Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« 2006-02 | Page d'accueil | 2006-04 »

jeudi, 09 mars 2006

Démarche éco-responsable des entreprises pour le papier

Les entreprises et les administrations se rendent-elles compte des économies qu’elles réaliseraient en adoptant une démarche éco-responsable à l’égard du papier ? Plus de 400 millions d’euros par an sont dépensés en impressions inutiles dans les entreprises françaises (soit l’équivalent de près de 1,2 million d’arbres).

Or, une tonne de papier équivaut à 1 à 2 tonnes de bois, entre 5 et 15 m3 d’eau (soit 15.000 packs de lait) et près de 80 kg de chlore gazeux pour blanchir le papier. Il faut également garder en mémoire que l’industrie papetière est une des industries les plus polluantes, produisant de grandes quantités de chlore (10% s’échappe dans la nature) et grande consommatrice d’énergie (émettant des gaz à effet de serre - voir article du blog "Effet de serre et couche d’ozone").

Rien qu’en France, 8.9 millions de tonnes de bois sont consommées à cette fin pour produire 10.2 millions de tonnes de papier-carton (données 2004), auxquelles il faut ajouter le papier consommé et non produit en France. Au final, pas moins de 180 kg de papier par habitant et par an  sont consommés.


Les entreprises étant grande consommatrice de papier, elles ont donc un rôle majeur pour limiter le gâchis et adopter une démarche éco-responsable pour le papier devient fondamental. Cela suppose :

1/ Diminuer la consommation de papier
- Favoriser l’impression recto-verso (privilégier l’achat d’imprimantes et de photocopieurs dotés de cette fonction ou imprimer les pages paires, puis les pages impaires après retournement du papier) ;
- Diminuer le nombre d’impressions (éviter les multicopies inutiles, les impressions pour 3 lignes d’email, l’impression de tout un document pour 3 pages intéressantes…) ;

2/ Diminuer la production de papier non recyclé
- Récupérer le papier (tri sélectif) pour le recycler
- Acheter du papier recyclé à la blancheur non éclatante (réserver le papier bien blanc pour des impressions d’illustrations par exemple). Celui-ci ne coûte pas forcément plus cher (les surcoûts sont d'ailleurs liés à une demande encore peu élevés et non au coût de production à la sortie d'usine) et il peut être aussi blanc que les autres.

3/ Former le personnel (apprendre à sélectionner les pages avant impression, à imprimer 2 pages sur 1, à trier son papier…).


Je vous recommande vivement la lecture du "Guide de l’achat public éco-responsable – achat de papier à copier et de papier graphique" publié en 2005 par le GPEM/DDEN (Groupe permanent d’étude des marchés "développement durable, environnement"). Vous y trouverez notamment en partie 3 (p.26) des exemples pour les cahiers des charges très utiles non seulement pour les achats publics mais également pour toutes les entreprises.


Sources:
- Enquête Ipsos/Lexmark d'avril 2005

mercredi, 08 mars 2006

Apprendre en s'amusant: les régions polaires

medium_educapoles.jpg

Ce blog aime particulièrement mettre en avant les sources disponibles sur internet pour sensibiliser les enfants à l'environnement (voir la rubrique "éducation citoyenne" de ce blog). Il faut dire que ce ne sont pas les initiatives qui manquent, mais malheureusement, beaucoup sont en anglais.

L'International Polar Foundation (Fondation Polaire Internationale) a mis en ligne un site éducatif passionnant: "EducaPoles", entièrement traduit en français (ce qui n'est pas le cas du site de la fondation). De nombreuses activités sont disponibles, des jeux, des outils pédagogiques pour les enseignants, des animations... pour tout savoir sur les régions polaires: le climat, la faune, les méthodes d'exploration, le cycle de l'eau...

D'ailleurs, ce site ne devrait pas n'intéresser que les enfants... Bon surf! 

mardi, 07 mars 2006

Camions propres

Bien que les transports de marchandises (essentiellement par camions) génèrent près de 40% des émissions liées aux transports, les véhicules lourds semblent échapper à quasiment tout contrôle… En effet, les politiques actuelles ont une fâcheuse tendance à se focaliser sur les voitures particulières (également grandes sources d’émissions), encourageant les technologies plus propres, les carburants alternatifs et plus directement la restriction de l’usage de l’automobile.

Or, hormis les bus roulant au biocarburant ou quelques rares camions-bennes électriques ou hybrides, les camions propres font encore figure d’exception. Pourtant, selon l’Ademe, 50% des transports de marchandises concernent des trajets longue distance, 38% la distribution urbaine et 12% des trajets interurbains tandis que d’autres modes de transport (train, bateau) pourraient être mis à contribution, notamment pour les longs trajets.

Ainsi, des analyses ont montré que pour le transport de déchets, de matières premières ou de conteneurs, un trafic annuel de 100.000 tonnes par péniches permettrait d'éviter la circulation de 4000 camions soit autant de gain en CO2 et autres polluants. Selon l'ADEME, un poids lourds émet 79 g de CO2 par tonnes transportées et par km parcouru, la voie d'eau en émet 37,68 g/t/km et le train 6,1 g/t/km.

