mercredi, 19 mars 2014
Pollution aux PM10: le trafic routier responsable... tout comme le trafic aérien
Voici l'évolution des concentration de PM10 (1) dans l'agglomération parisienne lors de l'épisode de pollution de ces derniers jours, responsables du pic observé. Comme l'Ile-de-France n'est guère concernée par les éruptions volcaniques, les déserts ou les incendies de forêt (principales sources de PM10 naturelles), les particules de notre agglomération sont d'origine anthropique. Mais qui sont les (vrais) responsables?
En France, les PM10 proviennent principalement à 31% de l'industrie (dont plus du tiers de la construction et du BTP), 30% du chauffage, 20% de l'agriculture et 15% du transport routier (2). Sauf que... ce sont des MOYENNES NATIONALES.
Un trafic routier en ligne de mire
C'est ainsi que l'Automobile Club nous prend pour des imbéciles en critiquant la circulation alternée, rappelant ce taux moyen des PM10 du transport routier (citant d'ailleurs 14% au lieu de 15%). Or, dans l'agglomération parisienne, le trafic routier représente 26% des émissions de PM10... un taux qui bondit à Paris où le trafic routier est responsable de 56% des PM10 (3).
Sans surprise, la mise en œuvre de zones à faibles émissions (ou LEZ, de l'anglais Low Emission Zones) dans plusieurs pays d'Europe (ex. péage urbain, circulation alternée...) a montré que même si les impacts sur la qualité de l’air ne sont pas identiques d’une LEZ à l'autre, la réduction en concentration de PM10 peut atteindre 10 %, avec une diminution du nombre de pics de pollution (jusqu’à 16 jours en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Allemagne) (4).
Et le trafic aérien?
Il reste pourtant un grand absent des médias ces derniers jours : l'aviation. Hormis le coup de gueule de quelques élus locaux (5), silence radio absolu sur la responsabilité du trafic aérien. Et bien sûr, aucune mesure de restriction. Or, observez l'évolution du pic de pollution en mars (ci-dessus) ainsi que celui de décembre 2013 (ci-dessous). Voyez comme les pics de pollution ont TOUJOURS démarré aux niveaux de Roissy et d'Orly... les zones aéroportuaires persistant à rester polluées quand le reste de l'IDF revient à des taux corrects.
De qui se moque-t-on??? Quelques 1350 atterrissages et décollages ont lieu quotidiennement à Roissy CDG et 685 pour Orly. Au regard des 15 millions de déplacements en voiture quotidiens en IDF, cela peut paraître peu (un avion pour 7500 voitures). Mais quand on sait que le réservoir d'un A380 contient 310.000 litres de kérosène (soit 7750 réservoirs de 40 litres), ça en dit long sur les impacts...
Les cartes sont pourtant claires. Les deux derniers épisodes de pollution montrent que toutes sources d'émission de PM10 confondues, les pics sont nés au niveau des aéroports.
Pourquoi un tel oubli?
La réponse est écrite en toutes lettres sur le site d'Airparif: "Par manque d’un marqueur spécifique du trafic aérien, les polluants relevés aux abords des plates-formes proviennent aussi bien du fonctionnement des aéroports (trafic aérien et routier, chauffage…) que du réseau routier et des activités de l’agglomération parisienne au sein de laquelle les aéroports sont imbriqués."
Je ne suis pas spécialiste, m'enfin coller des appareils de mesure aux bords des pistes, ça ne doit pas être si compliqué que ça... en pondérant par les mesures à proximité immédiate des bâtiments, on doit pouvoir avoir une donnée déjà significative (d'autres propositions, amis lecteurs?).
Limiter les PM10 du Grand Paris
Reste qu'à vouloir s'attaquer à la limitation des PM10, le choix est restreint: on peut inciter les franciliens à moins se chauffer (secteur le plus polluant avec le trafic routier), mais en plein hiver, c'est un peu utopique. Quant à l'été... Donc logiquement, le trafic routier est le coeur de cible, facile à diminuer par des mesures incitatives. La preuve, la circulation alternée mise en place il y a 2 jours a conduit à réduire de moitié le kilométrage de bouchon.
