vendredi, 03 août 2007
Petits moments de répit...
Et non, je ne suis pas en vacances (vive septembre, quand les touristes sont rentrés)! A moi une capitale en partie désertée, un bureau calme en effectif réduit (pour autant, je ne sais pas pour vous, mais l'été est toujours chargé côté travail) et une fraîcheur estivale! La traumatisée de la canicule 2003 que je suis jouit de cet été que certains qualifient de "pourri"... Personnellement, je préfère faire des heures de vélo sans suer comme un phoque ou marcher loin de cagnards à vous assoiffer un fennec!
D'ailleurs, un petit tour sur la fiche climatologique de Paris [MàJ 15/4/2011: lien disparu] sur la période 1971-2000 et records (1873 à 2004) indique des moyennes maximales de 24,4°C en juillet et 24,6°C en août. Or, la température maximale moyenne de ce mois de juillet 2007 était de 23,5°C... soit tout juste 0,9°C de moins qu'un été "normal"!
Petite analogie au réchauffement climatique qui nous promet de 1,6 à 6°C de plus dans moins d'un siècle: alors que la moitié nord de la France se morfond, plaidant pour un retour désespéré de la chaleur et du soleil pour même pas un petit degré de moins que normal, imaginez un changement de 2-3 degrés au dessus de la normale... Les plus sceptiques d'entre vous riraient-ils moins maintenant? Et oui.... un minuscule degré, cela vous bouleverse l'environnement...
[Tiens, j'ai une toute petite araignée se baladant sur le bord de mon écran... Au fait, ne vous êtes-vous jamais demandé pourquoi une araignée au bout de son fil ne tournicote pas? La réponse est ici].
Donc, disais-je, je profite autant que possible de cette fraîcheur en me promenant et, forcément, le blog tourne un peu au ralenti. Mais comme une partie de ses lecteurs sont également en vacances, profitons-en!
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mardi, 31 juillet 2007
Connaissez vous le guayule?
Le guayule, cela ne vous dit rien? Retenez pourtant ce nom car cette petite plante pourrait bien supplanter les champs d'hévéas pour la production de larmes de bois... autrement dit, de caoutchouc (1).
Le guayule (prononcez "oua-you-lé"), de son nom scientifique Parthenium argentatum, est un arbrisseau originaire d'Amérique (nord du Mexique, sud des Etats-Unis) produisant du latex, comme l'hévéa. Son nom vient d'ailleurs du Nahuatl "cuauhuli", contraction de "cuahuitl" (arbre) et "uli" (caoutchouc). Il affectionne les milieux arides et semi-arides, ce qui en fait une plante idéale, poussant d'autant plus facilement qu'il produit une résine agissant comme un pesticide naturel.
Connu depuis des siècles, il fut l'objet au XXème siècle de plusieurs périodes de productions intenses (notamment durant la 2ème guerre mondiale) avant de tomber dans l'oubli - pas assez rentable vis-à-vis de l'hévéa et du caoutchouc synthétique face à un marché basé sur du court terme.
Or, non seulement le guayule est peu exigeant (climat sec, résistant aux maladies), mais il est particulièrement hypoallergénique, contrairement au latex de l'hévéa auquel 1 à 6% des européens sont allergiques (source: research*eu). Le guayule suscite donc depuis peu un regain d'intérêt des industriels, les substituts artificiels n'étant pas toujours satisfaisants (rappellons ainsi que le caoutchouc naturel est une composante essentielle des pneus).
Cet intérêt est d'autant plus marqué tandis que le récent rapport d'experts d'Epobio (2) souligne les qualités du guayule comme plante élastomère. Dans ce cadre, celle-ci pourrait devenir une plante commune des champs du sud de l'Europe. Avec un rendement d'une tonne de caoutchouc à l'hectare (contre 1,5 à 2,5 t/ha/an avec l'hévéa), cela permettrait d'offrir une réelle alternative au latex de l'hévéa.
Comme d'habitude, reste à connaître les impacts de telles productions lancées à grande échelle:
- Impacts sur la biodiversité: la plante est native d'Amérique, comment la contrôler hors de ses frontières? Comment interagira-t-elle avec les espèces locales? Quels seront les risques d'une exploitation à grande échelle? C'est une plante très résistante... comme l'eucalyptus importé d'Australie, notamment en Afrique sous l'empire britannique où ces plantations ont fait des ravages car grandes consommatrices d'eau et repoussantes pour les insectes et les animaux. Ces arbres ne sont pratiquement pas consommés et provoquent un profond déséquilibre des écosystèmes (pensez aux essences naturelles d'eucalyptus, particulièrement... odorantes).