Pour illustrer ce principe, la société "Les Quais du bâtiment" s’est lancée dans la valorisation des déchets du bâtiment au travers de la création de 7 pôles de collecte le long du Rhône. Les déchets sont ensuite acheminés par péniche au centre de valorisation d’Avignon. Ce système limite au maximum l’usage de poids lourds, qui n'ont plus qu'à effectuer les transferts des chantiers aux pôles de collecte. Après 3 ans, ce fonctionnement a permis d’économiser plus de 2,7 millions de km (soit 65 tep – tonne équivalent carbone – émis par an en moins), accompagnés d’une baisse des coûts et un meilleur taux de valorisation des déchets.

lundi, 06 mars 2006

Réchauffement climatique en France

medium_carte_france_precipitation.jpg
Source: météofrance
Lorsque le réchauffement climatique est évoqué (soit, pour rappel, une augmentation de la température moyenne à la surface terrestre +0.6°C en moins d'un siècle), difficile de saisir l'ampleur des dégâts à notre échelle de simple citoyen. Plutôt qu'un long discours, voici donc la carte des précipitations en France au mois de décembre 2005 ou, plus précisément, leur rapport à la "normale" (moyenne des précipitations en décembre sur les 30 dernières années).
Les zones en rouge indiquent des précipitations inférieures à la normale, celles en bleues sont supérieures. Vous remarquerez que la France rougeoit largement. Pour le mois de janvier 2006, c'est encore pire (voir la carte). Evidemment, comparer un ou deux mois par rapport à une moyenne sur 30 ans ne signifie pas grand chose en soi. C'est un peu comme prendre la canicule de 2003 comme référence des températures d'été, alors même que les étés suivants ont été bien plus supportables! Sauf... sauf que tous les scientifiques s'accordent à dire que l'été 2003 était un avant-goût des étés dans les années à venir. Et concernant les précipitations de cet hiver, elles sont révélatrices d'un phénomène de plus en plus récurrent: celui de prendre des mesures contre la sécheresse en plein hiver (arrêtés préfectoraux).
En fait, "le bilan de l'année 2005 a montré qu'une zone allant du sud de la Bretagne à la Provence avait connu des déficits en pluie représentant environ le tiers de la pluviométrie moyenne des cinquante dernières années." (Circulaire de Nelly Olin - réunion des comités départementaux sécheresse).
Il est grand temps d'agir...

jeudi, 02 mars 2006

Grippe aviaire et rigueur scientifique

Début janvier, dans l'article "Grippe aviaire - la vérité" (13 janvier 2006), ce blog mettait en garde l’accusation consistant à prendre les oiseaux migrateurs comme véritable bouc émissaire de la grippe aviaire. Or, les récents évènements semblent contredire cet article et je tenais donc à faire un post-scriptum car, s’il est indéniable que de nombreux oiseaux sauvages sont effectivement touchés par la maladie, les apparences peuvent être trompeuses dès lors que ne s’applique aucune rigueur scientifique. Quelques remarques suffiront à démontrer que le problème est loin d’être simple et que le manque de connaissances se fait encore cruellement sentir :

- Il apparaît que seules quelques espèces semblent majoritairement touchées comme les cygnes et les canards (des oiseaux d’eau, au passage…), mais aucun passereau à l’horizon. Pourtant, les hirondelles, par exemple, sont aussi des oiseaux migrateurs… A l’inverse, les cygnes ne sont souvent que semi sauvages et non issus de migrations.

- Rappelons que les premiers cas de grippe aviaire se sont déclarés en Chine et en Turquie, ce qui ne correspond pas à un quelconque couloir migratoire, mais plutôt à une voie commerciale. Or, nous avons ensuite assisté à des cas en Afrique, plusieurs mois après l'arrivée de migrateurs venues d’Asie. Pourquoi ? Que s’est-il passé dans ce laps de temps ? Par contre, de nombreuses volailles sont importées d’Asie au Nigeria… D’ailleurs, des pays comme le Japon ou la Birmanie ayant établi un embargo de la volaille n’ont pas été touchés par le virus.

- Certains cas de transmission – je pense notamment à ces dindes enfermées et pourtant contaminées – supposent que le virus survit à l’extérieur. Une des hypothèses à l’origine de ces contaminations serait la présence de fientes dans la paille stockée à l’extérieur puis étalée ensuite dans le hangar abritant les volailles. Question : quelle est la probabilité pour que 1/ un vol d’oiseaux sauvages passe précisément au dessus d’un stockage de paille qui doit couvrir au plus quelques dizaines de m² et 2/ pour que parmi ce vol, il y ait des oiseaux malades qui crottent au moment même où ils survolent la paille ? Mathématiquement, c’est possible. Mais la probabilité n’est pas cependant énorme… serait-ce qu’on soit en présence d’un autre vecteur insoupçonné ? Un petit oiseau qui lui, ne serait que porteur sain ? Un insecte ? Un parasite ? Pire. Combien de temps le virus peut-il survivre à l’extérieur ? S’il se transmet par contact (ex. avec la paille), alors le virus a bel et bien pu être « promené » dans le monde entier via le commerce non seulement de volaille, mais de n’importe quel produit ayant pu entrer un moment ou à un autre en contact avec des oiseaux malades… si toutefois, les oiseaux sont les vecteurs originaux de la maladie, ce qui reste à confirmer.

Bref. Je ne rédige pas cet article dans le but d’alarmer les populations, mais pour en appeler à un peu plus de rigueur scientifique. Car au fond, nous n’en sommes qu’à l’heure des constats, tandis que les connaissances sur les origines, les modes de transmission et de dissémination du virus sont encore très largement méconnus. Le monde s’est focalisé sur les oiseaux migrateurs, puis ensuite sur les oiseaux sauvages, on risque maintenant de viser les chats, les pigeons… et ensuite ?

Si l’on commençait par se concentrer sur le commerce illégal de la faune sauvage, sur les importations venues des quatre coins du monde en toute saison et sur les conditions d’élevage ?