Au final, désolée pour l'Automobile Club et les franciliens grognons. La responsabilité du trafic routier est indéniable et le fait que les mesures de réduction visent ce secteur en priorité est logique. Certes, il y a des raisons légitimes d'utiliser un véhicule (usage pro, transport de matériel, etc.) et une stratégie gouvernementale en cas de pic doit être planifiée bien en amont pour tenir compte de certaines nécessités (ce n'est pas le cas aujourd'hui). Mais il faut aussi accepter de participer à un effort collectif pour lutter contre un problème, surtout quand il ne s'agit que de quelques jours par an.
Rappel sur les conséquences pour la santé
Les particules fines (notamment < 2,5 µm) sont particulièrement dangereuses pour la santé car elles pénètrent l'appareil respiratoire, en véhiculant des composés souvent toxiques, allergènes, mutagènes ou cancérigènes. Occasionnant des troubles respiratoires, elle s sont particulièrement impactantes sur les personnes les plus fragiles - à commencer par les enfants. Tandis que 31 % de la population de l’agglomération parisienne résident à moins de 75 m d’un axe à fort trafic routier, il est avéré que vivre à proximité de ces axes est responsable de 16 % des nouveaux cas d’asthme chez les enfants (0-17 ans) (6).
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Sources et notes
(1) Les PM10 sont de microscopiques particules en suspension dans l'air (de l'anglais PM : Particulate matter). Pour info, les principales particules prises en compte sont les PM10 (particules dont la taille est inférieure à 10 microns et PM2,5). Souvent, les PM2,5 sont considérées comme une sous-catégorie des PM10... mais ce n'est pas toujours le cas, ce qui conduit à des confusions dans les chiffres. Restez vigilants!
(2) Étude CITEPA d'avril 2013, données 2011
(3) Chiffres Airparif
(4) Revue Pollution atmosphérique. Climat, santé, société. N° spécial particules ; Novembre 2012 - APPA, p.214
(5) Didier Gonzales, maire UMP de Villeneuve-le-Roi et président de l’association des élus riverains d’Orly et Jean-Pierre Enjalbert, Maire de Saint-Prix et Conseiller général du Val d’Oise
(6) Revue Pollution atmosphérique. Climat, santé, société. N° spécial particules ; Novembre 2012 - APPA, p.51-52 - Impact de pollution calculé en se référant à une situation où les niveaux de PM10 auraient été ramenés à la valeur guide de l’OMS
Lire aussi "Atmosphère Capitale", (voir p.5 notamment) Brochure d'Airparif sur la pollution de l'agglomération parisienne
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mardi, 07 janvier 2014
2014: On prend les mêmes (défauts) et on recommence?
30 ans que j'ai commencé à être initiée aux problèmes environnementaux par mes parents, notamment mon père, architecte urbaniste, qui a passé sa vie dans les pays émergents. Mon enfance m'a fait aller à la rencontre des pays les plus pauvres de la planète, comme des plus riches et insouciants, à cultiver des tomates en plein désert. Élevée à profondément aimer cette Terre, j'ai entamé des études d'écologie il y a 18 ans, qui m'ont conduite à l'environnement et au développement durable.
Les optimistes s'évertuent à me démontrer que le monde évolue et prend conscience petit à petit des choses. La méthode Coué, c'est sympa mais on s'en lasse. La consommation matérielle n'a jamais été aussi forte (désormais preuve de réussite dans les pays émergents) et le peuple n'a que la crise du pouvoir d'achat à la bouche. A côté de gens prêts à moins posséder, il n'y a jamais eu autant de riches qui n'en ont rien à foutre. Ceux-là, les écolos qui veulent me faire voir la vie en rose les oublient. Le monde des bisounours, ça fait longtemps que je l'ai quitté...
Je me sens comme ces guépards, témoins de cette route qui saigne la forêt, impuissants. Je vois les années défiler avec la répétition inlassable des mêmes conneries. De nos gouvernements incapables à l'égoïsme répété de l'être humain pris dans sa globalité et je suis fatiguée. Ras-le-bol de s'en prendre plein la tronche à vouloir changer le monde parce qu'on voit le précipice au bout de la route. De toutes les façons, la planète s'en remettra (après quelques millions d'années...), c'est juste triste de se dire que les humains qui disparaîtront après un long calvaire inutile ne sont pas les responsables.
