mercredi, 07 mai 2008
La biodiversité sur internet: sites à découvrir
Bien qu'en anglais, le site est une véritable mine d'or de vidéos sur la nature et le monde animal. Avec 555 entrées à ce jour, vous passerez facilement des heures à explorer des mini-documentaires - qui sont même proposés en téléchargement (y compris en haute définition). Vous aurez la possibilité de mettre les commentaires en sourdine et même d'enregistrer des photos extraites des films (en dessous de l'encart vidéo).
Personnellement, j'ai un faible pour les suricates tout pelotonnés qui se les gèlent...
Originellement en anglais et traduit en français, le site est un portail sur la santé et l'environnement, proposant de nombreux dossiers très bien traités suivant 3 niveaux de détails pour chaque thématique (résumé, explication détaillée et sources). Deux sont consacrés à la biodiversité que je vous invite vivement à consulter, expliquant l'état des lieux, l'importance et les rôles que joue la biodiversité:
Dossier Biodiversité 1
Dossier Biodiversité 2
Réseau Tortues marines de Guadeloupe
Ce site présente les actions poursuivies en faveur des Tortues marines de Guadeloupe.
Suite au lancement en 1999 d'un programme de conservation des tortues marines en Guadeloupe, un plan de restauration d’espèces a été élaboré et est actuellement mis en oeuvre par le Réseau Tortues Marines Guadeloupe animé depuis 2004 par l’association Kap’Natirel.
Ne passez surtout pas à côté de la photothèque du site (avec de superbes photos qui peuvent être agrandies)! Vous pouvez également consulter le site du Réseau d'Information sur les Tortues Marines d'Outremer.
Ce site émane d'une initiative lancée par le département de Seine-Saint-Denis (93) en partenariat avec l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique. Il propose de s'engager en faveur de la biodiversité urbaine en choisissant de respecter certaines actions pour la préserver (suivant un modèle similaire au Défi pour la Terre de la Fondation Nicolas Hulot).
[MàJ 18/4/2011: Il semble que le site ne fonctionne plus et n'ait pas été remplacé, mais je vous invite à consulter le site de l'Observatoire de la biodiversité urbaine du 93, moins ludique mais très informatif.
Ce site résulte d'une initiative du Groupe de travail international sur le développement du Tourisme Durable dans le but d'éveiller la conscience des touristes sur leur potentiel à contribuer au développement durable en faisant le choix de vacances responsables.
Ce passeport vous guidera dans la préparation de votre voyage, le choix des destinations, les souvenirs à ne pas acheter pour protéger la flore et la faune locale... autant de rappels et de conseils bien utiles à garder en tête. Dans ce cadre, je vous invite à lire également l'article du blog "Dangereux souvenirs de voyage". En effet, pour ceux qui ne verraient pas très bien le rapport entre biodiversité et tourisme, sachez que ce dernier implique souvent de fortes pressions sur la faune et la flore locales (souvenirs en bois exotique, cornes ou carapaces d'animaux, prélèvement de coraux, coquillages...).
Signalons que le site est soutenu par le PNUE (Programme des Nations Unies pour l'Environnement).
Je vous invite également à (re)découvrir quelques sites déjà diffusés sur ce blog:
- "Suivez la mouche!" - A la découverte de la biodiversité en Belgique au travers de fiches, jeux...
- "Eduquer au développement durable - sites ressources" - une sélection de site à vocation pédagogique
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mardi, 29 avril 2008
Sprig toys: des jouets animés qui se passent de piles
Ces véhicules aux drôles de bouilles qui semblent tout droit sortis d'un dessin-animé sont des Sprig Toys. Leur particularité? Ils racontent des histoires (accompagnées d'effets sonores pour le modèle vert) et les lumières (LED) sur le casque des petits personnages s'allument... le tout, sans batterie ni pile.
A l'heure où la tendance est au matériel de plus en économe énergétiquement (électroménager, véhicules...), l'électronique est devenu omniprésente dans les jouets, nécessitant toujours plus de batteries en tout genre. Pourtant, il est une source d'énergie renouvelable très performante et sous utilisée: celle générée par les jouets eux-mêmes, en interagissant avec l'enfant, selon un principe similaire aux manivelles permettant de recharger des lampes torche (effet dynamo).
