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vendredi, 20 juin 2008

Observez des faucons en direct grâce à une webcam

faucon nid.jpg

Que diriez vous d'observer une nichée de faucons crécerelles en direct grâce à une webcam? C'est ce que propose le canton de Bâle, en Suisse. Le pays a choisi le faucon crécerelle comme espèce phare de l'année 2008 et dans ce cadre, il fait l'objet d'une intense politique de sensibilisation de la population. 

nature webcam.jpgEn association avec l'ONG "Birdlife" (dont la LPO - Ligue de Protection des Oiseaux - est la branche française), le canton a mis en place un nichoir sur le haut d'un grand bâtiment (photo à gauche). Une caméra et une lampe à infrarouge permettent au public d'observer 24h sur 24 cette nichée qui comporte 5 oisillons - ce qui est très rare car d'habitude, les faucons ont 2-3 oisillons. Ils ont environ 3 semaines et semblent tous en forme. Or, il faut savoir que bien souvent, un oisillon prend rapidement le dessus sur ses frères et soeurs, ce qui peut malheureusement entraîner la mort de ces derniers. Dans la nature, la sélection est rude et elle commence dès le nid. Espérons que cette nichée survivra totalement.

Pour voir la webcam (dont les photos ci-dessus sont extraites), il suffit de vous rendre à l'adresse suivante: www.turmfalke.ch/live_cam.htm

lundi, 16 juin 2008

Testez votre impact sur les forêts!

impact foret papier.png

Savez-vous que pas moins de 180 kg de papier par habitant et par an sont consommés en France, nécessitant plus de 9 millions de tonnes de bois pour sa production (source : Ademe)? Un employé de bureau jette environ 80 kg de papier par an (source : Ademe) et plus de 400 millions d’euros/an sont dépensés en impressions inutiles dans les entreprises françaises (enquête Ipsos/Lexmark). Diminuer notre consommation de papier participe donc largement au respect de l'environnement. Mais le papier n'est pas le seul à impacter sur les forêts. Les emballages, nos meubles, l'huile de palme (qu'on retrouve dans nombre de produits alimentaires) et bientôt, les agrocarburants sont autant de facteurs additionnels.

Pour vous aider à y voir clair, le WWF-France vient de lancer un site permettant aux consommateurs de mesurer l’impact de leurs achats quotidiens sur la forêt: www.protegelaforet.com

La pression exercée sur les forêts incite à la déforestation de ces dernières: plantations plus rentables, création de routes pour accéder aux bois rares, récoltes illégales... Cette déforestation génère 20% des gaz à effet de serre dans le monde, soit autant que les émissions produites par les transports, entraînant de surcroît la disparition de milliers d'espèces animales et végétales.

Grâce au site du WWF, vous pourrez sélectionner des produits (papier hygiénique, meubles, parquets, biscuits, bijoux...) et consulter leur empreinte écologique avec de nombreuses recommandations pour les limiter.

Et oui, le PQ n'est pas très glamour, mais vous apprendrez que chaque européen en consomme en moyenne 13 kg par an, soit le quart de la production mondiale... Cette consommation augmente de 4% tous les ans alors que 90% des fibres utilisées dans le papier hygiénique proviennent du marché mondial. En clair, une bonne partie du PQ de vos WC provient sans doute de forêts mal gérées ou exploitées illégalement... Pour ceux qui l'ignore, vous pouvez trouver du papier toilette recyclé qui remplit tout aussi bien sa tâche!

Pour les anglophones parmi vous, il existe également une initiative pour la réduction de la consommation de papier, SHRINKPAPER (=réduisez le papier), lancée par la fondation néerlandaise Forest Peoples Programme qui défend le droit des peuples forestiers. Il s'agit de s'engager (=pledge) à accomplir certains gestes (accès direct aux engagements). Le site plaide pour la mise en oeuvre d'un réseau européen - espérons qu'il sera bientôt traduit dans d'autres langues!

lundi, 09 juin 2008

Agrocarburants: 5mn pour comprendre les enjeux

disparition orang outan.jpgConformément aux objectifs fixés par l’Union Européenne (Directive 2003/30/CE), 5,75% d’agrocarburants devront être incorporés dans l'essence et le gazole d’ici 2010… et 7% en France.

Pour rappel, un agrocarburant (ou biocarburant… qui n’a pas grand chose de "bio") est issu de végétaux et les sources sont variées : céréales (blé, colza, maïs), canne à sucre, betterave, voire plus récemment des algues et même, des champignons (lire ci-après).

Si l’on parle tant des agrocarburants, c’est qu’ils forment une alternative aux carburants classiques avec un avantage économique certain face à un or noir en passe de se transformer en diamant noir. Toutefois, le débat fait rage sur leur réel avantage énergétique et environnemental: longtemps plébiscités comme une solution permettant de réduire les émissions de CO2, leur intérêt est de plus en plus questionné.

Quels sont les enjeux ?

