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lundi, 06 février 2006

Variétés anciennes de fruits et légumes

Où sont donc passés toutes ces riches saveurs d'antan, subtile mélange de multiples fruits et légumes devenus à présent des antiquités, de vieilles variétés mises au rebus? Si bien des labos de grosses multinationales tâchent de sauvegarder ces espèces dans des banques génétiques, histoire de pouvoir créer de nouvelles espèces qu'ils s'empresseront de commercialiser, il existe des associations qui oeuvrent pour la sauvegarde de ce patrimoine.


Ainsi, l'association Kokopelli a été créée en 1999 (prenant la suite de "Terre de Semences" existant depuis 1994) afin de préserver ces produits du terroir en voie de disparition, en produisant et distribuant des semences issues de l'agriculture biologique. Elle oeuvre au niveau national et international, en proposant notamment plus de 1200 variétés anciennes de légumes, fleurs et céréales.


Malheureusement, rien n'indique que les activités de l'association pourront durer. En effet, en décembre 2005, la société Graines Baumaux a intenté un procès contre l'association principalement pour concurrence déloyale et vente de produits non inscrits au catalogue agricole officiel (il est donc clairement sous-entendu que ces vieux fruits et légumes peuvent présenter un grave danger pour la santé du consommateur). 


A une époque où les OGM pénètrent nos territoires sans le consentement de l'écrasante majorité de la population, ce procès semble fort mal à propos et scandaleux. Cependant, l'issue est délicate. Si le procès est gagné par Graines Baumaux, le travail de l'association pour la conservation et la diffusion d'espèces rares va s'en trouver directement menacé. Mais si le procès est perdu, il ouvre une brèche. Demain, des industriels type Monsanto pourront créer des asso pour diffuser des produits OGM sans nous en avertir car il n'y a effectivement aucun contrôle. Autre cas de figure, une asso pleine de bonne volonté pourrait également diffuser des semences totalement étrangères qui pourraient présenter une menace pour des espèces natives (Kokopelli propose déjà des semences étrangères, mais j'ignore les effets potentiels).


Mais pour être franche avec vous, entre les dégâts causés par des kilomètres de champs de maïs uniformes et sans grand intérêt pour la biodiversité, qui réclament des litrons d'eau et contribuent largement à la sécheresse, sans compter les tonnes de pesticides qui les accompagnent... et les "dégâts" que Kokopelli peut occasionner, nous sommes totalement dans la démesure!

Sachez que si votre main vous chatouille, vous pouvez signer la pétition lancée par Kokopelli.

En attendant, si vous connaissez des sites où l'on peut voir des photos de variétés anciennes de fruits et légumes, merci de mettre les liens en commentaire!

jeudi, 19 janvier 2006

Abattage d'éléphants

Hier, le Ministère de l’Environnement sud-africain a lancé une consultation auprès de 10 experts sud-africains et zimbabwéens, spécialistes des éléphants. L’objectif est de débattre sur la levée éventuelle de l’interdiction d’abattre ces mammifères. Il faut savoir que dans ce pays qui a pris en main la gestion des populations depuis plusieurs décennies, les éléphants sont parfois en surnombre dans des réserves trop étroites. Or, au-delà des difficultés inhérentes à la mise en place de zones protégées, il est extrêmement difficile d’agrandir des réserves tout en maintenant un minimum de surveillance des animaux contre le braconnage – un travail d’emblée très laborieux dans les réserves existantes.

Les troupeaux trop nombreux provoquent alors des dégâts en déséquilibrant les écosystèmes qui ne suffisent plus à fournir les quelques 200 kg (minimum) de végétaux et la centaine de litres d’eau nécessaire à chaque animal quotidiennement. Trop d’éléphants dans un territoire restreint finissent par devenir une réelle menace pour le reste de la biodiversité.

