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vendredi, 16 octobre 2015

Inauguration du Musée de l'Homme: visite gratuite!

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Il aura fallu 6 ans de travaux pour retrouver notre Musée de l'Homme à Paris. L'inauguration aura lieu ce week-end, où le public pourra découvrir gratuitement un musée totalement réinventé du samedi 17 octobre au lundi 19 octobre inclus (billet adulte à 8 € ensuite).

Enfant ou parent, nous avons été nombreux à visiter ce lieu emblématique face à la Tour Eiffel. Mais sans restauration depuis son lancement en 1936, il était bien tristounet, avec des collections poussiéreuses et mal éclairées. Oubliez ces images surannées. Les lieux ont été complètement repensés, les planchers cassés laissent pénétrer la lumière et des scénographies modernes et aérées mettent en valeur les collections.

Le Musée s'articule désormais autour de 3 thèmes:
- Qui sommes-nous ?
- D'où venons-nous ?
- Où allons-nous ?

L'objectif est d'appréhender l'être humain dans ses rapports aux autres individus, au clan, à la société, à l'humanité et à la biosphère - une approche qui rend parfois difficile le rattachement de certaines pièces de collection à l'un ou l'autre thème. Ainsi, lors de la présentation presse, j'ai parfois trouvé certains choix déroutants et/ou redondants. Sans doute est-ce lié au fait qu'il manque des explications plus étoffées, l'objectif pédagogique restant très grand public. Or, en écoutant des chercheurs raconter avec passion l'histoire de certaines pièces exposées, je me suis retrouvé sur ma faim pour d'autres objets, me demandant quelle histoire se cachait derrière.

Le Musée vient cependant tout juste d'ouvrir et nous pouvons espérer qu'un contenu plus riche sera mis à disposition par la suite (ex. sous forme audio). Il reste que c'est devenu un magnifique musée, la scénographie est une réussite et je vous encourage à le découvrir ce week-end.

Site officiel: www.museedelhomme.fr

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Le Mur de Langues où vous pourrez tirer sur les langues... (crédit: A. Baral)

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L'Alphabet de l'Humanité (crédit: A. Baral)

Voir plus de photo en cliquant le lien.

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mardi, 21 juillet 2015

Quelle est la place du naturel dans l’alimentation d’aujourd’hui ?

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Par ma blogueuse invitée, Isabelle Guitton Bernet, avocate en droit de l'environnement.

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A l’occasion de l’exposition universelle, l’OCHA (l’Observatoire CNIEL des Habitudes Alimentaires) a organisé à Milan une conférence sur le thème « Se nourrir demain ; Critique d’une uniformisation annoncée ».

 

La modernité alimentaire vue sous l’angle de la mondialisation et de la circulation de produits globalisés fait peur. Elle est brandie comme une menace, celle de la perte de nos particularités culturelles, celle de la désocialisation, de la déstructuration des repas, avec pour conséquence la progression du grignotage, de la junk food, etc. Ainsi, selon l’INSEE, les français passent de moins en moins de temps derrière les fourneaux. En 14 ans, le temps de préparation des repas a baissé de 18 minutes (soit 53 mn/jour).

 

Dans l’assiette, la proportion de plats préparés est de plus en plus élevée par rapport aux produits frais, sans compter les livraisons de repas directement à domicile.

 

Le naturel dans notre alimentation néanmoins en pleine progression

 

Le développement des Labels AB, Demeter, Ecovert, etc. en est une illustration. Le marché du BIO est structurellement en augmentation. De 2007 à 2012, le marché a doublé. Il a progressé de près de 20 % entre 2012 et 2014.

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Cliquez sur l'image pour afficher en grand (source : Agence BIO / ANDI)

 

Une méfiance des mangeurs face à l’industrialisation de l’alimentation

 

Selon Olivier Lepiller, Docteur en Sociologie à l’Université de Toulouse II-Le Mirail et auteur d’une thèse sur les critiques de l’alimentation industrielle et des valorisations du naturel, la progression du naturel est liée à un problème de confiance entre mangeurs et industriels.

 

Cette méfiance des consommateurs a connu un essor marquant lors de la crise de la vache folle. Cette crise a relancé la critique de l’industrialisation de l'alimentation. Depuis, la thématique est alimentée par des scandales, des inquiétudes sérieuses et des considérations éthiques et environnementales : plats préparés pur bœuf contenant du cheval en 2013, étude révélant la toxicité des OGM en 2012, additifs et colo­rants, perturbateurs endocriniens, nanoparticules, huile de palme, injustices envers les petits paysans du Sud et du Nord, déforestation, mauvais traitement des animaux, etc.

 

La nature au secours des mangeurs

 

Olivier Lepiller constate un « travail de naturalisation ». La nature est convoquée comme une instance morale sanctionnant les actions humaines. Ce travail de naturalisation serait de deux ordres:

  • explicite : les aliments sont qualifiés de naturels et investis d’une valeur et
  • implicite : les arguments avancés relient l’aliment à la nature (ex. un aliment issu d’une production non polluante ou un aliment dénué d’éléments arti­ficiels sera considéré comme «naturel»).

 

Pour Olivier Lepiller, la naturalité témoigne d’une recherche d’accord et de confiance dans l’identi­fication des produits alimentaires. On constate néanmoins des tendances inverses qui peuvent surprendre. C’est notamment le cas de la viande in vitro.

 

La viande in vitro : une réaction à la naturalité ?

