mercredi, 11 juillet 2007
Après le Grenelle de l'Environnement, celui du citoyen
Fin mai, diverses associations environnementales (*) ont été conviées par le gouvernement pour préparer un Grenelle de l'Environnement. L'objectif consiste à négocier sur des mesures concrètes en réunissant l'Etat, les partenaires sociaux, les entreprises, les associations et les collectivités territoriales. Les mesures porteront sur trois priorités:
- comment lutter contre le changement climatique et ses conséquences
- préserver la biodiversité
- prévenir les conséquences des pollutions sur la santé.
Six groupes de travail ont d'ors et déjà été constitués:
- Lutter contre les changements climatiques et maîtriser l’énergie
- Préserver la biodiversité et les ressources naturelles
- Instaurer un environnement respectueux de la santé
- Agriculture, distribution : favoriser des modes de production et de consommation durables
- Construire une démocratie écologique, changement climatique, transports, aménagement urbain, habitat
- Promouvoir des modes de développement écologiques favorables à l’emploi et à la compétitivité
Le "Grenelle de l’environnement" comprend trois phases échelonnées entre juillet et octobre :
- Mi-juillet à mi-septembre: période de dialogue et d’élaboration des propositions au sein des groupes de travail
- Mi-septembre à mi-octobre: suite aux conclusions de la première phase, consultation des acteurs locaux et du grand public
- Table ronde réunissant tous les acteurs et élaboration des propositions devant aboutir à un Plan National de l'Environnement
Dans ce cadre, WWF France et ECOFORUM (membres de l'Alliance pour la Planète) ont décidé de lancer le "Grenelle Citoyen". L'objectif principal est "de recueillir le maximum d'informations, provenant des associations situées sur tout le territoire français, pour traduire au mieux la réalité de terrain", suivi par la rédaction d'un "livre des urgences environnementales en France".
Les associations sont donc invitées à participer en élaborant des propositions qui seront intégrées dans ce livre. Pour tout savoir sur les modalités de participation, cliquez sur le lien suivant: www.ecoforum.fr/Grenelle-Citoyen.htm
(*) WWF, Greenpeace, Les Amis de la Terre, Fondation Nicolas Hulot, la LPO, Réseau action climat, la Ligue Roc, FNE, Écologie sans frontière
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jeudi, 28 juin 2007
Des espaces verts pour rafraîchir les villes
Hier, le Fonds des Nations unies pour les populations (UNFPA) a présenté son rapport annuel sur l’état de la population mondiale, dédié à la croissance urbaine. Les résultats sont sans appel: en 2008, près d'un terrien sur deux vivera en milieu urbain, soit un peu plus de 3,3 milliards. L'UNFPA souhaite donc sensibiliser les gouvernants de l’urgence d’organiser le développement des villes.
En effet, un urbanisme bien pensé et intelligent peut être un avantage pour l'écologie, la santé et le bien-être des humains (remarquez que cela va généralement de paire...). En limitant l'étalement urbain et en favorisant une certaine concentration des habitants, les besoins énergétiques, les transports, l'assainissement... peuvent être mieux contrôlés tout en nécessitant un développement moindre des infrastructures (songez au nombre de kilomètres de câbles et de tuyaux pour alimenter quelques maisons en électricité et en eau?). L'argent ensuite économisé peut ensuite naturellement être réinvesti ailleurs (par exemple, les aides à la santé).
A l'opposé, un développement anarchique peut étouffer une ville: transports en pagaille, manque d'espaces verts, bâtiments malsains... Environ 1 milliard d'êtres humains habitent dans des taudis urbains.
Une des difficultés résident dans le climat des villes: les bâtiments, l'imperméabilisation des sols, la promiscuité des véhicules et des habitants sont autant d'éléments qui ne permettent pas d'aérer une ville et favorisent des excès de chaleur (il fait souvent 3°C de plus à Paris qu'en banlieue). Or, une équipe de scientifiques britanniques a récemment démontré que 10 % d’espaces verts (parcs et toitures végétalisées) en plus dans les villes réduiraient les températures de 14°C.
Cela permet à la terre de respirer et à la végétation de transpirer (la vapeur d'eau quittant les feuilles refroidit l'air environnant). Une partie de la chaleur est également absorbée sans être réfléchie comme avec certains bâtiments. Mais à l'inverse, la chaleur n'est pas emmagazinée à fleur de terre comme une pièce bétonnée ou l'asphalte des voiries qui vous irradient la chaleur à l'intérieur. Enfin, les toitures végétalisées sont un excellent isolant thermique.