Je songe donc sérieusement à me reconvertir. Blogueuse francilienne cherche sculpteur (bois/métal) prêt à initier la jeune padawan que je suis (annonce sérieuse au fait...).
Ce sera peut-être bien là ma résolution 2014.
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vendredi, 29 novembre 2013
Faites-le vous même! Déco perso = Noël écolo
Le compte à rebours avant Noël va commencer, mais pourquoi diable dépenser pour des décorations quand internet regorge d'idées géniales de petits projets à faire soi-même ou avec les enfants? Être écolo n'est pas réservé aux bobos, la déco peut aussi être cadeau.
La photo ci-dessus illustre un microscopique échantillon d'idées supers sympas dénichées sur le net. Il suffit d'un peu de papier (même des partitions de musique), carton, bouts de ficelle ou bois, bâtons d'eskimos, restes de tissus, bouchons de liège et de quoi découper/coller/accrocher au mur. Bref, c'est l'excuse de l'année pour se débarrasser des cochonneries qui trainent au fond des placards.
Où trouver ces idées et les tutoriels?
ZE mine d'or: le réseau social Pinterest (photo ci-dessous). N'hésitez pas à créer un profil. Vraiment. Entrez ensuite les mots clés anglophones suivant pour ouvrir la caverne d'Ali baba: christmas (ou Xmas) crafts/decorations/ideas/DIY (abréviation de "Do It Yourself" = Faites le vous-même). Votre créativité sera décuplée à la vue de ces dizaines de projets, beaucoup sont expliqués pour vous permettre de les refaire et vous trouverez des tonnes d'astuces extras. Attention: je me dégage de toute responsabilité si vous devenez accro à Pinterest et le risque est important, sachez-le.
Le site de Canon, qui propose près de 40 maquettes en papier à télécharger gratuitement sur le thème de Noël (et bien d'autres choses comme la section jouet dont certains font très noël - à mettre dans vos favoris):
Dans le même esprit, d'autres maquettes de Noël sont proposées par Kirin (site japonais: pas d'inquiétude, cherchez juste "pdf" pour télécharger les maquettes) et le site Spoonful, géré par Disney, propose une large section de projets à réaliser sur ce thème (y compris des recettes de cuisine) comme ce charmant village de Noël ou ce petit soldat façon casse-noisette:
Enfin, il existe une multitude de sites avec des tutoriels pour des petits projets individuels, comme réaliser des pliages de sapin en papier (photo en haut d'article) ou de ravissants flocons de neige à suspendre (en bas à gauche de la photo du haut).
Voilà de quoi décorer pour pas cher, made in chez vous. C'est mieux que les machins chinois. Et vous? Avez-vous des trouvailles à partager? Proposez-vous des réalisations à faire soi-même sur le thème de Noël? Partagez-les en commentaire ci-dessous!
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mardi, 12 novembre 2013
Demain, il était une forêt qui vous fera rêver
Demain mercredi 13 novembre, le nouveau film de Luc Jacquet "Il était une forêt" sort au cinéma, l'occasion pour petits et grands de partir pour un voyage quasi onirique au plus profond de la forêt tropicale, parcourant les vastes océans d'arbres majestueux du Pérou et du Gabon.
Toujours proche de la nature, le réalisateur de La Marche de l’Empereur et Le Renard et l’Enfant s'est entouré cette fois-ci du botaniste et dendrologue hors pair, Francis Hallé, contant souvent avec tendresse le cycle de vie de la forêt, des premières pousses à l’épanouissement des arbres géants, de la canopée en passant par le développement des liens cachés entre plantes et animaux.
Au travers de prises de vue absolument somptueuses auxquelles se mêle la magie de l'animation grâce à des images de synthèse, vous découvrirez ainsi le fonctionnement de ces écosystèmes fragiles et la nécessité absolue de les préserver contre l'action de l'Homme, qui entreprend méticuleusement de les détruire. Pour en savoir plus, je vous invite à télécharger le dossier de presse. Et en attendant, je vous laisse rêver avec la bande annonce.
