mercredi, 13 avril 2016
Il y en a 67000 qui se cachent sous votre serviette de plage et vous n'oserez plus vous allonger.
5 plages françaises et espagnoles passées au peigne fin. Résultat: 67.423 mégots de cigarettes, 25.693 sacs plastiques, 15.959 cotons-tiges, 7 frigos, 607 ballons de baudruche et... 2 télés. Tel est le triste bilan de la dernière campagne de l'ONG Surfrider.
Des clopes au plastoque, l'inventaire à la Prévert révélé par l'étude publiée par l'ONG Surfrider hier a de quoi faire frémir. Il n'est pourtant qu'une infime fraction des 8 millions de tonnes de déchets qui finissent chaque jour dans l'océan. Non seulement ces déchets polluent, mais ils menacent et tuent la faune marine, comme en témoigne cette triste photo:
Pourtant, ce n'est pas une fatalité, si tout est qu'en tant que consommateur nous tâchons sérieusement de réduire notre production des déchets et leur déversement dans la mer:
- Réduire au maximum notre production de déchet en faisant notamment la chasse au jetable, au suremballage et au low cost, dont la durée de vie des produits (notamment l'électronique) est réduite au minimum.
- Trier autant que possible, mettre soigneusement dans les poubelles (c'est valable aussi pour les mégots et les chewing gum)
- Lors de voyages dans des pays émergents, se souvenir que les filières de traitement des déchets sont peu développées: tout ce que nous jetons est susceptible de se retrouver à la mer. Il faut rester particulièrement vigilant et ramener notamment tout ce qui est pile, batterie et électronique pour que ces produits soient recyclés dans de bonnes conditions.
Pour aller plus loin, je vous recommande le site d'éducation à l'environnement de l'ONG: http://fr.opencampus.surfrider.eu
Même si vous vous sentez déjà sensibilisés, il faut rester vigilants et attentifs. Comme j'ai coutume de dire, peu importe la quantité, aucune goutte de pluie ne se sent responsable des inondations. Et pourtant...
--
Sources:
- ONG Surfrider
-"Le Top 10 des déchets collectés sur les plages", Les Échos (12/04/2016)
Source photo
Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : océan, pollution, déchet, plage, plastique, ong surfrider | Facebook | |
mardi, 15 mars 2016
Loi Biodiversité et notion de préjudice écologique: décryptage
Cette semaine, je vous invite à découvrir mon article paru dans mon cadre professionnel, qui analyse la notion de préjudice écologique en passe d'être adoptée dans le cadre de la Loi Biodiversité.
Après avoir été votée par le Sénat fin janvier, la loi Biodiversité pourrait être adoptée dès l’été. Élément phare de ce projet, la mise en application de la notion de préjudice écologique va être cruciale, en élargissant le principe de pollueur payeur couvert par les contrats Assurance Environnement depuis 2008. Comment les entreprises risquent-elles d’être impactées (...)?
Crédit photo: Charlie Riedel
Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : biodiversité, préjudice écologique, code civil, entreprise, assurance | Facebook | |
mardi, 21 juillet 2015
Quelle est la place du naturel dans l’alimentation d’aujourd’hui ?
Par ma blogueuse invitée, Isabelle Guitton Bernet, avocate en droit de l'environnement.
---
A l’occasion de l’exposition universelle, l’OCHA (l’Observatoire CNIEL des Habitudes Alimentaires) a organisé à Milan une conférence sur le thème « Se nourrir demain ; Critique d’une uniformisation annoncée ».
La modernité alimentaire vue sous l’angle de la mondialisation et de la circulation de produits globalisés fait peur. Elle est brandie comme une menace, celle de la perte de nos particularités culturelles, celle de la désocialisation, de la déstructuration des repas, avec pour conséquence la progression du grignotage, de la junk food, etc. Ainsi, selon l’INSEE, les français passent de moins en moins de temps derrière les fourneaux. En 14 ans, le temps de préparation des repas a baissé de 18 minutes (soit 53 mn/jour).
Dans l’assiette, la proportion de plats préparés est de plus en plus élevée par rapport aux produits frais, sans compter les livraisons de repas directement à domicile.
Le naturel dans notre alimentation néanmoins en pleine progression
Le développement des Labels AB, Demeter, Ecovert, etc. en est une illustration. Le marché du BIO est structurellement en augmentation. De 2007 à 2012, le marché a doublé. Il a progressé de près de 20 % entre 2012 et 2014.
Cliquez sur l'image pour afficher en grand (source : Agence BIO / ANDI)
Une méfiance des mangeurs face à l’industrialisation de l’alimentation
Selon Olivier Lepiller, Docteur en Sociologie à l’Université de Toulouse II-Le Mirail et auteur d’une thèse sur les critiques de l’alimentation industrielle et des valorisations du naturel, la progression du naturel est liée à un problème de confiance entre mangeurs et industriels.