 

Fabriqué à partir de cellules souches de muscle de bœuf, le professeur  Mark Post, de l'université de Maastricht (Pays-Bas) a présenté son "Frankensteak" en 2013 : "Ce n'est pas un substitut. C'est de la viande comme on la connaît, elle a juste été produite en dehors d'une vache".

 

"Nous prenons juste les cellules souches, nous les mettons dans un gel qu'on répartit autour d'un tube. Et en trois semaines, elles se contractent tout autour pour former des fibres musculaires. Ensuite on les récolte pour faire un hamburger" (ndlr: bon appétit).

 

La progression du marché des produits biologiques nous le montre. La tendance actuelle va vers plus de naturel. Les français ont pris conscience que ce qu’ils mangeaient pouvait avoir des impacts sur leur santé. Les initiateurs du projet de la viande in vitro ont-ils une vision futuriste à très long terme compte tenu du changement climatique et de l’épuisement des ressources ? L’artificiel sera la tendance du futur car produit en laboratoire dans un environnement propre, alors que les produits naturels le seront dans un milieu pollué et appauvri ?

 

Arrêtons de nous faire peur, ce mini steak a couté environ 250 000 euros. Les développements seront longs. Et l’acceptation du consommateur pour ce type de produit est loin d’être acquise !

 

Aller plus loin: www.lemangeur-ocha.com

dimanche, 05 avril 2015

Les magazines jeunesse du groupe Bayard à l'heure de la planète

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Avril sera le mois de l'écologie pour les enfants. Ainsi en a décidé le groupe Bayard où la protection de la planète sera le thème central de ses dix-huit magazines jeunesse (Youpi, Wapiti, Okapi, Images Doc…). C'est la 7ème année que le groupe initie ce focus éditorial "J'aime ma planète" - mais l'ampleur cette année est inédite, visant à sensibiliser cinq millions de jeunes lecteurs aux grands enjeux de l'énergie en préparation de la conférence climat qui aura lieu à Paris en décembre (COP21).

 

Le Groupe Bayard m'a fait parvenir quelques numéros et j'ai vraiment apprécié la façon de traiter l'info, c'est une bonne entrée en matière pour échanger avec vos enfants. A chaque tranche d'âge correspond une pédagogie différente, mais toujours ludique, qui permet d'aborder l'énergie sous toutes ses coutures (énergies renouvelables: biomasse, solaire, géothermie...) mais aussi la pollution, les impacts sur les habitats naturels, la biodiversité... Les explications sont claires, quelle que soit l'âge visé, avec une mention spéciale à Youpi (5-8 ans), qui pousse particulièrement loin les précisions avec de grands schémas:

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Bayard Presse a même été plus loin en collaborant avec le Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, en éditant à cette occasion un livret de 8 pages à destination des 7-11 ans sur l’énergie (téléchargez le PDF), ainsi qu'un jeu des 5 familles Stopogaspi (téléchargez le PDF) avec Veolia. Perso, j'ai un faible pour les familles Géni-Eaux et Papel-Art...

mardi, 09 décembre 2014

Réalisez vos carte de voeux et "fêtes" votre effet!

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Oui, oui, ne pas envoyer de cartes de vœux évite le gâchis de papier (mouai, l'écologie justifie abusivement la flemme de certains...), mais quelques cartes aux proches (avec un mot à l'intérieur digne de ce nom) reste bien sympa.

Mais STOP! Inutile d'acheter des cartes chères et moches, faites-les vous même, c'est plus écolo - un bricolage rapide où, cerise sur le gâteau, les enfants peuvent aisément être mis à contribution! Les exemples pullulent sur internet, voici donc une sélection d_e photos et de liens pour trouver l'inspiration, avec un peu de papier cartonné de base et tout un tas de récup: chutes de papiers cadeau, bout de ruban, boutons, papier journal, partition de musique, pages de magazines... 

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Après cette petite mise en bouche, voici quelques liens listant des dizaines d'autres idées:
www.benita-loca.com
http://cahierjosephine.canalblog.com
http://sajutuputekli.blogspot.fr
http://trendenser.se

Et, bien sûr, ma botte secrète (bon, plus si secrète que ça...): PINTEREST (lien direct vers les cartes de vœux). C'est LE réseau social de partage d'images pour trouver des idées de bricolage. Disposer d'un compte utilisateur n'est pas obligatoire pour voir les images postées, mais hautement recommandé pour vraiment en profiter (attention, ça rend accro).

N'hésitez pas à partager d'autres liens sympas en commentaires!

lundi, 15 septembre 2014

BILAN de la campagne #VenezVerifier de Fleury Michon

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D'avril à juillet 2014, j'ai participé en tant que blogueur à la campagne #VenezVerifier de Fleury Michon, visant à démontrer la qualité de son surimi (voir précédents articles ici et ). De la visite des usines de production en Vendée à la pêche du Colin d'Alaska et la fabrication de pains de poissons, j'ai ainsi suivi tout le processus de fabrication, allant même jusqu'à embarquer à bord d'un chalutier. Il est donc temps pour moi de faire le bilan.

generer_pdf.png
[MàJ 16/09/14]

 

Lorsque la campagne a démarré, j'ai rapidement été interpellée par l'absence d'additif et de colorant dans la recette des surimis de Fleury Michon, se démarquant ainsi d'une grande partie de la concurrence (à commencer par Coraya...). Cette bonne surprise m'a donné envie d'aller plus loin, l'occasion de se pencher sur LA question sensible : le poisson. Confronter la réalité est toutefois loin d'être évident, comme en témoigne cette vidéo que j'ai prise sur le chalutier:

 

 

Certes, le poisson pêché est labellisé MSC (Marine Stewardship Council), sensé garantir une pêche durable ne mettant pas les stocks en danger. Est-ce suffisant? Rien qu'en France, 60.000 tonnes de surimi sont consommés par an, soit 21.000 tonnes de "surimi base" (la pâte de poisson formée à partir des filets et constituant environ 35% des surimis). La marque occupant 25% de ce marché, il faut donc 5250 tonnes de surimi base (soit probablement quelques 10.000 tonnes de poissons entiers) - une bagatelle comparé à la production mondiale d'1 million de tonnes de surimi base (1).

