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lundi, 19 décembre 2005

Roseaupure : épuration grâce aux roseaux

L’usage de plantes est de plus en plus fréquent pour servir de petites stations d’épuration. Ce processus de traitement nommé "phytoremediation" (ou phytorestauration) repose sur une technique consistant à utiliser la symbiose bactéries/végétaux pour le traitement des eaux usées, mise au point en Allemagne dans les années 60. Non seulement ce fonctionnement se révèle particulièrement approprié d’un point de vue écologique (les infrastructures encadrant ce système sont considérablement réduites), mais il présente de surcroît l’énorme avantage d’être esthétique ("l’usine" étant principalement faite de plantes…).

Parmi les différents procédés mis au point, RoseauPure, comme son nom l’indique, utilise les roseaux comme support: ceux-ci oxygènent l’eau, permettant ensuite aux bactéries de jouer le rôle de filtre, en se développant et en dégradant les pollutions. Né de la recherche d’un groupe d’universitaires de Chambéry et commercialisé par ERE (branche "eau" du groupe Serpollet), le concept est testé depuis 3 ans et va maintenant être étendu au plan national.

Ce procédé semble particulièrement bien adapté pour traiter les eaux de lavage des cuves des vignerons (procédé agréé par l’Agence de l’eau pour les rejets vinicoles) ainsi que pour les communes de 2.500 équivalents habitants. Les rendements d’épuration obtenus sont très élevés.

mardi, 22 novembre 2005

Pourquoi économiser l’eau chez soi ?

Dernièrement, un lecteur m’a posé une question pertinente à propos des économies d'eau et j’ai décidé d’y répondre sur ce blog: "j'entend ci et là que consommer trop d'eau est nuisible à l'environnement, que les ressources d'eau ne sont pas infinies [mais] l'eau que l'on consomme (ou plutôt que l'on utilise) va soit dans le tout à l'égout pour être ensuite épurée puis jetée dans un fleuve pour être re-pompée plus loin, soit dans une fosse septique pour aller ensuite dans le sol et les nappes phréatiques. [Où] dans ce cheminement perd on de l'eau ou abîme-t-on l'environnement?"

La réponse n’est pas si simple car le cycle de l'eau "je pompe, je consomme, l'eau est épurée et peut être reconsommée" est loin de suivre cette logique dans la réalité.


Premiers impacts environnementaux : le pompage

L'eau peut être prélevée dans un cours d'eau avec les risques de l'assécher (surtout l'été). L'eau rejetée peut ne pas l'être dans le cours d'eau pompé (à nouveau, risque d'assèchement ou diminution du débit). Ensuite, l'eau peut être prélevée dans une nappe phréatique. Soit cette nappe se renouvelle, mais pas forcément aussi rapidement que le taux de pompage, soit il s'agit d'une nappe dite 'fossile': la source, une fois tarie, l'est à jamais (en tous cas, à notre échelle de temps).

Dans tous les cas, ces modifications des cours d’eau et des aquifères ont des conséquences souvent dramatiques pour les écosystèmes : assèchement, changement de débit, turbidité de l'eau, concentration de polluants (moins d'eau pour les diluer), disparition de la végétation, modification de la biodiversité... sont autant de facteurs pouvant totalement altérer durablement les rôles fonctionnels de ces écosystèmes (résorption de certains polluants, abaissement de la température en été, lutte contre l’érosion…).


Pertes d’eau avant consommation

Pour parvenir jusqu'à chez vous, il faut des canalisations. Or, des pertes conséquentes sont à déplorer (fuites, vétusté des tuyaux), moyennant des litres d'eau s'égarant dans le sol. Certes, l'eau n'est pas perdue en soit, mais son rôle fonctionnel change: au lieu de nourrir des écosystèmes (confère ci-dessus), elle humidifie inutilement des sols. L’eau ne peut qu'à terme rejoindre un cours d’eau ou une nappe (mais le processus est long) ou s’évaporer (pas forcément au bon endroit).


Epuration de l’eau après consommation
L’eau une fois consommée repart vers les stations d’épuration. Malheureusement, il y a plusieurs cas de figure. Selon les capacités de la station d’épuration dont vous dépendez et le climat (orages gonflant les cours d’eau), des excédents d’eaux usées se déversent directement dans les cours d’eau, voire les nappes (les polluant quasi irrémédiablement, surtout les nappes fossiles). Beaucoup de petits cours d’eau dans nos campagnes se retrouvent ainsi alimentés directement par des eaux usées. Enfin, sachez que de nombreuses stations d’épuration sont à la limite de leurs capacités, la construction de ces infrastructures, très coûteuse, ne suit pas. Or, on ne stocke pas indéfiniment des eaux usées, en cas de trop plein, il faut le déverser directement dans la nature… avec les conséquences pour les écosystèmes que l’on sait. Pour ce qui est des fosses septiques, l'eau, même purifiée par des micro-organismes, a aussi tendance à s'égarer. De plus, la purification n'est pas toujours très contrôlée et les fuites d'eau toxique pour les écosystèmes sont fréquentes.

