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lundi, 24 mars 2008

Passons au "green hosting"!

1915058648.gifGreen hosting? Mais qu'est-ce donc? Ce terme dont la traduction littérale revient à "Serveur Vert" ou "Serveur écolo" désigne les hébergeurs informatiques qui s'engagent en faveur de l'environnement en réduisant notamment les consommations d'énergie pour l'alimentation de leurs serveurs et leurs centres de calcul (data centers).

En effet, l'omniprésence du numérique dans nos vies nécessite de recourir à des serveurs toujours plus puissants (hébergement de sites, stockage de données, téléphonie IP, fonctionnement de jeux multijoueurs...) qui nécessitent bien évidemment d'être alimentés en électricité. Or justement, la consommation électrique des serveurs a doublé entre 2000 et 2005. Ces milliards de kWh représentent une facture de quelques 5 milliards d'euros dans le monde.

Beaucoup de serveurs n'optimisent pas leurs consommations d'énergie, misant sur un coût d'achat faible pour les produits bas de gamme tandis que leurs consommations pourraient être réduites de 20 à 40 % en ajoutant une alimentation électrique de meilleure qualité pour quelques dizaines d'euros! Heureusement, l'électricité coûtant de plus en plus chère, adopter du matériel plus performant devient de plus en plus attractif.

Des hébergeurs commencent à en prendre conscience. En France, le pionnier du genre est Ikoula, hébergeur engagé dans une politique environnementale ambitieuse:

  1. Les composants serveurs à faible consommation électrique sont privilégiés, sans surcoût pour les clients.
  2. Recyclage des déchets informatiques des serveurs avec prise en compte du retraitement des équipements électriques et électronique dans leurs procédures.
  3. Achat d'énergie propre à EDF avec, à la clef, 20% de l'énergie consommée issue de sources propres et renouvelables.
  4. Les serveurs ont été rénovés et intégreront un échange thermique naturel (free-cooling) pour diminuer les besoins en climatisation et donc, la consommation électrique, ains qu'un générateur à pile à hydrogène pour limiter l'émission de polluants
  5. Enfin, Ikoula prévoit le lancement de solutions d'hébergement innovantes réduisant de 60% les émissions de CO2

Il ne vous reste plus qu'à guetter le petit logo "eco site web" figurant en haut de l'article: il indique un serveur hébergé par Ikoula, comme le site PC Astuces (doté de 7 serveurs). Signalons au passage que ce dernier a conservé un langage de programmation en htm consommant moins de ressources informatiques et électriques que les langages asp ou php (permettant des pages dynamiques qui sont de plus en plus la norme actuelle, notamment avec l'avènement du web 2.0).

Dans un autre genre, Greenest Host, data center américain, a misé sur l'énergie solaire provenant directement de ses bâtiments. Les 200 m² sont entourés par 2 rampes photovoltaïques composées de 120 panneaux. Des batteries stockent le courant produit en journée pour alimente r les serveurs la nuit. Ce système s'accompagne d'une architecture bioclimatique (excellent isolation, ventilation passive intégrée, puits de lumière...). L'investissement a représenté 100 000 $ pour une facture électrique mensuelle nulle (au lieu de 3000 $). Je vous épargnerai le calcul: l'investissement sera rentabilisé en à peine 3 ans... Et Greenest Host prévoit déjà de passer à une toiture végétalisée pour diminuer encore de 50 % les besoins en climatisation.

Il en existe d'autres. Je citerai notamment Aiso (Affordable Internet Services Online) qui héberge les serveurs de plusieurs ONG de défense de l'environnement ou Green ISP, qui mise sur les énergies renouvelables et dont les salariés viennent au bureau en transport en commun. La société va également ouvrir au Portugal le 1er datacenter européen fonctionnant totalement aux énergies renouvelables (comme Greenest Host).

Signalons enfin que HP a récemment développé un logiciel "Thermal Zone Mapping" modélisant les flux thermiques dans les centres de calcul pour adapter la climatisation en conséquence en optimisant le positionnement des systèmes d'air conditionné.


