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lundi, 05 novembre 2007

Téléphones mobiles: les précautions à prendre

De plus en plus de téléphones mobiles circulent, certains allant jusqu'à transporter 2 ou 3 portables en même temps! Or, Les mobiles émettent des ondes radio pouvant potentiellement nuire à votre santé. Dans ce cadre, les fabricants ont l'obligation d'afficher la puissance des ondes radio du téléphone absorbée par le corps humain, autrement appelée le Débit d’Absorption Spécifique (DAS). Exprimé en watts par kilogramme (W/kg), la réglementation française et européenne ont fixé une valeur limite de 2 W/kg (en dessous, la débit est considéré sans danger pour l’homme).

Cependant, le DAS ne suffit pas. Certaines franges de la population sont plus sensibles que d'autres aux rayonnements. Le CRIIREM (Centre de Recherche et d'Information Indépendantes sur les Rayonnements ElectroMagnétiques) a listé 12 conseils à suivre. Je me permets de les retranscrire ici (retrouvez les en document .pdf directement sur leur site):

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1. Pas de téléphone mobile pour les moins de 15 ans. La croissance de leur organisme en développement les rend particulièrement vulnérables à tous les rayonnements électromagnétiques, ceux des mobiles inclus. Et plus l'exposition est précoce, plus les doses de rayonnement accumulées sont importantes. L'accès à un téléphone mobile doit être exceptionnel, en cas d'urgence par exemple.

2. Il est officiellement recommandé de ne jamais approcher un téléphone mobile en fonctionnement du ventre d’une femme enceinte (l’eau du placenta et les cellules de l'embryon sont très sensibles à l'énergie dégagée par le portable) ou à moins de 20 cm de tout implant métallique, cardiaque ou autre, afin de limiter le risque d’interférence électromagnétique.

3. Choisir et utiliser un téléphone mobile dont la valeur de DAS est la plus basse

4. Ne pas porter son téléphone à hauteur ou contre son coeur, l'aisselle ou la hanche, près des parties génitales. Tenir l'antenne du téléphone le plus éloigné possible de soi. Même lors de l'envoi d'un SMS.

5. Toujours utiliser le kit piéton livré avec votre téléphone afin d’éloigner l'appareil de votre oreille (et de votre cerveau) le temps de la conversation. Préférer toujours l'oreillette « filaire » à tout autre gadget sans fil.

6. Limiter le nombre et la durée de vos appels. Pas plus de 5 ou 6 appels par jour par exemple, ni plus de 2 ou 3 minutes pour chacun. Respecter un temps moyen de 1h30 entre chaque appel.

7. Ne téléphoner que dans des conditions de réception maximum : dès que votre écran affiche les "4 barrettes" de réseau, pas moins. Pour chaque barre manquante, le rayonnement émis par le portable pour se connecter est multiplié par 2.

8. Ne pas téléphoner en vous déplaçant, ni en train, ni en voiture, ni en bus, ni à pied, ni à cheval, ni en vélo, ni en bateau, ni en patinette, ni en roller, etc.

9. Ne pas téléphoner en voiture, même à l'arrêt, ou dans tout autre infrastructure métallique. Un effet dit de "cage de Faraday" emprisonne et répercute les ondes émises par le portable, le rayonnement subi est alors maximum au centre de la "cage". Dans une voiture, cela se situe à la hauteur de votre tête.

10. Eloigner le mobile de vous et le maintenir à la verticale le temps de joindre votre correspondant et tant que la première sonnerie n'a pas retenti. Souvent un bip ou un signal visuel vous indique que vous êtes en connexion avec le numéro appelé.
11. Ne pas oublier : en public, vos voisins subissent le rayonnement émis par votre téléphone. S'éloigner permet d’éviter leur exposition passive.

12. La nuit, ne jamais conserver un téléphone mobile allumé ou en recharge à moins de 50 cm de votre tête. Toujours l'éteindre pour limiter son rayonnement et celui de l'antenne relais avec laquelle il communique (riverains exposés 24h/24). 

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Trouver le DAS de votre téléphone n'est pas toujours facile, certaines sites comme la FNAC ne les indiquent pas en ligne. Voici donc deux sites anglais bien à jour répertoriant les DAS (=SAR en anglais) des téléphones mobiles des principaux constructeurs:

ATTENTION! Les smart phones et autres téléphones 3G ont souvents des DAS élevés... la technologie a un prix sur votre santé. Ainsi, le Blackberry 8800 a un DAS de 1,16 - plutôt élevé dans un contexte où la plupart des téléphones sont en dessous de 0,8 W/kg!