- Impacts humains: les plantations d'hévéas sont une catastrophe humanitaire, où des hommes sont exploités dans des conditions très dures (obligation de saigner des centaines d'arbres par jour) pour gagner un salaire de misère. Pour être rentables, les plantations sous nos latitudes devront repenser totalement les modes de prélèvement. Ou nous faisons preuve d'innovation, ou nous tombons dans l'écueil des fraises espagnoles (pour ne citer qu'elles) dont la cueillette se fait en exploitant des hommes vivant dans de véritables bidonvilles.
- Impacts sanitaires: le guayule est reconnu à présent comme non allergène. Sauf qu'en cas d'exploitation massive, les plants utilisés seront le résultat d'une sélection draconienne. Ces derniers seront-ils toujours aussi peu allergènes?
Entre les champs de maïs pour la production d'agro-carburants qui attisent les spéculations depuis peu et des futurs champs de guayule pour le latex, les terrains à destination de l'alimentation risquent de connaître une surévaluation sans précédent... à quand des pêches à 10 euros le kilo et des salades à 5 euros pièce?
(1) Le mot caoutchouc vient du quechua (langue amérindienne) "cahutchu" qui signifie larme de bois (source: Cirad)
(2) EPOBIO (realising the Economic POtentiel of sustainable resources - BIOproducts from non-food crops): panel d'experts scientifiques et industriels pour identifier les secteurs d'investissements futurs dans les recherches agronomiques pour évaluer le potentiel économique de matières premières dérivées des végétaux offrant des avantages à long terme pour la société.
Sources:
- "Le virage post-alimentaire", magazine publié par la Commission Européenne research*eu (juin 2007)
- "La caoutchouc, un matériau qui dégomme", brochure du CIRAD (2006)
- "Principaux secteurs économiques: caoutchouc", quid
- "L’hévéaculture familiale : une réussite et un espoir pour des milliers de familles", Agence Française de Développement
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mercredi, 25 juillet 2007
Jeunes: de l'aide pour lancer votre projet en environnement!
Vous êtes jeunes (... en vacances ou disposant d'un peu de temps libre en dehors d'un job d'été) et l'environnement est un sujet qui vous préoccupe? Pourquoi ne pas en profiter pour lancer ou participer à un projet lié à cette thématique? Plutôt que d'éplucher les moteurs de recherche pour trouver de l'aide, vous n'aurez désormais qu'un mot à entrer: "Ekotribu".
Ekotribu est une plateforme d'échange gratuite entre groupes de jeunes qui mènent des projets en environnement. Lancée par le "Réseau Ecole et Nature" (association regroupant les éducateurs à l'environnement), son objectif est de valoriser un projet en accédant à un espace en ligne: mise à disposition des ressources qui utiles dans le cadre de son projet, possibilité de bénéficier en retour des ressources des autres participants, brèves et actualités sur des sujets environnement, accès à un espace d'échange (forum et rendez vous chat)...
Ouvert au public depuis janvier dernier, ce site accueille déjà 180 membres, soit 35 groupes ayant déjà mis en ligne leur projet: Agenda 21 scolaire, découverte de milieux naturels, projets d'échange avec des pays du Sud (Cameroun, Burkina Faso...), jardins partagés... Chaque projet bénéficie d'une fiche descriptive (bien souvent accompagnée d'un site internet dédié). Aucune inscription n'est nécessaire pour y accéder. Mentionnons que l'animation et la modération du site sont assurées par le Réseau Ecole et Nature, c'est donc du sérieux.
Un site pour ceux qui cherchent de l'aide... et des idées!
Accédez au site officiel: http://ekotribu.org
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mercredi, 18 juillet 2007
Il pleut cet été? Jouez online à "Mission Polu-Palo"
L'Agence de l'Eau Seine Normandie (*) s'est dotée d'une page de jeux interactifs et d'activités à destination des 9-12 ans (accès direct). Parmi ceux-ci, je vous conseille l'excellente "Mission Polu-Palo", un véritable jeu digne de ce nom (fichier compressé de 105 MB...) où les enfants pourront découvrir toutes les problématiques liées à l'eau (sécheresse, pollution, consommation... mais également les besoins suivant les modes de vie, les acteurs de l'eau, etc) au travers d'activités ludiques (petites vidéos montrant des maires en action, des habitants, des agriculteurs, des séquences de vignettes à replacer, de nombreuses animations...).