L'idée est venue de Chris Clemmer, designer américain, à l'origine de la société Sprig Toys créée en 2007 et dirigée par Craig Storey. Fabriqués en sprigwood, matériau biocomposite thermoplastique à base de fibres de bois recyclées, ces jouets se rechargent simplement lorsqu'ils roulent. Il existe 3 modèles (Discover rig, Rally racer et Baja scout), symbolisant chacun une aventure différente relatée par le véhicule lui-même (5 aventures disponibles au total).
Ces jouets seront disponibles à partir d'automne 2008 aux Etats-Unis et en Europe.
Accéder au site officiel: www.sprigtoys.com
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vendredi, 25 avril 2008
Faites votre propre diagnostic de performance énergétique (DPE)
Depuis le 1er novembre 2006, la réalisation d'un diagnostic de performance énergétique (DPE) pour les bâtiments mis en vente ou loués (depuis le 1er juillet 2007) est obligatoire. Cette mesure répond à la volonté de limiter les consommations énergétiques en France dont 46% proviennent des bâtiments résidentiels et du tertiaire (24% des transports) et, de ce fait, réduire les émissions de CO2 (25% proviennent du bâtiments, une progression de plus de 20% depuis 1990 - 28% proviennent des transports).
Seuls des professionnels agréés peuvent délivrer ce diagnostic, mais ce blog vous propose 2 outils gratuits pour vous permettre une évaluation déjà assez poussée.
L'objectif du DPE est d'évaluer les consommations d’énergie des logements et des bâtiments en fournissant une estimation chiffrée en euros des consommations et une mesure de leurs performances représentées par 2 étiquettes énergie:
- une étiquette pour la consommation d’énergie "classique" comme pour l’électroménager, les voitures...
- une 2ème étiquette indiquant l’impact de ces consommations sur l’effet de serre.
Le DPE est effectué soit selon une méthode approuvée par le Ministère du Logement et de la Ville ou sur la base des consommations constatées sur 3 années (notamment dans le collectif où des moyennes par habitant peuvent être effectuées). Cette dernière méthode est très aléatoire car dépendant fortement des habitudes et de la présence ou non des occupants. Imaginez l'appartement d'un homme d'affaire ou de retraités qui passent la moitié de l'année en voyage... Sachez également qu'une visite des lieux est obligatoire en toutes circonstances (attention, des abus existent, notamment de la part d'agences immobilières qui gèrent des biens).
Si le professionnel est sérieux, il fournira également des recommandations techniques pour améliorer les performances énergétiques du logement ou bâtiment.
Evidemment, le DPE n'est pas la panacée car vos dépenses dépenderont grandement de vos habitudes: chauffage à 18°C plutôt qu'à 21°C, électroménager A+ ou D, douche à 35°C ou 45°C... Néanmoins, si la méthode est bien suivie, vous serez à même de comparer plusieurs logements entre eux. En clair, si vous êtes locataires et hésitez entre deux biens, demandez les résultats du DPE (s'il ne vous a pas été fourni d'office) et opter ainsi pour le plus économe à l'usage.
Nul besoin d'attendre une vente ou une location pour réaliser un DPE. Il peut vous fournir une aide précieuse pour améliorer votre habitat et réduire vos factures énergétiques.
Outils en ligne gratuits
En attendant la venue d'un professionnel, voici 2 outils qui vous permettront de faire une 1ère évaluation de votre logement. Le plus ergonomique est le test en ligne développé par Promodul - qui ne s'applique malheureusement qu'aux maisons individuelles. Pour y accéder, cliquez sur http://promodul.bao-gp.com
Pour les bâtiments collectifs (ou pour obtenir des résultats plus poussés), vous pouvez télécharger gratuitement la méthode de « Calcul Conventionnel des Consommations des Logements pour le Diagnostic de Performance Énergétique », dite "3CL-DPE". Bien que cet outil mis à disposition par le Ministère du Logement et de la Ville soit destiné aux professionnels, rien ne vous empêche de vous en servir d'autant que les données à rentrer sont simples (surfaces et épaisseur des murs, type de baies vitrées...) - les détails plus techniques (ex. performances des isolations...) à ajouter étant en option.
Si l'ensemble des résultats fournis sont complexes à aborder, vous obtiendrez néanmoins très clairement l'estimation chiffrée en euros de vos consommations. Cliquez sur le site du Ministère pour accéder à la page de téléchargement - vous devrez ensuite choisir entre l'outil "maisons individuelles" et "Bâtiments collectifs".