Cette méfiance des consommateurs a connu un essor marquant lors de la crise de la vache folle. Cette crise a relancé la critique de l’industrialisation de l'alimentation. Depuis, la thématique est alimentée par des scandales, des inquiétudes sérieuses et des considérations éthiques et environnementales : plats préparés pur bœuf contenant du cheval en 2013, étude révélant la toxicité des OGM en 2012, additifs et colorants, perturbateurs endocriniens, nanoparticules, huile de palme, injustices envers les petits paysans du Sud et du Nord, déforestation, mauvais traitement des animaux, etc.
La nature au secours des mangeurs
Olivier Lepiller constate un « travail de naturalisation ». La nature est convoquée comme une instance morale sanctionnant les actions humaines. Ce travail de naturalisation serait de deux ordres:
- explicite : les aliments sont qualifiés de naturels et investis d’une valeur et
- implicite : les arguments avancés relient l’aliment à la nature (ex. un aliment issu d’une production non polluante ou un aliment dénué d’éléments artificiels sera considéré comme «naturel»).
Pour Olivier Lepiller, la naturalité témoigne d’une recherche d’accord et de confiance dans l’identification des produits alimentaires. On constate néanmoins des tendances inverses qui peuvent surprendre. C’est notamment le cas de la viande in vitro.
La viande in vitro : une réaction à la naturalité ?
Fabriqué à partir de cellules souches de muscle de bœuf, le professeur Mark Post, de l'université de Maastricht (Pays-Bas) a présenté son "Frankensteak" en 2013 : "Ce n'est pas un substitut. C'est de la viande comme on la connaît, elle a juste été produite en dehors d'une vache".
"Nous prenons juste les cellules souches, nous les mettons dans un gel qu'on répartit autour d'un tube. Et en trois semaines, elles se contractent tout autour pour former des fibres musculaires. Ensuite on les récolte pour faire un hamburger" (ndlr: bon appétit).
La progression du marché des produits biologiques nous le montre. La tendance actuelle va vers plus de naturel. Les français ont pris conscience que ce qu’ils mangeaient pouvait avoir des impacts sur leur santé. Les initiateurs du projet de la viande in vitro ont-ils une vision futuriste à très long terme compte tenu du changement climatique et de l’épuisement des ressources ? L’artificiel sera la tendance du futur car produit en laboratoire dans un environnement propre, alors que les produits naturels le seront dans un milieu pollué et appauvri ?
Arrêtons de nous faire peur, ce mini steak a couté environ 250 000 euros. Les développements seront longs. Et l’acceptation du consommateur pour ce type de produit est loin d’être acquise !
Aller plus loin: www.lemangeur-ocha.com
Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : bio, produits naturels, alimentation, ocha, exposition universelle | Facebook | |
dimanche, 05 avril 2015
Les magazines jeunesse du groupe Bayard à l'heure de la planète
Avril sera le mois de l'écologie pour les enfants. Ainsi en a décidé le groupe Bayard où la protection de la planète sera le thème central de ses dix-huit magazines jeunesse (Youpi, Wapiti, Okapi, Images Doc…). C'est la 7ème année que le groupe initie ce focus éditorial "J'aime ma planète" - mais l'ampleur cette année est inédite, visant à sensibiliser cinq millions de jeunes lecteurs aux grands enjeux de l'énergie en préparation de la conférence climat qui aura lieu à Paris en décembre (COP21).
Le Groupe Bayard m'a fait parvenir quelques numéros et j'ai vraiment apprécié la façon de traiter l'info, c'est une bonne entrée en matière pour échanger avec vos enfants. A chaque tranche d'âge correspond une pédagogie différente, mais toujours ludique, qui permet d'aborder l'énergie sous toutes ses coutures (énergies renouvelables: biomasse, solaire, géothermie...) mais aussi la pollution, les impacts sur les habitats naturels, la biodiversité... Les explications sont claires, quelle que soit l'âge visé, avec une mention spéciale à Youpi (5-8 ans), qui pousse particulièrement loin les précisions avec de grands schémas:
Bayard Presse a même été plus loin en collaborant avec le Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, en éditant à cette occasion un livret de 8 pages à destination des 7-11 ans sur l’énergie (téléchargez le PDF), ainsi qu'un jeu des 5 familles Stopogaspi (téléchargez le PDF) avec Veolia. Perso, j'ai un faible pour les familles Géni-Eaux et Papel-Art...
Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : bayard presse, magazine, éducation, enfant, lecture, planète, écologie | Facebook | |
vendredi, 13 mars 2015
[Film] Virunga: le combat d'un parc national contre les multinationales
Virunga, c'est l'incroyable histoire de la défense d'un joyau du Congo face aux multinationales qui le saignent. Le film documentaire s'immisce dans une guerre économique sanguinaire, narrant la lutte de rangers qui risquent leur vie pour préserver le parc national de Virunga classé par l'UNESCO, source à la fois d'une biodiversité extraordinaire (il abrite notamment des populations de gorilles), générateur de revenus touristiques durables et poumons du Congo.
Malheureusement, le parc suscite bien des convoitises, abritant dans son sol des minéraux précieux et du pétrole, peuplé d'éléphants et de gorilles régulièrement massacrés. Cette manne financière facile, des rebelles armés, les M23, en ont fait leur cheval de bataille, rôdant comme une ombre en corrompant à tout va - jusqu'à faire en sorte que le gouvernement autorise l'implantation en plein parc de SOCO, une multinationale pétrolière britannique.
