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mercredi, 02 novembre 2005

Protéger l'hippocampe aux Philippines

Les hippocampes séchés sont très utilisés en médecine chinoise. Avec le boom économique chinois, leur consommation a décuplé entre les années 1980 et 1990 et cet animal est aujourd’hui en voie de disparition. Malheureusement, face à cette manne financière, les petits pêcheurs (dont les ressources marines sont généralement les seuls maigres revenus) tâchent de capturer toujours plus d'hippocampes.

Handumon, petit village au centre des Philippines, n’a pas échappé à cette surpêche… mais contrairement aux autres villages alentours, Handumon a eu la chance d’accueillir Amanda Vincent, une biologiste venue étudier l’hippocampe à la fin des années 80. Effarée par l’ampleur du désastre mais reconnaissant le rôle majeur de cette pêche pour les gens pauvres (interdire les captures du jour au lendemain leur serait catastrophique), elle lance en 1995 le premier projet de conservation de l'hippocampe au monde avec l’aide de la Fondation Haribon, pour aider les villageois à gérer de façon durable leurs propres ressources marines.

Le projet a engendré plusieurs mesures de conservation, dont l'installation de parcs de paternité pour les hippocampes mâles transportant les œufs fécondés dans des poches incubatrices. Les pêcheurs philippins ont appris à reconnaître les hippocampes gestants pour les épargner et les placer dans des cages marines où ils séjournent jusqu'à l'éclosion des œufs, avant d'être vendus, permettant entre-temps aux jeunes de s'échapper pour recoloniser les récifs. A cette fin, les pêcheurs ont bénéficié d’une aide des biologistes pour reconnaître les animaux, les peser (et les relâcher si nécessaire) – fournissant en même temps des données précieuses sur les peuplements d’hippocampes. Un sanctuaire marin a ensuite pu être installé où les espèces sont protégées et surveillées constamment.

Enfin, l’éducation de la population et l’apprentissage de la gestion des ressources naturelles ont aussi été intégrés au projet, prenant en compte les différents rôles masculins et féminins au sein du village pour mieux profiter de la contribution des femmes à la production de revenu dans les villages de pêcheurs, aidant les villageois à réduire leur dépendance à l'égard de la capture des hippocampes. Cette analyse a d’ailleurs soulevé les problèmes de pénurie d'eau potable et de services de santé publique, comme la planification des naissances.

Le projet de conservation de l'hippocampe a connu un tel succès qu'il a été étendu à six autres municipalités qui comptent au total une population d'environ 150 000 personnes. Aujourd’hui, le projet a été englobé dans un Projet d’envergure international et portant sur la conservation marine (Project Seahorse Foundation for Marine Conservation), regroupant plus de 40 chercheurs travaillant sur tous les continents.

vendredi, 28 octobre 2005

Animal sauvage blessé : gestes d’urgence

Il n’est pas rare de trouver un animal blessé, surtout dans la campagne. Rapaces, cervidés, passereaux… sauriez vous que faire si l’occasion se présente ? Sachez qu’il existe des centres de soins, réunis sous l’égide de l’Union Nationale des Centres de Sauvegarde de la faune sauvage. Je me permets donc de retranscrire les réflexes à avoir si vous vous retrouvez face à un animal blessé.

Tout d’abord, manipulez l’animal avec des gants ou en l’enveloppant dans un vêtement épais. Faites particulièrement attention aux serres, bec (échassiers), crocs, griffes, pattes et bois (cervidés), pour ne pas risquer de vous blesser.

Placez ensuite l’animal dans un carton avec du papier absorbant au fond et laissez-le au calme. Ne placez pas un oiseau sauvage dans une cage ou un clapier où il aggravera ses blessures et abîmera son plumage.