J'en profite pour rappeler que si la pluviométrie de juin a été supérieure à la normale, en terme de pluie efficace (voir définition), la situation reste préoccupante car la végétation et l'évaporation ont absorbé l'essentiel des précipitation - le surplus restant très faible (ce qui influence directement l'alimentation des nappes et des cours d'eau). La vigilance est donc de rigueur sur l’est de la chaîne pyrénéenne, sur l’amont de la Garonne, le pourtour méditerranéen, la Corse, la vallée du Rhône et le bassin parisien. Le niveau de remplissage des aquifères est en constante baisse depuis 4 ans dans le bassin rhodanien, les grandes nappes de Beauce et le calcaire de Champigny (source: Ministère de l'Ecologie - Eaufrance). Enfin, malgré un temps jugé maussade, pas moins de 10 départements ont mis en place des restrictions d’usage de l’eau en ce mois de juillet (voir carte).
Comme vous pouvez le constater, même un été pluvieux (pour l'instant... le mois d'août peut très bien nous réserver une "canicule du siècle"...) peine à ramener une situation "normale" (les "normes" sont elles encore d'actualité?). Eduquer nos enfants, nous éduquer nous-mêmes est donc primordial. L'enjeu de l'eau sera le pétrole du 21ème siècle dans des pays où, parcourir plusieurs kilomètres sous un soleil harassant pour quelques litres d'eau potable est devenu une routine quotidienne. Bien au delà des conséquences dramatiques du manque d'eau dans notre environnement, par respect pour ces être humains qui endure un calvaire, respectons l'eau.
(*) Qui gère les cours d'eau de Normandie, mais également d'Ile-de-France, de l'Yonne, l'Aube, une partie de l'Oise et de l'Aisne
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vendredi, 13 juillet 2007
Du bambou dans un ordinateur!
Les produits électroniques (notamment, les ordinateurs et les téléphones portables) sont particulièrement néfastes pour l'écologie: bourrés d'électronique, de produits toxiques et de métaux lourds, gros générateurs de déchets, ils sont suivis de près par l'ONG Greenpeace qui incite les fabricants à une meilleure prise en compte de l'environnement (voir l'article du blog "Guide de l'électronique verte").
Dans cet esprit et pour limiter l'impact de ses ordinateurs, la société Asus vient de présenter EcoBook, un ordinateur portable plus écologique doté d'une coque en bambou, de matériaux plastiques intégralement recyclables et de revêtements cartonnés. Aucune peinture, spray ou galvanoplastie ne sont utilisés sur ses composants. Enfin, il semblerait qu'il soit facile de le démonter et de l'améliorer pour prolonger sa durée de vie (rappelons que la durée de vie moyenne d'un ordinateur portable est passée de 6 ans en 1997 à 2 ans en 2005...).
Bien qu'il ne s'agisse encore que d'un concept (dommage...), cela prouve néanmoins que la création d'un ordinateur aux impacts moindre sur l'environnement est aujourd'hui chose faisable. Et quand on fait un petit tour sur internet, les commentaires sont unanimes concernant son esthétisme. Messieurs mesdames d'Asus, faites preuve de courage et faites en sorte que le concept devienne réalité!
Sources:
- Suivi des fabricants électroniques - Greenpeace
- "Technology without costing the Earth", AsusTek Computer Inc. (27 juin 2007)
- "Asus bamboo EcoBook computer", Treehugger (13 mars 2007)
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mercredi, 11 juillet 2007
Après le Grenelle de l'Environnement, celui du citoyen
Fin mai, diverses associations environnementales (*) ont été conviées par le gouvernement pour préparer un Grenelle de l'Environnement. L'objectif consiste à négocier sur des mesures concrètes en réunissant l'Etat, les partenaires sociaux, les entreprises, les associations et les collectivités territoriales. Les mesures porteront sur trois priorités:
- comment lutter contre le changement climatique et ses conséquences
- préserver la biodiversité
- prévenir les conséquences des pollutions sur la santé.