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vendredi, 08 novembre 2013
Le développement durable, vu par l'Oréal et Alexandra Palt, sa directrice RSE
Le 23 octobre dernier, L'Oréal annonçait ses engagements en matière de développement durable à horizon 2020, organisant dans la foulée son Forum "Réenchanter la consommation durable", réunissant ONG partenaires et entreprises pour partager leurs expériences.
Invitée à assister au débat, je craignais un bel exercice de com enrobée de greenwashing green icing. En même temps, j'avais en mémoire la récente enquête Global Green Brands sur le décalage entre la crédibilité des allégations vertes des 100 plus grandes marques mondiales et leurs performances réelles en la matière, avec une perception souvent faussée des consommateurs, aussi bien positivement que négativement. Or, L'Oréal s'avère une des marques les plus pénalisées, aux performances bien supérieures à ce que croient les consommateurs.
Qu'apprend-on des engagements du groupe d'ici 7 ans? Trois éléments majeurs :
- L'ensemble des produits du groupe auront un impact environnemental ou social positif, avec un effort notamment sur des formulations moins impactantes (ressources renouvelables, moins d'eau utilisée, chimie verte...) et/ou un packaging mieux pensé.
- Empreinte environnementale réduite de 60% (60% de CO2 provenant des usines et centrales de distribution en moins par rapport à 2005, 20% de CO2 en moins pour le transport de produit par rapport à 2011, 60% de consommation d’eau et de production de déchet en moins par unité de produit fini par rapport à 2005, zéro déchet en décharge).
- Le profil environnemental et sociétal de tous les nouveaux produits seront rendus accessibles aux consommateurs, qui pourront participer à un comité consultatif de consommateurs pour influencer sur les actions développement durable du groupe.
Est-ce suffisant pour un groupe avec une telle force de frappe ?
Soyons honnête, le consommateur lambda (aussi bien chinois, russe ou français) se soucie bien plus du logo sur son produit cosmétique que ses ingrédients qu'il est de toutes les façons incapables de décrypter. Il est alors tentant pour un groupe où l'aura de la marque fait sa renommée en assurant ses ventes de ne pas imposer de choix trop radicaux. Mais tout de même, je regrette l'absence de labels, avec des années références trop récentes (tel 2011 pour les transports!!!) et des aspects quantitatifs relatifs aux formulations et packaging bien vagues. Mention spéciale aussi aux infographies du site de L'Oréal totalement biaisées (et dans ce genre de contexte, ce n'est jamais un hasard, d'où la critique acerbe): l'échelle des abscisses n'est pas respectée, masquant en fait un net affaiblissement des courbes (et donc, des efforts : voir la courbe réelle) - la question de savoir si finalement, les objectifs 2020 ne sont pas presque atteints et auraient donc pus être poussés plus loin se pose.
Mais je veux rester positive car, finalement, le meilleur signe de ces engagements est peut-être la volonté du groupe de s'ouvrir aux parties prenantes, comme à l'occasion de ce Forum où j'ai pu ensuite poser quelques questions à la directrice RSE du groupe.
Entretien avec Alexandra Palt, Directrice Responsabilité Sociétale et Environnementale du Groupe L'Oréal
1. Qu'est ce qui a motivé la démarche de proposer une telle conférence? Quels en étaient les résultats/effets attendus?
Comme vous le savez, nous avons annoncé le matin de la conférence nos engagements en matière de développement durable à horizon 2020. La consommation durable est au cœur de ces engagements, puisque nous voulons en 2020, donner à tous les consommateurs de produits L’Oréal la possibilité de faire des choix de consommation durables. C’est un engagement très ambitieux, qui répond à une problématique à laquelle l’ensemble des industries de consommation vont être confrontées dans l’avenir. Mais c’est un sujet complexe, sur lequel nous ne prétendons pas avoir toutes les solutions. C’est la raison pour laquelle nous avons voulu rassembler les experts les plus pointus de ces questions au niveau mondial actuellement, nos cinq partenaires BSR, Futerra, Forum for the Future, Sustainable Brands et WBCSD, pour faire avancer en Europe et en France la réflexion collective sur le sujet, en invitant des experts RSE, des pouvoirs publics, des ONG, et s’inspirer ensemble en partageant des beaux exemples .