Avec une approche totalement inédite, ce documentaire décortique tout le processus politico-économico-militaire du Congo, décryptant les enjeux sous-jacents et les jeux d'influence, permettant de comprendre comment de la protection d'un sanctuaire, de la corruption à tous les niveaux et de l'implantation d'entreprises occidentales, on en arrive à financer une guerre qui éclate en 2012 sous l'impulsion des M23, saccageant un pays où seules les populations locales et la nature trinquent.
Virunga n'est donc pas un simple plaidoyer écologiste où des rangers risquent leur vie, guidés par le directeur du parc Emmanuel de Merode, un belge de la famille royale, dont on se dit qu'il finira assassiné pour son intégrité inébranlable. Virunga, c'est avant tout la dénonciation d'un système corrompu que des hommes tentent d'enrayer par leur courage extraordinaire et leur amour de la nature - une partie du documentaire est d'ailleurs filmé dans le centre d’accueil de gorilles orphelins.
Réalisé par Orlando von Einsiedel, filmé au travers du regard de Mélanie Gouby, journaliste indépendante française, Virunga est un véritable procès à charge contre la corruption des gouvernements et la responsabilité des multinationales où se mêlent soif de pouvoir et d'argent, racisme et spectre d'un colonialisme qui fait honte.
Virunga est diffusé en exclusivité sur Netflix et bonne nouvelle à ceux qui ne sont pas abonnés : le 1er mois est offert avec possibilité d'annuler à tout moment ensuite :-)
Lien vers le film: voir Virunga sur Netflix
Site officiel du film: http://virungamovie.com
Site officiel du parc Virunga: http://visitvirunga.org
Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gorille, parc national de virunga, congo, film, netflix | Facebook | |
vendredi, 19 décembre 2014
Idée sortie : voir le film "NATURE" de BBC Earth
NATURE est le dernier né des documentaires produits par BBC Earth Film (après Un Jour sur Terre et Planète Bleue), narré par Lambert Wilson - tourné en 3D pour une expérience immersive enchanteresse. C’est un voyage absolument splendide, qui nous transporte d'un bout à l'autre de la Terre, à la découverte de ses écosystèmes les plus fabuleux, confronté aux éléments et aux forces de la nature. Des entrailles de la terre aux déserts brûlants, des profondeurs de l’océan aux cimes glaciales, les prises de vues sont aussi incroyables qu'envoûtantes, grâce notamment à des séquences ralenties/accélérées extraordinaires.
Le film sort le 24 décembre, idéal pour une sortie en famille durant les fêtes où petits et grands pourront rêver à la vue des merveilles que recèle notre planète. La bande son a également été travaillée, prêtant régulièrement à sourire en ajoutant une petite touche d'humour appréciable.
On pourra reprocher l'absence d'un vrai fil directeur, les séquences s'enchaînant sans grande logique. Mais qu'importe, appréciez ce film comme un portrait de notre planète où vous naviguerez au hasard des rencontres, un véritable bonheur des yeux.
En bonus, le making off de la séquence du cratère de Dallol, dans le désert du Danakil (Éthiopie), une des zones les plus chaudes du monde, qui mêle fumée de souffre et eaux acides :
Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : nature, biodiversité, film, animaux, cinéma | Facebook | |
dimanche, 26 octobre 2014
Grizzly - le dernier Disney qui vous fera sourire
Voilà, j'ai craqué en voyant ce petit ourson avec sa palourde en sac-à-main. Et oui, apprendre à ouvrir des coquillages est un peu ardu pour Scout et sa soeur Amber, les deux petits héros du film "Grizzly", le dernier né des studios Disneynature qui sort le 5 novembre prochain.
Filmé en Alaska, à hauteur d'ours, les paysages sont somptueux et les prises de vues absolument bluffantes (comme avec tous les films Disneynature d'ailleurs). Ce touchant film documentaire vous emmène aux côtés des oursons et leur mère, Sky, suivant leur apprentissage et leurs péripéties pendant un an, ponctué de petits serrements de coeur quand le danger guette et de sourires à la vue des facéties de ces petites boules de poils. Voici l'extrait de la pêche aux palourdes.
Dommage, je vous aurais bien mis la séquence où les ours ratent leur coup et se prennent des claques dans la figure avec les saumons, particulièrement drôle, mais elle n'est pas dispo... Il ne vous reste plus qu'à aller voir le film en famille!
Plus de vidéos et photos sur le site officiel: www.disney.fr/disneynature/officiel
Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : grizzly, disney, disneynature, film, documentaire, nature, ours, alaska | Facebook | |
lundi, 15 septembre 2014
BILAN de la campagne #VenezVerifier de Fleury Michon
D'avril à juillet 2014, j'ai participé en tant que blogueur à la campagne #VenezVerifier de Fleury Michon, visant à démontrer la qualité de son surimi (voir précédents articles ici et là). De la visite des usines de production en Vendée à la pêche du Colin d'Alaska et la fabrication de pains de poissons, j'ai ainsi suivi tout le processus de fabrication, allant même jusqu'à embarquer à bord d'un chalutier. Il est donc temps pour moi de faire le bilan.