Moralité : moins l’eau est consommée, moins la nécessité de pomper et épurer se font sentir et mieux les écosystèmes s’en portent. Et forcément, si moins de stations d’épuration doivent être construites, plus besoin de facturer les investissements aux consommateurs…

mercredi, 02 novembre 2005

Protéger l'hippocampe aux Philippines

Les hippocampes séchés sont très utilisés en médecine chinoise. Avec le boom économique chinois, leur consommation a décuplé entre les années 1980 et 1990 et cet animal est aujourd’hui en voie de disparition. Malheureusement, face à cette manne financière, les petits pêcheurs (dont les ressources marines sont généralement les seuls maigres revenus) tâchent de capturer toujours plus d'hippocampes.

Handumon, petit village au centre des Philippines, n’a pas échappé à cette surpêche… mais contrairement aux autres villages alentours, Handumon a eu la chance d’accueillir Amanda Vincent, une biologiste venue étudier l’hippocampe à la fin des années 80. Effarée par l’ampleur du désastre mais reconnaissant le rôle majeur de cette pêche pour les gens pauvres (interdire les captures du jour au lendemain leur serait catastrophique), elle lance en 1995 le premier projet de conservation de l'hippocampe au monde avec l’aide de la Fondation Haribon, pour aider les villageois à gérer de façon durable leurs propres ressources marines.

Le projet a engendré plusieurs mesures de conservation, dont l'installation de parcs de paternité pour les hippocampes mâles transportant les œufs fécondés dans des poches incubatrices. Les pêcheurs philippins ont appris à reconnaître les hippocampes gestants pour les épargner et les placer dans des cages marines où ils séjournent jusqu'à l'éclosion des œufs, avant d'être vendus, permettant entre-temps aux jeunes de s'échapper pour recoloniser les récifs. A cette fin, les pêcheurs ont bénéficié d’une aide des biologistes pour reconnaître les animaux, les peser (et les relâcher si nécessaire) – fournissant en même temps des données précieuses sur les peuplements d’hippocampes. Un sanctuaire marin a ensuite pu être installé où les espèces sont protégées et surveillées constamment.

Enfin, l’éducation de la population et l’apprentissage de la gestion des ressources naturelles ont aussi été intégrés au projet, prenant en compte les différents rôles masculins et féminins au sein du village pour mieux profiter de la contribution des femmes à la production de revenu dans les villages de pêcheurs, aidant les villageois à réduire leur dépendance à l'égard de la capture des hippocampes. Cette analyse a d’ailleurs soulevé les problèmes de pénurie d'eau potable et de services de santé publique, comme la planification des naissances.

Le projet de conservation de l'hippocampe a connu un tel succès qu'il a été étendu à six autres municipalités qui comptent au total une population d'environ 150 000 personnes. Aujourd’hui, le projet a été englobé dans un Projet d’envergure international et portant sur la conservation marine (Project Seahorse Foundation for Marine Conservation), regroupant plus de 40 chercheurs travaillant sur tous les continents.

dimanche, 02 octobre 2005

Lave-vaisselle : rincer ou laver ?

Heureux possesseurs de lave-vaisselle, vous avez sans doute l’habitude de rincer certains couverts avant de les mettre en machine, sous peine de voir des traces de nourriture encore collées après lavage. Qui n’a pas connu quelques grains de riz agglutinés entre les dents d’une fourchette ou des restes de gruyère fondu sur une assiette ?

Malheureusement, certains confondent allégrement "rinçage" et "lavage". Or, si vous finissez par mettre au lave-vaisselle une assiette tellement rincée, astiquée et frottée qu’elle pourrait presque être rangée dans le placard, quelle est l’utilité d’un passage au lave-vaisselle ?

Utilisé à bon escient (lave-vaisselle plein), un lavage machine consomme souvent moins d’eau que l’équivalent lavage à la main. Mais, si vous lavez vos couverts pour les mettre ensuite en machine, vous consommez le double d’eau et gâchez de l’énergie à (re)laver des couverts quasi propres.

