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mercredi, 08 mars 2006

Apprendre en s'amusant: les régions polaires

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Ce blog aime particulièrement mettre en avant les sources disponibles sur internet pour sensibiliser les enfants à l'environnement (voir la rubrique "éducation citoyenne" de ce blog). Il faut dire que ce ne sont pas les initiatives qui manquent, mais malheureusement, beaucoup sont en anglais.

L'International Polar Foundation (Fondation Polaire Internationale) a mis en ligne un site éducatif passionnant: "EducaPoles", entièrement traduit en français (ce qui n'est pas le cas du site de la fondation). De nombreuses activités sont disponibles, des jeux, des outils pédagogiques pour les enseignants, des animations... pour tout savoir sur les régions polaires: le climat, la faune, les méthodes d'exploration, le cycle de l'eau...

D'ailleurs, ce site ne devrait pas n'intéresser que les enfants... Bon surf! 

jeudi, 02 mars 2006

Grippe aviaire et rigueur scientifique

Début janvier, dans l'article "Grippe aviaire - la vérité" (13 janvier 2006), ce blog mettait en garde l’accusation consistant à prendre les oiseaux migrateurs comme véritable bouc émissaire de la grippe aviaire. Or, les récents évènements semblent contredire cet article et je tenais donc à faire un post-scriptum car, s’il est indéniable que de nombreux oiseaux sauvages sont effectivement touchés par la maladie, les apparences peuvent être trompeuses dès lors que ne s’applique aucune rigueur scientifique. Quelques remarques suffiront à démontrer que le problème est loin d’être simple et que le manque de connaissances se fait encore cruellement sentir :

- Il apparaît que seules quelques espèces semblent majoritairement touchées comme les cygnes et les canards (des oiseaux d’eau, au passage…), mais aucun passereau à l’horizon. Pourtant, les hirondelles, par exemple, sont aussi des oiseaux migrateurs… A l’inverse, les cygnes ne sont souvent que semi sauvages et non issus de migrations.

- Rappelons que les premiers cas de grippe aviaire se sont déclarés en Chine et en Turquie, ce qui ne correspond pas à un quelconque couloir migratoire, mais plutôt à une voie commerciale. Or, nous avons ensuite assisté à des cas en Afrique, plusieurs mois après l'arrivée de migrateurs venues d’Asie. Pourquoi ? Que s’est-il passé dans ce laps de temps ? Par contre, de nombreuses volailles sont importées d’Asie au Nigeria… D’ailleurs, des pays comme le Japon ou la Birmanie ayant établi un embargo de la volaille n’ont pas été touchés par le virus.

- Certains cas de transmission – je pense notamment à ces dindes enfermées et pourtant contaminées – supposent que le virus survit à l’extérieur. Une des hypothèses à l’origine de ces contaminations serait la présence de fientes dans la paille stockée à l’extérieur puis étalée ensuite dans le hangar abritant les volailles. Question : quelle est la probabilité pour que 1/ un vol d’oiseaux sauvages passe précisément au dessus d’un stockage de paille qui doit couvrir au plus quelques dizaines de m² et 2/ pour que parmi ce vol, il y ait des oiseaux malades qui crottent au moment même où ils survolent la paille ? Mathématiquement, c’est possible. Mais la probabilité n’est pas cependant énorme… serait-ce qu’on soit en présence d’un autre vecteur insoupçonné ? Un petit oiseau qui lui, ne serait que porteur sain ? Un insecte ? Un parasite ? Pire. Combien de temps le virus peut-il survivre à l’extérieur ? S’il se transmet par contact (ex. avec la paille), alors le virus a bel et bien pu être « promené » dans le monde entier via le commerce non seulement de volaille, mais de n’importe quel produit ayant pu entrer un moment ou à un autre en contact avec des oiseaux malades… si toutefois, les oiseaux sont les vecteurs originaux de la maladie, ce qui reste à confirmer.

Bref. Je ne rédige pas cet article dans le but d’alarmer les populations, mais pour en appeler à un peu plus de rigueur scientifique. Car au fond, nous n’en sommes qu’à l’heure des constats, tandis que les connaissances sur les origines, les modes de transmission et de dissémination du virus sont encore très largement méconnus. Le monde s’est focalisé sur les oiseaux migrateurs, puis ensuite sur les oiseaux sauvages, on risque maintenant de viser les chats, les pigeons… et ensuite ?

Si l’on commençait par se concentrer sur le commerce illégal de la faune sauvage, sur les importations venues des quatre coins du monde en toute saison et sur les conditions d’élevage ?

mardi, 07 février 2006

Phyt’Attitude : agriculteurs, préservez votre santé !