Il ne vous restera plus qu'à améliorer votre habitat en cas de mauvais résultat...
Sources:
- Diagnostic de Performance Energétique, site du Ministère du Logement et de la Ville
- Site internet de Promodul, association pour la qualité du confort thermique
- Brochure "Agissez!" (2006), collectif Isolons la Terre contre le CO2
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mercredi, 23 avril 2008
Alerte au pollen: comment s'informer?
Alerte au pollen de bouleau et de platane cette semaine! Si les personnes allergiques sont invitées à bien suivre leur traitement, il ne semble pas exister en France de véritables réseaux d'alerte faciles d'accès comme c'est le cas dans d'autres pays. Or, cela permettrait à beaucoup de se tenir facilement informés et prendre les mesures adéquates.
Ainsi, les japonais disposent d'un réseau de surveillance dont les mesures sont retranscrites sous forme de carte interactives (comme une carte météo sur laquelle on zoome):
L'échelle d'alerte repose sur la représentation graphique d'un petit personnage à tête de smiley virant du bleu au rouge (que serait un dispositif japonais sans sa petite effigie kawaii?). Une fois la ville sélectionnée, un diagramme apparaît représentant les prévisions pour le jour avec un historique du mois (dessiné par le même smiley qui prend des allures de pacman...) - ce qui donne, à titre d'exemple (ne me demandez pas la ville):
Je trouve l'idée non seulement excellente mais particulièrement claire et intuitive. Pour aller sur le site, cliquez sur: http://weathernews.jp/pollen/
La Suisse n'est pas en reste car elle propose également des prévisions sous forme de diagrammes selon une échelle de valeurs, avec une différentiation des risques suivant la provenance du pollen (bouleau, platane, châtaignier...): www.pollenundallergie.ch. Un regret toutefois: les données ne semblent pas à jour (normalement tous les mercredi à midi - or il est 17h et elles ne sont toujours pas en ligne: il n'y a donc pas de données pour aujourd'hui).
La Belgique dispose également d'un site dédié: www.airallergy.be mais sa présentation (diagramme) reste très sommaire (et ne parlons pas du graphisme). Les anglais ont opté pour un découpage régional avec une signalétique sous forme de panneaux: www.bbc.co.uk/weather/pollen.
De l'autre côté de l'Atlantique, les Etats-Unis ont également un dispositif national très clair et précis (carte cliquable et accès aux prévisions par ville et/ou code postal): www.pollen.com, sans compter une multitude de sites internet locaux.
Et en France me direz vous? Le suivi est assuré par le Réseau National de Surveillance Aérobiologique (R.N.S.A.) doté d'un site très complet d'information sur les pollens. Différents bulletins (pollen, moisissure...) sont proposés après sélection d'une ville sur une carte de France (il vous faudra descendre en bas de page pour la voir!). Suaf que... il manque cruellement de simplicité (voir par exemple le bulletin pour Paris) avec une avalanche de données masquant l'essentiel: la journée présente-t-elle des seuils élevés? Et là, pour avoir la réponse, il faut s'accrocher...
En attendant un relooking de leur mode de présentation, voici un mini calendrier pollinique proposé par le site Doctissimo (cliquez sur l'image pour l'agrandir, puis faites un clic droit et sélectionnez "enregistrer sous").
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mardi, 15 avril 2008
400 magazines online, adieu le papier!
Dimanche, j'étais dans un eurostar - l'occasion d'observer un groupe qui déballaient une douzaine de magazines. La pile de pubs, prospectus et autres plastiques inutiles (joints aux magazines et dont les médias anglais sont friants) qu'ils ont du jeter équivalaient probablement à la pile de magazines en eux-mêmes. Devant tant de gâchis, j'ai donc été réjouie de découvrir la nouvelle offre de Relay. Bien que d'habitude critique vis-à-vis des Relay-Hachette monopolisant la vente de journaux dans le métro (au détriment des petits commerçants), je salue l'arrivée de la vente de magazines en version électronique.
Mais ils vont plus loin en proposant un abonnement illimité à 400 magazines pour à peine moins de 18 euros/mois... dont 1 euro est reversé au WWF. Appelé "éco-forfait" illimité, c'est une nouvelle ère qui s'annonce, profitant du numérique et de la désertion des lecteurs tout en permettant une formidable économie de papier et d'énergie pour la distribution. Pour découvrir les titres proposés, cliquez ici.
