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mardi, 08 juillet 2008

Vélo high tech – accessoires et tendances

Tandis que les petits faucons ont pris leur envol (voir la webcam), ce blog est de retour avec quelques nouveautés pour vélo dénichés ça et là sur le net. Pratiques, fun ou simplement futuristes, certaines trouvailles méritent vraiment le détour… …

pedale lampe veloA commencer par Pedalite, une société anglaise qui a conçu des pédales lumineuses fonctionnant sur le principe de la dynamo – ingénieux et écolo quand on sait qu’un cycliste est particulièrement vulnérable la nuit. Le principe ? En tournant sur son axe, la pédale génère du courant alimentant des leds clignotantes grâce à une petite génératrice intégrée. Celles-ci fonctionnent encore une dizaine de minutes à l’arrêt. Oredon [MàJ 18/4/2011 le site n'existe plus] distribue le kit en France, vendu au prix de 49 euros (hors livraison). Inconvénients : les risques de vol et un poids de 570g pour les deux pédales.

D’autres systèmes d’éclairage sont également à signaler : outre les classiques dynamos qui se fixent sur les roues, provoquant parfois la sensation d’être un peu freiné, vous pouvez opter pour :

  • Une lampe à leds sans pile (effet dynamo grâce à une manivelle à tourner avant de rouler) qu’on peut trouver par exemple chez Econologie pour 8,50 euros.
  • Une lampe solaire comme l’Owleye (= "Œil d’hibou") qui offre 16h d’autonomie pour 2 à 6h de charge suivant l’ensoleillement. On la trouve sur Websolaire à 35 euros.

casque velo led.jpgIl existe des casques intégrant directement des leds (batteries rechargeables), comme le "Fuji ILS Police Bike Helmet" vendu sur le site américain Abikestore. Ces casques sont développés par la société IHT Technology, qui fournit notamment les policiers à vélo de Los Angeles – d’où le nom du casque… Je n’ai pas trouvé d’équivalent en France. 

Et si tout ceci ne vous convainc pas, roulez en vélo phosphorescent ! Puma a en effet développé en partenariat avec Biomega un vélo pliant, le Puma Glow Rider, utilisant un alliage argent anodisé qui brille dans la nuit. Il est commercialisé a priori depuis avril 2008 dans les Puma store.

puma glow rider.jpg

Enfin, deux prototypes coup de cœur…

  • Le sandwich bike, vélo avec armature en bois au style très épuré créé par deux designers néerlandais, Pieter Janssen et Bleijh.
  • The sound of music, par Yanko design, constitué de deux flûtes actionnées par le vent et dont vous pouvez jouer comme un ocarina.
velo bois.jpg         velo klaxon.jpg

Voilà de quoi améliorer votre vélo pour les vacances... Remarquez, avec le temps qu'il fait, ce n'est pas de lumières dont nos vélos ont besoin... mais de parapluies! Ca tombe bien, les anglais ont sorti le "Nubrella"... je vous laisse avec leur video de présentation...

Nubrella.jpg

lundi, 09 juin 2008

Agrocarburants: 5mn pour comprendre les enjeux

disparition orang outan.jpgConformément aux objectifs fixés par l’Union Européenne (Directive 2003/30/CE), 5,75% d’agrocarburants devront être incorporés dans l'essence et le gazole d’ici 2010… et 7% en France.

Pour rappel, un agrocarburant (ou biocarburant… qui n’a pas grand chose de "bio") est issu de végétaux et les sources sont variées : céréales (blé, colza, maïs), canne à sucre, betterave, voire plus récemment des algues et même, des champignons (lire ci-après).

Si l’on parle tant des agrocarburants, c’est qu’ils forment une alternative aux carburants classiques avec un avantage économique certain face à un or noir en passe de se transformer en diamant noir. Toutefois, le débat fait rage sur leur réel avantage énergétique et environnemental: longtemps plébiscités comme une solution permettant de réduire les émissions de CO2, leur intérêt est de plus en plus questionné.

Quels sont les enjeux ?

Plusieurs facteurs sont en ligne de mire :

Risque de déforestation, lié aux besoins de dégager des surfaces de cultures : c’est une menace directe sur la biodiversité, entraînant de surcroît une dégradation des sols et du climat (déforestation = émissions massives de CO2).