2. Tout au long de cette conférence, des entreprises, des ONG se sont exprimées, sauf L'Oréal (hors intro/conclusion): pourquoi un tel effacement de soi?
C’est un choix, l’idée n’était pas de nous mettre en avant, mais de partager un certain nombre d’exemples inspirants. Nous avons introduit et conclu, donc nous n’étions pas complètement en retrait non plus.
3. Parmi les entreprises qui sont intervenues, quelques-unes n'ont pu s'empêcher de vraiment s'auto promouvoir (notamment BMW qui a été jusqu'à passer sa publicité). Dans un contexte où même L'Oréal s'est mis en retrait, cela paraît maladroit. Aviez-vous établi un cadre d'intervention ou aviez-vous laissé au contraire une grande liberté sur le choix des sujets?
Nous avons voulu laisser la parole libre bien sûr, et l’idée était de partager ensemble des best practices, que nous avions identifiées comme telles, avec nos partenaires, sur le sujet. Donc je ne pense pas que cela était maladroit, nous voulions que chaque entreprise choisie présente ce qu’elle a fait de manière complète. Le cas BMW i est intéressant de la conception jusqu’à la communication au consommateur par le biais de la publicité.
4. Que retenez-vous de cette expérience?
Une expérience formidable, de voir des intervenants venus du monde entier apporter leur expertise et leur passion sur le sujet. Je suis pour ma part très heureuse d’encourager ces échanges, qui nous permettent de nous inspirer les uns les autres, par-delà les secteurs.
5. Si c'était à refaire, changeriez-vous d'emblée quelque chose à cette formule et quels nouveaux objectifs aimeriez-vous atteindre?
Nous ne changerions pas grand-chose. Nous avons atteint notre objectif de rassembler des experts RSE, des entreprises, des ONG, des représentants des pouvoirs publics, pour partager ensemble des solutions innovantes en matière de consommation durable.
6. L'expérience sera-t-elle réitérée?
Oui sans doute, nous aimerions poursuivre la réflexion, en prenant en compte les contextes culturels régionaux, par exemple en organisant des échanges en France.
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En mentionnant la possibilité d'organiser des échanges en France (dernière phrase), voilà peut-être le début de la véritable évolution du groupe. Instaurer un dialogue accroit considérablement les chances de se rendre compte à quel point le monde et les mentalités évoluent et attendent du changement : c'est souvent l'élément déclencheur le plus efficace pour opérer un changement de cap. Espérons.
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Site officiel des engagements DD du groupe: http://lorealcsr2020.com
Crédit photo: L'Oréal
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jeudi, 12 septembre 2013
PlanetSolar, le plus grand bateau solaire visible à Paris!
Le MS Tûranor PlanetSolar est le plus grand bateau solaire du monde: 100 t, 23 m de large, 35 m de long et 512 m² de panneaux solaires lui ont permis de faire le tour du monde entre 2010 et 2012. Sous pavillon Suisse, soutenu par de multiples partenaires dont l'université de Genève, le PlanetSolar est reparti en 2013 pour mener une expédition scientifique dans l’Atlantique avec Gérard d'Aboville comme capitaine. Depuis mardi et jusqu'au dimanche 15 septembre, le bateau est amarré au quai André Citroën (en face du parc) où petits et grands peuvent l'admirer.
L'expédition scientifique
L'objectif de la campagne 2013 était d'étudier les aérosols dispersés par les embruns à l'interface océan/atmosphère le long du Gulf Stream, ce courant considéré comme le régulateur essentiel du climat européen et nord-américain, afin de mieux comprendre les processus climatiques et anticiper les changements. Ces aérosols sont des particules relâchées par les eaux, constituées de microorganismes marins, de sels et d'éventuels éléments chimiques. Les données ont été mesurées avec la Biobox, développée par le Groupe de physique appliquée de l’Université de Genève. L'intérêt d'un bateau solaire est évident car aucune pollution n'est émise qui pourrait biaiser les mesures.