Prévenez rapidement le centre de Sauvegarde de la faune sauvage le plus proche (listes des centres) afin que l'animal soit soigné au plus vite. Au delà de deux jours sans soins, les chances de relâcher un oiseau victime d’une fracture sont quasiment nulles. Ne lui donnez rien à manger ni à boire sans avoir téléphoné au centre au préalable pour leur demander conseil. Tout comme les humains, prodiguer des soins soi-même sans connaissance peut laisser des séquelles. Néanmoins, voici les gestes essentiels à respecter pour les oiseaux :

- Si son aile est pendante, n’utilisez pas de sparadrap, immobilisez-la le long du corps avec du scotch, qui n’adhère pas aux plumes.
- Nettoyez la plaie avec du Mercryl uniquement.
- Ne le gavez jamais et ne le forcez pas à boire.
- Laissez à disposition des rapaces ou des mammifères carnivores, quelques dés de viande rouge crue.

ATTENTION

Les faons de chevreuil et les jeunes rapaces nocturnes ne sont presque jamais abandonnés. Pour les premiers, éloignez vous rapidement et tentez de percher les seconds hors de portée des prédateurs ou dans leur nid s’il est accessible.

Enfin, pour ceux qui aurait envie d’aller plus loin, un livre est paru en 2003 "Recueillir et soigner les petits animaux sauvages" (collec. Delachaux et Niestlé).

vendredi, 16 septembre 2005

Un petit tour dans le jardin...

Vous jardinez? Alors dès à présent, prenez de bonnes habitudes:

- Limitez l'usage de pesticides, herbicides et autres engrais chimiques. Préférez des moyens naturels. Les restes de thé ou de café moulu mélangés à quelques coquilles d'oeufs concassées feront un très bon engrais. Vous pouvez aussi faire du composte. De même, nettoyer des feuilles à l'eau savonneuse (type savon de marseilles) viendra facilement à bout de vos cochenilles (rincez les feuilles ensuite). Non seulement vous faites du bien à l'environnement, mais vous évitez de vous empoisonner, ce type de produits chimiques étant particulièrement nocifs pour la santé. Enfin, pensez dès le départ à privilégier la plantation d'essences résistantes aux parasites ou nécessitant peu d'entretien. Vous éviterez ainsi d'emblée d'avoir recours à toute une panoplie de soins.

- Irriguez vos plantations sans gaspiller l'eau. Installez un système de goutte à goutte si cela vous est possible, arrosez le soir (pour limiter l'évaporation) et directement au pied des plantes, pour plus d'efficacité. Vous pouvez aussi disposez des bacs (notamment au pied des gouttières) et récupérer l'eau de pluie pour votre arrosage. Vous économiserez ainsi beaucoup d'eau.

- Choississez des plantes adaptées au climat et à l'ensoleillement de votre jardin. Inutile de gâcher de l'eau pour une plante ne supportant pas la sécheresse si vous habitez à Montpellier. De même, n'allez pas planter des essences nécessitant beaucoup de soleil dans un recoin sombre et humide de votre jardin... Par les temps qui courent (et qui se réchauffent), optez dès à présent pour des plantes adaptées à la sécheresse. Si la canicule n'a pas touché le nord de la France cette année, ce sera néanmoins un phénomène de plus en plus fréquent auquel il faut se préparer.

- Privilégiez la plantation d'essences locales: Pour maintenir un certain équilibre des écosystèmes, évitez la multiplication d'espèces exotiques. En effet, en plantant des plantes communes dans votre région, vous contribuez à offrir à la faune un environnement favorable et propice à son bien-être (oiseaux, petits mulots, insectes...). Vous encouragez la survie d'écosystèmes souvent fragilisés par l'urbanisation et en voie de disparition. Résistez donc à la multiplicité d'essences venant de lointains pays que l'on trouve malheureusement de plus en plus fréquemment chez les fleuristes. 