L'Indonésie détient ainsi le triste record de taux de déforestation dans la période allant de 2000 à 2005, ayant déjà perdu 72 % de ses anciennes forêts pour répondre à la demande internationale de bois, de papier, d'huile de palme et, à présent, d’agrocarburants. Les Nations-Unis estiment qu'en 2022, 98 % des forêts indonésiennes auront disparu. 1ère victimes : les Orangs-outans, dont l’effectif de ceux de Sumatra a chuté de 91% en un siècle. Ils deviennent ainsi une des espèces les plus menacées d’extinction à l’heure actuelle.

Cet impact dramatique a été largement mis en avant par plusieurs études dont, entre autre, celle d’une équipe britannique de l’Université de Leeds, indiquant que la quantité de CO2 séquestrée par les forêts sur 30 ans excède largement la quantité d’émissions évitées par l’utilisation de biocarburants. Il est donc bien plus avantageux de conserver les forêts que de les détruire en vu de la production de ces derniers.

Destruction des écosystèmes: non seulement les forêts (et la biodiversité qu’elles abritent) sont menacées, mais les écosystèmes marins sont également touchés. Récemment, des scientifiques canadiens tiraient la sonnette d’alarme car les engrais azotés nécessaires à la production croissante d'éthanol à partir du maïs aux États-Unis menacent le golfe du Mexique. Ceux-ci se retrouvent dans l’eau et favorisent le développement d’algues (processus d’eutrophisation), étouffant la vie en dessous. Or, si les États-Unis poursuivent leurs objectifs de développement de l’éthanol, la pollution azotée augmentera de 34 %...

Dégradation des sols: plusieurs études récentes, dont celle mandatée par les offices fédéraux de l'énergie, de l'environnement et de l'agriculture suisses, indiquent que la culture et la transformation des agrocarburants nécessitent l’apport de produits chimiques s’ajoutant à la dégradation des sols et de la qualité de l’eau. Au final, le bilan énergétique est moyen (réduction au maximum de 30% les émissions de gaz à effet de serre) avec des pressions environnementales accrues (biodiversité, fertilisation intensive…)

La consommation d’eau n’est pas en reste. Des chercheurs du groupe international de recherche sur l’agriculture (CGIAR) basé au Sri Lanka ont montré qu’au Brésil, il faut 90 litres d’eau pour la production d’un litre d’éthanol (issu de la canne à sucre), 400 litres aux Etats-Unis (produit à partir de maïs), 2.400 litres en Chine (maïs) et… 3500 litres en Inde (canne à sucre). Quand on sait que la Chine veut multiplier sa production par quatre d’ici 2020, elle devra augmenter sa production de maïs de 26% - une vraie catastrophe !

Impact économique: les prix de certaines denrées en concurrence directe comme le maïs ont vu leur prix croître et sont l’objet à présent de spéculations sans précédent. L’OCDE prévoit une augmentation des prix alimentaires allant de 20 à 50% pour les 10 années à venir. En effet, la concurrence s’annonce rude. Les récoltes céréalières de 2007 ont été catastrophiques et les années à venir ne présagent rien de bon. L’année 2008 pour le blé risque d’être à son plus bas niveau depuis 25 ans et la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture) prévoit que les stocks demeureront à ces niveaux dans un futur proche. Une demande de plus en plus forte combinée à des catastrophes climatiques toujours plus nombreuses expliquent en grande partie ce phénomène. Or, les filières éthanol reçoivent de surcroît des aides hallucinantes. Ainsi, il est estimé que les Etats-Unis, à eux seuls, dépensent 5 milliards d’euros par an pour aider la filière éthanol !!!

Biocarburants de seconde génération : quelles améliorations ?

Ces impacts peuvent toutefois être limités en prenant un certain nombre de mesures, comme celle de stopper la déforestation, limiter les brûlis au profit du défrichage (notamment dans les zones tropicales) ou celle de privilégier la valorisation des déchets, de l'herbe, de la paille et du bois dans nos pays tempérés. C’est l’utilisation de ce type de biomasse, complémentaires aux activités agricoles préexistantes, qui vaut l’appellation "biocarburant de seconde génération" – considérés de ce fait comme plus efficaces.

Aujourd’hui, les sources de production les plus prometteuses d’agrocarburant sont les micro-algues qui font l’objet de recherches intensives depuis quelques années. Ainsi, quand un hectare de maïs fournit 168 m3 de carburant par an, le palme en fournit entre 6540 et 7476 m3 et les algues 187.000 m3. On peut citer notamment le projet Shamash en France, démarré fin 2006. Au moins 15 start-up américaines travaillent également sur les algues (voir la liste).

culture jatropha.jpgUn autre prétendant dont le génome vient d'être décodé est le champignon Trichoderma reesei, qui dégrade les végétaux en sucres simples, pouvant être ensuite transformés en éthanol après fermentation.