Sachez enfin qu'il est aujourd'hui possible d'embarquer 2 cartes SIM sur un seul portable, évitant la multiplication de téléphones: système à double carte SIM s'insérant sur n'importe quel portable ou téléphone pouvant accueillir 2 cartes SIM standard.


Lire également:

- L'article du blog "Téléphone mobile et santé"

vendredi, 28 septembre 2007

Pollution et cancer - le rapport polémique de l'Académie de Médecine

L'Académie de Médecine et le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) viennent de publier un rapport sur les principales causes du cancer pointant du doigt nos modes de vie bien plus que la pollution. Ces résultats ont déclanché une véritable polémique au sein des chercheurs comme des associations de protection de l'environnement (lire le communiqué de WWF). La raison? Le rapport indique que seul quelque 0,2% de cancers sont liés à la pollution - un chiffre loin des 50% (voire plus) avancé par certains comme le Pr. Belpomme (chercheur à l'Association pour la recherche thérapeutique anti-cancéreuse - source JDD). Ce dernier souligne d'ailleurs que le rapport rappelle que dans 45% des cas, les causes de cancer sont identifiables. D'où sa question "qu'en est-il des 50% restant?"

En effet, il y a de quoi se poser de nombreuses questions. Rien qu'à lire le résumé d'introduction (voir ci-dessous), la méthodologie retenue à de quoi surprendre:

  • Les risques liés aux expositions professionnelles ne rentrent pas dans la catégorie pollution: amiante, suie, produits toxiques, etc. doivent-ils donc être exclus de la définition de pollution?
  • Les études ont porté sur des adultes. Le fait qu'une étude de l'INSERM a indiqué que les enfants vivant à proximité d'une station-service ou un garage ont un risque quatre fois supérieur de développer une leucémie n'est donc pas pris en compte. Hallucinant, d'autant qu'enfants et foetus sont les populations les plus sensibles à l'environnement.
  • Le rapport indique (lire ci-dessous): "quand les agents polluants n’ont pas d’effet cancérogène établi (par exemple, nitrates, pesticides, etc.)" j'ai du mal à admettre le sérieux de ce compte rendu. Pour preuve, cela fait plusieurs années que le Round’Up (pesticide de Monsanto) a été démontré comme étant cancérogène. Les articles à ce sujet sont nombreux (lire par exemple celui de ISIS "Glyphosate toxic and Roundup worse", 2005). Sur combien d'autres affirmations de ce genre le rapport s'appuie-t-il?
  • Le rapport reconnait l'influence de l'alimentation sur les incidences de cancers chez les animaux mais aucun cas avéré chez l'homme. L'homme oublierait-il sont appartenance au monde animal? Pas de cas avéré ne signifie nullement aucun risque ou lien de cause à effet. Or, il est plus que gênant (surtout dans un contexte scientifique) de se permettre d'énoncer une série de chiffres très précis sans les accompagner du moindre rappel sur le principe de précaution.
  • Enfin, bien que ce rapport reconnaisse les nombreuses incertitudes et faiblesses méthodologiques, cela ne l'empêche pas d'annoncer des chiffres très précis. Ce rapport est-il réellement pertinent au regard des approximations et des choix de méthologie? Pour des scientifiques qui exigent des études extrêmement rigoureuses pour démontrer le bienfait de certaines médecines alternatives (par exemple), les voilà bien cléments...

Pour ceux qui ont encore foi en ce rapport, ayez une pensée pour le nuage de Chernobyl qui a traversé la France ou pour les 1% d'ours polaires devenus hermaphrodites (c'est un mammifère évolué... sa sensibilité aux polluants n'est donc pas si éloignée de la notre). A moins d'opter pour la dégradation de la fertilité masculine (90 à 100 millions de spermatozoïdes par millilitre dans les années 50...50 à 60 millions par millilitre dans les années 90)...