Phyt’Attitude (ex "réseau toxicovigilance") a été créé par la MSA (protection sociale du monde Agricole et Rural) en 1991 pour assurer une veille permanente concernant les impacts des produits phytosanitaires sur la santé des utilisateurs.
 
A cette fin, Phyt’Attitude recense et analyse tous les troubles de santé déclarés pour mettre en avant les relations de causes à effets entre les symptômes et les produits utilisés. Les plus fréquents sont des problèmes de peau (irritations, démangeaisons…), des troubles digestifs (nausées, douleurs…) et des maux de têtes.
 
Les salariés agricoles sont les plus touchés, les contaminations se faisant principalement lors de l’application ou de la préparation des produits. Les grands responsables sont les insecticides/acaricides (à l ‘origine de 33% des troubles), des fongicides (31%) et des herbicides (23%). Les cultures les plus explosées sont les vignes et les céréales.
 
Si vous êtes en contact avec ces produits, n’hésitez pas à contacter Phyt'Attitude au numéro vert: 0.800.887.887
 
Grâce au recensement et à l’analyse des troubles, le travail d’expertise permet de connaître les matières actives et les formulations dangereuses pour la santé de l’homme. Cela permet ensuite à Phyt’Attitude de participer à l’homologation des produits pour éviter les plus toxiques, d’influencer la composition et l’information disponible des produits et enfin d’améliorer les mesures de protection et prévention.
 
Ainsi, il est recommandé de se laver les mains régulièrement, de porter des gants même après traitement et de prendre une douche immédiatement après traitement.
 
Les troubles engendrés montrent bien l'importance de limiter au maximum l'usage des pesticides. Et je rappelle que ce qui est toxique pour l'homme l'est pour la nature. Mais là, je vois mal un renard ou une abeille appeler le numéro vert...
 
Pour plus d’information, je vous invite à lire le dernier bilan Phyt'Attitude.
[MàJ 15/4/2011: consultez désormais le site de l'Observatoire des Pesticides]

lundi, 06 février 2006

Variétés anciennes de fruits et légumes

Où sont donc passés toutes ces riches saveurs d'antan, subtile mélange de multiples fruits et légumes devenus à présent des antiquités, de vieilles variétés mises au rebus? Si bien des labos de grosses multinationales tâchent de sauvegarder ces espèces dans des banques génétiques, histoire de pouvoir créer de nouvelles espèces qu'ils s'empresseront de commercialiser, il existe des associations qui oeuvrent pour la sauvegarde de ce patrimoine.


Ainsi, l'association Kokopelli a été créée en 1999 (prenant la suite de "Terre de Semences" existant depuis 1994) afin de préserver ces produits du terroir en voie de disparition, en produisant et distribuant des semences issues de l'agriculture biologique. Elle oeuvre au niveau national et international, en proposant notamment plus de 1200 variétés anciennes de légumes, fleurs et céréales.


Malheureusement, rien n'indique que les activités de l'association pourront durer. En effet, en décembre 2005, la société Graines Baumaux a intenté un procès contre l'association principalement pour concurrence déloyale et vente de produits non inscrits au catalogue agricole officiel (il est donc clairement sous-entendu que ces vieux fruits et légumes peuvent présenter un grave danger pour la santé du consommateur). 


A une époque où les OGM pénètrent nos territoires sans le consentement de l'écrasante majorité de la population, ce procès semble fort mal à propos et scandaleux. Cependant, l'issue est délicate. Si le procès est gagné par Graines Baumaux, le travail de l'association pour la conservation et la diffusion d'espèces rares va s'en trouver directement menacé. Mais si le procès est perdu, il ouvre une brèche. Demain, des industriels type Monsanto pourront créer des asso pour diffuser des produits OGM sans nous en avertir car il n'y a effectivement aucun contrôle. Autre cas de figure, une asso pleine de bonne volonté pourrait également diffuser des semences totalement étrangères qui pourraient présenter une menace pour des espèces natives (Kokopelli propose déjà des semences étrangères, mais j'ignore les effets potentiels).


Mais pour être franche avec vous, entre les dégâts causés par des kilomètres de champs de maïs uniformes et sans grand intérêt pour la biodiversité, qui réclament des litrons d'eau et contribuent largement à la sécheresse, sans compter les tonnes de pesticides qui les accompagnent... et les "dégâts" que Kokopelli peut occasionner, nous sommes totalement dans la démesure!

Sachez que si votre main vous chatouille, vous pouvez signer la pétition lancée par Kokopelli.