Citons enfin le Jatropha, une plante originaire d'Amérique latine poussant sur des terres semi-arides (elle n’entre donc pas en compétition avec des cultures alimentaires - enfin... normalement). Il existe de plus en plus de pays producteurs : Inde, Philippines, Indonésie, Afrique du Sud, Burkina Faso, Mali, Ghana, Malawi, Zambie et dernièrement Madagascar – où la société D1 a commencé sa culture fin 2006 (voir la brochure en pdf).

Dans l’hypothèse d’une transformation efficace et écologique de la biomasse en énergie en quantité suffisante, sans coût prohibitif ni pour le carburant ni pour les denrées alimentaires - parallèlement à une réduction des consommations énergétiques, les agrocarburants peuvent avoir un rôle significatif dans l’approvisionnement futur en énergie.

Mais comme tout cela fait beaucoup d'hypothèses à combiner, ne soyons pas naïfs, les agrocarburants ne resteront qu’un palliatif tant que nous ne comprendrons pas la nécessité de réduire drastiquement nos niveaux de consommation.


Sources :
- "Une étude suisse démontre que tous les agrocarburants ne sont pas respectueux de l'environnement", Actu-Environnement (29 mai 2007)
- "Indonesia deforestation fastest in world: Greenpeace", Reuters (3 mai 2007)
- "Les orangs-outans menacés par la déforestation en Indonésie", Cyberpresse (11 juin 2007)
- Directive 2003/30/CE du 8 mai 2003 visant à promouvoir l'utilisation de biocarburants ou autres carburants renouvelables dans les transports (document pdf)
- "EU biofuel policy is a mistake", BBC (17 août 2007)
- "Les stocks de céréales à leur plus bas niveau depuis 25 ans", Notre-planète.info (9 oct. 2007)
- " La production d’essence verte périlleuse pour l’Inde et la Chine", Sciences & Avenir (11 oct. 2007)
- "After 30 years, algae-to-fuel finally gets the green light", Greenfuels forecast (mars 2008)
- "Bientôt des champignons génétiquement modifiés pour produire des agrocarburants ?", actu-environnement (16 mai 2008)
- "Ethanol de maïs : spéculation et famine !", Les Amis de la Terre (11 sept. 2007)
- "La production d’éthanol à partir du maïs menace le Golfe du Mexique", Le Devoir (10 mars 2008)
- Crédit photoOrang-outan: Veronique di Meo

samedi, 10 mai 2008

Economisez du carburant grâce à l'Ecoconduite

ecoconduite

L'ECOCONDUITE, QUELS AVANTAGES? 

(Pour diffuser "Ecolocool", voir en bas de l'article)

Le transport étant le 1er responsable des émissions de gaz à effet de serre, plus vous évitez de recourir à la voiture et moins vous contribuez au réchauffement climatique. 

Mais quand la voiture est vraiment nécessaire (livraison, médecin, chauffeur de taxi, déménagements... ) et pour ceux qui n'arrivent pas encore à se passer de voiture adoptez l'écoconduite (ecodriving en anglais et écoflotte en québéquois) pour réduire la consommation de carburant (donc, des émissions de gaz à effet de serre).

C'est un mode de conduite plus souple, plus calme et sans à-coup, qui permet d'économiser 5 à 40% sur ses consommations. 

Concrètement, l'écoconduite, c'est...:

  • Une conduite fluide, sans accélération ou frein brusque (inutile d'accélérer à 50m d'un feu orange...), surtout en ville. Prenez l'habitude d'anticiper! Une conduite agressive entraîne jusqu’à 40 % de consommation en plus !
  • Choisir un régime moteur adapté à sa vitesse (économie allant jusqu’à 20 % de carburant).
  • Modérer sa vitesse (zigzaguer pour grapiller 50m et quelques secondes ne vous avancera à rien...).
  • Prendre l'habitude d'arrêter le moteur en cas d'arrêt prolongé (stationnement, file d’attente, achat de la baguette, discussion avec la voisine...).
  • Surveiller la pression des pneus, tous les 2 mois, notamment avant les vacances et en cas de brusques changements de température (+6-7% de carburant consommé avec 1 bar de moins).
  • Limiter la climatisation qui pompe le carburant (+5 à 15%, sans compter les effets nocifs des fuites de fluide frigorigène, puissant gaz à effet de serre). Stationnez à l'ombre autant que possible, aérez quelques minutes quand vous entrez dans le véhicule avant de mettre la clim, fermez les fenêtres dès la mise en marche, ne pas dépasser 4 à 5 °C de différence entre l'extérieur et l'intérieur, recyclez l'air frais de l'habitacle par temps très chaud et faites fonctionner la clim quelques minutes de temps en temps dans l'année pour maintenir les joints en état.
  • Favoriser les déplacements à plusieurs: plus vous voyagez nombreux, plus vous diminuez la pollution par personne transportée. N'hésitez donc pas à recourir au covoiturage (listes de liens sur internet).
  • Eviter de circuler aux heures de pointe autant que possible. En privilégiant des déplacements lorsque le trafic est plus fluide, vous dépenserez moins d'énergie.
  • Retirer les galleries et porte-vélo/ski quand ils ne sont pas nécessaires: ils diminuent l'aérodynamisme du véhicule et entrainent des surconsommations (+10 à 20%)

(source: ADEME)


eco conduite


APPRENTISSAGE A L'ECOCONDUITE - Suivi européen

Quand ce blog a parlé de l'écoconduite la 1ère fois en oct. 2006 (*), la France brillait par son retard dans la promotion de l'écoconduite... Un an et demi plus tard, nous en restons aux balbutiements tandis que d'autres pays ont lancé depuis belle lurette des programmes complets d'apprentissage à destination des conducteurs (routiers compris). Les stages peuvent être offerts par des entreprises, soucieuses de faire des économies tout en faisant du bien à l'environnement. On trouve, entre autres:

Pour tous ceux qui voudraient en savoir plus sur l'écoconduite, regardez les vidéos suivantes (tirées d'écoflotte):

"Le bon sens au volant - Une nouvelle perspective

Vous y trouverez:
Module 1 – La conduite éconergétique et son importance
Module 2 – La conduite et l’économie de carburant
Module 3 – L’importance de l’entretien
Module 4 – Opter pour le véhicule répondant à ses besoins quotidiens et à ceux de l’environnement
Module 5 – Les avantages de la conduite éconergétique

Lisez le document très complet sur "La conduite économique - le style de conduite intelligente", édité par le projet européen TREATISE (cofinancé par la Commission Européenne) sur la promotion de transports plus propres. Je vous invite également à lire l'article du blog "Camions propres". 


DIFFUSEZ LE LOGO ECOLOCOOL!

Le logo a été créé par Olivier de AndrosProd, lecteur de ce blog: "J'ai découvert l'écoconduite à la fin de l'année 2007 en regardant mon JT préféré (...). Mon penchant "vert" m'a rapidement fait adopter ce mode de conduite. Habitant en milieu urbain dense (en région parisienne) j'ai vite compris que les "autres" automobilistes, ceux qui ne pratiquent pas l'écoconduite, ont parfois des réactions étranges : klaxon, dépassement en ville, ronflement de moteur, énervement... Faisant mien le crédo "il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis" et supposant que tout le monde ne connait pas encore l'écoconduite, j'ai cru bon de devoir informer. A l'image de "Attention bébé à bord" ou "Tu me colles trop si tu réussis à lire ce message...", j'ai donc eu une idée d'autocollant à coller sur ma vitre arrière... En faisant le tour du web j'ai trouvé qu'il manquait un logo à l'écoconduite, dont le nom me semblait un peu "lourd"... j'ai donc créé "Ecolocool" et son logo... en esperant voir prochainement ce logo sur vos voitures !"

 

Pour afficher ce logo sur votre site et renvoyer à cette présentation de l'écoconduite, placez votre souris sur le code ci-dessous et faites 'copier'. Insérez ensuite le code sur votre site:


(*) Cet article est une mise à jour de l'article consacré à l'écoconduite paru initialement le 20 octobre 2006

vendredi, 04 avril 2008

Record de pollution de l'air dans les stations de la RATP

Aimer la ville, c'est bien... mais aimer voir ses usagers et ses employés en bonne santé, ce serait mieux... 

Si le problème était déjà connu(*), il a fallu attendre le cri d'alarme d'Ecologie sans frontière (ESF) suivi d'un reportage de Canal+ diffusé le 26 juin 2007 pour dénoncer des taux de microparticules très élevés à l'intérieur des stations de la RATP. En réaction, la régie a alors présenté pour la première fois en juin les données collectées sur la qualité de l'air de son réseau souterrain.