Les premiers résultats de cette campagne devraient être diffusés vers la fin de l'année mais d'emblée, l'équipe scientifique a été surprise des quantités d'aérosols mesurées, bien supérieures aux prévisions. Cela pourrait leur conférer un rôle important (les particules peuvent, par exemple, être à l'origine de la formation de nuages) - sans que nous n'ayons cependant une idée des effets pour l'instant. Sans doute faudra-t-il alors en tenir compte dans les modélisations du climat et ses évolutions.
En savoir plus: www.planetsolar.org
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jeudi, 01 août 2013
Écotourisme: Mayenne [VERT]ueuse
La Mayenne fait partie de ces départements peu connus des français, moi la première - du moins, jusqu’à l’année dernière où j’avais eu un véritable coup de cœur pour le site Échologia ("Découvrez EcH2Ologia, l'OVNI touristique écolo au coeur de la Mayenne").
C’est un tort, surtout pour les franciliens qui y trouveraient à 1h30 de Paris un département où les fleurs multicolores abondent partout, aux bords des routes, des berges ou aux ronds points comme des tableaux vivants de Monet. Discrètement, des petits panneaux rappellent qu’ici, la politique départementale favorise la gestion raisonnée et la fauche tardive. Mais une petite escapade m'a surtout permis de réaliser que ce département abrite de très belles initiatives touristiques écolo à découvrir :
Le site Echologia a maturé (3 premières photos ci-dessus): un gros travail d'aménagement paysager s'est poursuivi et la diversité des logements insolites est un vrai bonheur (testés et approuvés), perdus dans cet océan de verdure où les heureux touristes cotoient le potager bio, la piscine naturelle, les zones humides (exemptées de moustiques!) et les petits chemins sous bois. Mais Echologia, ce n'est pas juste un énième lieu d'hébergement de touristes en mal d'originalité, c'est une véritable démarche écologique globale, visant à sensibiliser et éduquer la population. Situé à seulement quelques kilomètres de la gare de Laval, le site peut se visiter librement et il vaut le détour!
Le Manoir de Merlin et son jardin médiéval primé :
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mardi, 25 juin 2013
Livre blanc gratuit: "La biodiversité, nouveau moteur de l'entreprise?"
Le 25 avril 2013, l'association Femmes & Développement Durable organisait une conférence sur la biodiversité comme moteur de l'entreprise. Cet évènement a fait l'objet d'un livre blanc de 40 pages en libre accès (cliquez sur le livre virtuel ou flipbook ci-dessous). Je vous invite à le consulter et le diffuser largement.
L'objectif était de réconcilier les professionnels avec l'intégration de la biodiversité dans leur business en les sensibilisant sur les bénéfices à en attendre. Loin de subir les obligations réglementaires comme des contraintes, la biodiversité est surtout un formidable moyen d'innover, de devenir plus concurrentiel, de minimiser les risques sur le long terme et d'impliquer les salariés - de quoi forger une réputation qui peut convaincre les institutions financières qui commencent à observer attentivement l'intégration de ces enjeux.
La conférence a également été live-twittée, ces moments forts ayant été compilés dans un storify à découvrir absolument.
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mardi, 14 mai 2013
Infarctus urbain - ode à la modernité
L’esprit cherche un havre de paix pendant que le corps déambule. Mais dans cette ville, aucun recoin n’abrite de silence. Les murs se font l’écho de millions de voix, le sol vibre de multitude de pas échangés sur ces océans de bitume. Les ondes sonores, impalpables, emprisonnent la moindre particule d’air.
Parfois des fracas stridents retentissent, rythmant les battements des cœurs urbains. Des éclats de rire fusent, mêlés d’injures et de sanglots. Les âmes ne cessent de se croiser, sans jamais se reconnaître. Pourtant, hantées par la solitude, elles errent au milieu des labyrinthes bétonnées, fuyant d’invisibles minotaures. Petits globules anonymes, elles sillonnent les vaisseaux de ce corps informe, retraçant inlassablement le même parcours.