Bien sûr, il vous est possible de sauvegarder les numéros (avec certaines protections j'imagine pour éviter les partages illégaux de fichiers) et d'imprimer. Sauf qu'au final, vous n'imprimerez que ce qui vous intéresse.
S'il ne faut pas oublier que surfer sur internet consomme beaucoup d'énergie (voir l'article du blog "Passons au greenhosting"), il n'en demeure pas moins que l'usage de sources non renouvelables est sans doute moindre que celles consommées pour imprimer des tonnes de magazines qu'il faut ensuite disséminer par camions entiers - sans compter les surplus à récupérer qui sont ensuite jetés.
Au fond, le point noir réside surtout dans le fait que socialement, le groupe Relay est en passe de rogner encore un peu plus sur le marché des petits commerces qui risquent plus que jamais de couler. Des lecteurs épisodiques comme je suis vont-ils réellement continuer à fréquenter les marchands de journaux du coin dès lors que je pourrai potasser des centaines de magazines sans coût additionnel si j'ai déjà un abonnement?
En ce qui me concerne, la réponse est oui, car j'aime trop farfouiner dans la caverne d'Ali Baba chez mon "petit marchand" dans ma rue qui laisse ses clients lire (car il sait très bien qu'on se fait toujours "avoir" en repartant avec un magazine... avis aux marchands râleurs qui ne supportent pas qu'on lise ne serait-ce que le sommaire...)! Mais j'avoue que je risque de moins me laisser tenter. En même temps, cela m'a toujours chiffonnée d'acheter un magazine pour avoir le dossier spécial de 20 pages sur les 100 qu'il totalise. Reste que de nombreux journaux que j'apprécie ne sont pas compris dans l'offre... pour l'instant. Mon petit marchand continuera donc à me voir régulièrement!
Et vous? Qu'en pensez vous?
Accéder au site de Relay:
http://relay.presse-wl.com/Publications/Zoom/ALaUne.aspx
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vendredi, 04 avril 2008
Record de pollution de l'air dans les stations de la RATP
Aimer la ville, c'est bien... mais aimer voir ses usagers et ses employés en bonne santé, ce serait mieux...
Si le problème était déjà connu(*), il a fallu attendre le cri d'alarme d'Ecologie sans frontière (ESF) suivi d'un reportage de Canal+ diffusé le 26 juin 2007 pour dénoncer des taux de microparticules très élevés à l'intérieur des stations de la RATP. En réaction, la régie a alors présenté pour la première fois en juin les données collectées sur la qualité de l'air de son réseau souterrain.
En novembre, la RATP s'est alors engagée à publier dès janvier 2008 sur son site Internet les résultats des mesures établies à partir de son réseau de stations fixes. C'est chose faite... à condition d'éplucher son site et de se contenter du minimum: 3 stations de mesures en continu à Châtelet (ligne 4), Franklin D. Roosevelt (ligne 1) et Auber (ligne A): un peu faible au regard des quelques 300 stations que compte le réseau, avec des données brutes placardées sans explication! Cliquez sur www.ratp.fr/corpo/air/mesures.shtml pour y accéder.
Pour mieux comprendre ces mesures, je vous propose un petit rappel des faits. Notez pour les non-franciliens que ces problèmes de pollution sont susceptibles de toucher tout réseau de transport souterrain...
Quelles sont les sources de pollution?
La pollution incriminée est le taux de microparticules, constituées essentiellement de poussières d'hydrocarbures aromatiques, du toluène, du fluoranthène, des particules de plomb, nickel, cadmium, arsenic, chrome, fer et manganèse dont le diamètre est inférieur à 10µm. Le taux de dioxyde d'azote est, lui, similaire à celui de la surface et le taux d'ozone est quasi nul. Elles sont générées avant tout par le freinage mécanique des rames en station et par le meulage des rails (pour éviter les crissements). À chaque passage, les trains soulèvent donc ces microparticules et les remettent en suspension, exposant ainsi les usagers et les employés.
