Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 13 janvier 2006

Grippe aviaire – la vérité

"La probabilité de l’apparition d’une pandémie humaine est directement corrélée à la quantité de virus de type H5 (voire H7) circulant chez les oiseaux d’élevage dans le monde…".

Cette constatation émane de l’Organisation Internationale des Epizooties (*) (OIE) à propos de la grippe aviaire. En effet, le nombre d’oiseaux sauvages ayant contracté le virus H5N1 (forme la plus sévère) n’est pas significatif (résistance plus grande, animaux malades fatigués ayant des difficultés pour migrer…).

Cependant, il est facile de se rendre compte de la psychose générée par les oiseaux migrateurs... Juste une question : quand vous souffrez du climat froid et que vous avez l’occasion de rejoindre des contrées plus chaudes, voyagez vous prioritairement d’est en ouest ou du nord au sud ?

Si vous optez pour le sud, sachez que les oiseaux migrateurs font de même, volant d’Europe en Afrique, de Sibérie à l’Inde, la Chine, l’Indonésie ou l’Australie… Par contre, pas de couloir de migration en vue de la Chine à la Turquie, abritant les victimes H5N1 de l’année 2005 (et 2006). A l’inverse, aucune victime n’est à déplorer en Inde ou en Nouvelle-Zélande.

Autrement dit, "affirmer que l’extension de la maladie vers l’ouest est liée aux oiseaux sauvages, c’est mépriser les réalités de migration" (P.Orabi). Car au final, il suffit d’observer l’environnement proche des victimes humaines : l’immense majorité (pour ne pas dire la totalité) vit aux côtés d’oiseaux d’élevage dans des conditions d’hygiène déplorables (certaines victimes parmi les enfants jouaient avec les têtes de volaille…).

Enfin, une dernière source de contamination potentielle est loin d’être à négliger : le trafic d’oiseaux dont l’ampleur est difficile à estimer, alors même que des trafiquants sont susceptibles de transporter des oiseaux malades à deux pas de chez vous! Cessons donc d'en vouloir à la nature et assumons nos actes...

Je vous invite à lire le Post-scriptum ajouté à cet article: "Grippe aviaire et rigueur scientifique".

(*) épidémie qui atteint les animaux
Lire également l’article de P.Orabi "Les oiseaux migrateurs victimes de la psychose", L’Oiseau Mag n°81 (4ème trimestre 2005 - revue de la LPO)

jeudi, 22 décembre 2005

Tour d'horizon de notre environnement en 2005

L'IFEN (Institut Français de l'Environnement) suit un certain nombre d'indicateurs environnementaux clés et, à ce titre, une petite synthèse [MàJ 15/4/2011 le document n'est plus disponible] vient d'être publiée regroupant 10 indicateurs clés:

  • Evolution de la qualité de l'air en milieu urbain de 2000 à 2004
  • Risque pour l'eau de ne pas atteindre les objectifs de "bon état" de la Directive Cadre sur l'eau en 2015
  • Evolution des populations d'oiseaux de 1989 à 2004
  • Evolution des surfaces artificialisées de 1982 à 2003
  • Evolution de la consommation d'électricité d'origine renouvelable de 1990 à 2004 (et prévision pour 2010)
  • Evolution des consommations de matières (combustibles fossiles, produits agricoles...) de 1970 à 2000
  • Evolution des émissions de 6 gaz à effet de serre de 1990 à 2003 (et prévision pour 2008)
  • Evolution des déchets ménagers de 1993 à 2002
  • Evolution des dépenses pour la protection de l'environnement de 1990 à 2002
  • Sondage d'opinion sur les actions individuelles pour la protection de l'environnement

Je vous invite vivement à y jeter un coup d'oeil, ces quelques petits graphiques très simples et lisibles rappellent à eux seuls l'urgence à modifier nos habitudes pour préserver et restaurer notre environnement: entre des routes et des parkings représentant 38% des surfaces artificialisées, un recul de 27% des espèces d'oiseaux agricoles et de 18% pour celles forestières en 15 ans, un pourcentage d'électricité d'origine renouvelable ridicule (13%, venant quasiment exclusivement des barrages aux lourds impacts environnementaux), une augmentation de 12% des déchets en 10 ans... Il y a un sacré travail à faire!