Si votre société ou vous-même êtes à la recherche d'une hébergeur, pourquoi ne pas opter pour ces sociétés? Sachant que personnellement, je vais bientôt avoir besoin d'un hébergeur... mon choix est fait.
 

Sources:
- "La consommation électrique des datacenters a doublé depuis 2000", Indexel (19 fév. 2007)
- "Comment faire des économies sur la climatisation de sa salle serveur", 01net (30 juil. 2007)
- "L'hébergement web passe au courant vert", Novethic (7 janv. 2008)

mardi, 18 mars 2008

Maison économe en énergie: loin de l'utopie, bientôt un standard

Construire en vue d'économiser les ressources est facile et peu coûteux - n'en déplaise aux professionnels de la construction qui surévaluent encore largement le coût de la construction durable (lire l'article du blog sur ces coûts). Pour preuve, il suffit de concevoir à grande échelle. C'est ainsi que Yann ARTHUS BERTRAND a lancé le concept "Bonne maison", une maison à basse consommation d'énergie conçue par l'architecte Emmanuel COSTE pour Geoxia, un des leaders de la construction de logement en France (maisons Phoenix).


envoyé par Biodiversite

D'une surface de 120 m² habitable, sa consommation énergétique est inférieure à 48 kW/m²/an (eau chaude + chauffage) grâce, entre autre, à une très bonne isolation, l'apport d'énergies renouvelables, la gestion des eaux pluviales et une gestion optimisée de l'orientation et des ouvertures. La première maison sera ainsi certifiée "NF démarche HQE basse consommation". En clair, les consommation énergétiques seront réduites jusqu'à 80% et celles d'eau de 38% à 50%. Le coût de chauffage devrait avoisiner les 13 €/mois... Un petit pincement au coeur au vu du montant de vos précédentes factures hivernales?

maison passive

De plus, la "Bonne Maison" est accessible aux personnes à mobilité réduite.

Le concept devient réalité car il sera commercialisé dès ce mois-ci, en reprenant une grande partie des principes d'économie d'énergie - le tout, pour un prix annoncé de 125.000 euros pour 100 m² (les modèles démarrent à 80m²). Même si l'ensemble des paramètres pris en compte dans le concept ne se retrouve pas intégralement au final, cela reste une des premières initiatives du genre à grande échelle.

Pour plus de détails techniques, je vous invite à visiter le site officiel: www.labonnemaison.fr/

samedi, 01 mars 2008

Webconférence en entreprise = gros bénéfices!

Les entreprises font généralement la course aux bénéfices oubliant totalement les économies réalisables sur les déplacements, l'énergie, le papier... Beaucoup de dirigeants qualifiant ce potentiel de "marginal" (comme Henri Proglio, président de Véolia). Prenons pourtant l'exemple des webconférences ou téléconférences, à la fois bénéfiques pour l'environnement (exit la pollution des transports) et les portefeuilles...

Organisation d'une webconférence vs. meeting réel:

Vrai meeting 

Hypothèse n°1: une entreprise dont la maison mère est basée à Paris, avec une agence à Lyon, Bordeaux et Lille. Souhait des dirigeants de se rencontrer sur Paris.
Hypothèse n°2: un siège d'une multinationale basée à Londres, avec succursales à Paris, New York et Tokyo et sous-traitant à Beijing. Souhait des directeurs marketing de se rencontrer à Beijing. 

Cas n°1: nous avons 4 dirigeants dont 3 devront effectuer un AR sur Paris. Par train, tarif normal classe éco:

  • Paris-Bordeaux AR = 160 € = 6h de train (plus environ 2h de transports en commun pour accéder aux gares de Bordeaux et Paris)
  • Paris-Lille AR = 105 € = 2h de train (plus 2h de transports en commun)
  • Paris-Lyon AR = 160 € = 4 h de train (plus environ 2h de transports en commun)

Si le dirigeant bordelais prend un avion, il lui en coûtera 310 € et 2h20 de vol (plus 1h pour l'embarquement et 3h de transports en commun, les aéroports étant plus éloignés que les gares)... en espérant qu'il ne se prenne pas un taxi à l'arrivée! Compter en plus 15 € pour la navette/RER AR d'Orly ou Roissy.

