mercredi, 01 février 2006
Eduquer les journalistes
Les médias pénétrant chaque foyer (journaux, magazines, télé, radio, internet), ils forment un instrument idéal pour éduquer les citoyens à l’environnement – ce qui soulève deux questions :
1. La fréquence des sujets ayant trait aux problématiques environnementales
2. La pertinence et la qualité des informations diffusées
Hormis les sujets à chaud (grippe aviaire, sécheresse en été, tempêtes…), l’environnement est soit survolé dans ses très grandes lignes (devenant une information « impalpable » à l’échelle de l’individu car beaucoup trop vague) soit très approfondi en faisant l’objet d’émissions spéciales. Sauf que les médias ne semblent jurer que par le réchauffement climatique (samedi dernier, nous avons encore eu le droit à une ‘spéciale’ sur France 2 et France 5 à la même heure…). Exit la relation entre consommation et environnement, les problèmes de fiscalité, les impacts agricoles (en dehors des nappes phréatiques)… les journalistes semblent singulièrement manquer d’imagination. Trop rares sont ceux qui sortent des sentiers battus (et je les félicite !).
Or, ne serait-ce qu’au travers de ce blog, vous avez pu vous rendre compte que la préservation de l’environnement est un travail transversal touchant de nombreux secteurs et s’effectuant à toutes les échelles de la société. Le traitement de l’environnement dans les médias est donc considérablement réducteur.
De plus, les informations transmises manquent souvent d’exactitude (voir ainsi l’article "Grippe aviaire : la vérité"). Certes, je veux bien croire qu’un journaliste n’a parfois qu’une poignée d’heures pour se briefer, mais cette absence de rigueur est regrettable. [Journalistes pleins de bonne volonté, n’hésitez pas à me contacter, je me ferai un plaisir de vous éclairer !]
C’est donc avec plaisir que j’ai découvert une initiative encourageante pour remédier au manque de connaissance des médias : "Les entretiens de Combloux" (6-8 janvier 2006), organisés entre autre par J.-L. Caffier (rédacteur en chef à LCI et responsable des sciences et de l'environnement) et J.-M. Jancovici (ingénieur conseil spécialisé dans les domaines de l’énergie et du changement climatique).
L’objectif principal était de fournir aux journalistes (directeurs de rédaction, chroniqueurs, responsables d’unités de programme pour la télévision et la radio, enseignants d’écoles de journalisme…) des données de cadrage sur l’énergie et le changement climatique au travers d’explications se voulant les plus simples possible. Ces "entretiens" tâchaient de combler les lacunes de ces médias qui n’ont généralement pas le temps de se documenter en profondeur sur ce sujet.
Au final, on peut arguer qu’une fois de plus, le sujet tourne autour du changement climatique, que ce programme se déroule en soirée, sans doute après une session de ski (dont l’impact environnemental est lourd) et que 2 intervenants sur 6 sont étroitement liées à l’industrie du pétrole et du nucléaire. Pour traiter de ces énergies problématiques, il y avait des choix plus judicieux…
Cependant, il faut reconnaître que c’est un pas en avant dans le bon sens. Il méritait qu’on le salue en attendant d’autres éditions prochaines (un peu plus étoffées ?).
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mardi, 31 janvier 2006
Limitez vos déplacements professionnels
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vendredi, 27 janvier 2006
Espèces envahissantes...
Oooh qu'elle est mignonne la petite tortue qui rentre la tête dans la carapace à l'approche d'un doigt inquisiteur... Mais petite tortue achetée au bambin est devenu grosse, très grosse... et envahissante dans la maison. Alors on l'a relâchée dans la nature. Le problème, c'est que la tortue envahissante à la maison l'est aussi dans la nature.
La commercialisation de la tortue de Floride (c'est à elle que je fais allusion) a été interdite en France depuis 1997, mais il n'est pas exceptionnel de pouvoir encore la trouver chez quelques marchands verreux. Malheureusement, les dégâts ont déjà été faits: colonisant les milieux humides à grande vitesse, elle menace la tortue Cistude, native des contrées françaises. Elle présente également un danger pour les amphibiens.
D'autres espèces ont aussi colonisé des milieux naturels, au détriment des espèces indigènes. Celles-ci s'en retrouvent fragilisées, leur survie étant menacée. Ces "envahisseurs" peuvent avoir été introduits volontairement (telle la tortue de Floride, poissons d'aquarium relachés...) ou accidentellement (eaux de ballast transportant des mollusques, algues accrochées aux coques de bâteaux...).
Une fois que ces espèces colonisatrices se sont installées, il est très difficile de les éradiquer. La meilleure solution consiste donc à ne pas laisser d'espèces exotiques envahir un milieu qui n'est pas le leur, mettant en péril la survie de nombreuses espèces locales.