Et justement, je compte sur vous pour faire passer le message...

mardi, 13 décembre 2005

Fruits et légumes en décembre

Suite à l'article du blog d'hier sur la nécessité de consommer des produits de saison, voici une petite liste des fruits et légumes à consommer en décembre:

Légumes : betterave, carotte, céleri rave, chou de Bruxelles, chou blanc et rouge, chou frisé, courges (courge, citrouille, potiron, potimarron...), épinard, endive, mache, navet, oignon, panais, poireau, pomme de terre, radis et radis noir, salsifis, topinambour

Vous pouvez aussi cuisiner des champignons et profiter de la fin des échalotes et des dernières salades. Enfin, n'oubliez pas les haricots secs et les châtaignes.

Fruits : le choix est plus limité de ce côté là, mais il reste les poires, les pommes, les clémentines, les mandarines et, plus difficile à trouver, les nèfles. Enfin, si vous craquez pour des fruits exotiques, mieux vaut opter pour des bananes (acheminées par bateau) que des fruits fragiles comme les mangues (acheminées par avion). Sachez aussi que certains fruits comme les lychees ne sont pas toujours cultivés mais prélevés dans la nature, avec des gros risques de pénurie pour la faune dépendant de la consommation de fruits, donc pouvant provoquer un déséquilibre des écosystèmes. Donc, non seulement l'acheminement des fruits est coûteux en énergie, mais en plus, leur cueillette est une menace pour l'environnement.

lundi, 12 décembre 2005

Alimentation de saison

De plus en plus de citoyens (notamment les citadins) ont totalement perdu la notion de saison dans l’alimentation. Les fruits et légumes sont aujourd’hui présents sur nos étals pratiquement toute l’année et de plus en plus d’espèces exotiques sont disponibles (ananas, litchis, mangues, etc.). Or, au delà des considérations socio-économiques, éthiques, nationales... entre les notions de commerce équitable et de préférence nationale, de délocalisation et de mondialisation, un aspect fondamental est oublié: le coût énergétique du transport pour disposer de tous ces fruits et légumes à longueur d'année. Ainsi, beaucoup de produits sont trop périssables et nécessitent d’être acheminés rapidement par avion. Or, le transport aérien consomme 37 fois plus de carburant par tonne de nourriture que par mer.
 
Alors, avant même de se poser la question du commerce équitable, il faut d’abord consommer raisonnablement et intelligemment, en cherchant au maximum à se nourrir d’aliments cultivés à proximité (pas toujours le cas des produits dits ‘biologiques’, parfois importé car la production française ne répond pas actuellement à la demande), achetés en fonction des saisons. Limiter les impacts environnementaux commence par encourager ces aliments.
 
Rendez-vous demain pour connaître les fruits et légumes de saison!

mardi, 22 novembre 2005

Pourquoi économiser l’eau chez soi ?

Dernièrement, un lecteur m’a posé une question pertinente à propos des économies d'eau et j’ai décidé d’y répondre sur ce blog: "j'entend ci et là que consommer trop d'eau est nuisible à l'environnement, que les ressources d'eau ne sont pas infinies [mais] l'eau que l'on consomme (ou plutôt que l'on utilise) va soit dans le tout à l'égout pour être ensuite épurée puis jetée dans un fleuve pour être re-pompée plus loin, soit dans une fosse septique pour aller ensuite dans le sol et les nappes phréatiques. [Où] dans ce cheminement perd on de l'eau ou abîme-t-on l'environnement?"

La réponse n’est pas si simple car le cycle de l'eau "je pompe, je consomme, l'eau est épurée et peut être reconsommée" est loin de suivre cette logique dans la réalité.