TOTAL des FRAIS: 425 € en train et 18h de transports - 590 € et 16h20 de transports en intégrant un vol. Il faut en plus multiplier les heures par le coût de revient horaire des dirigeants qui perdent une partie de leur temps sans pouvoir travailler (ex. transports en commun), soit près du tiers du temps de déplacement. Pour des dirigeants gagnant 5000 € par mois, cela représente environ 200 € additionnels.
PRIX TOTAL du MEETING REEL (hors temps de réunion): au minimum, 625 € en train, 830 € avec un vol... et beaucoup plus pour des salaires élevés.   


Cas n°2:
nous avons 4 directeurs qui doivent effectuer un AR sur Beijing... forcément par avion. Soit (classe éco en vol direct):

  • Londres-Beijing = entre 650 et 1200 € = 20h d'avion (plus temps d'embarquements de 4h et 3h de transports aux aéroports et coût engendré)
  • Paris-Beijing AR = entre 850 et 1400 € = 20h d'avion (plus temps additionnel = idem Londres)
  • New-York-Beijing = entre 600 et 1200 € = 27h (plus temps additionnel = idem Londres)
  • Tokyo-Beijing = entre 700 et 1200 € = 8h20 (plus temps additionnel = idem Londres)

TOTAL des FRAIS: environ 4500 € (dont 300 € de transports, taxis...) et 107h20 de transports. Il faut également rajouter au moins 4 nuits d'hôtel et les repas du soir (compter 400 €) et multiplier les heures par le coût de revient horaire des dirigeants qui ne travaillent pas en continu (ex. transports en commun, temps d'embarquement, dîner...), soit plus du tiers de ce temps. Pour des dirigeants gagnant 5000 € par mois, cela représente 1300 € additionnels.
PRIX TOTAL du MEETING REEL (hors temps de réunion): au minimum 6200 €... et beaucoup plus pour des salaires élevés et des tarifs en classe affaire. 


Webconférence

Là, c'est simple, quel que soit le cas, c'est... GRATUIT (en dehors d'un peu d'électricité pour les ordinateurs et la connexion)! Il existe des solutions très faciles à mettre en place:

  • Skype, qui offre un mode visioconférence (voix + caméra) gratuit avec, je crois, 5 personnes maximum (payant au delà à un tarif dérisoire), permettant de se connecter du monde entier. J'ai déjà testé en simultané avec une personne à San Francisco, une à Paris et l'autre à New Delhi, la transmission était impeccable.
  • Flashmeeting (interface en anglais), gratuit , qui offre a priori la possibilité de participer, même avec une connexion à bas débit
  • Showtime de Powwow Now, gratuit, qui permet de partager des slide-show (power point et pdf)

Il existe également une panoplie de solutions payantes (gain sur la qualité de connexion, sécurisation des échanges...) restant toutefois très avantageuses (prix à l'appel ou abonnement - compter moins de 150 € par mois) incluant la téléconférence (il faut passer par un téléphone). Je vous invite à lire le comparatif du Journal du Net dont je citerais notamment en France WebEx et Genesys, qui offrent des solutions très performantes. J'ajouterais également Nuba (d'une simplicité extrême: chacun appel un même numéro et fournit un code pour accéder à la conférence) et ooVoo qui offre une interface video qui me semble très prometteuse et des offres gratuites vers les USA et Canada.


Vous avez compris, pas besoin de devoir se rendre à l'autre bout du monde pour rendre la webconférence (et téléconférence) avantageuse sur tous les plans: gain pour l'environnement, économies substancielles et gain de temps formidable. Les retours d'expérience sont bienvenus en commentaires!

mercredi, 06 février 2008

Le lourd coût de l'éclairage public

Savez-vous que l'éclairage public est une des principales dépenses énergétiques des communes? Il représente pas moins de 18% de l'énergie consommée et est même bien souvent le 1er poste en consommation d’électricité d’une commune, soit une part à peu près équivalente à celle de toute l'électricité consommée sur les autres postes comme le chauffage des bâtiments.

éclairage public

Pourquoi un tel gouffre?