Dans votre jardin, plantez donc des essences locales et n'achetez pas d'espèces exotiques (reptiles, mammifères, poissons, insectes...). Et surtout, SURTOUT, ne les relâchez jamais dans la nature. En cas de doute, de problème, mieux vaut vous adresser à un aquarium ou une association (WWF, OPIE, LPO...).
Je vous invite à lire la petite brochure faite par Loire Nature sur les plantes et animaux exotiques envahissants. Loire Nature est un programme de restauration de la Loire, dont les objectifs sont de préserver et gérer durablement les écosystèmes.
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jeudi, 26 janvier 2006
EPER (Registre Européen des Emissions de Polluants)
L’EPER (European Pollutant Emission Register ou Registre Européen des Emissions de Polluants - à ne surtout pas confondre avec l’EPR, le réacteur nucléaire "du futur") est une base de donnée européenne sur les émissions de polluants des établissements industriels dans l'atmosphère et dans l’eau de tous les Etats membres de l’Union Européenne. Ce registre a démarré en 2001.
Pas moins de 50 polluants sont couverts (CO2, NOx, benzène...). Cela peut paraître faible au regard des dizaines de milliers de substances aux effets peu connus nous entourant, mais c’est déjà pas mal compte tenu du travail à fournir pour constituer ces bases de données.
Cependant, notez que ne sont listés que les établissements industriels des activités ciblées dans la Décision EPER (usines chimiques, extraction de minerai, production d’énergie, incinérateurs, abattoirs…) et dépassant les valeurs seuils indiquées en annexe de la Décision pour les polluants retenus. Les valeurs seuils ont été fixées de manière à couvrir environ 90% des émissions issues des établissements visés.
Cerise sur le gâteau : vous pouvez sélectionner le pays et classez les résultats selon les départements. Vous pourrez ensuite consulter le détail des quantités de polluants émis de chaque établissement industriel auxquels vous êtes exposés dans votre région…
Allez ! Respirez un bon coup et…… cliquez.
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mercredi, 25 janvier 2006
Industriels: l'environnement, ça rapporte!
Difficile de faire prendre conscience aux industriels de leur responsabilité face au problème du recyclage de leurs déchets ! Hormis l’obligation de se conformer à un cadre légal (notamment pour les déchets dangereux), encore trop rares sont les entreprises françaises investissant délibérément en faveur de l’environnement au-delà des obligations légales.
Ainsi, Lafarge a équipé en 2005 sa nouvelle cimenterie (Tétouan, Maroc) d’un parc éolien pour l’alimenter. Cette production satisfait près de la moitié des besoins en électricité en évitant l’émission de 30.000 tonnes de gaz à effet de serre. L’énergie étant également particulièrement coûteuse, Lafarge fait d’une pierre deux coups, réduisant son impact environnemental tout en limitant ses dépenses, quelques années lui suffisant à rentabiliser son investissement dans l’éolien.
Plus récemment, Saint-Gobain Eurocoustic a décidé d’installer une station de recyclage pour ses propres déchets de laines de roche sur son site de Genouillac (Creuse). Cette installation sera opérationnelle dans les mois qui viennent et pourra traiter et valoriser 2.000 tonnes de déchets directement sur le site. Cela permettra d’utiliser les matériaux produits, au lieu de les envoyer dans des centres de stockage. Quant à l’énergie nécessaire à la transformation des déchets, elle aura le mérite d’être consommée à des fins plus utiles que pour alimenter les camions transportant les déchets jusqu’au centre de stockage.
Certaines mauvaises langues argueront que ces exemples ne sont que des coups de pub d’industriels plus soucieux de redorer leur image de gros pollueurs que de protéger notre environnement… Toujours est-il que nos maisons ne sont pas construites en paille, en bambou ou en feuilles de bananier. Il serait donc très hypocrite de critiquer des fournisseurs de matériaux qui nous apportent notre confort quotidien… Et quelques soient les motivations, elles vont dans le bon sens.
Mieux vaut donc encourager ces exemples de bonnes pratiques encore trop rares, notamment en France. Cette absence est regrettable car, au-delà des avantages évidents pour l’environnement, la plupart des investissements s’avèrent particulièrement rentables en l’espace d’à peine quelques années – ce que les entreprises semblent encore avoir du mal à concevoir. Pourtant, entre acheter un matériel moins gourmand en énergie, développer des partenariats pour revendre ses déchets (évitant ainsi des coûts de recyclage et rallongeant la durée de vie des matériaux), investir dans des infrastructures pour produire son énergie, revoir intégralement ses bâtiments pour réduire drastiquement ses consommations d’énergie et d’eau… Les possibilités foisonnent.