Extrait du rapport de l'Académie de Médecine
 

"Les causes avérées:
Ce rapport confirme qu’en France (comme dans tous les pays industriels et la majorité des pays en voie de développement) le tabac reste (...) la principale cause de cancer [33% des décès par cancer chez l’homme, 10% chez la femme]. (...) L’alcool est à l’origine d’environ 9% des décès par cancer chez l’homme et 3% chez la femme. Ainsi, malgré les efforts effectués, tabac et alcool restent à l’origine de 28% des décès par cancer. L’excès de poids et l’insuffisance d’exercice physique causent environ 2% des cancers chez l’homme et 5,5% chez la femme. Les expositions professionnelles sont à l’origine de 3,7% des cancers chez l’homme et de 0,5% chez la femme. Ce pourcentage a tendance à diminuer dans les pays industrialisés grâce, notamment, à une meilleure hygiène du travail. (...) Contrairement à certaines allégations, la proportion de cancers liés à la pollution de l’eau, de l’air et de l’alimentation est faible en France, de l’ordre de 0,2%. Elle pourrait atteindre 0,8% si les effets de la pollution de l’air atmosphérique étaient confirmés (...).

Chez les femmes, les traitements hormonaux de la ménopause sont à l’origine d’environ 2% des décès par cancer (...): ceci invite à limiter les indications et la durée de ces traitements. L’exposition prolongée aux rayons solaires cause environ 1% des décès par cancer dans les deux sexes. On considère généralement que l’alimentation a une influence majeure sur le risque de cancer ; cependant, l’effet de facteurs nutritionnels spécifiques, tels que la teneur en fibres des aliments, la quantité de fruits et légumes ingérée, n’a pas été confirmé par les dernières enquêtes épidémiologiques. De même, celles-ci suggèrent que la consommation de viande rouge et de charcuterie n’accroît que modérément les risques de cancer du colon-rectum. Cependant, ces études ont été effectuées sur des adultes ; le rapport souligne la nécessité de poursuivre les recherches, car il est plausible que l’alimentation de l’enfant, de l’adolescent et même de la mère pendant la gestation, puisse influencer l’incidence des cancers à l’âge adulte. (...) L’influence sur la fréquence des cancers de la richesse en calories de l’alimentation a été constatée chez les animaux d’expérience. (...) Il existe [de nombreuses interactions] entre agents cancérogènes exogènes et endogènes. Peut-on arguer de ces interactions pour supposer un rôle de la pollution ? Ceci est concevable si l’agent polluant a un pouvoir cancérogène même faible, donc pour certains polluants atmosphériques qui pourraient accroître les effets du tabac ; cependant, les études épidémiologiques, sans exclure cette éventualité, montrent que cette interaction n’aurait qu’un impact limité, même pour les cancers du poumon. En revanche, quand les agents polluants n’ont pas d’effet cancérogène établi (par exemple, nitrates, pesticides, etc.), cette hypothèse apparaît très peu vraisemblable."

 

[article mis à jour le 9/10/07]

Sources:
- "Les causes du cancer en France - Rapport version abrégée"  (pdf), Académie des Sciences (septembre 2007)
- "Cancer, un rapport partiel, voire partial", JDD (13 sept. 2007)
- "Essence et leucémie", rfi service pro (10 déc. 2004)
- "La vie sexuelle des ours polaires", Agence Science-Presse (4 sept. 2000)
- "La fertilité humaine est-elle menacée par l'environnement?", Actu-Environnement (12 dec. 2006)

vendredi, 18 mai 2007

C'est nickel pour l'environnement?

Le nickel, nous en avons tous forcément chez nous. Il est présent dans les aciers inoxydables (ou inox) et sous forme d'alliage, utilisé dans les principaux secteurs suivant:

  • Industries chimiques
  • Industries alimentaires
  • Industries pharmaceutiques
  • Automobile
  • Industries papetières
  • Aéronautique civile, militaire et spatiale
  • Construction de fours spéciaux
  • Industries nucléaires et chimiques.

Il ne vous a pas échappé que la plupart des industries qui l'emploient fournissent des produits omniprésents dans notre quotidien: le papier sur lequel vous écrivez, l'auto ou le bus dans lequel vous roulez, votre alimentation, vos médicaments, vos cosmétiques... tout simplement parce qu'entre autre, la plupart des machines dans le monde comportent du nickel.

medium_nickel_caledonie.jpgSi l'Australie est le premier producteur de nickel au monde (19% de la production mondiale), la Nouvelle-Calédonie, "malgré" ses 9% mondiaux (ce qui en fait tout de même est un des principaux producteurs), possèderait le quart des réserves mondiales de minerai nickelifère latéritique. Il n'y a pas de quoi se réjouir pour cette collectivité française d'outre-mer, au vu des impacts environnementaux qu'ont les activités minières sur les terres: érosions, pompage de l'eau douce, destruction des massifs coralliens à proximité, destruction des paysages (dont des espèces encore quasiment, voire totalement inconnues)... ai-je besoin de poursuivre?