Voilà pourquoi la possibilité de lever l’interdiction est débattue. Certes, vu « de chez nous », la possibilité d’abattre des éléphants semblent presque hérétique et provoquera sans nul doute un déluge de protestations internationales… Pourtant, qui sommes nous pour critiquer des sud-africains qui tâchent de gérer 14.000 pachydermes (dont la population augmente de 5 à 7% par an) quand nous-mêmes, français, sommes incapables de vivre avec à peine 50 loups dans nos Alpes ? Qui sommes nous pour dénoncer la cruauté de l’abattage en prônant la contraception ou le transfert (qui se pratique déjà) quand nous autorisons des tueries organisées de loups ? Qui sommes nous pour faire la morale aux japonais et aux norvégiens lorsqu’ils abattent (légalement) des baleines quand nos chasseurs peuvent massacrer (illégalement) la dernière ourse des Pyrénées en toute impunité ?

Alors évidemment, les reproches peuvent fuser. Les politiques laxistes et leur refus de doter l’environnement des moyens de protection nécessaires, les acheteurs de produits issus du braconnage, les citoyens irresponsables…

Pourtant, si nous descendons en masse dans la rue dès lors qu’on touche à nos salaires, nos RTT et nos retraites… nous ne sommes plus qu’une poignée à défendre notre environnement, notre santé et notre cadre de vie… un peu comme ces stagiaires surexploités, ces salariés anonymes de PME en dépôt de bilan, ces employés confrontés au harcèlement moral…ignorés par la plupart.

Mais si nous ne trouvons même pas l’énergie de défendre des citoyens que nous côtoyons, subissant le sort que nous avons vécu ou risquons de vivre un jour, pourquoi diable irions-nous nous battre pour des animaux ?

Moi, j’ai décidé de me battre. Avec mes moyens, comme je peux. Je tends mon petit bout de fil. Avec les vôtres, nous tresserons des ficelles, puis des cordes. Et avec des cordes, on peut relier des ravins.

mercredi, 18 janvier 2006

Engins motorisés et espaces naturels

Quad, motoneige, jetski, moto… que d’engins motorisés envahissant nos loisirs ! Et ne parlons même pas de la mode des 4x4… Or, les espaces naturels et les mers assistent à une augmentation régulière de ces véhicules, une invasion loin d’être exempte d’impact sur la nature :

Les passages de véhicules motorisés détruisent la nature à plusieurs niveaux :

- Flore, jeunes arbres, talus, racines… détruits ou abîmés par les roues, le poids et les dérapages des véhicules
- Dunes ravagées
- Bois mort broyé (servant de gîte aux mousses, lichens, insectes et autres micro-organismes)
- Descellement des pierres, chemins et sentiers abîmés, devenant boueux à la moindre averse ou caillouteux, rendant difficile la circulation (pour la faune et les promeneurs) et favorisant l’érosion
- Poussières recouvrant la végétation et l’asphyxiant
- Elargissement des sentiers en véritable autoroute de forêt
- Lits des ruisseaux et rivières retournés et abîmés
- Et pour les milieux aquatiques, risque de destruction du corail…

De multiples dérangements sont occasionnés :

- Bruit généré dérangeant la faune, facteur non seulement de stress, mais aussi de perturbation des comportements (allez délimiter votre territoire en cuicuitant du haut de votre branche si les pétarades d’un quad vous cloue le bec… ou essayez de nager en ligne droite si vous êtes pris dans des remous d’un jetski… si toutefois l’hélice ne vous a pas raccourci la nageoire).
- Evidemment, il va sans dire que ce tapage casse aussi les oreilles des riverains et des promeneurs
- L’insécurité est également un problème non négligeable, les véhicules surgissant au détour d’un chemin à toute allure manquant régulièrement d’égratigner un cavalier, un vététiste ou un promeneur. Notez que ces engins peuvent facilement faire des pointe à 90 km/h (même si les quad ne doivent pas officiellement dépasser 75km/h, ils sont souvent débridés…)

Enfin, cette liste serait incomplète sans mention de la pollution engendrée par tous ces véhicules. Certes, il n’y a pas encore d’embouteillage en forêt mais les quelques espaces naturels qui nous entourent n’ont nullement besoin d’être envahis par un surcroît de gaz d’échappement.