Un des réflexes facile à acquérir est de rentabiliser les déchets produits:
1. Cela prolonge la durée de vie des matériaux plutôt que de les jeter ou de les recycler alors même qu’ils peuvent encore servir
2. Ces déchets devenant une monnaie d’échange, ils peuvent représenter une source de bénéfice non négligeable.
N’hésitez pas à visiter des bourses aux déchets, en échangeant, achetant ou revendant des produits – déchets pour les uns, matières premières pour les autres (le fondement du principe appelé "écologie industrielle")... Voici quelques liens :
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lundi, 23 janvier 2006
Covoiturage: adresses utiles...
[dernière mise à jour: 2 décembre 2010]
Si vous souhaitez faire du covoiturage, il n'est pas toujours facile de trouver une offre pour la destination recherchée à la date souhaitée. Pour vous aider, voici une liste de liens où, j'espère, vous trouverez votre bonheur. N'hésitez pas à compléter cette liste en utilisant la fonction "commentaires".
FRANCE ENTIERE
- 1,2,3 en voiture
- Easy covoiturage
- En voiture
- Car stop
- Covoiturage.com
- Covoiturage.fr
- Woodoo (plutôt à destination des étudiants)
- La roue verte
- Tribu covoiturage
- Pouce pouce
- Karzoo
- Ecotrajet
- En voiture Simone
- Solution-covoiturage
- Patacaisse
- Site du Parisien
- Vadrouille Covoiturage
- Roulez malin
Je vous invite à lire également l'article "Covoiturage" de ce blog.
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jeudi, 19 janvier 2006
Abattage d'éléphants
Hier, le Ministère de l’Environnement sud-africain a lancé une consultation auprès de 10 experts sud-africains et zimbabwéens, spécialistes des éléphants. L’objectif est de débattre sur la levée éventuelle de l’interdiction d’abattre ces mammifères. Il faut savoir que dans ce pays qui a pris en main la gestion des populations depuis plusieurs décennies, les éléphants sont parfois en surnombre dans des réserves trop étroites. Or, au-delà des difficultés inhérentes à la mise en place de zones protégées, il est extrêmement difficile d’agrandir des réserves tout en maintenant un minimum de surveillance des animaux contre le braconnage – un travail d’emblée très laborieux dans les réserves existantes.
Les troupeaux trop nombreux provoquent alors des dégâts en déséquilibrant les écosystèmes qui ne suffisent plus à fournir les quelques 200 kg (minimum) de végétaux et la centaine de litres d’eau nécessaire à chaque animal quotidiennement. Trop d’éléphants dans un territoire restreint finissent par devenir une réelle menace pour le reste de la biodiversité.
Voilà pourquoi la possibilité de lever l’interdiction est débattue. Certes, vu « de chez nous », la possibilité d’abattre des éléphants semblent presque hérétique et provoquera sans nul doute un déluge de protestations internationales… Pourtant, qui sommes nous pour critiquer des sud-africains qui tâchent de gérer 14.000 pachydermes (dont la population augmente de 5 à 7% par an) quand nous-mêmes, français, sommes incapables de vivre avec à peine 50 loups dans nos Alpes ? Qui sommes nous pour dénoncer la cruauté de l’abattage en prônant la contraception ou le transfert (qui se pratique déjà) quand nous autorisons des tueries organisées de loups ? Qui sommes nous pour faire la morale aux japonais et aux norvégiens lorsqu’ils abattent (légalement) des baleines quand nos chasseurs peuvent massacrer (illégalement) la dernière ourse des Pyrénées en toute impunité ?
Alors évidemment, les reproches peuvent fuser. Les politiques laxistes et leur refus de doter l’environnement des moyens de protection nécessaires, les acheteurs de produits issus du braconnage, les citoyens irresponsables…
Pourtant, si nous descendons en masse dans la rue dès lors qu’on touche à nos salaires, nos RTT et nos retraites… nous ne sommes plus qu’une poignée à défendre notre environnement, notre santé et notre cadre de vie… un peu comme ces stagiaires surexploités, ces salariés anonymes de PME en dépôt de bilan, ces employés confrontés au harcèlement moral…ignorés par la plupart.
Mais si nous ne trouvons même pas l’énergie de défendre des citoyens que nous côtoyons, subissant le sort que nous avons vécu ou risquons de vivre un jour, pourquoi diable irions-nous nous battre pour des animaux ?
Moi, j’ai décidé de me battre. Avec mes moyens, comme je peux. Je tends mon petit bout de fil. Avec les vôtres, nous tresserons des ficelles, puis des cordes. Et avec des cordes, on peut relier des ravins.
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