Dans ce cadre, le WWF lance un appel et propose 16 recommandations pour un minier respectueux des hommes et de l’environnement. En ligne de mire, la construction du gigantesque chantier Goro-Nickel menaçant le "Grand Lagon Sud", un des six sites naturels proposés à l’UNESCO.

Je vous invite donc à lire attentivement ces recommandations (accès au document en .pdf) pour mieux comprendre quels sont les enjeux qui, je le rappelle, touchent une partie de la France à l'autre bout du monde. Le nickel ronge littéralement la Calédonie, un petit coin de paradis (admirez pourquoi...) s'évaporant en poussière rouge vers l'océan.

Mais inutile de ruminer après les multinationales qui saccagent ce magnifique caillou(*)... ce n'est pas le nickel qu'elles exploitent avant tout, mais notre consumérisme aveugle.

(*) Surnom donné à la Nouvelle-Calédonie

Sources:
- "Le nickel : situation actuelle et perspectives du marché mondial", extrait de la revue ECOMINE, par N. Stolojan (BRGM, Mai 2003) sur le site du Ministère de l'Industrie
- Le Nickel - fiche descriptive: conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED)
- Crédit Photo: "Escale en Nouvelle-Calédonie", reportage de Thalassa (10 juin 2005)

mardi, 13 mars 2007

Semaine sans pesticides du 20 au 31 mars 2007

medium_semaine_sans_pesticides.GIF

78.300 tonnes de produits phytosanitaires (fongicides, insecticides, herbicides) ont été répandus en France en 2005. Cela fait de nous les 1er consommateurs européens (en valeur absolue et à l'hectare) et les 2ème consommateurs mondiaux, juste derrière les Etats-Unis (source: Capital).

Que ceux qui pointent un doigt accusateur vers les agriculteurs s'en mordent les doigts... Sur ces 78.300 tonnes, 3.500 tonnes ont été utilisées par les espaces verts de la Ville et 8000 tonnes... par les jardiniers amateurs représentant, à eux seuls, plus de 10% des pesticides consommés dans l'année!!!

Or, près de 520 matières actives entrant dans la composition d'environ 3000 produits commerciaux sont homologuées et utilisées en agriculture (115 pour les quelques 500 produits à destination des jardiniers amateurs)... dont une grande partie se retrouve dans l'eau (pollution des cours d'eau, des nappes phréatiques, impacts sur la biodiversité...) et dans nos assiettes (fruits et légumes contaminés).

Lors d'une étude de la DGCCRF (Direction Générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) réalisée en 2005, 10% des 196 échantillons de fruits et légumes montraient des résidus de pesticides supérieurs aux normes légales. Un échantillon de fraises présentait même des taux 32 fois supérieurs à la normale d'endosulfan, un insecticide pourtant interdit. 

Les conséquences sur l'environnement et la santé sont dramatiques: eaux polluées, espèces décimées, sols contaminés, mais également effets sur notre santé (voir l'article du blog "Phyt'attitude: agriculteurs, préservez votre santé!"). Si les impacts à courts termes sont assez connus (troubles respiratoires, eaux eutrophisées...), les effets à long terme demeurent encore en grande partie inconnus. Certaines substances utilisées sont cancérigènes ou /et s'accumulent dans les organismes sans pouvoir être évacuées. Déjà, de nombreux troubles des comportements sexuels s'observent chez les animaux et certaines substances peuvent réduire la fertilité, entrainer des hermaphrodismes, favoriser la naissance de femelles au détriment des mâles et réduire la taille des organes génitaux. 

Et puisque des mammifères sont touchés (ex. l'ours polaire) et que l'homme est un mammifère, il n'y a aucune raison qu'il soit épargné.

Les risques sont énormes mais il reste à sensibiliser la population. Dans ce contexte, l’ACAP (Action Citoyenne pour les Alternatives aux Pesticides) organise une semaine sans pesticides du 20 au 31 mars, avec de nombreux évènements et démonstrations dans toute la France.

Pour en savoir plus et connaître les manifestations dans votre région, rendez vous sur le site officiel de la campagne:

www.semaine-sans-pesticides.com

Sources:
- Observatoire des Résidus de pesticides
- Campagne Pesticides de France Nature Environnement [MàJ 15/4/2011 lien vers la nouvelle campagne 2011]
- "Dossier Environnement", mensuel Capital de février 2007
- "Etre écocitoyen", publication de Nature & Découvertes (2005) 

Lire aussi...
- "Roundup biodégradable : Monsanto condamné pour publicité mensongère" sur Ecolopop
- l'excellent diaporama très complet (notamment les impacts sur la santé et l'environnement): "les pesticides, qu'est ce que c'est?", réalisé par la MCE (maison de la consommation et de l'environnement)
- "High Levels Of Pollutants May Decrease Sexual Organ Size In Polar Bears", Science Daily - septembre 2006

jeudi, 26 octobre 2006

Enduisez-vous de produits toxiques... c'est pour votre bien-être!