 

Le Colin d'Alaska représente environ la moitié de la production mondiale. Mais pour Fleury Michon, il constitue 90% du poisson utilisé. C'est donc sur lui que je me concentrerai - n'ayant pu observer la pêche du Merlu blanc du Pacifique (les 10% restants). L'analyse portera donc sur les points suivants:

  1. Les garanties du label MSC
  2. Suivi des stocks et gestion halieutique
  3. Les méthodes de surveillance
  4. Les impacts sur l'environnement

 

1. Les garanties du label MSC

Le MSC est un label certifiant la pêche durable, afin de prémunir contre la surexploitation des ressources halieutiques. Né en 1997 à l'initiative du WWF et le groupe Unilever, le MSC certifie aujourd’hui 179 pêcheries dans le monde représentant 7 millions de tonnes de poissons, soit environ 7% des captures mondiales (chiffres 2012) (2).

 

Cependant, le MSC fait régulièrement l'objet de vives critiques, accusé d'être un peu trop conciliant. Une étude en 2013 (3) concluait que les principes du MSC étaient trop indulgents, en permettant une interprétation trop généreuse par les auditeurs - tout en rejetant la plupart des recours des ONG (un mécanisme faisant partie intégrante du processus, mais jamais suivi d'effet). [MàJ du 16/09/14: Le MSC a répondu à ces accusations affirmant que l'objectif de la procédure d’objection était incompris, que certains scientifiques étaient juges et partis, rappelant par ailleurs que 9 objections sur 19 avaient abouti à la révision des rapports et à la mise en place de 13 nouvelles conditions pour les pêcheries concernées. Mais attendez... si les auteurs de l'étude sont à la fois juges et partis, c'est qu'ils connaissent particulièrement bien les procédures et sont les plus à même de les critiquer, non? Or, des ONG comme Greenpeace et Bloom (co-auteurs) perdent rarement leur temps à dénoncer des dysfonctionnements sans fondement...].

 

Or, un échange avec une scientifique de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration - agence américaine responsable de l'étude de l'océan et de l'atmosphère) a révélé que le MSC venait récemment de labelliser plusieurs une pêcherie de Colin russe [MàJ 16/09/14] ... qui s'engage à respecter les critères du label, sans qu'aucune preuve ne puisse évidemment être apportée (*) - suivi et transparence russe oblige (on voit les dégâts avec la pêche illégale du crabe royal en Russie)... D'ici quelques temps, le consommateur devrait donc se retrouver à manger du colin russe pseudo labellisé dont il est impossible de vérifier le respect d'une pêche durable.

 

Pour le sérieux du MSC, on repassera. Fleury Michon n'est évidemment pas fautif, mais il convient désormais pour toute entreprise visant à être responsable de s'assurer que leurs fournisseurs puissent attester de leurs pratiques - et ne pas se contenter de la seule apposition d'un label. Cela semble être le cas avec le suivi américain du Colin (lire ci-après). Espérons que Fleury Michon ne sera pas tenté de sitôt à aller voir ailleurs, comme le fait déjà le groupe Iglo.

 

2. Suivi des stocks et gestion halieutique

Le colin d’Alaska (Theragra chalcogramma) vit dans le Pacifique Nord entre 100 et 300 m de profondeur. Il peut vivre 30 ans, atteignant sa maturité sexuelle vers 3-4 ans quand il mesure entre 20 et 50 cm (c'est l'âge à partir duquel il est pêché). Adulte, il peut mesurer jusqu’à 130 cm et peser 18 kg. Se répartissant en une douzaine de stocks distincts, ces derniers sont gérés par les administrations nationales (États-Unis, Japon, Russie, Corée du Nord), voire des commissions internationales quand les stocks chevauchent plusieurs eaux nationales. C'est la première espèce pêchée dans le monde, à raison d'environ 3 millions de tonnes par an ces dernières années contre 7 millions à la fin des années 80 - un déclin qui serait dû, entre autres facteurs, à la surexploitation de certains stocks (4).

 

Le colin reste toutefois régi par des quotas de pêche établis annuellement sur la base de recommandations scientifiques : l'ABC (Acceptable Biological Catch ou prises biologiques acceptables). Aux États-Unis, c'est ensuite le NPFMC (North Pacific Fishery Management Council) qui détermine le TAC (Total Allowable Catch ou total admissible de capture), en dessous ou égal à l'ABC. Si le TAC a chuté ces dernières années, il connait à nouveau une hausse (1,2 millions de tonnes en 2013, 1,75 en 2014 et 1,94 en 2015) (5).