Beaucoup de lampes sont obsolètes (la médaille revenant aux lampadaires boules) et l'usage de l'éclairage est souvent excessif. De la même façon que des lampes basse consommation peuvent remplacer des lampes à incandescence chez vous, un matériel plus performant peut diminuer, à éclairage égal, 40 à 50% de la consommation actuelle avec une pollution moindre au mercure.

Quelles sont les actions possibles ?

  • Est-il d'abord nécessaire d'éclairer? Les ronds-points, carrefours, cheminements et bâtiments doivent-ils tous bénéficier du même éclairage et ce, en permanence? Des solutions moins énergivores peuvent parfois compenser (bandes réfléchissantes, cat’s eyes…) et certains points lumineux peuvent sans doutre être éteint au milieu de la nuit. Penser que certaines formes de délinquance ne peuvent avoir lieu dans le noir complet alors qu’un fort éclairage peut l’encourager.
  • Mise en place de matériel performant : remplacement des boules (dont 60% de l'énergie éclaire les étoiles) et lampes à mercure par des lampes à sodium (30 à 50% d’économie) - un panel de solutions est décrit sur le site du programme européen de recherche GREENLIGHT
  • Mise en place de réducteurs ou de variateurs de puissance (25% d’économie) pour réguler la puissance de l’éclairage selon les besoins (ce qu'on appelle le "dimming")
  • Installation de ballasts électroniques pour remplacer les systèmes magnétiques (10 % d'économie): cela évite les surconsommations lors de surtension (1% de surtension = 3% de surconsommation)
  • Intégration de commandes plus précises pour une meilleure maîtrise des temps d'allumage (5 à 7% d'économie)

eclairage public Et question matériel, on n'arrête pas le progrès. La ville d'Issy-les-Moulineaux vient de mettre en place en décembre le premier lampadaire solaire ET éolien au monde (les lampadaires solaires existent déjà et ont été testés avec succès sur certaines aires d'autoroute). Le siège d'une entreprise japonaise à Tokyo lui a emboîté le pas en janvier.

L'intérêt? Une autonomie largement accrue (jusqu'à 6 jours), avec des LEDs d'une durée de vie d'environ 10 ans (contre 2 ans pour les ampoules actuelles) et une grande facilité d'installation: plus besoin de grosses tranchées nécessaire pour câbler les mâts au réseau, un simple trou suffit - réduisant drastiquement les coûts d'installation. 

Encore une fois, environnement rime avec porte monnaie: une facture énergétique moindre pour la commune, c'est moins d'impôts locaux!


Sources:

- "Actes des Rencontres de l'Eclairage Public" (pdf, 823 Ko), Ademe - Pays de Loire (5 mars 2005)
- "Programme Européen Greenlight", présentant un descriptif des matériels performants
- "Un lampadaire éolien installé à Issy-les-Moulineaux", Enviro2B (déc. 2007)
- Site du constructeur Windela produisant des lampadaires solaires éoliens

jeudi, 31 janvier 2008

Quand Sony se lâche... [MàJ le 1/02/08]

sony appareil photo twirl n take

Mais qu'est ce donc? Rendez-vous demain après-midi pour avoir la réponse... 

[MàJ le 1/02/08]
La prochaine fois, il faudra que je pense à mal nommer la photo... y'a eu triche!!!   :-)

Il s'agissait en effet d'un appareil photo numérique fonctionnant grâce à l'énergie humaine, un prototype signé Sony et répondant au doux nom de ODO Twirl N' Take.

Adieu batterie, pile et chargeur, il suffit de faire tourner la roulette pour recharger l'appareil (principe de la dynamo). Celle-ci est recouverte d'une gomme pour accrocher une surface et la faire rouler aisément, 15 tours permettant une prise de vue. L'appareil n'a pas d'écran (trop énergivore), la visée s'effectuant à travers la roue. Quant au capteur et au bouton de déclenchement, ils sont placés sur le manche de l'appareil.