Bien que présentes également en surface, ces particules sont présentes en quantités bien plus importantes en souterrain. Si la RATP annonce des taux de l'ordre de 300 µg/m3 (microgramme/m3) avec des pic de 500 µg/m3 dans le métro et 800 µg/m3 dans le RER sur 2h, le documentaire de Canal + indique des taux atteignant 1200 µg/m3 d’air à Châtelet-les Halles et 2400µg/m3 à Gare de Lyon entre 17 et 19 h!
Explication de la RATP: les ventilateurs étaient certainement en panne ce jour-là... Ah oui? Et combien de fois par an sont-ils en panne??? Ces mesures sont 24 à 48 fois plus que la norme de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) fixant un seuil d’exposition tolérable à 50 µg/m3 d’air de PM10 en moyenne sur 24 h pas plus de 3 jours par an, à l'extérieur!!!
A l'extérieur... Voilà bien le coeur du problème car il n'existe aucun norme en France ou dans l'Union Européenne - qui devrait cependant bientôt fixer des sueils pour la pollution en intérieur (pour l'extérieur, c'est déjà fait avec un maximum de 50µg/m3, comme l'OMS).
Quels effets sur la santé ?
Si la RATP cherche à rassurer (le seuil maximum de 347 µg/m3 préconisé par le Conseil supérieur d'hygiène publique de France (CSHPF) est soi-disant respectée), il s'agit avant de moyennes - loin des mesures faites par les journalistes de Canal+ en période de pointe, notamment dans le RER. De surcroît, cette valeur de 300 µg est à respecter par rapport à un voyage de 2 heures dans le métro, la RATP précisant que la durée moyenne serait plutôt de 50mn. Fort bien pour les usagers, mais quid des employés et des commerçants?
Or, une étude menée par l’équipe du professeur Michel Aubier, chef du service pneumologie à l’hôpital Bichat pendant 2 ans conclut que des phénomènes inflammatoires apparaissent sur des poumons de souris et des cellules humaines in vitro plongés dans des échantillons d’air du métro et du RER. Si le professeur refuse de se prononcer sur les effets possibles pour les usagers et les employés, nous avons tous en mémoire le scandale de l'amiante, où des années de tergiversations ont considérablement entravé la mise en place de mesures préventives, avec les conséquences que nous connaissons maintenant. Rappelons que l'on sait pertinemment que ces microparticules pénétrent profondément dans les poumons (pensez aux effets du tabagisme), ce qui provoquerait chaque année 348 000 décès prématurés en Europe.
La RATP a affirmé qu'elle présentera en 2008 un récapitulatif des expositions des citadins selon les modes de transport... qu'elle cachera dans un obscur recoin de son site?
Comment réduire la pollution ?
Déjà, la mise en place de grilles remplaçant les portes vitrées d’accès aux stations a permis de mieux ventiler les souterrains (bon sang, quels devaient être les taux d'antan?). La RATP met ensuite en avant l'existence de trains aspirateurs passant sur les voies pour récupérer les déchets. Problème: il n'en existe que 3, souvent en panne, qui ne retiennent quasiment pas la poussière.
Une solution palliative consisterait à arroser les rails avant de les limer pour empêcher les particules de s'envoler - ce qui ralentirait le travail des équipes... ce qui ne semble pas faire l'unanimité à la Direction de la RATP qui annonce le développement de ventilateurs et le remplacement du freinage mécanique par un système électrique sur toutes les rames d’ici à... 2020!
Si je n'apprécie pas du tout les méthodes habituelles de grèves de la RATP, dans ce cas de figure, j'encourage vivement les agents ET les commerçants dont les boutiques sont en sous-sol (et dont personne ne parle) à manifester en masse pour défendre leur santé!
(*) Dès 2000, les comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) du métro et RER s'étaient mobilisés sur le dossier et avaient alerté la direction de la RATP. Le Nouvel Observateur avait d'ailleurs publié un article dès 2003, relayé par Planète-info.
Sources:
- "La pollution de l'air dans le métro est très préoccupante", Planète-Info (26 juin 2007)
- "Polémique sur la pollution de l'air dans le métro parisien", Le Figaro (14 oct. 2007)
- "La RATP rendra désormais public les résultats de qualité de l’air intérieur du réseau francilien", Actu-Environnement (9 nov. 2007)
- "Les particules en ligne de mire", dossier spécial de la revue Airparif Actualité (n°30, sept. 2007 - ficher pdf)
- Enquête du Comité Régie d'Entreprise RATP [MàJ 18/4/2011 le lien a disparu]
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jeudi, 27 mars 2008
Que respirent les franciliens?