 

Par ailleurs, des limites sont également fixées pour les prises accessoires (des espèces se retrouvant dans les filets bien que n'étant pas la cible des bateaux): les prises accidentelles de saumon notamment sont très contrôlées. Cet été, les prises trop importantes de calmars ont entraîné la fermeture de zones de pêche pour éviter d'atteindre les limites admissibles. Une fois celles-ci atteintes, toute la pêche au colin s'arrête pour la saison, que les pêcheurs aient ou non atteint le quota de colin. Enfin, ça, c'est pour la théorie. J'ai posé la question à des responsables de pêcheries: ils m'ont affirmé que ces limites n'avaient jamais été atteintes (donc, la pêche n'a jamais stoppé). Doit-on remercier des techniques de pêche ultra perfectionnées ou des limites trop élevées?

 

Il faut reconnaître cependant que le colin a la particularité de vivre en très larges bancs. De ce fait, aidé également par des filets adaptés laissant d'autres espèces s'échapper, 99% des prises sont du colin, ce qui évite un gâchis énorme (en moyenne, les prises accessoires sur le volume global
mondial pêché est de 8%, mais peut atteindre 95% pour les crevettes tropicales... une honte)(6). Nous l'avons vu sur le chalutier, sur deux chaluts remontés, le colin s'étalait à perte de vue, les autres espèces étaient très rares. D'ailleurs, les bancs de colin sont parfaitement reconnaissables sur les écrans de contrôle des chalutiers, comme en attestent ces captures d'écrans. Cela permet de jeter les filets au meilleur moment.

 

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Enfin, des zones ont été établies, où la pêche est strictement interdite, notamment une petite bande de quelques kilomètres le long des côtes, mais aussi des parcs nationaux et des réserves (accéder à la carte) qui servent de refuge à la vie sauvage, tout particulièrement les lions de mer.

 

3. Les méthodes de surveillance

Dès lors que des quotas sont fixés, le déclaratif ne suffit pas et des contrôles constants sont effectués par des observateurs fédéraux. Ce sont des scientifiques diplômés en biologie marine, recrutés par un petit groupe d'agences assermentées pour le compte de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration). Chaque bateau partant en mer embarque obligatoirement un observateur fédéral, présent tout au long de la remontée des filets.

 

Ce dernier prélève des échantillons de poissons (cf. photo de droite en tête d'article) qui sont pesés et mesurés et les prises accessoires sont répertoriées. Un observateur ne passe jamais plus d'une saison à bord d'un même bateau (2 saisons par an, de janvier à avril, puis de juin à octobre), pour éviter tout "copinage", la corruption étant par ailleurs lourdement condamnée. J'imagine déjà la tête de nos pêcheurs français si des observateurs étaient imposés systématiquement à bord!!!

 

Par la suite, un autre observateur est présent lorsque le poisson est débarqué à l'usine. Dans celle que nous avons visitée, les prises accessoires triées ensuite des tapis roulants atterrissaient dans des bacs dont le contenu était on ne peut plus visible de l'extérieur. N'importe quel observateur peut y jeter un coup d'oeil...

 

Des tableaux de suivi, bateau par bateau, espèce par espèce sont diffusés pour suivre l'état des prises quotidiennement. Chaque pêcherie peut donc gérer ses quotas et donner des directives à sa flotte qui sortirait de la moyenne, mettant en péril le reste de la saison. Franchement, sur cet aspect, c'est très certainement bien plus sérieux qu'en Europe.

 

4. Les impacts sur l'environnement

Est-ce vraiment durable de pêcher un million de tonnes de poisson chaque année (rien qu'aux US)? Nous pourrions croire que les quotas sont ajustés de manière à préserver la manne... Pourtant, certaines ONG ne l'entendent pas de cette oreille, Greenpeace en tête, mais aussi l'aquarium de Monterey (Californie), à l'origine de Seafood Watch, un des plus vastes programmes de sensibilisation à la pêche durable dans le monde.

 

Ainsi, si l'aquarium reconnaissait que le colin d'Alaska était généralement bien géré, des questions subsistaient sur l'état des populations (qui ont connu un déclin depuis 20 ans) et les impacts des chaluts. En effet, bien que les pêcheries n'utilisent dans la mer de Béring que des filets d'eaux moyennement profondes, il est estimé que ces chaluts touchent les fonds marins 44% du temps. Étonnamment, j'ai du recourir au cache de Google (permettant de rendre visible d'anciennes pages) pour retrouver ces données citées dans plusieurs articles parus en 2013, mais qui ont désormais disparu du site de Seafood Watch.

 

En raclant les fonds marins, les filets endommagent les éponges et les nombreux coraux d'eaux froides, d'autant plus fragiles que leur croissance est très lente (4 à 25 mm/an). En 2007 et 2012, Greenpeace a d'ailleurs mené plusieurs expéditions dans la mer de Béring, entre l’Alaska et la Russie, pour filmer les profondeurs et les canyons Zhemchug et Pribilof, les plus grands canyons sous-marins du monde. L'ONG a ainsi révélé l’existence d’une faune incroyablement diversifiée, qui reste extrêmement vulnérable face à la surpêche dans cette région du globe, comme le montre ce petit reportage de LinkTV.

