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jeudi, 06 juillet 2006

Consacrer 1% de son chiffre d'affaires à l’environnement ?

Comment une entreprise peut-elle intégrer la protection de l’environnement dans son mode de fonctionnement ? Il existe plusieurs solutions… Il y a les grosses sociétés du CAC40 adeptes de la "comm" à outrance (nous envahissant de pubs aux images idylliques pour cacher leur inaction sur le terrain…), mettant en vrac les termes "développement durable", "éthique", "environnement" dans le même sac. Il y a celles qui s’associent à des ONG pour les guider ou financer des opérations. Enfin, il y a toutes celles qui intègrent certains comportements (achats de papier recyclé, limitation des impressions, ampoules économiques…).

Une autre stratégie consiste à reverser 1% du chiffre d’affaires à des ONG. L'idée est née aux Etats-Unis en 1985, lorsqu’une société (Patagonia) et un propriétaire de boutique décidèrent de reverser 1% de leurs ventes à des associations de protection de l'environnement. Souhaitant encourager d’autres entreprises à faire de même, ils ont alors lancé le "Club 1% pour la planète" en 2001.

medium_entreprise_environnement.jpgParti de 21 membres, le club en regroupe à présent 235, reversant quelques 2 millions d'euros par an à des associations environnementales (plus de 250 projets en tout) : on trouve aussi bien des grosses ONG (WWF, les Amis de la Terre…) que des associations locales (ex. Bretagne Vivante, le CORIF…). Ainsi, Patagonia a reversé plus de 20 millions d'euros en 20 ans.

Les entreprises sont généralement des PME nord-américaines mais, petit à petit, le réseau s’étend en Europe (Grande-Bretagne, Allemagne, France…). De l’habillement à l’alimentaire, de l'agence de voyage à la joaillerie, l’objectif est toujours le même : les membres reconnaissent leur responsabilité et leur dépendance vis-à-vis de l’environnement et, à cette fin, souhaitent consacrer une partie de leurs revenus à sa préservation.

En pratique, les membres doivent fournir un relevé fiscal établissant leur chiffre d'affaires chaque année, ainsi que les justificatifs attestant de leur engagement. Cependant, chacun est libre de choisir les projets ou associations qu’il souhaite financer – en accord avec le Club après étude.

Il ne reste plus qu’à convaincre nos grosses sociétés cotées qui, trop avides de profits, préfèrent trop souvent le sponsoring (rimant avec marketing…) plutôt que de rogner le chiffre d’affaires…


Pour accéder au site du club (avec le listing des associations financées) : http://www.onepercentfortheplanet.org/
Lire également l'article du blog: "intégrez le développement durable dans votre collectivité!"

Commentaires

Initiative très intéressante. Le listing des associations financées ne comporte pas moins de 104 structures françaises. Je n'ai pas fouillé, mais comment est validée une candidature d'association par le Club ?
Je vais me faire l'avocat du diable, mais le risque n'est-il pas d'offrir une belle ét(h)iquette environnementale à une entreprise, qui se sentira alors déchargée de toute autre responsabilité ?

Écrit par : romG | vendredi, 07 juillet 2006

Cette idée est en effet sympathique. Mais je me suis faite la même remarque que romG (bien le jeu orthographique ét(h)iquette!).

Nos chers entrepreneurs et industriels ne sont pas des enfants de coeur. Et même si certains sont vraiment conscients de l'urgence que représente la sauvegarde de la Planète, le moindre petit stress financier les poussera oublier le sens premier de cette action.

Quels seraient les moyens de contrôle pour ne pas voir fleurir des associtions bénéficiaires fantômes ou pire encore pronant de belles mais fausses solutions favorables à certains producteurs?

Écrit par : Domi | vendredi, 07 juillet 2006

Je ne suis pas d'accord avec l'optimisme de cet article !!!
Les risques sont nombreux, et je pense la même chose que ce que disent les deux commentaires au dessus.

Ceci risque de leur donner l'impression d'avoir un permis de polluer ou de se defosser de leurs reponsablitées de pollueurs; or le but final n'est -il pas de polluer moins et en même temps de financer la dépollution ?????

C'est le même principe que la bourse du CO2. Je tiens tout de même a rapeler que l'argent (en général) est plutôt signe de pollution directe ou indirecte. Pas seulement de l'environnement, mais aussi des esprits et des systemes de gouvernance !
Autre chose, l'argent ne se mange pas ! Et quand, tous les écosystemes seront pollués par l'air, l'eau ou la terre; ce maigre 1% versé n'y changera rien, nous mangeons et mangerons notre pollution qui s'ccumule et s'accumulera dans nos organismes.

Cesse de catastrphisme, et RÉVELLONS CES CONSCIENCES vides ou inexistentes, a la menace d'autodestruiction de l'humanité par la destruction de l'environnement ! Le problème est qu'on sent une sorte volonté de brouiller les pistes, je pense par exemple au temps qu'il faut pour acheter ecolo dans un supermarché.La tache n'est pas simple et en plus, Le DVP durable, les produits equitables, les produits bios...etc deviennent des arguments commerciaux mais qui contrôle tout çà ! Est-ce que l'on peut se fier a la seule affirmation des etiquettes des industrielle ?????

Le dévellopement durable OUI mais pas n'impotrte comment ! d'ailleurs je préfère le mot SOUTENABLE (de l'anglais sustainable) qui fut l'expression d'origine du " rapport Brundtland" ecrit par la Norvégienne Gro Harlem Brundtland.

On est donc loin, de dire que ce dévellopement est soutenable et je ne suis pas du tout certain que l'argent y contribuera.

Mefiez vous de ce genre d'annonces !

Écrit par : MOISE | dimanche, 09 juillet 2006

Je conçois votre inquiétude Moise, j'avais la même en découvrant ce Club. Mais en épluchant et les membres et les associations financées, j'ai eu une bonne surprise. Celle de constater qu'un certain nombre de membres étaient déjà reconnus pour une certaine volonté affichée d'avoir un comportement responsable, d'autres sont des petites structures qui ne gagneront pas grand chose en terme d'image, il n'y a donc guère d'intérêt autre que de réellement faire quelque chose de positif.

Quant aux associations, beaucoup sont très sérieuses, notamment les associations locales (moins connues du public). J'ai regardé notamment les françaises et beaucoup font du bon boulot.

Enfin, il ne faut pas être trop optimiste, mais il faut également savoir sortir de son pessimisme. Je préfère un démarrage en douceur (on commence par son capital sans changer d'attitude) que pas de démarrage du tout!

Ensuite, c'est aussi aux associations de motiver les entreprises...

NB. Moi aussi, je préfère 'soutenable' de très loin...

Écrit par : Angelie | mardi, 11 juillet 2006