En attendant, si vous connaissez des sites où l'on peut voir des photos de variétés anciennes de fruits et légumes, merci de mettre les liens en commentaire!

vendredi, 27 janvier 2006

Espèces envahissantes...

Oooh qu'elle est mignonne la petite tortue qui rentre la tête dans la carapace à l'approche d'un doigt inquisiteur... Mais petite tortue achetée au bambin est devenu grosse, très grosse... et envahissante dans la maison. Alors on l'a relâchée dans la nature. Le problème, c'est que la tortue envahissante à la maison l'est aussi dans la nature.

La commercialisation de la tortue de Floride (c'est à elle que je fais allusion) a été interdite en France depuis 1997, mais il n'est pas exceptionnel de pouvoir encore la trouver chez quelques marchands verreux. Malheureusement, les dégâts ont déjà été faits: colonisant les milieux humides à grande vitesse, elle menace la tortue Cistude, native des contrées françaises. Elle présente également un danger pour les amphibiens.

D'autres espèces ont aussi colonisé des milieux naturels, au détriment des espèces indigènes. Celles-ci s'en retrouvent fragilisées, leur survie étant menacée. Ces "envahisseurs" peuvent avoir été introduits volontairement (telle la tortue de Floride, poissons d'aquarium relachés...) ou accidentellement (eaux de ballast transportant des mollusques, algues accrochées aux coques de bâteaux...).

Une fois que ces espèces colonisatrices se sont installées, il est très difficile de les éradiquer. La meilleure solution consiste donc à ne pas laisser d'espèces exotiques envahir un milieu qui n'est pas le leur, mettant en péril la survie de nombreuses espèces locales.

Dans votre jardin, plantez donc des essences locales et n'achetez pas d'espèces exotiques (reptiles, mammifères, poissons, insectes...). Et surtout, SURTOUT, ne les relâchez jamais dans la nature. En cas de doute, de problème, mieux vaut vous adresser à un aquarium ou une association (WWF, OPIE, LPO...).

Je vous invite à lire la petite brochure faite par Loire Nature sur les plantes et animaux exotiques envahissants. Loire Nature est un programme de restauration de la Loire, dont les objectifs sont de préserver et gérer durablement les écosystèmes.

jeudi, 19 janvier 2006

Abattage d'éléphants

Hier, le Ministère de l’Environnement sud-africain a lancé une consultation auprès de 10 experts sud-africains et zimbabwéens, spécialistes des éléphants. L’objectif est de débattre sur la levée éventuelle de l’interdiction d’abattre ces mammifères. Il faut savoir que dans ce pays qui a pris en main la gestion des populations depuis plusieurs décennies, les éléphants sont parfois en surnombre dans des réserves trop étroites. Or, au-delà des difficultés inhérentes à la mise en place de zones protégées, il est extrêmement difficile d’agrandir des réserves tout en maintenant un minimum de surveillance des animaux contre le braconnage – un travail d’emblée très laborieux dans les réserves existantes.

Les troupeaux trop nombreux provoquent alors des dégâts en déséquilibrant les écosystèmes qui ne suffisent plus à fournir les quelques 200 kg (minimum) de végétaux et la centaine de litres d’eau nécessaire à chaque animal quotidiennement. Trop d’éléphants dans un territoire restreint finissent par devenir une réelle menace pour le reste de la biodiversité.

Voilà pourquoi la possibilité de lever l’interdiction est débattue. Certes, vu « de chez nous », la possibilité d’abattre des éléphants semblent presque hérétique et provoquera sans nul doute un déluge de protestations internationales… Pourtant, qui sommes nous pour critiquer des sud-africains qui tâchent de gérer 14.000 pachydermes (dont la population augmente de 5 à 7% par an) quand nous-mêmes, français, sommes incapables de vivre avec à peine 50 loups dans nos Alpes ? Qui sommes nous pour dénoncer la cruauté de l’abattage en prônant la contraception ou le transfert (qui se pratique déjà) quand nous autorisons des tueries organisées de loups ? Qui sommes nous pour faire la morale aux japonais et aux norvégiens lorsqu’ils abattent (légalement) des baleines quand nos chasseurs peuvent massacrer (illégalement) la dernière ourse des Pyrénées en toute impunité ?

Alors évidemment, les reproches peuvent fuser. Les politiques laxistes et leur refus de doter l’environnement des moyens de protection nécessaires, les acheteurs de produits issus du braconnage, les citoyens irresponsables…

Pourtant, si nous descendons en masse dans la rue dès lors qu’on touche à nos salaires, nos RTT et nos retraites… nous ne sommes plus qu’une poignée à défendre notre environnement, notre santé et notre cadre de vie… un peu comme ces stagiaires surexploités, ces salariés anonymes de PME en dépôt de bilan, ces employés confrontés au harcèlement moral…ignorés par la plupart.