Lorsque la campagne a démarré, j'ai rapidement été interpellée par l'absence d'additif et de colorant dans la recette des surimis de Fleury Michon, se démarquant ainsi d'une grande partie de la concurrence (à commencer par Coraya...). Cette bonne surprise m'a donné envie d'aller plus loin, l'occasion de se pencher sur LA question sensible : le poisson. Confronter la réalité est toutefois loin d'être évident, comme en témoigne cette vidéo que j'ai prise sur le chalutier:
Certes, le poisson pêché est labellisé MSC (Marine Stewardship Council), sensé garantir une pêche durable ne mettant pas les stocks en danger. Est-ce suffisant? Rien qu'en France, 60.000 tonnes de surimi sont consommés par an, soit 21.000 tonnes de "surimi base" (la pâte de poisson formée à partir des filets et constituant environ 35% des surimis). La marque occupant 25% de ce marché, il faut donc 5250 tonnes de surimi base (soit probablement quelques 10.000 tonnes de poissons entiers) - une bagatelle comparé à la production mondiale d'1 million de tonnes de surimi base (1).
Le Colin d'Alaska représente environ la moitié de la production mondiale. Mais pour Fleury Michon, il constitue 90% du poisson utilisé. C'est donc sur lui que je me concentrerai - n'ayant pu observer la pêche du Merlu blanc du Pacifique (les 10% restants). L'analyse portera donc sur les points suivants:
- Les garanties du label MSC
- Suivi des stocks et gestion halieutique
- Les méthodes de surveillance
- Les impacts sur l'environnement
1. Les garanties du label MSC
Le MSC est un label certifiant la pêche durable, afin de prémunir contre la surexploitation des ressources halieutiques. Né en 1997 à l'initiative du WWF et le groupe Unilever, le MSC certifie aujourd’hui 179 pêcheries dans le monde représentant 7 millions de tonnes de poissons, soit environ 7% des captures mondiales (chiffres 2012) (2).
Cependant, le MSC fait régulièrement l'objet de vives critiques, accusé d'être un peu trop conciliant. Une étude en 2013 (3) concluait que les principes du MSC étaient trop indulgents, en permettant une interprétation trop généreuse par les auditeurs - tout en rejetant la plupart des recours des ONG (un mécanisme faisant partie intégrante du processus, mais jamais suivi d'effet). [MàJ du 16/09/14: Le MSC a répondu à ces accusations affirmant que l'objectif de la procédure d’objection était incompris, que certains scientifiques étaient juges et partis, rappelant par ailleurs que 9 objections sur 19 avaient abouti à la révision des rapports et à la mise en place de 13 nouvelles conditions pour les pêcheries concernées. Mais attendez... si les auteurs de l'étude sont à la fois juges et partis, c'est qu'ils connaissent particulièrement bien les procédures et sont les plus à même de les critiquer, non? Or, des ONG comme Greenpeace et Bloom (co-auteurs) perdent rarement leur temps à dénoncer des dysfonctionnements sans fondement...].
Or, un échange avec une scientifique de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration - agence américaine responsable de l'étude de l'océan et de l'atmosphère) a révélé que le MSC venait récemment de labelliser plusieurs une pêcherie de Colin russe [MàJ 16/09/14] ... qui s'engage à respecter les critères du label, sans qu'aucune preuve ne puisse évidemment être apportée (*) - suivi et transparence russe oblige (on voit les dégâts avec la pêche illégale du crabe royal en Russie)... D'ici quelques temps, le consommateur devrait donc se retrouver à manger du colin russe pseudo labellisé dont il est impossible de vérifier le respect d'une pêche durable.
Pour le sérieux du MSC, on repassera. Fleury Michon n'est évidemment pas fautif, mais il convient désormais pour toute entreprise visant à être responsable de s'assurer que leurs fournisseurs puissent attester de leurs pratiques - et ne pas se contenter de la seule apposition d'un label. Cela semble être le cas avec le suivi américain du Colin (lire ci-après). Espérons que Fleury Michon ne sera pas tenté de sitôt à aller voir ailleurs, comme le fait déjà le groupe Iglo.
2. Suivi des stocks et gestion halieutique
Le colin d’Alaska (Theragra chalcogramma) vit dans le Pacifique Nord entre 100 et 300 m de profondeur. Il peut vivre 30 ans, atteignant sa maturité sexuelle vers 3-4 ans quand il mesure entre 20 et 50 cm (c'est l'âge à partir duquel il est pêché). Adulte, il peut mesurer jusqu’à 130 cm et peser 18 kg. Se répartissant en une douzaine de stocks distincts, ces derniers sont gérés par les administrations nationales (États-Unis, Japon, Russie, Corée du Nord), voire des commissions internationales quand les stocks chevauchent plusieurs eaux nationales. C'est la première espèce pêchée dans le monde, à raison d'environ 3 millions de tonnes par an ces dernières années contre 7 millions à la fin des années 80 - un déclin qui serait dû, entre autres facteurs, à la surexploitation de certains stocks (4).