Premiers impacts environnementaux : le pompage

L'eau peut être prélevée dans un cours d'eau avec les risques de l'assécher (surtout l'été). L'eau rejetée peut ne pas l'être dans le cours d'eau pompé (à nouveau, risque d'assèchement ou diminution du débit). Ensuite, l'eau peut être prélevée dans une nappe phréatique. Soit cette nappe se renouvelle, mais pas forcément aussi rapidement que le taux de pompage, soit il s'agit d'une nappe dite 'fossile': la source, une fois tarie, l'est à jamais (en tous cas, à notre échelle de temps).

Dans tous les cas, ces modifications des cours d’eau et des aquifères ont des conséquences souvent dramatiques pour les écosystèmes : assèchement, changement de débit, turbidité de l'eau, concentration de polluants (moins d'eau pour les diluer), disparition de la végétation, modification de la biodiversité... sont autant de facteurs pouvant totalement altérer durablement les rôles fonctionnels de ces écosystèmes (résorption de certains polluants, abaissement de la température en été, lutte contre l’érosion…).


Pertes d’eau avant consommation

Pour parvenir jusqu'à chez vous, il faut des canalisations. Or, des pertes conséquentes sont à déplorer (fuites, vétusté des tuyaux), moyennant des litres d'eau s'égarant dans le sol. Certes, l'eau n'est pas perdue en soit, mais son rôle fonctionnel change: au lieu de nourrir des écosystèmes (confère ci-dessus), elle humidifie inutilement des sols. L’eau ne peut qu'à terme rejoindre un cours d’eau ou une nappe (mais le processus est long) ou s’évaporer (pas forcément au bon endroit).


Epuration de l’eau après consommation
L’eau une fois consommée repart vers les stations d’épuration. Malheureusement, il y a plusieurs cas de figure. Selon les capacités de la station d’épuration dont vous dépendez et le climat (orages gonflant les cours d’eau), des excédents d’eaux usées se déversent directement dans les cours d’eau, voire les nappes (les polluant quasi irrémédiablement, surtout les nappes fossiles). Beaucoup de petits cours d’eau dans nos campagnes se retrouvent ainsi alimentés directement par des eaux usées. Enfin, sachez que de nombreuses stations d’épuration sont à la limite de leurs capacités, la construction de ces infrastructures, très coûteuse, ne suit pas. Or, on ne stocke pas indéfiniment des eaux usées, en cas de trop plein, il faut le déverser directement dans la nature… avec les conséquences pour les écosystèmes que l’on sait. Pour ce qui est des fosses septiques, l'eau, même purifiée par des micro-organismes, a aussi tendance à s'égarer. De plus, la purification n'est pas toujours très contrôlée et les fuites d'eau toxique pour les écosystèmes sont fréquentes.

Moralité : moins l’eau est consommée, moins la nécessité de pomper et épurer se font sentir et mieux les écosystèmes s’en portent. Et forcément, si moins de stations d’épuration doivent être construites, plus besoin de facturer les investissements aux consommateurs…

lundi, 21 novembre 2005

Opération cartouches: chassez le plomb!

Chassez le plomb, pas le canard! La LPO (Ligue de Protection des Oiseaux) et la ligue ROC (Rassemblement des Opposants à la Chasse) ont lancé une grande "Opération Cartouches", demandant à tous les amoureux de la nature et les personnes soucieuses de leur santé de collecter un maximum de cartouches de chasse trouvées dans la nature.

