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lundi, 06 mars 2006

Réchauffement climatique en France

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Source: météofrance
Lorsque le réchauffement climatique est évoqué (soit, pour rappel, une augmentation de la température moyenne à la surface terrestre +0.6°C en moins d'un siècle), difficile de saisir l'ampleur des dégâts à notre échelle de simple citoyen. Plutôt qu'un long discours, voici donc la carte des précipitations en France au mois de décembre 2005 ou, plus précisément, leur rapport à la "normale" (moyenne des précipitations en décembre sur les 30 dernières années).
Les zones en rouge indiquent des précipitations inférieures à la normale, celles en bleues sont supérieures. Vous remarquerez que la France rougeoit largement. Pour le mois de janvier 2006, c'est encore pire (voir la carte). Evidemment, comparer un ou deux mois par rapport à une moyenne sur 30 ans ne signifie pas grand chose en soi. C'est un peu comme prendre la canicule de 2003 comme référence des températures d'été, alors même que les étés suivants ont été bien plus supportables! Sauf... sauf que tous les scientifiques s'accordent à dire que l'été 2003 était un avant-goût des étés dans les années à venir. Et concernant les précipitations de cet hiver, elles sont révélatrices d'un phénomène de plus en plus récurrent: celui de prendre des mesures contre la sécheresse en plein hiver (arrêtés préfectoraux).
En fait, "le bilan de l'année 2005 a montré qu'une zone allant du sud de la Bretagne à la Provence avait connu des déficits en pluie représentant environ le tiers de la pluviométrie moyenne des cinquante dernières années." (Circulaire de Nelly Olin - réunion des comités départementaux sécheresse).
Il est grand temps d'agir...

mercredi, 11 janvier 2006

Effet de serre et couche d’ozone (suite)

Suite à l'article d'hier ("Effet de serre et couche d’ozone"), voici un tour d'horizon des principaux gaz responsables de l'effet de serre et de l'amincissement de la couche d'ozone:

Les NOx (prononcez 'nox' comme dans inox): ils regroupent des composés combinant de l'azote (N) et de l'oxygène (O), incluant entre autre le monoxyde et le dioxyde d'azote (NO et NO2). Ils sont émis lors de phénomènes de combustion. Ce sont précurseurs de l'ozone (O3) et contribuent, à ce titre, à l'effet de serre. Ils sont émis par:

- Les transports (50%)
- L'industrie (20%)
- L'agriculture (15%)
- La transformation de l'énergie (10%)

Notez que les pots catalytiques ont permis de réduire les émissions de NOx; malheureusement pendant ce temps, le trafic a considérablement augmenté...

Les COV (Composés organiques volatils): ils sont présents dans les carburants, peintures, colles, solvants, cosmétiques, vernis, encres... soit des produits utilisés aussi bien par des industries que des particuliers (voir article du blog sur "la pollution de l'air intérieur"). Les COV sont émis par combustion ou par évaporation (émanations de peinture par exemple). Ce sont des précurseurs de l'ozone et d'autres gaz à effet de serre et contribuent donc au réchauffement de l'atmosphère.

L'ozone (O3) troposphérique (et non celui de la couche d'ozone) résulte généralement de transformations chimique des NOx et des COV sous l'effet des rayonnements solaires, d'où des concentrations élevées en période estivale. L'ozone, dans la troposphère, agit comme gaz à effet de serre.

Le CO (monoxyde de carbone) résulte de la combustion incomplète de matières organiques (fioul, gaz, bois, charbon...). C'est un précurseur de l'ozone et du CO2, deux gaz à effet de serre. Il émane principalement des transports (70 à 90% du CO2 formé), particulièrement lorque les moteurs tournent au ralenti, c'est-à-dire dans les embouteillages ou dans un garage. Il peut également provenir de chauffages mal réglés.

Le N2O (protoxyde d'azote ou oxyde de diazote) provient essentiellement de l'utilisation d'engrais azotés, de la combustion de matières organiques, mais aussi de la production de nylon (entre autre). L'agriculture contriburait pour 75% des émissions en France. Le N2O est un puissant gaz à effet de serre. Sa durée de vie est d'environ 120 ans.

Le CH4 (méthane) résulte principalement des activités agricoles (57%, provenant de la décomposition de matières organiques, des rizières, des ruminants, du fumier, du lisier...) ainsi que des décharges, des mines de charbon et de gaz naturel. C'est un puissant gaz à effet de serre.