Le colin reste toutefois régi par des quotas de pêche établis annuellement sur la base de recommandations scientifiques : l'ABC (Acceptable Biological Catch ou prises biologiques acceptables). Aux États-Unis, c'est ensuite le NPFMC (North Pacific Fishery Management Council) qui détermine le TAC (Total Allowable Catch ou total admissible de capture), en dessous ou égal à l'ABC. Si le TAC a chuté ces dernières années, il connait à nouveau une hausse (1,2 millions de tonnes en 2013, 1,75 en 2014 et 1,94 en 2015) (5).
Par ailleurs, des limites sont également fixées pour les prises accessoires (des espèces se retrouvant dans les filets bien que n'étant pas la cible des bateaux): les prises accidentelles de saumon notamment sont très contrôlées. Cet été, les prises trop importantes de calmars ont entraîné la fermeture de zones de pêche pour éviter d'atteindre les limites admissibles. Une fois celles-ci atteintes, toute la pêche au colin s'arrête pour la saison, que les pêcheurs aient ou non atteint le quota de colin. Enfin, ça, c'est pour la théorie. J'ai posé la question à des responsables de pêcheries: ils m'ont affirmé que ces limites n'avaient jamais été atteintes (donc, la pêche n'a jamais stoppé). Doit-on remercier des techniques de pêche ultra perfectionnées ou des limites trop élevées?
Il faut reconnaître cependant que le colin a la particularité de vivre en très larges bancs. De ce fait, aidé également par des filets adaptés laissant d'autres espèces s'échapper, 99% des prises sont du colin, ce qui évite un gâchis énorme (en moyenne, les prises accessoires sur le volume global
mondial pêché est de 8%, mais peut atteindre 95% pour les crevettes tropicales... une honte)(6). Nous l'avons vu sur le chalutier, sur deux chaluts remontés, le colin s'étalait à perte de vue, les autres espèces étaient très rares. D'ailleurs, les bancs de colin sont parfaitement reconnaissables sur les écrans de contrôle des chalutiers, comme en attestent ces captures d'écrans. Cela permet de jeter les filets au meilleur moment.
Enfin, des zones ont été établies, où la pêche est strictement interdite, notamment une petite bande de quelques kilomètres le long des côtes, mais aussi des parcs nationaux et des réserves (accéder à la carte) qui servent de refuge à la vie sauvage, tout particulièrement les lions de mer.
3. Les méthodes de surveillance
Dès lors que des quotas sont fixés, le déclaratif ne suffit pas et des contrôles constants sont effectués par des observateurs fédéraux. Ce sont des scientifiques diplômés en biologie marine, recrutés par un petit groupe d'agences assermentées pour le compte de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration). Chaque bateau partant en mer embarque obligatoirement un observateur fédéral, présent tout au long de la remontée des filets.
Ce dernier prélève des échantillons de poissons (cf. photo de droite en tête d'article) qui sont pesés et mesurés et les prises accessoires sont répertoriées. Un observateur ne passe jamais plus d'une saison à bord d'un même bateau (2 saisons par an, de janvier à avril, puis de juin à octobre), pour éviter tout "copinage", la corruption étant par ailleurs lourdement condamnée. J'imagine déjà la tête de nos pêcheurs français si des observateurs étaient imposés systématiquement à bord!!!
Par la suite, un autre observateur est présent lorsque le poisson est débarqué à l'usine. Dans celle que nous avons visitée, les prises accessoires triées ensuite des tapis roulants atterrissaient dans des bacs dont le contenu était on ne peut plus visible de l'extérieur. N'importe quel observateur peut y jeter un coup d'oeil...
Des tableaux de suivi, bateau par bateau, espèce par espèce sont diffusés pour suivre l'état des prises quotidiennement. Chaque pêcherie peut donc gérer ses quotas et donner des directives à sa flotte qui sortirait de la moyenne, mettant en péril le reste de la saison. Franchement, sur cet aspect, c'est très certainement bien plus sérieux qu'en Europe.
4. Les impacts sur l'environnement
Est-ce vraiment durable de pêcher un million de tonnes de poisson chaque année (rien qu'aux US)? Nous pourrions croire que les quotas sont ajustés de manière à préserver la manne... Pourtant, certaines ONG ne l'entendent pas de cette oreille, Greenpeace en tête, mais aussi l'aquarium de Monterey (Californie), à l'origine de Seafood Watch, un des plus vastes programmes de sensibilisation à la pêche durable dans le monde.
Ainsi, si l'aquarium reconnaissait que le colin d'Alaska était généralement bien géré, des questions subsistaient sur l'état des populations (qui ont connu un déclin depuis 20 ans) et les impacts des chaluts. En effet, bien que les pêcheries n'utilisent dans la mer de Béring que des filets d'eaux moyennement profondes, il est estimé que ces chaluts touchent les fonds marins 44% du temps. Étonnamment, j'ai du recourir au cache de Google (permettant de rendre visible d'anciennes pages) pour retrouver ces données citées dans plusieurs articles parus en 2013, mais qui ont désormais disparu du site de Seafood Watch.