En novembre, la RATP s'est alors engagée à publier dès janvier 2008 sur son site Internet les résultats des mesures établies à partir de son réseau de stations fixes. C'est chose faite... à condition d'éplucher son site et de se contenter du minimum: 3 stations de mesures en continu à Châtelet (ligne 4), Franklin D. Roosevelt (ligne 1) et Auber (ligne A): un peu faible au regard des quelques 300 stations que compte le réseau, avec des données brutes placardées sans explication! Cliquez sur www.ratp.fr/corpo/air/mesures.shtml pour y accéder.

Pour mieux comprendre ces mesures, je vous propose un petit rappel des faits. Notez pour les non-franciliens que ces problèmes de pollution sont susceptibles de toucher tout réseau de transport souterrain...


Quelles sont les sources de pollution? 

La pollution incriminée est le taux de microparticules, constituées essentiellement de poussières d'hydrocarbures aromatiques, du toluène, du fluoranthène, des particules de plomb, nickel, cadmium, arsenic, chrome, fer et manganèse dont le diamètre est inférieur à 10µm. Le taux de dioxyde d'azote est, lui, similaire à celui de la surface et le taux d'ozone est quasi nul. Elles sont générées avant tout par le freinage mécanique des rames en station et par le meulage des rails (pour éviter les crissements). À chaque passage, les trains soulèvent donc ces microparticules et les remettent en suspension, exposant ainsi les usagers et les employés.

Bien que présentes également en surface, ces particules sont présentes en quantités bien plus importantes en souterrain. Si la RATP annonce des taux de l'ordre de 300 µg/m3 (microgramme/m3) avec des pic de 500 µg/m3 dans le métro et 800 µg/m3 dans le RER sur 2h, le documentaire de Canal + indique des taux atteignant 1200 µg/m3 d’air à Châtelet-les Halles et 2400µg/m3 à Gare de Lyon entre 17 et 19 h!

Explication de la RATP: les ventilateurs étaient certainement en panne ce jour-là... Ah oui? Et combien de fois par an sont-ils en panne??? Ces mesures sont 24 à 48 fois plus que la norme de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) fixant un seuil d’exposition tolérable à 50 µg/m3 d’air de PM10 en moyenne sur 24 h pas plus de 3 jours par an, à l'extérieur!!!

A l'extérieur... Voilà bien le coeur du problème car il n'existe aucun norme en France ou dans l'Union Européenne - qui devrait cependant bientôt fixer des sueils pour la pollution en intérieur (pour l'extérieur, c'est déjà fait avec un maximum de 50µg/m3, comme l'OMS).


Quels effets sur la santé ?

Si la RATP cherche à rassurer (le seuil maximum de 347 µg/m3 préconisé par le Conseil supérieur d'hygiène publique de France (CSHPF) est soi-disant respectée), il s'agit avant de moyennes - loin des mesures faites par les journalistes de Canal+ en période de pointe, notamment dans le RER. De surcroît, cette valeur de 300 µg est à respecter par rapport à un voyage de 2 heures dans le métro, la RATP précisant que la durée moyenne serait plutôt de 50mn. Fort bien pour les usagers, mais quid des employés et des commerçants?

Or, une étude menée par l’équipe du professeur Michel Aubier, chef du service pneumologie à l’hôpital Bichat pendant 2 ans conclut que des phénomènes inflammatoires apparaissent sur des poumons de souris et des cellules humaines in vitro plongés dans des échantillons d’air du métro et du RER. Si le professeur refuse de se prononcer sur les effets possibles pour les usagers et les employés, nous avons tous en mémoire le scandale de l'amiante, où des années de tergiversations ont considérablement entravé la mise en place de mesures préventives, avec les conséquences que nous connaissons maintenant. Rappelons que l'on sait pertinemment que ces microparticules pénétrent profondément dans les poumons (pensez aux effets du tabagisme), ce qui provoquerait chaque année 348 000 décès prématurés en Europe. 

La RATP a affirmé qu'elle présentera en 2008 un récapitulatif des expositions des citadins selon les modes de transport... qu'elle cachera dans un obscur recoin de son site?


Comment réduire la pollution ?

Déjà, la mise en place de grilles remplaçant les portes vitrées d’accès aux stations a permis de mieux ventiler les souterrains (bon sang, quels devaient être les taux d'antan?). La RATP met ensuite en avant l'existence de trains aspirateurs passant sur les voies pour récupérer les déchets. Problème: il n'en existe que 3, souvent en panne, qui ne retiennent quasiment pas la poussière.