- Plantez des arbres et des arbustes. Ils favorisent la biodiversité (les gazons rasés sont particulièrement pauvres en biodiversité), ils rafraichissent votre jardin en créant un microclimat, ils absorbent le dioxyde de carbone en phase de croissance et en plus, ils peuvent vous procurer de nombreux plaisirs (pensez à ces succulents abricots ou ces cerises bien charnues)...

lundi, 12 septembre 2005

Consultation nationale: respectons l'eau

Suite à l’adoption de la directive cadre européenne sur l’eau, les pays de l’Union doivent prendre un certain nombre de mesures afin de garantir le bon état écologique des cours d’eau, des lacs, des nappes phréatiques et du littoral d’ici à 2015. Pour cela, en France, chacun des 12 Comités de Bassin devra adopter en 2009 un nouveau Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (répondant au doux nom de « Sdage »).

Dans cet objectif, sous l’égide du Ministère de l’Ecologie et du Développement durable et de ses directions régionales de l’environnement (DIREN), une grande consultation publique est organisée par les Comités de Bassin en partenariat avec les Agences de l’Eau. Démarrée le 2 mai, elle se termine le 2 novembre en métropole et en fin d’année dans les départements d’outre-mer.

Tous les résidents en France sont invités à participer !  De nombreuses informations sont à votre disposition (site internet gouvernemental sur l'eau) et je vous incite vivement à répondre au questionnaire [MàJ: consultation terminée] pour faire part de vos observations. Cette consultation permettra d'évaluer le travail à faire notamment en matière de sensibilisation des français (et inutile de vous cacher l'ampleur du travail...).

Pour être tout à fait honnête, le questionnaire ne va pas très loin, mais il y a une case "remarques" à la fin pour donner vos impressions... n'hésitez pas à en faire usage. Il y a encore beaucoup de travail en France concernant la mise en oeuvre de cette Directive cadre européenne... nous sommes bien loin des cours d'eau allemands dont la qualité s'est améliorée de façon fulgurante au cours de la dernière décennie... Cette consultation nationale en France est donc un outil un peu maigre, certes, mais dont il faut absolument se servir.

vendredi, 09 septembre 2005

Prospection pétrolière offshore

Imaginez des détonations sonores de 200 dB toutes les 10 secondes (un marteau piqueur, c'est 110 dB, un réacteur d'avion, 130 dB). Les ondes se propagent du navire de prospection jusqu'aux fonds marins, soit plusieurs km en dessous, les impacts se faisant ressentir jusqu'à 100km à la ronde (rappelez vous que les ondes sonores se propagent bien mieux dans l'eau).

Insupportable me direz-vous. Il suffirait de quelques plongeurs passionnés ignorant un tel passage de navire et c'est la surdité instantanée assurée, voire des séquelles encore plus graves au vu d'une telle fréquence. Il n'est donc pas difficile de concevoir que ces effets soient tout aussi négatifs sur la faune environnante: mortalité, surdité, stress, altérations comportementales, fuites plus ou moins durable de la zone prospectée...

Or, la demande mondiale en pétrole explose, il faut sans cesse trouver de nouveaux gisements et les eaux territoriales françaises sont donc fortement sollicitées. Il y a une raison simple à cela: outre l'étendue de notre patrimoine maritime, l'Etat français ne taxe pas l'exploitation pétrolière en mer... une véritable exception culturelle française où nous sommes devenus les Iles Caïman du pétrole!!! De plus, aucune étude d'impact n'est réclamée pour la délivrance d'un permis. Un vrai paradis pour les grandes compagnies pétrolières. La Guyane a déjà accordé des autorisations et les tortues luth en voie d'extinction n'ont qu'à bien se tenir.

Nous ferions bien de nous inspirer de l'initiative du Costa Rica. En 2002, le pays a décidé de stopper les pratiques de prospection sismique, au non du respect du littoral après un véritable débat national et concertation des populations locales. Un permis américain fut même rétrospectivement rejeté par le Ministre de l'Environnement.

Un bel exemple à suivre, n'est-ce-pas Madame la Ministre?