En 2007, Airparif a lancé une campagne de mesure de la pollution de l'air commandité par l'Afsset. Dans ce cadre, 150 volontaires en Ile-de-France (37% habitant Paris, 34% en petite couronne et 29% en grande couronne) ont porté des colliers de mesure pendant 12h lors de 2 journées test (*), répartis en 4 groupes selon le mode de transport utilisé (voiture, transport en commun, vélo ou marche, sédentaires). Le bilan complet vient d'être publié, indiquant que les stations du réseau d'Airparif reflètent bien l'exposition individuelle moyenne à la pollution tout au long de la journée.
Comme on peut s'y attendre, les concentrations relevées dépendent largement du mode de transport utilisé, mais également des habitudes quotidiennes (puisque les participants conservaient leur collier à l'intérieur des bâtiments). Voici les principaux résultats:
- Les automobilistes sont les plus exposés au benzène avec une moyenne de 4µg/m3 en février (contre 2,4 µg/m3 pour les piétons et cyclistes). Cependant, l'exposition varie de 1,2 à 13,2 µg selon le temps passé
- Les sédentaires sont les plus exposés au formaldéhyde (qu'on retrouve dans les meubles, des cosmétiques, des produits d'entretien... voir la liste des produits dans lesquels on retrouve ce polluant), notamment en hiver (effet lié à la température et au fait que les pièces sont moins aérées)
- Concernant le dioxyde de carbone, les usagers des transports en commun, les piétons et les cyclistes semblent plus exposés (51µG/m3), mais Airparif nuance ce résultat par le fait que ces usagers sont avant tout parisiens tandis que les longs trajets en voiture sont plus nombreux en banlieue où la pollution est moindre.
Notez que cette remarque pourrait tout autant s'appliquer au benzène... Rappelons que ces mesures reflètent 12h d'activités et non simplement les 1-2h passées dans les transports (mais les volontaires relevaient leur activité toutes les 15 mn). En d'autres termes, selon votre lieu de travail ou d'habitation, vous pouvez également profiter des vapeurs de la rue... Des mesures bien plus fines sont donc nécessaires pour réellement dissocier la part de pollution intrinsèque aux transports du reste des activités quotidiennes - ce qu'Airparif prévoit de faire cette année.
J'espère qu'un échantillon bien plus large de volontaires sera sélectionné car je reste un peu dubitative sur les aspects scientifiques de cette étude. 150 volontaires sur 4 groupes, se sont approximativement 10 personnes par mode de transport et par "région" (Paris, petite et grande couronne)... soit à peine plus de 2 personnes aux 4 points cardinaux. Or, les volontaires ne semblaient pas manquer: j'ai moi-même voulu participer mais n'ai pas été prise car "sur-représentatrice" du groupe transport en commun entre paris et sa banlieue. Or, cette sur-représentativité n'a rien d'anormal puisqu'elle correspond tout simplement à la réalité: il y a bien plus d'usagers du métro/RER/bus que des vélos! Il n'est donc pas inutile de multiplier les volontaires de ces modes de transport sachant que les pollutions peuvent considérablement varier suivant la station, le type de trame (sur pneu ou non)... des paramètres variant plus que pour les cyclistes.
Je suis donc un peu sceptique sur la méthodologie utilisée et j'avoue que ce n'est pas la première fois avec les études menées par Airparif. Mais ce bilan fournit néanmoins des données précieuses sur ce que nous respirons en tant qu'individu dans notre vie quotidienne. Des mesures plus poussées devront permettre d'analyse plus précisément les activités les plus polluantes et orienter l'Afsset sur les axes de travail. Restons donc positifs!
(*) 13 février et 12 juin 2007. Les colliers sont constitués d'échantillonneurs mesurant 3 polluants: le benzène, le dioxyde d'azote (NO2) et le formaldéhyde
Pour aller plus loin:
- Accéder à la synthèse du bilan (pdf - 174 Ko)
- Télécharger le rapport complet (pdf - 1,13 Mo) - Petit conseil: faites un clic droit sur le lien et sélectionner "enregistrer sous"
Rapport final relatif aux résultats des deux campagnes de mesure - Février 2008
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