Mais si nous ne trouvons même pas l’énergie de défendre des citoyens que nous côtoyons, subissant le sort que nous avons vécu ou risquons de vivre un jour, pourquoi diable irions-nous nous battre pour des animaux ?

Moi, j’ai décidé de me battre. Avec mes moyens, comme je peux. Je tends mon petit bout de fil. Avec les vôtres, nous tresserons des ficelles, puis des cordes. Et avec des cordes, on peut relier des ravins.

mercredi, 18 janvier 2006

Engins motorisés et espaces naturels

Quad, motoneige, jetski, moto… que d’engins motorisés envahissant nos loisirs ! Et ne parlons même pas de la mode des 4x4… Or, les espaces naturels et les mers assistent à une augmentation régulière de ces véhicules, une invasion loin d’être exempte d’impact sur la nature :

Les passages de véhicules motorisés détruisent la nature à plusieurs niveaux :

- Flore, jeunes arbres, talus, racines… détruits ou abîmés par les roues, le poids et les dérapages des véhicules
- Dunes ravagées
- Bois mort broyé (servant de gîte aux mousses, lichens, insectes et autres micro-organismes)
- Descellement des pierres, chemins et sentiers abîmés, devenant boueux à la moindre averse ou caillouteux, rendant difficile la circulation (pour la faune et les promeneurs) et favorisant l’érosion
- Poussières recouvrant la végétation et l’asphyxiant
- Elargissement des sentiers en véritable autoroute de forêt
- Lits des ruisseaux et rivières retournés et abîmés
- Et pour les milieux aquatiques, risque de destruction du corail…

De multiples dérangements sont occasionnés :

- Bruit généré dérangeant la faune, facteur non seulement de stress, mais aussi de perturbation des comportements (allez délimiter votre territoire en cuicuitant du haut de votre branche si les pétarades d’un quad vous cloue le bec… ou essayez de nager en ligne droite si vous êtes pris dans des remous d’un jetski… si toutefois l’hélice ne vous a pas raccourci la nageoire).
- Evidemment, il va sans dire que ce tapage casse aussi les oreilles des riverains et des promeneurs
- L’insécurité est également un problème non négligeable, les véhicules surgissant au détour d’un chemin à toute allure manquant régulièrement d’égratigner un cavalier, un vététiste ou un promeneur. Notez que ces engins peuvent facilement faire des pointe à 90 km/h (même si les quad ne doivent pas officiellement dépasser 75km/h, ils sont souvent débridés…)

Enfin, cette liste serait incomplète sans mention de la pollution engendrée par tous ces véhicules. Certes, il n’y a pas encore d’embouteillage en forêt mais les quelques espaces naturels qui nous entourent n’ont nullement besoin d’être envahis par un surcroît de gaz d’échappement.

Si l’on peut faire l’effort de comprendre l’attrait pour certains de se faufiler un peu partout dans la boue, les cailloux et les terrains escarpés…, il n’en demeure pas moins que ces sports engendrent des impacts indéniables dans les milieux naturels. A ce titre, l’usage des engins motorisé est réglementé par la loi du 3 janvier 1991 stipulant « qu’en vue d'assurer la protection des espaces naturels, la circulation des véhicules à moteur est interdite en dehors des voies classées dans le domaine public routier de l'Etat, des départements et des communes, des chemins ruraux et des voies privées ouvertes à la circulation publique des véhicules à moteur ».

Cette loi étant peu appliquée, la ministre de l’environnement, Nelly Olin, a appelé les Préfets et les services de l'État à plus de vigilance au travers d’une circulaire lancée en septembre dernier. Mais le lobby des loisirs motorisés a exigé son retrait en lançant une campagne agressive.

En tête, on retrouve le Codever (une des principales associations de défense des pratiquants de loisirs verts motorisés ou non) prônant « la liberté de circuler sur les chemins pour tous ». Or, cet appel (surtout pour les engins motorisés) s’apparente plus à la liberté de saccager en toute impunité en niant en bloc les impacts engendrés… pourquoi ensuite interdire à un pétrolier de dégazer en pleine mer ou à une usine de rejeter ses déchets où bon lui semble ?

L’utilisation de tels engins en dehors des voies reconnues doit être contenue dans des zones clairement délimitées (circuits permanents) – quitte à recréer quelques espaces pseudo naturels sur des terrains vagues. Il est donc essentiel de faire respecter cette loi. Je vous invite à signer la pétition soutenant l’action du Ministère.