Méthode à suivre: notez la date de votre trouvaille, le nombre de cartouches ramassées, l'endroit (commune, département) et envoyez votre colis en UNE SEULE FOIS seulement durant le mois de JANVIER (pour raison de stockage) à l'adresse suivante:

Antenne LPO Ile-de-France
Opération « Cartouches »,
62 rue Bargue, 75015 PARIS


Le plomb contenu dans ces cartouches est en effet un métal très toxique entraînant le saturnisme
, une maladie pouvant toucher aussi bien l’homme que les mammifères (eau polluée, particules), tout particulièrement les oiseaux (qui peuvent ingurgiter directement des grenailles, en les prenant pour des petits cailloux, utiles au broyage des aliments). Pour rappel, l’utilisation du plomb dans certains domaines a été abandonnée ou diminuée (batteries, essence, peinture, canalisations). Pourtant, près de 250 millions de cartouches sont tirées chaque année en France, ce qui représente 8.000 tonnes de plomb (poids de la Tour Eiffel) déversées dans la nature, les trois quarts pour la chasse (6.000 tonnes) et un quart pour le ball-trap (2.000 tonnes). Or, les billes de plomb éparpillées mettent entre 30 et 200 ans pour se désagréger, contaminant ainsi la faune et la flore présente.

Aux Etats-Unis, cela fait 30 ans que le plomb est interdit et 9 autres pays Européens ont interdit ou limité son usage. Un arrêté a même été pris le 21 mars 2002 prévoyant d’interdire l’usage des cartouches au plomb à partir de l’été 2005 dans les zones humides (marais, lacs, cours d’eau, étangs, lagunes). Pourtant, malgré 38 rappels à l'ordre de la Commission Européenne, la France a décidé de reporter cet arrêté à juillet 2006 (motif officiel: laisser aux chasseurs le temps de s'adapter).

L'opération de ramassage des cartouches permettra de mettre en évidence l’ampleur des dommages causés à la faune et à la flore dans les zones humides françaises, faisant ainsi pression pour que, cette fois ci, l'arrêté soit respecté. En effet, avec les élections à venir, la tentation pourrait être grande de subir, une fois de plus, le lobby des chasseurs.  

[MàJ 15/4/2011: l'Opération est terminée]

mardi, 15 novembre 2005

Faire son compost

Le compost est un engrais naturel issu de la décomposition de déchets organiques. Tous les possesseurs de jardin peuvent le fabriquer, une solution à la fois écologique et économique, puisqu’il limite la nécessité d’acheter des fertilisants chimiques tout en réduisant la quantité d'ordures ménagères à traiter. À l’échelle d'une commune, l’économie est loin d’être négligeable... d'autant que même des lotissements sans jardin peuvent fabriquer du compost pouvant servir aux espaces verts publiques.

Tous les déchets organiques biodégradables peuvent ainsi être compostés, soit près de 30 à 45 % de votre poubelle (épluchures, pain, coquilles, thé…), sans oublier les déchets du jardin (herbes, feuilles mortes, branches broyées…). En théorie, les papiers et cartons (sauf glacés et plastifiés) peuvent être inclus, mais les produits chimiques qu’ils contiennent (ex. encres, agents de blanchiment) rendent leur usage problématique. Je recommande de ne composter que les mouchoirs, le carton type rouleau de papier toilette et le papier recyclé non imprimé.

Mode d'emploi
- Choisissez un coin éloigné de votre jardin (pour éviter tout risque de parfumer votre maison). Vous pouvez faire du compost à même le sol ou dans un bac (silo en bois, grillage bâché, composteurs fermés en plastique ou en bois).

- Mettez-y vos déchets sans les tasser en les recouvrant pour accélérer la décomposition et les protéger d’un excès d’humidité (pluie) ou de sécheresse (soleil, vent). Votre compost doit rester ni trop sec (processus stoppé), ni trop humide (mauvaises odeurs). Mélangez les différentes catégories de déchets et brassez les régulièrement pour éviter les mauvaises odeurs.

Il faut au minimum 2 mois avant d'utiliser le compost en couverture de sol (pour protéger la terre et limiter les mauvaises herbes) mais au moins 6 mois pour une utilisation en tant que terreau.

Pour plus d’info, retrouvez la fiche de l’ADEME : « Le compostage individuel – faire son compost, c’est facile ».