Si Sony ne fournit aucune donnée sur les capacités de l'appareil et la résolution du capteur, il n'en demeure pas moins que ce prototype est prometteur. En effet, cette simplicité apparente cache bien des avantages: plus de consommation d'énergie durant toute la durée d'usage de l'appareil (hormis lors de son branchement  sur un ordinateur pour visionner les photos) et finis les risques de tomber en rade de batterie en plein milieu de vos vacances loin de toute prise électrique. On peut même imaginer un concept d'appareil photo junior où les enfants pourront s'en donner à coeur joie tant qu'ils feront tourner la roue (ce qui ne devrait pas trop poser de problème). Et cela évitera bien des "Mamaaaaan, ça marche plus... [Maman] Va voir papa... [Papa] C'est ta maman qui a rangé le chargeur... OUIiiiiin".

Des manivelles pour engendrer de l'énergie, c'est une blague? 

Non. Qu'il s'agisse d'une manivelle, d'un bouton à tourner ou d'une tirette évitant le recours aux batteries, c'est une solution particulièrement écologique de plus en plus employée: chargeur de téléphone portable, lampe de poche, radio... J'ai moi-même une grosse lampe à LEDs qui se recharge grâce à une manivelle, elle offre de loin le meilleur éclairage qui soit, sans jamais à se soucier de la faiblesse des piles. Que vous ayez une cave mal éclairée, une panne de courant dans la maison ou tout simplement un pneu crevé en pleine nuit, vous auriez tord de vous en priver et ces lampes sont très abordables (compter entre 20 et 30 euros), compte tenu de leur durée de vie. 

Evidemment, ce système de dynamo ne produit pas des quantités énormes d'énergie, mais le progrès fait aussi en sorte de créer des technologies qui nécessitent moins d'énergie pour la même fonction (ex. lampe à basse consommation contre lampe à incandescence), rendant le principe de dynamo de plus en plus intéressant dans une quantité d'applications. 

Au passage, pour la petite histoire, les montres fonctionnant grâce au mouvement et se passant de piles bouton (au mercure, donc très toxiques) existent depuis des décennies. Elles fonctionnent à merveille (mon père a d'ailleurs eu une casio pendant 20 ans - zéro pile!). Or, combien de gens aujourd'hui ont une montre à mouvement sans pile? Preuve que parfois, il s'agit juste de mauvaise volonté...


Sources:

- Site officiel japonais de Sony
- "L'appareil photo numérique écologique de Sony n'a pas de batterie", PC Astuces (14 décembre 2007)

 

mardi, 29 janvier 2008

De retour de Maastricht

Me revoici de retour de Maastricht.

J'ai eu la chance de participer à une rencontre entre "jeunes"(*)  français et néerlandais pour échanger sur la thématique de la responsabilité sociale et environnementale des entreprises. Cette rencontre fut riche d'expériences et m'a notamment fait découvrir une vision de la politique néerlandaise bien éloignée de la nôtre. Tandis que les députés français ont brillé par leur absence, plusieurs députés néerlandais étaient présents. Ce fut l'occasion pour moi de découvrir qu'au Pays-Bas, le plus jeune député a 20 ans et nombreux sont ceux qui ont la trentaine. Nous sommes loin des dinosaures français qui ont un peu de mal à mettre en avant des politiques jeunes et dynamiques, reflet d'un désir de représentation équitable d'une population constituée de diverses tranches d'âge. Quand on sait que la moyenne d'âge des députés français est de 57,7 ans (contre 45 aux Pays-Bas) et qu'il faut avoir au moins 23 ans pour être député en France, on se prend à rêver...

2ème surprise, ces jeunes députés issus de plusieurs partis démontraient un esprit particulièrement ouvert, faisant preuve d'une spontanéité (oserais-je ajouter, d'une modestie) étonnante. Encore une fois, nous sommes loin de ces politiques français trop souvent imbus d'eux-mêmes, qui semblent vous parler que lorsqu'ils ont un intérêt direct à vous adresser la parole.  

On s'étonne moins ensuite que notre capacité de changement et d'évolution en France est moindre. Evidemment, je ne suis pas spécialiste dans tous les domaines, mais qu'il s'agisse d'environnement, d'éducation ou de mise en oeuvre des innovations... nous avons une fâcheuse tendance à accumuler les trains de retard (dans le pays du TGV, quel comble!). 