Une solution palliative consisterait à arroser les rails avant de les limer pour empêcher les particules de s'envoler - ce qui ralentirait le travail des équipes... ce qui ne semble pas faire l'unanimité à la Direction de la RATP qui annonce le développement de ventilateurs et le remplacement du freinage mécanique par un système électrique sur toutes les rames d’ici à... 2020!

Si je n'apprécie pas du tout les méthodes habituelles de grèves de la RATP, dans ce cas de figure, j'encourage vivement les agents ET les commerçants dont les boutiques sont en sous-sol (et dont personne ne parle) à manifester en masse pour défendre leur santé!  

 

(*) Dès 2000, les comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) du métro et RER s'étaient mobilisés sur le dossier et avaient alerté la direction de la RATP. Le Nouvel Observateur avait d'ailleurs publié un article dès 2003, relayé par Planète-info

Sources:
- "La pollution de l'air dans le métro est très préoccupante", Planète-Info (26 juin 2007)
- "Polémique sur la pollution de l'air dans le métro parisien", Le Figaro (14 oct. 2007)
- "La RATP rendra désormais public les résultats de qualité de l’air intérieur du réseau francilien", Actu-Environnement (9 nov. 2007)
- "Les particules en ligne de mire", dossier spécial de la revue Airparif Actualité (n°30, sept. 2007 - ficher pdf)
- Enquête du Comité Régie d'Entreprise RATP [MàJ 18/4/2011 le lien a disparu]

jeudi, 27 mars 2008

Que respirent les franciliens?

En 2007, Airparif a lancé une campagne de mesure de la pollution de l'air commandité par l'Afsset. Dans ce cadre, 150 volontaires en Ile-de-France (37% habitant Paris, 34% en petite couronne et 29% en grande couronne) ont porté des colliers de mesure pendant 12h lors de 2 journées test (*), répartis en 4 groupes selon le mode de transport utilisé (voiture, transport en commun, vélo ou marche, sédentaires). Le bilan complet vient d'être publié, indiquant que les stations du réseau d'Airparif reflètent bien l'exposition individuelle moyenne à la pollution tout au long de la journée.

Comme on peut s'y attendre, les concentrations relevées dépendent largement du mode de transport utilisé, mais également des habitudes quotidiennes (puisque les participants conservaient leur collier à l'intérieur des bâtiments). Voici les principaux résultats:

  • Les automobilistes sont les plus exposés au benzène avec une moyenne de 4µg/m3 en février (contre 2,4 µg/m3 pour les piétons et cyclistes). Cependant, l'exposition varie de 1,2 à 13,2 µg selon le temps passé
  • Les sédentaires sont les plus exposés au formaldéhyde (qu'on retrouve dans les meubles, des cosmétiques, des produits d'entretien... voir la liste des produits dans lesquels on retrouve ce polluant), notamment en hiver (effet lié à la température et au fait que les pièces sont moins aérées)
  • Concernant le dioxyde de carbone, les usagers des transports en commun, les piétons et les cyclistes semblent plus exposés (51µG/m3), mais Airparif nuance ce résultat par le fait que ces usagers sont avant tout parisiens tandis que les longs trajets en voiture sont plus nombreux en banlieue où la pollution est moindre.

Notez que cette remarque pourrait tout autant s'appliquer au benzène... Rappelons que ces mesures reflètent 12h d'activités et non simplement les 1-2h passées dans les transports (mais les volontaires relevaient leur activité toutes les 15 mn). En d'autres termes, selon votre lieu de travail ou d'habitation, vous pouvez également profiter des vapeurs de la rue... Des mesures bien plus fines sont donc nécessaires pour réellement dissocier la part de pollution intrinsèque aux transports du reste des activités quotidiennes - ce qu'Airparif prévoit de faire cette année.

J'espère qu'un échantillon bien plus large de volontaires sera sélectionné car je reste un peu dubitative sur les aspects scientifiques de cette étude. 150 volontaires sur 4 groupes, se sont approximativement 10 personnes par mode de transport et par "région" (Paris, petite et grande couronne)... soit à peine plus de 2 personnes aux 4 points cardinaux. Or, les volontaires ne semblaient pas manquer: j'ai moi-même voulu participer mais n'ai pas été prise car "sur-représentatrice" du groupe transport en commun entre paris et sa banlieue. Or, cette sur-représentativité n'a rien d'anormal puisqu'elle correspond tout simplement à la réalité: il y a bien plus d'usagers du métro/RER/bus que des vélos! Il n'est donc pas inutile de multiplier les volontaires de ces modes de transport sachant que les pollutions peuvent considérablement varier suivant la station, le type de trame (sur pneu ou non)... des paramètres variant plus que pour les cyclistes.