Les CFC (Chlorofluorocarbone ou Fréon) et leurs dérivés (Halons et HCFC entre autre) ont été utilisés jusqu'à récemment dans de nombreuses industries pour servir de liquide de refroidissement (frigos et climatisations), de solvants, de gaz d'aérosols, pour le nettoyage des appareils mécaniques et électroniques, les mousses de plastique, certains pesticides agricoles... Sous l'action des rayons UV, les CFC forment des sous-produits réagissant avec les molécules d'ozone en les détruisant. Ils contribuent donc massivement à la destruction de la couche d'ozone.

Le Bromure de méthyle (CH3Br) est utilisé comme fongicide dans la production fruitière. Il agit sur la couche d'ozone similairement aux CFC mais, si durée de vie est plus courte, il détruit les molécules d’ozone 50 fois plus rapidement que les CFC. Le bromure de méthyle est banni dans les pays industrialisés depuis 2005, mais son utilisation à des fins de quarantaine et de traitement avant expédition est encore autorisée, des solutions de remplacement tardant à être développées.

S'il est difficile de supprimer l'utilisation de ces composés, il n'en demeure pas moins qu'en adaptant certaines habitudes et modes de consommation, nous pouvons significativement diminuer le recours à ces gaz.

Sources: INRA et Fédération ATMO

mardi, 10 janvier 2006

Effet de serre et couche d’ozone

Lorsque le thème du réchauffement climatique est abordé, évoquant l’effet de serre et les trous de la couche d’ozone, une certaine confusion règne encore. D’une part, parce qu’il s’agit là de deux phénomènes aux origines très différentes. D’autre part, parce que des erreurs persistent encore trop souvent, traduisant un manque de compréhension des facteurs en jeu. Voici donc un petit résumé pour remettre les choses au clair…
 
L’effet de serre
 
Heureusement qu’il existe ! C’est même grâce à lui que la vie a explosé sur Terre en permettant de réchauffer notre atmosphère. Le principe repose sur la couche atmosphérique (la troposphère, entre 0 et 10-15 km au dessus de nos têtes, où se trouve les nuages) qui laisse passer une grande partie des rayons du soleil dans un sens (de l’espace à la Terre) et intercepte le rayonnement infrarouge émis par la surface terrestre dans l’autre sens (Terre vers l’espace). Ce processus conduit à une accumulation de chaleur dans l’atmosphère, fournissant une température moyenne de 15°C à la surface du globe au lieu de –18°C sans effet de serre.
 
Les gaz permettant à la couche atmosphérique de retenir le rayonnement sont appelés "les gaz à effet de serre" (les GES). Or, si la proportion de gaz augmente, les rayonnements seront mieux interceptés, conduisant à un emmagasinement de chaleur plus important, donc un réchauffement de notre atmosphère. C’est pour cette raison que l’effet de serre est invoqué. En fait, il s’agit d’un excès d’effet de serre.
 
Les facteurs en cause sont des gaz produits en trop grande quantité qui peuvent jouer le rôle de GES une fois arrivés dans la couche atmosphérique : la vapeur d’eau, le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4), l’oxyde de diazote (N2O), les hydrocarbures halogénés (HCFCs), l'ozone (O3), les carbures perfluorés (PFCs) et les hydrocarbures fluorés (HFCs).
 
Réduction de la couche d’ozone
 
La couche d’ozone est située dans la stratosphère, après la troposphère (où se déroule principalement l’effet de serre), entre 15 et 50 km d’altitude. A ce niveau, l’ozone est fabriqué "naturellement" par réaction entre une partie du rayonnement solaire ultraviolet et le dioxygène (O2). Or, l’ozone filtre les rayons UV-B, limitant leur pénétration dans l’atmosphère et joue donc un rôle essentiel dans la structure de la température de l’atmosphère terrestre, une exposition excessive aux rayons UV-B entraînant des effets néfastes sur les plantes et les animaux.
 
Or, depuis les années 1970, la quantité d'ozone au-dessus de certaines régions de l'Antarctique est appauvrie jusqu'à 60 % pendant le printemps (de septembre à novembre). Ce phénomène est abusivement appelé "trou d'ozone" bien qu’il s’agissement d’un amincissement de la couche. Cependant, le processus a gagné les régions polaires de l'Arctique depuis environ 10 ans (-20 à 25% de janvier à mars) et des appauvrissements moins importants de la couche mais demeurant significatifs ont été enregistrées dans d'autres régions plus peuplées de la Terre.
 
Les composés responsables de ce phénomène sont les halocarbures (contenant divers mélanges de chlore, de fluor, de bromure, de carbone et d'hydrogène) et les chlorofluorocarbures ou CFC (contenant du chlore, du fluor et du carbone). Ces gaz sont produits (ou ont été produits) par l’homme et utilisés dans de nombreuses applications (réfrigération, climatisation, gonflage de la mousse, nettoyage de pièces électroniques et solvants, extinction d’incendies...). Aujourd’hui, la production des CFC, des halons, du tétrachlorure de carbone et du méthylchloroforme (sauf pour certaines utilisations spéciales) est interdite.
 