Le chaos environnant rend absurde toute quête de sérénité. Comme le sable des tempêtes s’infiltre dans les moindres interstices, le sang de la cité pénètre par tous les pores de la peau, étouffant les consciences. Des fluides décharnés gisent alors, taches d’huile rampant dans les caniveaux.
La ville serpente, ses parasites gargouillant au fond de ses tripes. Sa langue fourchue hume les essences et les vapeurs, sourde, tout juste sensible aux tremblements du sol.
Les petits globules cherchent vainement de minuscules parcelles d’oxygène pour emplir leur sac à dos. Leur bouche s’ouvre dans un murmure comme des sardines sorties de leur océan, happant désespérément l’air.
Alors, comme avec les sardines, la ville étouffe l’esprit de ses âmes et les entasse dans ses boîtes cimentées…
Angélie BARAL
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Si mon texte vous a plu, dites le en commentaire... peut-être envisagerai-je alors d'en partager d'autres...
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jeudi, 07 février 2013
Flashback sur la pollution sonore générée par la prospection petrolière offshore
"Imaginez des détonations sonores de 200 dB toutes les 10 secondes (un marteau piqueur, c'est 110 dB, un réacteur d'avion, 130 dB). Les ondes se propagent du navire de prospection jusqu'aux fonds marins, soit plusieurs kilomètres en dessous, les impacts se faisant ressentir jusqu'à 100km à la ronde. Insupportable me direz-vous (...). Il n'est donc pas difficile de concevoir que ces effets soient tout aussi négatifs sur la faune environnante: mortalité, surdité, stress, altérations comportementales, fuites plus ou moins durable de la zone prospectée..."
Voilà ce que je dénonçais déjà sur ce blog en... 2005. A l'époque, rares étaient les médias à évoquer ce sujet, j'avais moi-même tiré mes infos de sources canadiennes. Il aura fallu attendre décembre 2008 pour qu'un projet de résolution invitant la communauté internationale à examiner des mesures visant à réduire le bruit sous-marin soit présenté par la Communauté européenne à la neuvième conférence des parties de la Convention sur les espèces migratoires (CMS).
Et depuis ? Les études se multiplient depuis ces dernières années et toutes vont dans le même sens : l'exploration des fonds marins par ondes sonores est catastrophique : cétacés désorientés qui s'échouent sur des plages, stress et troubles du comportement, cellules détruites chez des céphalopodes (ex. poulpes) qui n'arrivent plus à se nourrir, mollusques qui meurent, poissons qui fuient... Mais fidèles à eux-mêmes, les politiques tardent à réagir.
Une sensibilisation qui commence néanmoins à porter ses fruits
En 2010, la France reconnaît officiellement la pollution sonore comme une forme de pollution marine (loi Grenelle II, p.191) sans toutefois vraiment agir. Cependant, les États membres européens vont désormais devoir mesurer le bruit existant autour de leurs côtes d'ici à 2015 pour compléter la directive Marine Strategy Framework, avec la parution d'un nouveau texte imposant des mesures de protection en 2014 et une mise au norme d'ici... 2020 (si tout va bien). Comme toujours, les dates butoirs laissent rêveur et gageons que les industriels ne se laisseront pas faire.
Une association dédiée à la lutte contre la pollution sonore marine
En attendant, l'association Terre Marine a vu le jour en 2011, qui a fait du vacarme en mer son cheval de bataille. Elle est en train de construire un catamaran solaire, le Sea Explorer, pour lancer une expédition scientifique axée sur la pollution sonore marine et sous-marine ainsi qu'un vaste programme de sensibilisation et d'éducation à l'environnement marin. Pour soutenir ce projet, rendez-vous sur le site dédié: http://expeditions.terre-marine.org
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Sources
- "Le bruit fait des ravages sur les espèces marines", Le Figaro (16 janv. 2013)
- "Opération océan tranquille : dix ans pour mesurer la pollution sonore", Futura Sciences (1 sept. 2011)
- "Impact de la pollution sonore sur la faune", Courrier de la Nature n°254 (mai-juin 2010)
- Image: SeattlePi
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