Plusieurs facteurs sont en ligne de mire :

Risque de déforestation, lié aux besoins de dégager des surfaces de cultures : c’est une menace directe sur la biodiversité, entraînant de surcroît une dégradation des sols et du climat (déforestation = émissions massives de CO2).

L'Indonésie détient ainsi le triste record de taux de déforestation dans la période allant de 2000 à 2005, ayant déjà perdu 72 % de ses anciennes forêts pour répondre à la demande internationale de bois, de papier, d'huile de palme et, à présent, d’agrocarburants. Les Nations-Unis estiment qu'en 2022, 98 % des forêts indonésiennes auront disparu. 1ère victimes : les Orangs-outans, dont l’effectif de ceux de Sumatra a chuté de 91% en un siècle. Ils deviennent ainsi une des espèces les plus menacées d’extinction à l’heure actuelle.

Cet impact dramatique a été largement mis en avant par plusieurs études dont, entre autre, celle d’une équipe britannique de l’Université de Leeds, indiquant que la quantité de CO2 séquestrée par les forêts sur 30 ans excède largement la quantité d’émissions évitées par l’utilisation de biocarburants. Il est donc bien plus avantageux de conserver les forêts que de les détruire en vu de la production de ces derniers.

Destruction des écosystèmes: non seulement les forêts (et la biodiversité qu’elles abritent) sont menacées, mais les écosystèmes marins sont également touchés. Récemment, des scientifiques canadiens tiraient la sonnette d’alarme car les engrais azotés nécessaires à la production croissante d'éthanol à partir du maïs aux États-Unis menacent le golfe du Mexique. Ceux-ci se retrouvent dans l’eau et favorisent le développement d’algues (processus d’eutrophisation), étouffant la vie en dessous. Or, si les États-Unis poursuivent leurs objectifs de développement de l’éthanol, la pollution azotée augmentera de 34 %...

Dégradation des sols: plusieurs études récentes, dont celle mandatée par les offices fédéraux de l'énergie, de l'environnement et de l'agriculture suisses, indiquent que la culture et la transformation des agrocarburants nécessitent l’apport de produits chimiques s’ajoutant à la dégradation des sols et de la qualité de l’eau. Au final, le bilan énergétique est moyen (réduction au maximum de 30% les émissions de gaz à effet de serre) avec des pressions environnementales accrues (biodiversité, fertilisation intensive…)

La consommation d’eau n’est pas en reste. Des chercheurs du groupe international de recherche sur l’agriculture (CGIAR) basé au Sri Lanka ont montré qu’au Brésil, il faut 90 litres d’eau pour la production d’un litre d’éthanol (issu de la canne à sucre), 400 litres aux Etats-Unis (produit à partir de maïs), 2.400 litres en Chine (maïs) et… 3500 litres en Inde (canne à sucre). Quand on sait que la Chine veut multiplier sa production par quatre d’ici 2020, elle devra augmenter sa production de maïs de 26% - une vraie catastrophe !

Impact économique: les prix de certaines denrées en concurrence directe comme le maïs ont vu leur prix croître et sont l’objet à présent de spéculations sans précédent. L’OCDE prévoit une augmentation des prix alimentaires allant de 20 à 50% pour les 10 années à venir. En effet, la concurrence s’annonce rude. Les récoltes céréalières de 2007 ont été catastrophiques et les années à venir ne présagent rien de bon. L’année 2008 pour le blé risque d’être à son plus bas niveau depuis 25 ans et la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture) prévoit que les stocks demeureront à ces niveaux dans un futur proche. Une demande de plus en plus forte combinée à des catastrophes climatiques toujours plus nombreuses expliquent en grande partie ce phénomène. Or, les filières éthanol reçoivent de surcroît des aides hallucinantes. Ainsi, il est estimé que les Etats-Unis, à eux seuls, dépensent 5 milliards d’euros par an pour aider la filière éthanol !!!

Biocarburants de seconde génération : quelles améliorations ?

Ces impacts peuvent toutefois être limités en prenant un certain nombre de mesures, comme celle de stopper la déforestation, limiter les brûlis au profit du défrichage (notamment dans les zones tropicales) ou celle de privilégier la valorisation des déchets, de l'herbe, de la paille et du bois dans nos pays tempérés. C’est l’utilisation de ce type de biomasse, complémentaires aux activités agricoles préexistantes, qui vaut l’appellation "biocarburant de seconde génération" – considérés de ce fait comme plus efficaces.

Aujourd’hui, les sources de production les plus prometteuses d’agrocarburant sont les micro-algues qui font l’objet de recherches intensives depuis quelques années. Ainsi, quand un hectare de maïs fournit 168 m3 de carburant par an, le palme en fournit entre 6540 et 7476 m3 et les algues 187.000 m3. On peut citer notamment le projet Shamash en France, démarré fin 2006. Au moins 15 start-up américaines travaillent également sur les algues (voir la liste).

culture jatropha.jpgUn autre prétendant dont le génome vient d'être décodé est le champignon Trichoderma reesei, qui dégrade les végétaux en sucres simples, pouvant être ensuite transformés en éthanol après fermentation.