En raclant les fonds marins, les filets endommagent les éponges et les nombreux coraux d'eaux froides, d'autant plus fragiles que leur croissance est très lente (4 à 25 mm/an). En 2007 et 2012, Greenpeace a d'ailleurs mené plusieurs expéditions dans la mer de Béring, entre l’Alaska et la Russie, pour filmer les profondeurs et les canyons Zhemchug et Pribilof, les plus grands canyons sous-marins du monde. L'ONG a ainsi révélé l’existence d’une faune incroyablement diversifiée, qui reste extrêmement vulnérable face à la surpêche dans cette région du globe, comme le montre ce petit reportage de LinkTV.
L'ONG estime que 73 tonnes de coraux sont réduits en miette chaque année dans la mer de Béring et les Îles Aléoutiennes (7), proposant alors la mise en place d’une zone protégée autour de ces deux gros canyons pour servir de pépinière de jeune poissons et contribuer au repeuplement des fonds marins - sachant que seuls 4% des colins y sont pêchés. En avril dernier, l'ONG a été déboutée de sa demande. La NOAA estime que "des zones entières de ces grands canyons n'abritent quasiment pas de coraux tandis que de larges zones en dehors de ces périmètres en sont très riches. Si le but est de protéger ces habitats sensibles, il y a sans doute de meilleures façons de le faire que de fermer tout simplement l'accès de ces canyons à la pêche" (8). Si Greenpeace dit vrai, à savoir que seul 4% du colin y est pêché, cela semble plus subtile de protéger ces zones que recourir aux "meilleures solutions" de la NOAA que personne ne propose au demeurant pour l'instant...
Enfin, il persiste des inquiétudes sur le rôle de la pêche et le déclin des lions de mer de Steller, désormais très protégés, mais qui se nourrissent notamment de colin. De gros efforts ont été fait à ce niveau depuis 10 ans, avec la mise en place de zones interdites de pêche - mais des études plus poussées sont nécessaires pour comprendre toute la chaîne alimentaire et la façon dont la pêche peut impacter à différents échelons.
Et Fleury Michon dans tout cela?
Nous pourrons toujours argumenter sur les quantités pêchées, Fleury Michon n'est qu'un pion sur un échiquier où seul le consommateur joue en décidant de l'espèce qu'il consomme et en quelle quantité. A se plonger au coeur du monde de la pêche, tout n'est pas si simple. Du gâchis plus ou moins important selon les espèces à la surveillance du bon respect des quotas, des techniques utilisées à la transparence des données, il y a une hétérogénéité mondiale épouvantable et totalement opaque.
Échelle industrielle pour échelle industrielle, mieux vaut que l'entreprise s'en remette au Colin après tout. Quitte à manger du poisson, sans doute vaut-il mieux au final opter pour un poisson très surveillé, qui génère très peu de gâchis, à la condition qu'il soit pêché dans les eaux américaines et non russes (zéro confiance sur le suivi), en comptant sur la vigilance d'ONG comme Greenpeace pour identifier les zones les plus sensibles et faire pression pour les protéger.
Je rappelle qu'en 2010, la quantité de thon rouge de l'Atlantique Est négocié sur le marché mondial dépassait le quota légal de 141 % (9) et, d'une manière générale, les pêcheurs européens semblent incapables de respecter le moindre quota, quelles que soient les espèces. Ce n'est d'ailleurs qu'en 2013 que l'Union Européenne a pondu dans la douleur un accord contre la surpêche... qu'il reste à faire respecter.
Et si le consommateur commençait par devenir plus raisonnable sur les quantités qu'il absorbe, en acceptant d'y mettre le juste prix?
--
Pour aller plus loin:
Un livre a vu le jour sur les enjeux de la pêche du Colin d'Alaska, je ne l'ai pas lu mais voici ses références: Kevin M. BAILEY (2013) "Billion-Dollar Fish: The Untold Story of Alaska Pollock", University Of Chicago Press, 288 p.
Sources:
(1) Guide des espèces 2013, Alliance Produits de la Mer
(2) Source: Association Bloom
(3) "A review of formal objections to Marine Stewardship Council fisheriescertifications", C. Christiana, D. Ainleyb, M. Baileyc, P. Daytond, J. Hocevare, M. LeVinef, J. Nikoloyukg, C. Nouvianh, E. Velardei, R. Wernera, J. Jacquet, Biological Conservation 161 (2013) p.10-17
(4) Fiche espèce: le colin d'Alaska,
(5) Council motion – GOA Groundfish harvest specifications (pdf qui s'ouvre), NPFMC
(6) "Guide pour la réduction des prises accessoires dans la pêche au chalut des crevettes tropicales", FAO (2009)
(7) "Is it time for Bering Sea Canyon Marine Protected Areas yet?", Greenpeace (8 avril 2014)
(8) "Canyons, Corals, and Sustainable Fishing in the Bering Sea", NOAA (juin 2014)
(9) "Le thon rouge de Méditerranée souffre plus que jamais de surpêche et de fraudes", Notre Planète info (oct. 2011)
(*) [MàJ 16/09/14] Je cite, sur le communiqué de presse du MSC:"Lors de l'évaluation, l’organisme de certification a identifié huit plans d’actions que la pêcherie devra accomplir durant la période de certification et qui permettront notamment de renforcer son programme de surveillance et d'observation". On est donc bien dans les engagements. Pas des pratiques déjà en cours...
Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pêche, fleury michon, surimi, alimentation, océan, poisson, colin d'alaska | Facebook | |
lundi, 18 août 2014
L'Oréal teste-t-il les cosmétiques sur les animaux?
Officiellement, "L’Oréal ne teste plus aucun de ses produits ou ingrédients sur l’animal, et ce partout dans le monde. [Le groupe] ne délègue pas non plus cette tâche à d'autres. Une exception pourrait être tolérée si une autorité l’exige à des fins sécuritaires ou réglementaires"(1).
Relativisons. L'engagement respecte en ce sens les réglementations européennes, interdisant depuis 2004 tout test sur les animaux pour les produits finis, puis les tests pour les ingrédients en 2013 (2). Pourquoi tant de décalage entre les deux directives? Une des raisons invoquées a été de pouvoir proposer des méthodes alternatives de test répondant aux standards de l'ECVAM (European Centre for the Validation of Alternative Methods), organisme officiel créé en 2011. Gageons qu'entre 2004 et 2011, des troupeaux de lobbyistes ont du faire tout leur possible pour freiner les procédures.
Toujours est-il que L'Oréal a longtemps souffert d'une mauvaise presse en matière de tests sur les animaux... Or, le groupe s'est préparé depuis longtemps pour tirer son épingle du jeu. Dès 1989, des protocoles d'évaluations dites "prédictives" étaient mis en place, permettant de ne plus tester les produits finis sur les animaux (soit 14 ans avant la Directive européenne). Restaient les ingrédients... en 2011, le groupe lançait le centre Episkin près de Lyon (ça tombe bien, c'est la même année que la création de l'ECVAM), une plateforme de recherche entièrement dédiée à la reconstruction de tissus humains pour évaluer la sécurité des substances appliquées. Ce n'est donc finalement qu'en 2013 que le groupe annonçait officiellement ne plus tester les ingrédients sur les animaux (ce qui implique l'engagement de près d'une centaine de filiales). Les mauvaises langues diront qu'ils se sont contentés de respecter la législation européenne qui entrait en vigueur cette même année... mais à leur décharge, l'engagement portait sur le monde entier, où cette réglementation ne s'appliquait pas.
Pour être transparente avec vous, j'ai été conviée à visiter Episkin fin mai (oui, je sais, je ne suis pas pressée pour écrire...) - fort intéressant je dois dire. Imaginez: 140 000 unités de tissus sont reconstruits par an (épiderme, derme, cornée oculaire...) à partir de déchets opératoires. D'autres centres ouvrent petit à petit dans le monde pour disposer de divers types de peau (peau asiatique, noire...), car leurs caractéristiques et leurs réactions diffèrent. Ces disques de tissus vivants servent à évaluer des milliers d'ingrédients. Je regrette cependant que ces derniers soient testés un par un, sur du court terme (impossible de mesurer les effets d'ingrédients sur plusieurs mois et encore moins un cocktail de produits) - un problème commun à tous les secteurs recourant à des produits chimiques, pas seulement les cosmétiques. Petite présentation d'Episkin:
Reportage (en anglais) tourné par la chaîne Bloomberg en 2011 sur Episkin
Comment recréer l'épiderme: cliquez l'image pour l'agrandir (désolée, uniquement en anglais) (3)
Pas fou - les investissements représentent 30 millions d’euros par an, L'Oréal propose ces épidermes reconstitués à la vente (Bloomberg TV mentionne 55 euros le disque en 2011).
Au vu de l'infrastructure hyper protégée high tech, on peut légitimement se demander comment certaines entreprises procédaient avant 2013, voire 2004, qui affirmaient ne tester ni les ingrédients, ni les produits finis sur les animaux (Body shop racheté par L'Oréal en 2006, Yves Rocher, Weleda...). Mais... en creusant, il apparait très vite que l'opacité règne bien souvent, à la plus grande confusion des consommateurs.
Pour preuve, les listes de marques conseillées respectant les animaux varient d'une association à une autre. Yves Rocher est listé par l'association One Voice (voir la liste de produits labellisés garantissant qu’un produit n’a pas été testé sur les animaux) mais pas Body Shop. C'est exactement le contraire avec le label Humane Cosmetics Standard (HCS) de l'association Gaïa. Pratique!!! (mais plusieurs marques figurent dans les deux, à bon entendeur...).