Certains rappeleront l'initiative du Grenelle de l'Environnement, qui a permis de rassembler au sein d'un seul document bon nombre de recommandations qui sont toutes connues depuis des années par les experts... Restons optimistes: s'il fallait en passer par là pour que les politiques acceptent enfin de se rendre à l'évidence et de se bouger, tant mieux! Mais quand je vois les candidats des municipales, j'ai l'impression d'être en été, cette période où les grilles de programmes télévisés ont un éternel goût de déjà vu, ressortant les films poussifs des années précédentes...

Enfin... heureusement ce blog est là pour rappeler que les bonnes initiatives n'ont pas (toujours) besoin de l'aval des politiques! D'ailleurs, à ce propos, je mettrai en ligne d'ici la fin de la semaine un petit sondage pour savoir à qui verser les 180 euros récoltés par ce blog grâce au petit encart publicitaire. Si vous avez des suggestions en attendant... à vos commentaires.

(*) entre 25 et 35 ans pour la plupart

Sources:
- "Portrait-robot des députés", enquête TF1/LCI (6 juin 2007)
- Site du Parlement néerlandais

mardi, 15 janvier 2008

Papercalculator: Un simulateur pour gérer ses consommations de papier

En tant qu'entreprise, collectivité, établissement scolaire... vous êtes amenés à consommer beaucoup de papier. Pour rappel, les entreprises françaises dépensent plus de 400 millions d’euros par an en impressions inutiles (= 1,2 million d’arbres), une tonne de papier représentant 1 à 2 tonnes de bois et nécessitant entre 5 et 15 m3 d’eau et quelques 80 kg de chlore gazeuxpour blanchir le papier. Cela fait de l’industrie papetière une des plus polluantes. 

Ce blog a déjà décrit les éléments à intégrer pour entreprendre une démarche éco-responsable des entreprises pour le papier (lire l'article consacré). Mais pour vous simplifier la tâche, l'Environmental Defense Fund", fonds américain pour la défense de l'environnement vient de lancer un "calculateur de papier" ou paper calculator permettant de réaliser une analyse de cycle de vie des papiers utilisés (*).

Certes, l'outil est en anglais mais reste sans équivalent en français et un petit dico devrait permettre de l'exploiter pleinement. Grâce à lui, toutes les grandes structures amenées à consommer de larges quantités de papier vont pouvoir facilement mesurer les impacts environnementaux des différents types de papier utilisés et effectuer des comparaisons avec d'autres types disponibles.

Vous sélectionnez votre papier parmi une liste (13 choix, du papier blanchi au papier glacé), les quantités consommées par an (pensez à sélectionner l'unité "metric tons") et le taux contenu de papier recyclé. Voilà pour la base. Mais vous pouvez également fournir plus de détails (cliquez sur "edit advanced paper details"): types et sources de la pâte, technique de blanchiment, origine du papier recyclé... si toutefois ces données vous sont accessibles.

paper calculatorLes résultats s'affichent ensuite sous la forme d'un rapport téléchargeable (format excel ou pdf) où l'utilisateur peut effectuer des comparaisons avec les autres types de papier pour répondre au mieux à ses besoins tout en diminuant les impacts environnementaux.

Vous obtiendrez même le nombre d'arbres que votre consommation représente, l'énergie utilisée (en équivalent consommation de ménage par an), le CO2 émis ainsi que les quantités d'eaux usées et de déchets produits. Vous n'aurez plus d'excuse pour gâcher du papier!

Il ne reste plus qu'à trouver une âme charitable pour traduire le calculateur...   

Site officiel: www.papercalculator.org 


(*) L'analyse du cycle de vie (ACV ou LCA en anglais) est une méthode d'évaluation environnementale qui permet de quantifier les impacts d'un produit (qu'il s'agisse d'un bien, d'un service voire d'un procédé) sur l'ensemble de son cycle de vie, depuis l'extraction des matières premières qui le composent jusqu'à son élimination en fin de vie, en passant par les phases de distribution et d'utilisation (source: Ademe).

Pour aller plus loin:
Lire l'article du blog "Démarche éco-responsable des entreprises pour le papier" (mars 2006)