Six groupes de travail ont d'ors et déjà été constitués:
- Lutter contre les changements climatiques et maîtriser l’énergie
- Préserver la biodiversité et les ressources naturelles
- Instaurer un environnement respectueux de la santé
- Agriculture, distribution : favoriser des modes de production et de consommation durables
- Construire une démocratie écologique, changement climatique, transports, aménagement urbain, habitat
- Promouvoir des modes de développement écologiques favorables à l’emploi et à la compétitivité
Le "Grenelle de l’environnement" comprend trois phases échelonnées entre juillet et octobre :
- Mi-juillet à mi-septembre: période de dialogue et d’élaboration des propositions au sein des groupes de travail
- Mi-septembre à mi-octobre: suite aux conclusions de la première phase, consultation des acteurs locaux et du grand public
- Table ronde réunissant tous les acteurs et élaboration des propositions devant aboutir à un Plan National de l'Environnement
Dans ce cadre, WWF France et ECOFORUM (membres de l'Alliance pour la Planète) ont décidé de lancer le "Grenelle Citoyen". L'objectif principal est "de recueillir le maximum d'informations, provenant des associations situées sur tout le territoire français, pour traduire au mieux la réalité de terrain", suivi par la rédaction d'un "livre des urgences environnementales en France".
Les associations sont donc invitées à participer en élaborant des propositions qui seront intégrées dans ce livre. Pour tout savoir sur les modalités de participation, cliquez sur le lien suivant: www.ecoforum.fr/Grenelle-Citoyen.htm
(*) WWF, Greenpeace, Les Amis de la Terre, Fondation Nicolas Hulot, la LPO, Réseau action climat, la Ligue Roc, FNE, Écologie sans frontière
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jeudi, 28 juin 2007
Des espaces verts pour rafraîchir les villes
Hier, le Fonds des Nations unies pour les populations (UNFPA) a présenté son rapport annuel sur l’état de la population mondiale, dédié à la croissance urbaine. Les résultats sont sans appel: en 2008, près d'un terrien sur deux vivera en milieu urbain, soit un peu plus de 3,3 milliards. L'UNFPA souhaite donc sensibiliser les gouvernants de l’urgence d’organiser le développement des villes.
En effet, un urbanisme bien pensé et intelligent peut être un avantage pour l'écologie, la santé et le bien-être des humains (remarquez que cela va généralement de paire...). En limitant l'étalement urbain et en favorisant une certaine concentration des habitants, les besoins énergétiques, les transports, l'assainissement... peuvent être mieux contrôlés tout en nécessitant un développement moindre des infrastructures (songez au nombre de kilomètres de câbles et de tuyaux pour alimenter quelques maisons en électricité et en eau?). L'argent ensuite économisé peut ensuite naturellement être réinvesti ailleurs (par exemple, les aides à la santé).
A l'opposé, un développement anarchique peut étouffer une ville: transports en pagaille, manque d'espaces verts, bâtiments malsains... Environ 1 milliard d'êtres humains habitent dans des taudis urbains.
Une des difficultés résident dans le climat des villes: les bâtiments, l'imperméabilisation des sols, la promiscuité des véhicules et des habitants sont autant d'éléments qui ne permettent pas d'aérer une ville et favorisent des excès de chaleur (il fait souvent 3°C de plus à Paris qu'en banlieue). Or, une équipe de scientifiques britanniques a récemment démontré que 10 % d’espaces verts (parcs et toitures végétalisées) en plus dans les villes réduiraient les températures de 14°C.
Cela permet à la terre de respirer et à la végétation de transpirer (la vapeur d'eau quittant les feuilles refroidit l'air environnant). Une partie de la chaleur est également absorbée sans être réfléchie comme avec certains bâtiments. Mais à l'inverse, la chaleur n'est pas emmagazinée à fleur de terre comme une pièce bétonnée ou l'asphalte des voiries qui vous irradient la chaleur à l'intérieur. Enfin, les toitures végétalisées sont un excellent isolant thermique.
Avouez que vous avez toujours plus frais dans un parc que dans une rue... Les espaces verts incitent les habitants à sortir de chez eux pour se rafraîchir à l'ombre de la végétation... ce sont autant de clim en moins... sans compter le bien-être apporté tout au long de l'année de part l'aspect esthétique des espaces verts et la possibilité de pratiquer du sport en plein air de façon agréable.
Cerise sur le gâteau: plus d'espaces verts limitent les pollutions (ils retiennent certains produits toxiques en les empêchant de se déverser plus loin) et freinent les inondations... (rétention et absorption de l'eau). Qu'attendent les politiques?
Sources:
- "L'urbanisation, un défi pour l'humanité", Journal Métro (28 juin 2007)
- "State of the world population" (disponible en français), UNFPA (2007)
- "Small parks could cool big cities", LiveScience (18 mai 2007)
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