 

 

L'ONG estime que 73 tonnes de coraux sont réduits en miette chaque année dans la mer de Béring et les Îles Aléoutiennes (7), proposant alors la mise en place d’une zone protégée autour de ces deux gros canyons pour servir de pépinière de jeune poissons et contribuer au repeuplement des fonds marins - sachant que seuls 4% des colins y sont pêchés. En avril dernier, l'ONG a été déboutée de sa demande. La NOAA estime que "des zones entières de ces grands canyons n'abritent quasiment pas de coraux tandis que de larges zones en dehors de ces périmètres en sont très riches. Si le but est de protéger ces habitats sensibles, il y a sans doute de meilleures façons de le faire que de fermer tout simplement l'accès de ces canyons à la pêche" (8). Si Greenpeace dit vrai, à savoir que seul 4% du colin y est pêché, cela semble plus subtile de protéger ces zones que recourir aux "meilleures solutions" de la NOAA que personne ne propose au demeurant pour l'instant...

 

Enfin, il persiste des inquiétudes sur le rôle de la pêche et le déclin des lions de mer de Steller, désormais très protégés, mais qui se nourrissent notamment de colin. De gros efforts ont été fait à ce niveau depuis 10 ans, avec la mise en place de zones interdites de pêche - mais des études plus poussées sont nécessaires pour comprendre toute la chaîne alimentaire et la façon dont la pêche peut impacter à différents échelons.

 

Et Fleury Michon dans tout cela?

Nous pourrons toujours argumenter sur les quantités pêchées, Fleury Michon n'est qu'un pion sur un échiquier où seul le consommateur joue en décidant de l'espèce qu'il consomme et en quelle quantité. A se plonger au coeur du monde de la pêche, tout n'est pas si simple. Du gâchis plus ou moins important selon les espèces à la surveillance du bon respect des quotas, des techniques utilisées à la transparence des données, il y a une hétérogénéité mondiale épouvantable et totalement opaque.

 

Échelle industrielle pour échelle industrielle, mieux vaut que l'entreprise s'en remette au Colin après tout. Quitte à manger du poisson, sans doute vaut-il mieux au final opter pour un poisson très surveillé, qui génère très peu de gâchis, à la condition qu'il soit pêché dans les eaux américaines et non russes (zéro confiance sur le suivi), en comptant sur la vigilance d'ONG comme Greenpeace pour identifier les zones les plus sensibles et faire pression pour les protéger.

 

Je rappelle qu'en 2010, la quantité de thon rouge de l'Atlantique Est négocié sur le marché mondial dépassait le quota légal de 141 % (9) et, d'une manière générale, les pêcheurs européens semblent incapables de respecter le moindre quota, quelles que soient les espèces. Ce n'est d'ailleurs qu'en 2013 que l'Union Européenne a pondu dans la douleur un accord contre la surpêche... qu'il reste à faire respecter.

 

Et si le consommateur commençait par devenir plus raisonnable sur les quantités qu'il absorbe, en acceptant d'y mettre le juste prix?

 

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Pour aller plus loin:
Un livre a vu le jour sur les enjeux de la pêche du Colin d'Alaska, je ne l'ai pas lu mais voici ses références: Kevin M. BAILEY (2013) "Billion-Dollar Fish: The Untold Story of Alaska Pollock", University Of Chicago Press, 288 p.

 

Sources:
(1) Guide des espèces 2013, Alliance Produits de la Mer
(2) Source: Association Bloom
(3) "A review of formal objections to Marine Stewardship Council fisheriescertifications", C. Christiana,  D. Ainleyb, M. Baileyc, P. Daytond, J. Hocevare, M. LeVinef, J. Nikoloyukg, C. Nouvianh, E. Velardei, R. Wernera, J. Jacquet, Biological Conservation 161 (2013) p.10-17
(4) Fiche espèce: le colin d'Alaska,
(5) Council motion – GOA Groundfish harvest specifications (pdf qui s'ouvre), NPFMC
(6) "Guide pour la réduction des prises accessoires dans la pêche au chalut des crevettes tropicales", FAO (2009)
(7) "Is it time for Bering Sea Canyon Marine Protected Areas yet?", Greenpeace (8 avril 2014)
(8) "Canyons, Corals, and Sustainable Fishing in the Bering Sea", NOAA (juin 2014)
(9) "Le thon rouge de Méditerranée souffre plus que jamais de surpêche et de fraudes", Notre Planète info (oct. 2011)
(*) [MàJ 16/09/14] Je cite, sur le communiqué de presse du MSC:"Lors de l'évaluation, l’organisme de certification a identifié huit plans d’actions que la pêcherie devra accomplir durant la période de certification et qui permettront notamment de renforcer son programme de surveillance et d'observation". On est donc bien dans les engagements. Pas des pratiques déjà en cours...

mardi, 13 mai 2014

Conso collaborative: découvrez ZenWeShare, l'outil 2.0 pour se faire confiance

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Pour profiter de l'explosion de services liés à la consommation collaborative (revente d'objets, covoiturage, prêt de matériel, nuitées chez l'habitant...), il faut parvenir à faire confiance à des inconnus - une confiance qui doit toutefois être reconstruite pour chaque site. Bonne nouvelle! Ce côté fastidieux est en passe de disparaître grâce à un tout nouveau site: ZenWeShare.

La confiance est la clé de la réussite de l'économie collaborative. Au fur et à mesure des transactions et des échanges, vous bâtissez une réputation qui va inspirer de plus en plus la confiance des utilisateurs et accroître vos chances de collaborer. C'est un enjeu primordial.