Je suis donc un peu sceptique sur la méthodologie utilisée et j'avoue que ce n'est pas la première fois avec les études menées par Airparif. Mais ce bilan fournit néanmoins des données précieuses sur ce que nous respirons en tant qu'individu dans notre vie quotidienne. Des mesures plus poussées devront permettre d'analyse plus précisément les activités les plus polluantes et orienter l'Afsset sur les axes de travail. Restons donc positifs!

(*) 13 février et 12 juin 2007. Les colliers sont constitués d'échantillonneurs mesurant 3 polluants: le benzène, le dioxyde d'azote (NO2) et le formaldéhyde

Pour aller plus loin:
- Accéder à la synthèse du bilan (pdf - 174 Ko)
- Télécharger le rapport complet (pdf - 1,13 Mo) - Petit conseil: faites un clic droit sur le lien et sélectionner "enregistrer sous"
Rapport final relatif aux résultats des deux campagnes de mesure - Février 2008

 

samedi, 01 mars 2008

Webconférence en entreprise = gros bénéfices!

Les entreprises font généralement la course aux bénéfices oubliant totalement les économies réalisables sur les déplacements, l'énergie, le papier... Beaucoup de dirigeants qualifiant ce potentiel de "marginal" (comme Henri Proglio, président de Véolia). Prenons pourtant l'exemple des webconférences ou téléconférences, à la fois bénéfiques pour l'environnement (exit la pollution des transports) et les portefeuilles...

Organisation d'une webconférence vs. meeting réel:

Vrai meeting 

Hypothèse n°1: une entreprise dont la maison mère est basée à Paris, avec une agence à Lyon, Bordeaux et Lille. Souhait des dirigeants de se rencontrer sur Paris.
Hypothèse n°2: un siège d'une multinationale basée à Londres, avec succursales à Paris, New York et Tokyo et sous-traitant à Beijing. Souhait des directeurs marketing de se rencontrer à Beijing. 

Cas n°1: nous avons 4 dirigeants dont 3 devront effectuer un AR sur Paris. Par train, tarif normal classe éco:

  • Paris-Bordeaux AR = 160 € = 6h de train (plus environ 2h de transports en commun pour accéder aux gares de Bordeaux et Paris)
  • Paris-Lille AR = 105 € = 2h de train (plus 2h de transports en commun)
  • Paris-Lyon AR = 160 € = 4 h de train (plus environ 2h de transports en commun)

Si le dirigeant bordelais prend un avion, il lui en coûtera 310 € et 2h20 de vol (plus 1h pour l'embarquement et 3h de transports en commun, les aéroports étant plus éloignés que les gares)... en espérant qu'il ne se prenne pas un taxi à l'arrivée! Compter en plus 15 € pour la navette/RER AR d'Orly ou Roissy.

TOTAL des FRAIS: 425 € en train et 18h de transports - 590 € et 16h20 de transports en intégrant un vol. Il faut en plus multiplier les heures par le coût de revient horaire des dirigeants qui perdent une partie de leur temps sans pouvoir travailler (ex. transports en commun), soit près du tiers du temps de déplacement. Pour des dirigeants gagnant 5000 € par mois, cela représente environ 200 € additionnels.
PRIX TOTAL du MEETING REEL (hors temps de réunion): au minimum, 625 € en train, 830 € avec un vol... et beaucoup plus pour des salaires élevés.   


Cas n°2:
nous avons 4 directeurs qui doivent effectuer un AR sur Beijing... forcément par avion. Soit (classe éco en vol direct):

  • Londres-Beijing = entre 650 et 1200 € = 20h d'avion (plus temps d'embarquements de 4h et 3h de transports aux aéroports et coût engendré)
  • Paris-Beijing AR = entre 850 et 1400 € = 20h d'avion (plus temps additionnel = idem Londres)
  • New-York-Beijing = entre 600 et 1200 € = 27h (plus temps additionnel = idem Londres)
  • Tokyo-Beijing = entre 700 et 1200 € = 8h20 (plus temps additionnel = idem Londres)

TOTAL des FRAIS: environ 4500 € (dont 300 € de transports, taxis...) et 107h20 de transports. Il faut également rajouter au moins 4 nuits d'hôtel et les repas du soir (compter 400 €) et multiplier les heures par le coût de revient horaire des dirigeants qui ne travaillent pas en continu (ex. transports en commun, temps d'embarquement, dîner...), soit plus du tiers de ce temps. Pour des dirigeants gagnant 5000 € par mois, cela représente 1300 € additionnels.
PRIX TOTAL du MEETING REEL (hors temps de réunion): au minimum 6200 €... et beaucoup plus pour des salaires élevés et des tarifs en classe affaire. 