***
 
Couche d’ozone et effet de serre sont donc bien deux phénomènes très différents. Mais attention à la confusion entre l’ozone (produite à la surface de la terre) jouant l’effet de serre dans la troposphère et l’ozone de la stratosphère nous protégeant des UV-B. L’ozone n’est pas toujours néfaste, une erreur encore trop souvent commises dans les médias...
 
Rendez-vous demain pour un tour d’horizon des sources et origines des gaz à effet de serre.

mardi, 27 décembre 2005

Ce petit rien qui change tout…

Le réchauffement climatique, vous en avez entendu parlé, certes, mais de combien de degrés s’agit-il ? De +0.6°C depuis 1950, augmentation moyenne de la température constatée à la surface du globe (+1°C depuis le début de l’ère industriel).

+0.6°C en 55 ans, c’est TOUT ??? Ben oui. C’est tout… et c’est ce qui fait toute la différence. En effet, il faut dissocier 2 éléments distincts :

  • Il s’agit d’une moyenne mondiale. Or, à titre d’exemple, le Bassin de Marennes Oléron (côte Atlantique) a gagné quelques 1.5 à 2°C en 25 ans, soit près de trois fois la moyenne mondiale en moitié moins de temps 
  • Si petite soit la variation, elle entraîne des conséquences immédiates sur les espèces et le climat. Pour en revenir au Bassin de Marennes Oléron, ce petit degré et demi en plus a conduit cet important site ostréicole français de reproduction de l'huître creuse (un des principaux sites en France) à faire face de manière récurrente à des problèmes de mortalité des coquillages. Pourquoi ? Parce que la température, l'insolation et la pluviométrie sont des facteurs essentiels agissant sur les écosystèmes des estuaires en influençant les conditions saisonnières de température et de salinité de l'eau de mer.

Mais peut-être pensez vous que ce n’est qu’une exception ? Alors poursuivons…

Les changements climatiques provoquent la migration des espèces ou leur disparition. Logique, car le climat se réchauffe donc les espèces migrent vers le nord (dans l’hémisphère nord) pour "suivre" la fraîcheur. Mais, lorsqu’elles sont cernées par un climat plus chaud (comme en montagne, sur une île ou un plateaux), il n’y a pas d’échappatoire et c’est la fin.

Ainsi, une récente étude anglaise a montré qu’en 20 ans environ, sur 36 espèces de poissons d’Atlantique Nord, deux tiers ont migré de 50 à 400 km vers le nord ou sont descendues vers des eaux plus profondes… Résultat corroboré par l’Ifremer sur le Saint-Pierre maculé et le Saint-Pierre rose (2 poissons) qui ont migré sur 660 km en 20 ans.

Les oiseaux et les insectes migrent également, provoquant de véritables dégâts comme la chenille processionnaire du pin en France, remontant vers le nord. Ces changements climatiques offrent aussi un terrain de jeu aux virus comme la fièvre aphteuse absente en Europe jusqu’à peu, mais qui a fait son apparition en Tunisie, Turquie, Bulgarie et Grèce en 1998, puis en France (Corse) et en Italie en 2000 et elle continue à présent vers les Balkans. Le paludisme devrait aussi très vite pointer son nez en Europe.

Ah oui, au fait… les projections des modèles climatiques pour la fin du siècle prévoient un réchauffement de l’ordre de 2°C à 6°C en Europe selon les scénarios… Pour enrayer le processus, il n’y a pas que Kyoto… (qui n’aura guère d’impact, à vrai dire, mais qui reste néanmoins un élan politique sans précédent). Vos gestes en faveur de l’environnement, même tous petits, multipliés par les milliards d’individus que nous sommes, peuvent avoir UN IMPACT ENORME et ils demeurent ESSENTIEL si nous voulons enrayer ce processus.

Ne soyez pas défaitistes. Je vous entends dire "pfff… quand on voit les grosses multinationales qui déversent leurs cochonneries, les gouvernements qui ne bougent pas… à quoi bon ?". Mais souvenez vous : le consommateur, c’est VOUS. Plus de consommateurs, plus de grosses-multinationales-qui-polluent. Oui mais… à condition de coordonner ses gestes. A l’image de ce petit 0.6°C, voilà pourquoi des petits gestes peuvent tout changer.

Pour plus d’info, lire l’article "Impact du changement climatique sur un écosystème estuarien : le Bassin de Marennes Oléron", Ifremer, 2001. Sources tirées également de l’article "Impact du changement climatique sur la biodiversité", Le Courrier de la Nature n°223 – novembre 2005 (non disponible en ligne)