Oui mais voilà, vous qui êtes connu comme le loup blanc pour votre sérieux sur blablacar (covoiturage) et Etsy (vente d'objets faits main), vous arrivez en mode newbie sur Airbnb (location de logement entre particuliers) et la méfiance règne. Ah, si seulement vous pouviez prouver aux usagers d'Airbnb que derrière le pseudo Petitloupdesplaines se cache un internaute dont la fiabilité est maximale sur blablacar et Etsy...


Et bien c'est exactement ce que fait ZenWeShare, une petite startup française qui a du flair! Le site est une plateforme qui vous permet de rassembler vos profils utilisateurs d'un nombre grandissant de sites collaboratifs. ZenWeshare vient tout juste de voir le jour et déjà, une vingtaine de plateformes ont déjà signé un partenariat (des poids lourds comme Amazon, Ebay, Priceminister, mais aussi Zilok, Ouicar, ceux précédemment cités...).


Le fonctionnement est enfantin: vous créez gratuitement un compte ZenWeshare puis via le site, vous vous connectez aux autres plateformes où vous disposez d'un compte. Vos notations sont alors rapatriées et rassemblées. Ne reste plus qu'à ajouter un lien vers votre profil ZenWeShare sur les nouveaux sites collaboratifs désirés pour asseoir votre réputation.


Tout le monde y gagne: vous, car vous récupérez votre réputation d'un site à l'autre, les plateformes collaboratives où les transactions sont encouragées et ZeWeShare, rémunéré grâce aux partenariats. Rappelons que ce service démarre mais à terme, il est déjà prévu que les plateformes partenaires puissent proposer d'afficher une vignette bien visible de façon automatisée, évitant aux utilisateurs de recourir à l'insertion manuelle d'un lien sur leur profil. De quoi rester zen...

Site officiel: www.zenweshare.com

lundi, 10 février 2014

Projet LeCHE : aux origines de l'intolérance au lactose de l'Homme

intolerance au lactose,recherche,alimentation,consommation,histoireDurant 4 ans, le projet européen LeCHE (Lactase Persistence and the Cultural History of Europe) a réuni archéologues,  chimistes et généticiens de 13 équipes de recherche de 7 pays d’Europe. Objectif : comprendre la genèse de l’élevage laitier au Néolithique en Europe et au Proche-Orient et analyser l’évolution de la capacité humaine à digérer le lait à l’âge adulte. Les résultats viennent d’être publiés.

 

A l’aube du Néolithique (-12 000 ans), l’agriculture apparaît, supplantant le nomadisme fait de chasse et de cueillette. Rapidement, l’élevage à fin de production laitière prend son essor il y a 10 000 ans (4000 ans plus tôt que prévu), avec même des traces de production de fromage en Pologne il y a déjà 7000 ans. C’est à cette période également que des mutations génétiques commencent à apparaître chez certaines franges de la population, permettant soudainement de digérer le lactose à l’âge adulte, grâce à la production d’une enzyme, la lactase.

 

Ces résultats ont été rendus possible au travers notamment de l’analyse des restes lipidiques dans les tessons de poterie, l’étude des ossements d’animaux (âges d'abattage, répartition, régime végétal différant des animaux sauvages) et l’analyse génétique de populations humaines suivant leur tolérance au lactose. Ces travaux ont mis en évidence une régionalisation des productions, plus ou moins importante suivant les territoires.

 

Or, il s’avère que les populations du Néolithique ont connu un important accroissement démographique traditionnellement attribué à une plus grande fertilité des femmes. Mais l’accès à des produits laitiers pourrait bien avoir contribué à cette augmentation.

 

Pour rappel, si tous les bébés assimilent le lait, cette capacité disparait chez l’adulte – sauf à disposer d’une mutation génétique permettant de produire la lactase, l’enzyme nécessaire à la digestion de lactose présent dans le lait. De ce fait, cette adaptation semble conférer un avantage certain, donnant accès à une nouvelle source nutritive bien utile en cas de pénurie alimentaire.

 

La présence de cette mutation dans les populations varie suivant les régions, proche de 90 à 100% en Europe du Nord (mais aussi chez des tribus africaines et bédouines) contre moins de 30 % dans certaines zones méditerranéennes (où la tendance est plus à la consommation de fromage, ne contenant presque plus de lactose). Cette régionalisation semble étroitement corrélée aux pressions de sélection de certains territoires où l’expression de cette mutation a conféré un environnement favorable au développement de sociétés humaines.

 

Dans un contexte polémique où une levée de boucliers grandissante critique vertement la culpabilité infligée par les industriels de ne pas consommer de lait – rappelant que l’adulte n’a pas été biologiquement conçu à le digérer, ce projet indique que cela fait tout de même près de 500 générations que nombre de nos ancêtres en consomment, grâce à une mutation génétique qui a semblé bénéfique à l’essor de certaines sociétés.

 

Cela n’enlève rien au questionnement éthique que nous devons avoir des sélections qui ont été opérées sur les animaux d’élevage, désormais considérablement fragilisés, qui se voient administrer quantité d’hormones et de médicaments dans des conditions de vie indignes. Gageons que notre évolution ne dépend plus de notre consommation de lait quand bien d’autres alternatives toutes aussi nutritives sont à notre disposition…

 

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Pour aller plus loin:
Site du programme européen LeCHe
Dossier de presse présentant l'équipe et les résultats en détail (pdf, 24 p.)

vendredi, 29 novembre 2013

Faites-le vous même! Déco perso = Noël écolo

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Le compte à rebours avant Noël va commencer, mais pourquoi diable dépenser pour des décorations quand internet regorge d'idées géniales de petits projets à faire soi-même ou avec les enfants? Être écolo n'est pas réservé aux bobos, la déco peut aussi être cadeau.