Webconférence

Là, c'est simple, quel que soit le cas, c'est... GRATUIT (en dehors d'un peu d'électricité pour les ordinateurs et la connexion)! Il existe des solutions très faciles à mettre en place:

  • Skype, qui offre un mode visioconférence (voix + caméra) gratuit avec, je crois, 5 personnes maximum (payant au delà à un tarif dérisoire), permettant de se connecter du monde entier. J'ai déjà testé en simultané avec une personne à San Francisco, une à Paris et l'autre à New Delhi, la transmission était impeccable.
  • Flashmeeting (interface en anglais), gratuit , qui offre a priori la possibilité de participer, même avec une connexion à bas débit
  • Showtime de Powwow Now, gratuit, qui permet de partager des slide-show (power point et pdf)

Il existe également une panoplie de solutions payantes (gain sur la qualité de connexion, sécurisation des échanges...) restant toutefois très avantageuses (prix à l'appel ou abonnement - compter moins de 150 € par mois) incluant la téléconférence (il faut passer par un téléphone). Je vous invite à lire le comparatif du Journal du Net dont je citerais notamment en France WebEx et Genesys, qui offrent des solutions très performantes. J'ajouterais également Nuba (d'une simplicité extrême: chacun appel un même numéro et fournit un code pour accéder à la conférence) et ooVoo qui offre une interface video qui me semble très prometteuse et des offres gratuites vers les USA et Canada.


Vous avez compris, pas besoin de devoir se rendre à l'autre bout du monde pour rendre la webconférence (et téléconférence) avantageuse sur tous les plans: gain pour l'environnement, économies substancielles et gain de temps formidable. Les retours d'expérience sont bienvenus en commentaires!

lundi, 29 octobre 2007

La chaise électrique du futur...

Vous êtes-vous déjà assis dans une chaise électrique? Moi non... mais je testerais volontiers le concept i-Real de Toyota, dévoilé au salon automobile de Tokyo qui a lieu en ce moment même. Si son design est... dirons nous... spécial, il n'en demeure pas moins un concept non anodin de ce que pourra être notre mobilité et nos déplacements futurs: des véhicules à l'emprise spatiale réduite, fonctionnant à l'électricité avec une consommation minime tout en garantissant une vitesse suffisante pour couvrir des distances plus grandes (gardons à l'esprit que tout le monde ne peut pas faire du vélo).

Evolution du i-Swing, présenté en 2005, ce concept de mobilité personnelle sous sa plus simple expression est donc une réponse à étudier. Doté de deux roues à l'avant et une à l'arrière, ce fauteuil high tech peut aisément se faufiler. A vitesse plus élevée, la roue arrière s'étend pour accroître sa stabilité et le véhicule peut se pencher. Reste la question de la sécurité: peu d'indications sont fournies, hormis une protection renforcée du conducteur et un dispositif "son et lumière" pour les passants. J'imagine déjà quelques centaines de i-Real place de l'Etoile...

A défaut de pouvoir vous asseoir, vous opterez peut-être pour le MotorBoard 2000 XR de Roth Motors... Sous ce nom barbare se cache une superbe trottinette électrique qui, elle, est une réalité (à $ 800 tout de même...). Ses 7,5 kg vous propulseront à 24 km/h sur 7 à 10 km grâce à sa batterie lithium-ion nouvelle génération (plus légère, meilleure rendement)... et jusqu'à 30 km pour la version haut de gamme. Avec un temps de rechargement de 90 mn, ce micro scooter est un sérieux challenger, que je trouve nettement plus attractif que le Segway (même si je reconnais que je ne les ai jamais essayés... je trouve leurs prix de location scandaleux). A priori, il n'est encore disponible qu'en import, mais je ne demande qu'à l'essayer!!! 



Sources:

- Technologies that help dreams come true, site officiel de Toyota
- Site de Roth Motors [MàJ 15/4/2011: le site n'existe plus, mais il est toujours possible d'acheter le modèle et suivre l'actu sur le wiki mis en place par un fan: http://motorboards.org/]