit par : fabie | mercredi, 23 mai 2007

Si le comportement de certains agriculteurs est en effet révoltant, il faut néanmoins admettre qu'il est le résultat de prix dérisoirs pratiqués par les grandes surfaces qui s'en mettent plein les poches avec des marges scandaleuses... Or, qui continue d'acheter dans les grandes surfaces parce que c'est moins cher qu'au marché du coin? Nous, consommateurs.

Au fond, nous avons donc notre part de responsabilité dans ce monstrueux gâchis (et c'est d'autant plus vrai pour des fruits et légumes à l'esthétique revue et corrigée pour être mieux vendus parce que les acheteurs ne veulent plus de patates déformées...). Pas si facile d'être cohérent avec soi-même...

Écrit par : Angelie | mercredi, 23 mai 2007

Je ne pense pas que le consomateur veuille absolument des fruits et légumes sans défaut aucun. Il est vrai que si j'ai le choix entre 2 étals j'irais à celui où ils sont le plus réguliers, mais si je n'ai pas le choix si tout est mélangé exactement comme dans la nature je ne me poserai pas de questions. C'est à mon avis une histoire de concurence basée sur notre "incohérence". Dans mon jardin je fais pousser des tomates certaines ont des formes bizaroides et elles sont toujours de taille irrégulières mais ce n'est pas pour autant que je vais les jeter.
Le consommateur achète ce qu'on lui propose. Ci dans mon supermarché on me propose des patates tordues j'achèterai des patates tordues sauf si comme en ce moment elles ont verdi ce qui m'inquiète beaucoup plus.

Que pensez-vous aussi du fait qu'on vend des fruits et légumes, surtout des fruits d'ailleurs sans aucun goût, et que je finis par jeter car manger ça c'est impossible. C'est aussi ce qui fait que je ne fais plus confiance et je ne mange quasiment plus de fruits hormis les bananes, qui elles sont encore gouteuses, les pommes d'un producteur sur le marché, et les oranges en hiver, même plus les clémentines et mandarines qui étaient toutes infectes cet hiver quelque soit le lieu d'achat, je n'ai peut-être pas de chance me direz-vous...

Il faudrait que j'achète du bio mais je n'ai pas de magasin à côté de chez moi. Trop dommage!

Écrit par : fabie | jeudi, 24 mai 2007

Fabie, vous dites "le consommateur achète ce qu'on lui propose" et je dois malheureusement vous contredire, même si je souhaiterais de tout coeur que vous ayez raison. Du témoignage même d'agriculteurs bio, ils peinent à vendre des concombres tordus... dans des biocoops car ces derniers n'arrivent pas à écouler la marchandise!!! J'avoue avoir été abasourdie, mais les témoignages se multiplient: tomates en forme de fesse, concombres tordus, pomme de terre à aspérités, poivron à fente... mais également fruits non calibrés parfaitement... se vendent moins bien tout simplement parce que les consommateurs (dans leur ensemble) les boudent. Résultat, quand les distributeurs doivent jeter des invendus à plusieurs reprises pour non respect d'une esthétique aseptisée, c'est l'éponge qu'ils finissent pas jeter.

C'est très triste et j'aimerais accuser les vendeurs à 100% mais ce serait leur jeter la pierre (décidément, qu'est ce qu'on jette...). Si parfois les industriels ont forcé la main au consommateur (ex. Pomme Pink Lady à bannir, tomate insipide...), il lui reste encore une lourde responsabilité car, bon gré, mal gré, les distributeurs ont tout de même une fâcheuse tendance à agir en fonction de la demande. Ainsi, je refuse d'acheter des tomates ignobles et peut-être que vous en faites de même. Si une majorité de consommateurs agissaient ainsi, cela ferait belle lurette que las d'acheter des tomates invendus, les distributeurs seraient revenus à des produits plus goûteux... Mais non, vous avez toujours une masse de mouton aux papilles atrophiées qui continuent bêtement d'acheter. Merci à eux...

Écrit par : Angelie | jeudi, 24 mai 2007