La photo ci-dessus illustre un microscopique échantillon d'idées supers sympas dénichées sur le net. Il suffit d'un peu de papier (même des partitions de musique), carton, bouts de ficelle ou bois, bâtons d'eskimos, restes de tissus, bouchons de liège et de quoi découper/coller/accrocher au mur. Bref, c'est l'excuse de l'année pour se débarrasser des cochonneries qui trainent au fond des placards.

 

Où trouver ces idées et les tutoriels?


ZE mine d'or: le réseau social Pinterest (photo ci-dessous). N'hésitez pas à créer un profil. Vraiment. Entrez ensuite les mots clés anglophones suivant pour ouvrir la caverne d'Ali baba: christmas (ou Xmas) crafts/decorations/ideas/DIY (abréviation de "Do It Yourself" = Faites le vous-même). Votre créativité sera décuplée à la vue de ces dizaines de projets, beaucoup sont expliqués pour vous permettre de les refaire et vous trouverez des tonnes d'astuces extras. Attention: je me dégage de toute responsabilité si vous devenez accro à Pinterest et le risque est important, sachez-le.

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Le site de Canon, qui propose près de 40 maquettes en papier à télécharger gratuitement sur le thème de Noël (et bien d'autres choses comme la section jouet dont certains font très noël - à mettre dans vos favoris):

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Dans le même esprit, d'autres maquettes de Noël sont proposées par Kirin (site japonais: pas d'inquiétude, cherchez juste "pdf" pour télécharger les maquettes) et le site Spoonful, géré par Disney, propose une large section de projets à réaliser sur ce thème (y compris des recettes de cuisine) comme ce charmant village de Noël ou ce petit soldat façon casse-noisette:

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Enfin, il existe une multitude de sites avec des tutoriels pour des petits projets individuels, comme réaliser des pliages de sapin en papier (photo en haut d'article) ou de ravissants flocons de neige à suspendre (en bas à gauche de la photo du haut).

 

Voilà de quoi décorer pour pas cher, made in chez vous. C'est mieux que les machins chinois. Et vous? Avez-vous des trouvailles à partager? Proposez-vous des réalisations à faire soi-même sur le thème de Noël? Partagez-les en commentaire ci-dessous!

vendredi, 08 novembre 2013

Le développement durable, vu par l'Oréal et Alexandra Palt, sa directrice RSE

Le 23 octobre dernier, L'Oréal annonçait ses engagements en matière de développement durable à horizon 2020, organisant dans la foulée son Forum "Réenchanter la consommation durable", réunissant ONG partenaires et entreprises pour partager leurs expériences.

 

Invitée à assister au débat, je craignais un bel exercice de com enrobée de greenwashing green icing. En même temps, j'avais en mémoire la récente enquête Global Green Brands sur le décalage entre la crédibilité des allégations vertes des 100 plus grandes marques mondiales et leurs performances réelles en la matière, avec une perception souvent faussée des consommateurs, aussi bien positivement que négativement. Or, L'Oréal s'avère une des marques les plus pénalisées, aux performances bien supérieures à ce que croient les consommateurs. 

 

Qu'apprend-on des engagements du groupe d'ici 7 ans? Trois éléments majeurs :

  • L'ensemble des produits du groupe auront un impact environnemental ou social positif, avec un effort notamment sur des formulations moins impactantes (ressources renouvelables, moins d'eau utilisée, chimie verte...) et/ou un packaging mieux pensé.
  • Empreinte environnementale réduite de 60% (60% de CO2 provenant des usines et centrales de distribution en moins par rapport à 2005, 20% de CO2 en moins pour le transport de produit par rapport à 2011, 60% de consommation d’eau et de production de déchet en moins par unité de produit fini par rapport à 2005, zéro déchet en décharge).
  • Le profil environnemental et sociétal de tous les nouveaux produits seront rendus accessibles aux consommateurs, qui pourront participer à un comité consultatif de consommateurs pour influencer sur les actions développement durable du groupe.


Est-ce suffisant pour un groupe avec une telle force de frappe ?

Soyons honnête, le consommateur lambda (aussi bien chinois, russe ou français) se soucie bien plus du logo sur son produit cosmétique que ses ingrédients qu'il est de toutes les façons incapables de décrypter. Il est alors tentant pour un groupe où l'aura de la marque fait sa renommée en assurant ses ventes de ne pas imposer de choix trop radicaux. Mais tout de même, je regrette l'absence de labels, avec des années références trop récentes (tel 2011 pour les transports!!!) et des aspects quantitatifs relatifs aux formulations et packaging bien vagues. Mention spéciale aussi aux infographies du site de L'Oréal totalement biaisées (et dans ce genre de contexte, ce n'est jamais un hasard, d'où la critique acerbe): l'échelle des abscisses n'est pas respectée, masquant en fait un net affaiblissement des courbes (et donc, des efforts : voir la courbe réelle) - la question de savoir si finalement, les objectifs 2020 ne sont pas presque atteints et auraient donc pus être poussés plus loin se pose.

 

Mais je veux rester positive car, finalement, le meilleur signe de ces engagements est peut-être la volonté du groupe de s'ouvrir aux parties prenantes, comme à l'occasion de ce Forum où j'ai pu ensuite poser quelques questions à la directrice RSE du groupe.