Moralité : ne rincez que le strict nécessaire et surtout, n'oubliez pas que rincer, c’est enlever le plus gros, ce n’est pas laver.

lundi, 12 septembre 2005

Consultation nationale: respectons l'eau

Suite à l’adoption de la directive cadre européenne sur l’eau, les pays de l’Union doivent prendre un certain nombre de mesures afin de garantir le bon état écologique des cours d’eau, des lacs, des nappes phréatiques et du littoral d’ici à 2015. Pour cela, en France, chacun des 12 Comités de Bassin devra adopter en 2009 un nouveau Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (répondant au doux nom de « Sdage »).

Dans cet objectif, sous l’égide du Ministère de l’Ecologie et du Développement durable et de ses directions régionales de l’environnement (DIREN), une grande consultation publique est organisée par les Comités de Bassin en partenariat avec les Agences de l’Eau. Démarrée le 2 mai, elle se termine le 2 novembre en métropole et en fin d’année dans les départements d’outre-mer.

Tous les résidents en France sont invités à participer !  De nombreuses informations sont à votre disposition (site internet gouvernemental sur l'eau) et je vous incite vivement à répondre au questionnaire [MàJ: consultation terminée] pour faire part de vos observations. Cette consultation permettra d'évaluer le travail à faire notamment en matière de sensibilisation des français (et inutile de vous cacher l'ampleur du travail...).

Pour être tout à fait honnête, le questionnaire ne va pas très loin, mais il y a une case "remarques" à la fin pour donner vos impressions... n'hésitez pas à en faire usage. Il y a encore beaucoup de travail en France concernant la mise en oeuvre de cette Directive cadre européenne... nous sommes bien loin des cours d'eau allemands dont la qualité s'est améliorée de façon fulgurante au cours de la dernière décennie... Cette consultation nationale en France est donc un outil un peu maigre, certes, mais dont il faut absolument se servir.

vendredi, 09 septembre 2005

Prospection pétrolière offshore

Imaginez des détonations sonores de 200 dB toutes les 10 secondes (un marteau piqueur, c'est 110 dB, un réacteur d'avion, 130 dB). Les ondes se propagent du navire de prospection jusqu'aux fonds marins, soit plusieurs km en dessous, les impacts se faisant ressentir jusqu'à 100km à la ronde (rappelez vous que les ondes sonores se propagent bien mieux dans l'eau).

Insupportable me direz-vous. Il suffirait de quelques plongeurs passionnés ignorant un tel passage de navire et c'est la surdité instantanée assurée, voire des séquelles encore plus graves au vu d'une telle fréquence. Il n'est donc pas difficile de concevoir que ces effets soient tout aussi négatifs sur la faune environnante: mortalité, surdité, stress, altérations comportementales, fuites plus ou moins durable de la zone prospectée...

Or, la demande mondiale en pétrole explose, il faut sans cesse trouver de nouveaux gisements et les eaux territoriales françaises sont donc fortement sollicitées. Il y a une raison simple à cela: outre l'étendue de notre patrimoine maritime, l'Etat français ne taxe pas l'exploitation pétrolière en mer... une véritable exception culturelle française où nous sommes devenus les Iles Caïman du pétrole!!! De plus, aucune étude d'impact n'est réclamée pour la délivrance d'un permis. Un vrai paradis pour les grandes compagnies pétrolières. La Guyane a déjà accordé des autorisations et les tortues luth en voie d'extinction n'ont qu'à bien se tenir.

Nous ferions bien de nous inspirer de l'initiative du Costa Rica. En 2002, le pays a décidé de stopper les pratiques de prospection sismique, au non du respect du littoral après un véritable débat national et concertation des populations locales. Un permis américain fut même rétrospectivement rejeté par le Ministre de l'Environnement.

Un bel exemple à suivre, n'est-ce-pas Madame la Ministre?

Je vous invite à lire le rapport de l'UQCN (Union Québécoise de Conservation de la Nature) sur "les impacts environnementaux de l'exploration pétrolière" dressant un véritable état des lieux.

mercredi, 24 août 2005

Ne faites pas couler l'eau inutilement

Est-il nécessaire de faire couler l'eau pendant votre savonnage sous la douche, votre brossage de dent, lorsque vous coupez les racines de vos radis, vos feuilles de salade ou pendant que vous grattez le fond de votre casserole durant la vaisselle?

Quotidiennement, beaucoup d'entre nous font couler l'eau inutilement. Tentez l'expérience et observez vos faits et gestes: quant on sait qu'un robinet bien ouvert, ce sont 8 à 12 l/ mn qui s'écoulent, vous verrez que très certainement, il y a là de quoi économiser plusieurs litres d'eau par jour...