Si l’on peut faire l’effort de comprendre l’attrait pour certains de se faufiler un peu partout dans la boue, les cailloux et les terrains escarpés…, il n’en demeure pas moins que ces sports engendrent des impacts indéniables dans les milieux naturels. A ce titre, l’usage des engins motorisé est réglementé par la loi du 3 janvier 1991 stipulant « qu’en vue d'assurer la protection des espaces naturels, la circulation des véhicules à moteur est interdite en dehors des voies classées dans le domaine public routier de l'Etat, des départements et des communes, des chemins ruraux et des voies privées ouvertes à la circulation publique des véhicules à moteur ».

Cette loi étant peu appliquée, la ministre de l’environnement, Nelly Olin, a appelé les Préfets et les services de l'État à plus de vigilance au travers d’une circulaire lancée en septembre dernier. Mais le lobby des loisirs motorisés a exigé son retrait en lançant une campagne agressive.

En tête, on retrouve le Codever (une des principales associations de défense des pratiquants de loisirs verts motorisés ou non) prônant « la liberté de circuler sur les chemins pour tous ». Or, cet appel (surtout pour les engins motorisés) s’apparente plus à la liberté de saccager en toute impunité en niant en bloc les impacts engendrés… pourquoi ensuite interdire à un pétrolier de dégazer en pleine mer ou à une usine de rejeter ses déchets où bon lui semble ?

L’utilisation de tels engins en dehors des voies reconnues doit être contenue dans des zones clairement délimitées (circuits permanents) – quitte à recréer quelques espaces pseudo naturels sur des terrains vagues. Il est donc essentiel de faire respecter cette loi. Je vous invite à signer la pétition soutenant l’action du Ministère.

vendredi, 13 janvier 2006

Grippe aviaire – la vérité

"La probabilité de l’apparition d’une pandémie humaine est directement corrélée à la quantité de virus de type H5 (voire H7) circulant chez les oiseaux d’élevage dans le monde…".

Cette constatation émane de l’Organisation Internationale des Epizooties (*) (OIE) à propos de la grippe aviaire. En effet, le nombre d’oiseaux sauvages ayant contracté le virus H5N1 (forme la plus sévère) n’est pas significatif (résistance plus grande, animaux malades fatigués ayant des difficultés pour migrer…).

Cependant, il est facile de se rendre compte de la psychose générée par les oiseaux migrateurs... Juste une question : quand vous souffrez du climat froid et que vous avez l’occasion de rejoindre des contrées plus chaudes, voyagez vous prioritairement d’est en ouest ou du nord au sud ?

Si vous optez pour le sud, sachez que les oiseaux migrateurs font de même, volant d’Europe en Afrique, de Sibérie à l’Inde, la Chine, l’Indonésie ou l’Australie… Par contre, pas de couloir de migration en vue de la Chine à la Turquie, abritant les victimes H5N1 de l’année 2005 (et 2006). A l’inverse, aucune victime n’est à déplorer en Inde ou en Nouvelle-Zélande.

Autrement dit, "affirmer que l’extension de la maladie vers l’ouest est liée aux oiseaux sauvages, c’est mépriser les réalités de migration" (P.Orabi). Car au final, il suffit d’observer l’environnement proche des victimes humaines : l’immense majorité (pour ne pas dire la totalité) vit aux côtés d’oiseaux d’élevage dans des conditions d’hygiène déplorables (certaines victimes parmi les enfants jouaient avec les têtes de volaille…).

Enfin, une dernière source de contamination potentielle est loin d’être à négliger : le trafic d’oiseaux dont l’ampleur est difficile à estimer, alors même que des trafiquants sont susceptibles de transporter des oiseaux malades à deux pas de chez vous! Cessons donc d'en vouloir à la nature et assumons nos actes...

Je vous invite à lire le Post-scriptum ajouté à cet article: "Grippe aviaire et rigueur scientifique".