Je vous invite à lire le rapport de l'UQCN (Union Québécoise de Conservation de la Nature) sur "les impacts environnementaux de l'exploration pétrolière" dressant un véritable état des lieux.

mercredi, 07 septembre 2005

Agriculture raisonnée

Alors que l’agriculture est régulièrement montrée du doigt lors de l’évocation d’un certain nombre de problèmes environnementaux (nitrates, OGM, sécheresse…), des agriculteurs, toujours plus nombreux, prennent conscience et évoluent. Pour saluer leurs initiatives positives en matière environnementale, économiquement viables et favorables à la vie locale, un concours a été instauré, « Les espoirs de l’Agriculture Raisonnée » organisé par le FARRE (Forum de l’Agriculture Raisonnée Respectueuse de l’Environnement) et le Crédit Agricole.

37 initiatives ont été récompensées en Avril 2005 dont 7 projets ont été sélectionnés pour la dernière phase du concours. Parmi eux, je citerai notamment l’initiative de Denis Duvallon et Denise Dalonneau en Indre-et-Loire : élevant 130 chèvres sur 40 ha pour leur lait (production du fromage Sainte-Maure, AOC), leur objectif était d’abord d’améliorer la qualité et la traçabilité des produits (fromage vendu à la ferme). L’alimentation, composée uniquement de foin et de céréales est produite en totalité sur l’exploitation, ce qui assure une parfaite traçabilité. De plus, ils ont souhaité améliorer l’autonomie énergétique et développer une énergie non polluante de l’exploitation en 2002. Ils ont donc construit un hangar à foin équipé d’un système récupérant l’air chaud pour le sécher; ils ont également installé un chauffe-eau solaire assurant l’ensemble des besoins de la fromagerie. Non seulement l’exploitation a favorisé l’utilisation d’une énergie propre, mais ces actions ont permis d’améliorer la qualité des produits, de rationaliser le travail et d’améliorer le résultat de l’exploitation.


lundi, 05 septembre 2005

Chiens errants

Vendredi dernier, un loup, suspecté d'avoir tué une dizaine de jeunes bovins dans l'Isère, a été abattu. Le débat fait rage mais le problème est avant tout franco-français. Il y a 6 à 10 fois plus de loups en Espagne et en Italie, mais ils sont aussi présents en Roumanie, en Finlande et aux Etats-Unis. Si des conflits persistent dans ces pays, la cohabitation est nettement plus sereine.

Je ne lancerai pas le débat, il y a des sites plus appropriés pour cela et je vous invite à visiter le site de FERUS, association de défense de l'ours, du lynx et du loup, particulièrement complet et lucide. Par contre, je souhaite vous donner l'information suivante, qui laisse à réfléchir.

Vous remarquerez que, systématiquement, lorsqu'on évoque des tueries de brebis, les médias emploient le verbe "suspecter". Un loup est toujours suspecté, parce qu'il n'y a que très rarement des témoins oculaires. Cela en dit long car, en effet, il faut tout de même savoir que beaucoup d'accidents sont la responsabilité de chiens "errants" lâchés par les touristes pour courir en pleine nature, coursant les brebis, les affolant (certaines sont capable de se jeter dans un ravin de peur) et les mordant (souvent mortellement pour les agneaux). Car les chiens ont perdu une grosse partie de leur esprit sauvage pour ne conserver que l'aspect jeu avec la proie. Une récente dépêche de l'AFP et transmise par Le Courrier de la Nature (juillet-août 2005) fait état de 300 à 800 ovins pour un troupeau de 18.000 têtes, mourant chaque année dans les Pyrénées des attaques de chiens errants (appartenant à des touristes ou des "rurbains" quittant les villes pour s'intaller au vert): chutes mortelles, avortements, stress, égorgements.

Précision: il n'y a pas de loup dans les Pyrénées...

Et en toute logique, les chiens errants doivent aussi courir dans les Alpes, là où 48 loups sont présents. Quant à dissocier une morsure d'un berger allemand et celle d'un loup, cela reste particulièrement difficile, même pour un vétérinaire averti. 

Alors, à tous les maîtres partant se promener dans les montagnes, surveillez votre chien, ne le laissez pas courir derrière les troupeaux, soyez vigilant. Ne laissez pas le loup se faire accuser à la place de votre chien.