Ne noircissons pas le tableau toutefois. Un groupe comme L'Oréal a d'énormes moyens financiers, certes... mais c'est une machine monstrueuse à mouvoir. J'ai pu constater avec plaisir que certains de ses représentants sont tout aussi motivés que vous et moi à vouloir bien faire. Mais là où au sein d'une PME, il suffit parfois d'un seul directeur de département montant au front pour transformer des process, ce n'est pas le cas dans une multinationale. Et rappelez-vous, le propre de toute entreprise est de combler les attentes du consommateur. A lui de faire pression car au final, c'est lui qui a le dernier mot... dans son panier d'achat.
Reste la dernière phrase de l'engagement de L'Oréal citée en tête d'article: "Une exception pourrait être tolérée si une autorité l’exige à des fins sécuritaires ou réglementaires". C'était le cas de la Chine, qui obligeait d'effectuer des tests sur des animaux pour des produits vendus sur son territoire. Le gouvernement vient tout juste de supprimer cette obligation cet été. Il n'est pas impossible que L'Oréal ait joué un rôle dans cette décision, mettant en avant sa technologie (voir à ce titre le reportage sur CCTV). Si influence il y a eu, seul un groupe avec une telle force de frappe pouvait réussir - les animaux chinois apprécieront et nous avec. Malheureusement, il n'est pas interdit que d'autres pays aient des exigences similaires...
Sites officiels: www.episkin.fr et son Centre d'évaluation prédictive: www.lorealpredictive.com
--
Sources
(1) Site du groupe: Engagement de L'Oréal contre les tests sur les animaux
(2) Pour plus d'info, consulter la page dédiée sur le site de la Commission Européenne
(3) Source du diagramme: New Scientist
Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cosmétique, test sur les animaux, santé, l'oréal, episkin | Facebook | |
mardi, 12 août 2014
#VenezVerifier Fleury Michon : c'est fait!!!
Durant 3 mois, j'ai participé en tant que blogueur à la campagne #VenezVerifier de Fleury Michon, visant à démontrer la qualité de son surimi (voir article "Fabrication du surimi: des additifs à la pêche durable"). Dans ce cadre, des blogueurs ont été conviés à observer tout le processus de fabrication, de la pêche du colin d'Alaska au produit final - l'entreprise faisant le pari osé d'ouvrir les portes de ses usines et d'embarquer quelques blogueurs (dont j'ai fait partie) à bord d'un chalutier. Premiers retours sur une aventure humaine extraordinaire.
Un groupe agroalimentaire qui ouvre ainsi ses portes, c'est à la fois passionnant et absolument exceptionnel (j'en sais quelque chose, le blog vient de fêter ses 9 ans d'existence). Or, cela tombait bien, j'avais constaté peu avant le lancement de la campagne qu'effectivement, le surimi de Fleury Michon n'avait aucune cochonnerie contrairement à la concurrence. J'ai donc tout de suite été prise au jeu d'en savoir plus. Après la visite d'usine en Vendée (fabrication du surimi à partir des pains de poissons), restait le principal: la pêche et la transformation du poisson en pains.
Si une trentaine de blogueurs étaient présents au démarrage, impossible financièrement d'emmener tout le monde sur un chalutier au beau milieu du Pacifique. Mais au fur et à mesure de l'avancée de la campagne, seule une petite quinzaine de blogueurs participaient au stage de survie en mer - étape obligatoire avant sélection finale (voir article "Tout va bien, je suis dans un radeau de survie!").
Au delà de passer le stage avec succès, le choix définitif des 6 blogueurs retenus a surtout reposé sur leur motivation et leur diversité: une blogueuse culinaire, un nutritionniste, 2 blogueuses famille/maman, un du marketing et moi de l'environnement. Pas de favoritisme en fonction d'éventuels kilos d'éloges, je suis la première à pouvoir l'attester!
Nous sommes donc partis début juillet pour Seattle, point de chute où siège le Genuine Alaska Pollock Producers (GAPP) - l'organisme regroupant les pêcheries de Colin ("Pollock", en anglais). Puis direction Dutch Harbor en Alaska, principal port de pêche des États-Unis situé au milieu des Îles Aléoutiennes, entre le Pacifique et la mer de Bering (voir la carte). Nous avons passé une journée en mer sur un chalutier de la compagnie Trident Seafood pour assister aux remontées des filets et observer les conditions de pêche. Enfin, nous avons visité une des usines de transformation du poisson en pains congelés (celle d'UniSea), qui sont ensuite acheminés en Vendée pour fabriquer le surimi.
Je reste bluffée par l'opération de Fleury Michon. Évidemment, on trouvera toujours à redire, tout n'est pas rose quand on prélève des milliers de tonnes de poissons arrachés à la mer. Mais leur volonté de transparence doit être saluée. Ma seule présence en blogueuse environnement (sujet hautement plus sensible dans ce contexte que les thèmes culinaire, maman ou marketing) en sont une belle preuve.
Ces 8 jours d'aventure ont été tellement riches d'enseignement et de découvertes que je vais prendre un peu de temps pour rendre compte de mon analyse. Je vous donne donc rendez-vous à la rentrée. Restez à l'écoute!
Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : surimi, fleury michon, venez vérifier, poisson, colin, alaska, rse, agroalimentaire | Facebook | |