Dentifrice, crème, savon, produit vaisselle, lessive, peinture... La liste des produits pénétrant dans notre maison est longue. Or, il n'y a qu'à jeter un coup d'oeil sur leurs ingrédients pour se dire que finalement, nous n'avons pas la moindre idée de la dangerosité des produits que nous acceptons sans broncher. Qu'il s'agisse d'enduire notre corps, de laisser rentrer dans notre bouche, se diffuser dans nos narines, imprégner les vêtements qui nous couvrent... 

C'est vrai, ça, après tout, cela vous parle, vous, du Potassium Thioglycolate, du Butylparaben, du Xylitol ou du Steareth-20??? Moi non... même en ayant fait de la biochimie pendant longtemps... Et pourtant, certains de ces produits (attention, pas nécessairement ceux que je viens de citer) sont toxiques, cancérogènes, allergènes, ils peuvent perturber les cycles ou les quantités d'hormones présentes dans l'organisme... Bref, vous n'auriez sans doute pas envie de vous enduire de colle forte, de goudron, de solvant ou de pesticide... et pourtant c'est ce qui vous arrive régulièrement!

medium_produit_chimique_vigitox.gifMais heureusement, tous les produits ne sont pas égaux. Certaines marques sont plus nocives que d'autres. Pour vous guider dans vos choix, Greenpeace a créé le site "Vigitox" qui classe des dizaines de produits d'intérieur selon les risques qu'ils représentent pour votre santé. Vous vous colorez régulièrement les cheveux ou parfumez votre intérieur? Vous feriez mieux de faire un tour...

Pour aller plus loin, vous pouvez consulter les ingrédients de très nombreux produits sur le site "Le Flacon". Vous y trouverez également une veille sur l'actualité des produits chimiques et leurs interdictions. Ensuite, si vous en avez le courage, visitez le site du CSST (Commission de la Santé et de la Sécurité au Travail) et son Service du Répertoire Toxicologique... Cliquez sur "produits" et rentrez les noms des ingrédients. Les résultats sont effrayants.

Si je vous dis:

  1. Retirer rapidement les vêtements contaminés. Laver la peau au savon et à l'eau.
  2. En cas d'inhalation des vapeurs ou des poussières, amener la personne dans un endroit aéré.
  3. Rincer abondamment les yeux avec de l'eau.

De quoi s'agit-il? Des premiers secours à effectuer en cas de contact avec le Butylparaben, très utilisé dans les produits cosmétiques et pharmaceutiques... Le produit est absorbé par la peau et les voies digestives, il peut provoquer des irritations et entrainer une sensibilisation chronique de la peau. Evidemment, ceci est valable à forte dose. 

Mais au fait, à "forte dose", c'est quoi au juste??? 

Les industriels ignorent souvent les conséquences de leurs produits: seuil dangereux pour la santé, produits de décomposition (qui peuvent devenir mortels...), toxicité en cas de mélange avec d'autres produits... C'est dans ce cadre que la Commission Européenne a proposé en 2003 une révision de sa politique sur les substances chimiques. Ce projet de réforme porte le nom de REACH et vise à mettre en place un système global d'enregistrement, d'évaluation et d'autorisation des produits chimiques qui doit encore être approuvé par le Conseil et le Parlement. 

mercredi, 12 juillet 2006

Téléphone mobile et santé

Vous savez certainement que votre téléphone mobile émet des ondes radio peuvent potentiellement nuire à votre santé, d'où l'intérêt des oreillettes et autres kit piéton pour limiter le contact entre votre mobile et votre tête. Leur rayonnement commence donc à être étroitement surveillé. Il s'agit de mesurer la puissance des ondes radio du téléphone absorbée par le corps humain, autrement dit, calculer le Débit d’Absorption Spécifique (DAS). Il s’exprime en watts par kilogramme (W/kg), avec une valeur limite fixée à 2 W/kg par la réglementation française et européenneles. En dessous, la débit est considéré sans danger pour l’homme.