Citons enfin le Jatropha, une plante originaire d'Amérique latine poussant sur des terres semi-arides (elle n’entre donc pas en compétition avec des cultures alimentaires - enfin... normalement). Il existe de plus en plus de pays producteurs : Inde, Philippines, Indonésie, Afrique du Sud, Burkina Faso, Mali, Ghana, Malawi, Zambie et dernièrement Madagascar – où la société D1 a commencé sa culture fin 2006 (voir la brochure en pdf).

Dans l’hypothèse d’une transformation efficace et écologique de la biomasse en énergie en quantité suffisante, sans coût prohibitif ni pour le carburant ni pour les denrées alimentaires - parallèlement à une réduction des consommations énergétiques, les agrocarburants peuvent avoir un rôle significatif dans l’approvisionnement futur en énergie.

Mais comme tout cela fait beaucoup d'hypothèses à combiner, ne soyons pas naïfs, les agrocarburants ne resteront qu’un palliatif tant que nous ne comprendrons pas la nécessité de réduire drastiquement nos niveaux de consommation.


Sources :
- "Une étude suisse démontre que tous les agrocarburants ne sont pas respectueux de l'environnement", Actu-Environnement (29 mai 2007)
- "Indonesia deforestation fastest in world: Greenpeace", Reuters (3 mai 2007)
- "Les orangs-outans menacés par la déforestation en Indonésie", Cyberpresse (11 juin 2007)
- Directive 2003/30/CE du 8 mai 2003 visant à promouvoir l'utilisation de biocarburants ou autres carburants renouvelables dans les transports (document pdf)
- "EU biofuel policy is a mistake", BBC (17 août 2007)
- "Les stocks de céréales à leur plus bas niveau depuis 25 ans", Notre-planète.info (9 oct. 2007)
- " La production d’essence verte périlleuse pour l’Inde et la Chine", Sciences & Avenir (11 oct. 2007)
- "After 30 years, algae-to-fuel finally gets the green light", Greenfuels forecast (mars 2008)
- "Bientôt des champignons génétiquement modifiés pour produire des agrocarburants ?", actu-environnement (16 mai 2008)
- "Ethanol de maïs : spéculation et famine !", Les Amis de la Terre (11 sept. 2007)
- "La production d’éthanol à partir du maïs menace le Golfe du Mexique", Le Devoir (10 mars 2008)
- Crédit photoOrang-outan: Veronique di Meo

mardi, 03 juin 2008

100 bornes pour l’environnement, défi sportif réussi !

« Il faut commencer par rêver avant d'accomplir de belles choses » (A. Cordier)

Dimanche 1er juin, 3h45 - André Cordier et l’association Yakas entament pour la 2ème année consécutive un véritable défi pour l’environnement : parcourir 100 km à pied ou en VTT pour inciter les habitants des communes traversées à s’engager en faveur de l’environnement, au travers du Défi pour la Terre de la Fondation Nicolas Hulot. Il fait nuit noire, les lampes frontales des coureurs dansent dans l’obscurité comme des feux follets, illuminant le départ de cette longue course.

Une petite pluie fine tombe, sans trop entraver le rythme des coureurs et vététistes – qui doivent tout de même pédaler dans des sentiers boueux. A 10h, les valeureux sportifs ont déjà parcouru plus de la moitié du chemin et la fatigue commence à se lire sur les visages. A ce moment, plusieurs coureurs rejoignent le groupe pour entamer le marathon de 42 km restant à parcourir.

sport environnement

10 km avant l’arrivée, les coureurs sont rejoints par Marc et Nicolas, deux jeunes handicapés qui bénéficient, grâce aux Yakas*, de fauteuils spécialement conçus pour permettre la pratique de certaines activités (voir photo). Ils sont aidés par des pompiers volontaires qui les accompagnent dans cette aventure. De nombreux enfants des écoles avoisinantes se mêlent également à la course.

15h41, c'est l'arrivée triomphale… 6 ravitaillements et 12h plus tard, le pari est réussi avec plus d'1heure d'avance sur les prévisions, soit une moyenne de 8,33 Km/h. L’accueil est grandiose, saluant notamment le courage d’André Cordier – dit Dédé, l’initiateur de ce défi sportif. Comme Nicolas Hulot l’a décrit à son arrivée « dans le domaine de l'environnement, il y a beaucoup de croyants, mais tous ne sont pas pratiquants, Dédé lui est non seulement croyant mais il pratique tout au long de l'année, il oeuvre sans cesse avec ses amis, avec son coeur et tout son corps ».

Et vous, quel est votre rêve ?

* financés par la Caisse d’Epargne et le Groupe AXA

[Cet article fait suite à celui paru mardi dernier: Défi sportif le 1er juin: 100 km pour l'environnement"]