(*) épidémie qui atteint les animaux
Lire également l’article de P.Orabi "Les oiseaux migrateurs victimes de la psychose", L’Oiseau Mag n°81 (4ème trimestre 2005 - revue de la LPO)

lundi, 19 décembre 2005

Roseaupure : épuration grâce aux roseaux

L’usage de plantes est de plus en plus fréquent pour servir de petites stations d’épuration. Ce processus de traitement nommé "phytoremediation" (ou phytorestauration) repose sur une technique consistant à utiliser la symbiose bactéries/végétaux pour le traitement des eaux usées, mise au point en Allemagne dans les années 60. Non seulement ce fonctionnement se révèle particulièrement approprié d’un point de vue écologique (les infrastructures encadrant ce système sont considérablement réduites), mais il présente de surcroît l’énorme avantage d’être esthétique ("l’usine" étant principalement faite de plantes…).

Parmi les différents procédés mis au point, RoseauPure, comme son nom l’indique, utilise les roseaux comme support: ceux-ci oxygènent l’eau, permettant ensuite aux bactéries de jouer le rôle de filtre, en se développant et en dégradant les pollutions. Né de la recherche d’un groupe d’universitaires de Chambéry et commercialisé par ERE (branche "eau" du groupe Serpollet), le concept est testé depuis 3 ans et va maintenant être étendu au plan national.

Ce procédé semble particulièrement bien adapté pour traiter les eaux de lavage des cuves des vignerons (procédé agréé par l’Agence de l’eau pour les rejets vinicoles) ainsi que pour les communes de 2.500 équivalents habitants. Les rendements d’épuration obtenus sont très élevés.

mardi, 13 décembre 2005

Fruits et légumes en décembre

Suite à l'article du blog d'hier sur la nécessité de consommer des produits de saison, voici une petite liste des fruits et légumes à consommer en décembre:

Légumes : betterave, carotte, céleri rave, chou de Bruxelles, chou blanc et rouge, chou frisé, courges (courge, citrouille, potiron, potimarron...), épinard, endive, mache, navet, oignon, panais, poireau, pomme de terre, radis et radis noir, salsifis, topinambour

Vous pouvez aussi cuisiner des champignons et profiter de la fin des échalotes et des dernières salades. Enfin, n'oubliez pas les haricots secs et les châtaignes.

Fruits : le choix est plus limité de ce côté là, mais il reste les poires, les pommes, les clémentines, les mandarines et, plus difficile à trouver, les nèfles. Enfin, si vous craquez pour des fruits exotiques, mieux vaut opter pour des bananes (acheminées par bateau) que des fruits fragiles comme les mangues (acheminées par avion). Sachez aussi que certains fruits comme les lychees ne sont pas toujours cultivés mais prélevés dans la nature, avec des gros risques de pénurie pour la faune dépendant de la consommation de fruits, donc pouvant provoquer un déséquilibre des écosystèmes. Donc, non seulement l'acheminement des fruits est coûteux en énergie, mais en plus, leur cueillette est une menace pour l'environnement.

lundi, 12 décembre 2005

Alimentation de saison

De plus en plus de citoyens (notamment les citadins) ont totalement perdu la notion de saison dans l’alimentation. Les fruits et légumes sont aujourd’hui présents sur nos étals pratiquement toute l’année et de plus en plus d’espèces exotiques sont disponibles (ananas, litchis, mangues, etc.). Or, au delà des considérations socio-économiques, éthiques, nationales... entre les notions de commerce équitable et de préférence nationale, de délocalisation et de mondialisation, un aspect fondamental est oublié: le coût énergétique du transport pour disposer de tous ces fruits et légumes à longueur d'année. Ainsi, beaucoup de produits sont trop périssables et nécessitent d’être acheminés rapidement par avion. Or, le transport aérien consomme 37 fois plus de carburant par tonne de nourriture que par mer.
 
Alors, avant même de se poser la question du commerce équitable, il faut d’abord consommer raisonnablement et intelligemment, en cherchant au maximum à se nourrir d’aliments cultivés à proximité (pas toujours le cas des produits dits ‘biologiques’, parfois importé car la production française ne répond pas actuellement à la demande), achetés en fonction des saisons. Limiter les impacts environnementaux commence par encourager ces aliments.
 
Rendez-vous demain pour connaître les fruits et légumes de saison!