Précisons qu'il s'agit de mesurer l'effet thermique des ondes, qui est connu: il s'agit de l'échauffement faible de la peau liée à l'absorption des ondes par les tissus de surfaces préservant ceux en profondeur. Mais de toute évidence, certaines ondes traversent ce rempart, c'est l'effet non thermique qui fait l'objet de nombreuses recherches pour évaluer les risques sur notre cerveau, notre ADN, notre circulation sanguine... ou toute altération - même minime - dont les conséquences seraient dramatiques, vu l'usage intensif des portables dans le monde.

Pour le moment, il n'y a pas d'affirmations claires sur une quelconque dangerosité, mais de nombreuses interrogations subsistent, notamment au niveau des antennes relais (voir la carte des antennes relais en France)

Il existe des tableaux de classement des téléphones mobiles par niveau de rayonnement électromagnétique. Ils sont réalisés à partir des données fournisseurs, dont on peut, certes, questionner la véracité. Cependant, la mesure est réalisée selon un matériel et un protocole stricts, vérifiés par les associations de consommateurs... Vous verrez que, déjà, vous risquez d'avoir des surprises désagréables en retrouvant votre modèle en bas de liste! La mesure du DAS vous permettra également de mieux choisir votre téléphone en fonction du niveau d’exposition annoncé.

Voir le classement des téléphones (site du Centre de Recherche et d'Information Indépendantes sur les Rayonnements ElectroMagnétiques). Sachez également que, normalement, les grands opérateurs téléphoniques indiquent le DAS de chaque appareil (mais je n'ai pas vérifié tous les opérateurs...). 


NB. Notez que DAS se dit SAR en anglais (Specific Absorption Rate).

jeudi, 18 mai 2006

Le bruit: quels sont vos droits?

En matière de préoccupations environnementales, 44% des français estiment qu'il y a des raisons de se plaindre du bruit (Eurobaromètre 2002). Le bruit arrive en 3ème position (presque ex-aequo avec la dégradation du paysage et la qualité de l'eau du robinet), après la congestion du trafic et la dépendance vis-à-vis de l'automobile (1ère position) et la qualité des eaux de baignade (2ème position) effectivement assez déplorable en France.

Dans les agglomérations de plus de 50 000 habitants, il est même la nuisance la plus souvent citée (54 %) par les ménages (enquête permanente sur les conditions de vie de 2002 de l’INSEE).

Pourtant, il suffit de se plonger dans les médias pour se rendre compte assez vite que le bruit n'est que rarement une thématique intégrée dans leur vision de l'environnement alors même qu'il en fait partie intégrante.

Des voisins à la circulation, des bruits de chantiers au transport aérien, de la discothèque aux grincements des trains sur les rails... le bruit agit directement sur notre santé: troubles auditifs, insomnie, nervosité, irritabilité, fatigue, désordres cardio-vasculaires, modification des sécrétions hormonales...

Mais comment faire face? Il n'est pas toujours évidemment de prouver qu'il y a gêne et encore moins facile d'intervenir. Pour vous aider, voici quelques guides qui vous permettront de connaître vos droits pour mieux vous défendre:

- Le guide des bruits du voisinage [lien MàJ le 14/4/2011] où vous trouverez des info sur la réglementation, les démarches et les recours aux autorités administratives

- L'outil "Juribruit": ce sont en fait 15 fiches de jurisprudence commentée pour la lutte contre les bruits de voisinage et éditée par le Ministère de l'Ecologie et du Développement Durable, voici la liste des fiches téléchargeables:
Série A - Prévention :
les pouvoirs de police du maire
l’urbanisme 

Série B - Répression :
les comportements
les activités
le tapage nocturne

Série C - Indemnisation
responsabilité de la puissance publique
les désordres acoustiques
la règle de l’antériorité 

Série D - Différentes catégories de bruits de voisinage :
les instruments de musique
les animaux
les bruits d’impact
les équipements collectifs
les chantiers
les activités non classées
les lieux musicaux

Enfin, je vous encourage à faire un tour sur la section "bruit" du Ministère de l'Ecologie et du Développement Durable, qui s'avère être très complète (bruit aérien, transport, chantiers...). Vous trouverez également d'autres infos sur ce blog (voir la liste des articles ci-dessous). 


Sources:

- Site du Ministère de la Santé: effet du bruit sur la santé
- Flash Eurobaromètre 123 (réalisé par Eos Gallup Europe en avril 2002)

Lire également les articles de ce blog sur le bruit:
- Victime du bruit?
- Bruit à l'école et troubles du langage