 

Entretien avec Alexandra Palt, Directrice Responsabilité Sociétale et Environnementale du Groupe L'Oréal


environnement,l'oréal,cosmétique,beauté,entreprise,développement durable 1. Qu'est ce qui a motivé la démarche de proposer une telle conférence? Quels en étaient les résultats/effets attendus?

Comme vous le savez, nous avons annoncé le matin de la conférence nos engagements en matière de développement durable à horizon 2020. La consommation durable est au cœur de ces engagements, puisque nous voulons en 2020, donner à tous les consommateurs de produits L’Oréal la possibilité de faire des choix de consommation durables. C’est un engagement très ambitieux, qui répond à une problématique à laquelle l’ensemble des industries de consommation vont être confrontées dans l’avenir. Mais c’est un sujet complexe, sur lequel nous ne prétendons pas avoir toutes les solutions. C’est la raison pour laquelle nous avons voulu rassembler les experts les plus pointus de ces questions au niveau mondial actuellement, nos cinq partenaires BSR, Futerra, Forum for the Future, Sustainable Brands et WBCSD, pour faire avancer en Europe et en France la réflexion collective sur le sujet, en invitant des experts RSE, des pouvoirs publics, des ONG, et s’inspirer ensemble en partageant des beaux exemples .

 

2. Tout au long de cette conférence, des entreprises, des ONG se sont exprimées, sauf L'Oréal (hors intro/conclusion): pourquoi un tel effacement de soi?

C’est un choix, l’idée n’était pas de nous mettre en avant, mais de partager un certain nombre d’exemples inspirants. Nous avons introduit et conclu, donc nous n’étions pas complètement en retrait non plus.

 

3. Parmi les entreprises qui sont intervenues, quelques-unes n'ont pu s'empêcher de vraiment s'auto promouvoir (notamment BMW qui a été jusqu'à passer sa publicité). Dans un contexte où même L'Oréal s'est mis en retrait, cela paraît maladroit. Aviez-vous établi un cadre d'intervention ou aviez-vous laissé au contraire une grande liberté sur le choix des sujets?

Nous avons voulu laisser la parole libre bien sûr, et l’idée était de partager ensemble des best practices, que nous avions identifiées comme telles, avec nos partenaires, sur le sujet. Donc je ne pense pas que cela était maladroit, nous voulions que chaque entreprise choisie présente ce qu’elle a fait de manière complète. Le cas BMW i est intéressant de la conception jusqu’à la communication au consommateur par le biais de la publicité.

 

4. Que retenez-vous de cette expérience?

Une expérience formidable, de voir des intervenants venus du monde entier apporter leur expertise et leur passion sur le sujet. Je suis pour ma part très heureuse d’encourager ces échanges, qui nous permettent de nous inspirer les uns les autres, par-delà les secteurs.

 

5. Si c'était à refaire, changeriez-vous d'emblée quelque chose à cette formule et quels nouveaux objectifs aimeriez-vous atteindre?

Nous ne changerions pas grand-chose. Nous avons atteint notre objectif de rassembler des experts RSE, des entreprises, des ONG, des représentants des pouvoirs publics, pour partager ensemble des solutions innovantes en matière de consommation durable.

 

6. L'expérience sera-t-elle réitérée?

Oui sans doute, nous aimerions poursuivre la réflexion, en prenant en compte les contextes culturels régionaux, par exemple en organisant des échanges en France.

 

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En mentionnant la possibilité d'organiser des échanges en France (dernière phrase), voilà peut-être le début de la véritable évolution du groupe. Instaurer un dialogue accroit considérablement les chances de se rendre compte à quel point le monde et les mentalités évoluent et attendent du changement : c'est souvent l'élément déclencheur le plus efficace pour opérer un changement de cap. Espérons.

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Site officiel des engagements DD du groupe: http://lorealcsr2020.com
Crédit photo: L'Oréal

jeudi, 01 août 2013

Écotourisme: Mayenne [VERT]ueuse

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La Mayenne fait partie de ces départements peu connus des français, moi la première - du moins, jusqu’à l’année dernière où j’avais eu un véritable coup de cœur pour le site Échologia ("Découvrez EcH2Ologia, l'OVNI touristique écolo au coeur de la Mayenne").

 

C’est un tort, surtout pour les franciliens qui y trouveraient à 1h30 de Paris un département où les fleurs multicolores abondent partout, aux bords des routes, des berges ou aux ronds points comme des tableaux vivants de Monet. Discrètement, des petits panneaux rappellent qu’ici, la politique départementale favorise la gestion raisonnée et la fauche tardive. Mais une petite escapade m'a surtout permis de réaliser que ce département abrite de très belles initiatives touristiques écolo à découvrir

 

Le site Echologia a maturé (3 premières photos ci-dessus): un gros travail d'aménagement paysager s'est poursuivi et la diversité des logements insolites est un vrai bonheur (testés et approuvés), perdus dans cet océan de verdure où les heureux touristes cotoient le potager bio, la piscine naturelle, les zones humides (exemptées de moustiques!) et les petits chemins sous bois. Mais Echologia, ce n'est pas juste un énième lieu d'hébergement de touristes en mal d'originalité, c'est une véritable démarche écologique globale, visant à sensibiliser et éduquer la population. Situé à seulement quelques kilomètres de la gare de Laval, le site peut se visiter librement et il vaut le détour!

 

Le Manoir de Merlin et son jardin médiéval primé :

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