Avouez que vous avez toujours plus frais dans un parc que dans une rue... Les espaces verts incitent les habitants à sortir de chez eux pour se rafraîchir à l'ombre de la végétation... ce sont autant de clim en moins... sans compter le bien-être apporté tout au long de l'année de part l'aspect esthétique des espaces verts et la possibilité de pratiquer du sport en plein air de façon agréable.
Cerise sur le gâteau: plus d'espaces verts limitent les pollutions (ils retiennent certains produits toxiques en les empêchant de se déverser plus loin) et freinent les inondations... (rétention et absorption de l'eau). Qu'attendent les politiques?
Sources:
- "L'urbanisation, un défi pour l'humanité", Journal Métro (28 juin 2007)
- "State of the world population" (disponible en français), UNFPA (2007)
- "Small parks could cool big cities", LiveScience (18 mai 2007)
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lundi, 25 juin 2007
L'environnement en entreprise: les salariés votent "oui"
Une enquête menée en mai dernier par l'Institut d'Etudes OpinionWay pour la société WebEx (spécialiste des téléconférences) indique que 57% des salariés du secteur privés attendent de leur entreprise "des actions en faveur de l’économie d’énergie plutôt qu’en faveur du tri et du recyclage des déchets".
L'étude montre que très peu d’entreprises ont adopté une véritable démarche environnementale en leur sein, la prise de conscience des salariés et de leur direction générale demeurant encore faible. En conséquence, les changements d'habitude de travail pour limiter les impacts sur l'environnement restent rares.
Seuls 41% des salariés interrogées font partie d’une entreprise ou d’une organisation agissant en faveur de l’environnement (contre 46% affirmant que rien est fait) et il s'agit bien souvent de mesures dérisoires. La plupart portent sur le tri ou le recyclage (74%) alors que les économies d'énergie sont peu favorisées.
Pourtant, 66 % des salariés "seraient plus enclins à travailler pour une organisation qui prendrait des initiatives en faveur de l’écologie" tandis que 90% de ceux dont l’entreprise est déjà impliquée déclarent ces actions importantes. Mais attention, agir en faveur de l'environnement consiste trop souvent à financer des projets extérieurs ou mettre en place des grosses infrastructures. Or, les actions toutes simples, les "petits gestes" sont trop souvent oubliés: 66 % des salariés souhaiteraient d'ailleurs que "leurs entreprises mettent en place des mesures en faveur de l’économie d’énergie, de l’utilisation d’énergie verte ou de produits verts".
Lors d'un échange récent avec Henri Proglio, le directeur de Véolia Environnement, groupe très impliqué dans ce secteur (en plus de ses activités propres: financement de projets, mécénat...), je lui ai demandé pourquoi au sein des salariés du groupe (près de 300.000 dans le monde), il n'existait aucune politique de réduction des impacts digne de ce nom (économie de papier, d'impression, d'électricité, produits verts...) tandis qu'il semblait judicieux de commencer à appliquer ces principes au sein même de ses troupes. Sa réponse? L'avantage pour l'environnement "est marginal" (sic) et, vu que les salariés (notamment les cadres) s'investissent déjà énormément, mentionnant que certains travaillaient d'emblée 70h par semaine, il refusait d'exiger plus.
Dommage... car il a tout faux. L'étude montre que 93% des salariés (dont 97% des cadres supérieurs) déclarent "être disposés à changer leurs habitudes de travail pour contribuer au respect de l’environnement". Quand on sait que les veilles des appareils (comme les écrans d'ordinateurs ou d'imprimantes se comptant par milliers dans un groupe comme Veolia), ce sont 10% de la facture énergétique, que l'écoconduite (pour des camions) économise 10% de carburant, que 400 millions d’euros par an sont dépensés en impressions inutiles (=1,2 millions d'arbres) dans les entreprises en France... tout ceci est effectivement totalement marginal...
Quelques autres chiffres intéressants...
- 72% des salariés du secteur de l’industrie estiment que les actions menées par une entreprise en faveur de l’environnement sont un critère de motivation pour accepter un poste. 45% considèrent comme très important le fait que leur entreprise soit concernée par la protection de l’environnement.
- En région : Les salariés interrogés habitant le sud de la France se considèrent majoritairement écolo (entre 54 et 66% dans leur vie professionnelle selon les régions, 73% dans leur vie quotidienne). C'est en Ile-de-France qu'on trouve le plus grand écart : seuls 40% des Franciliens se considèrent comme écolo au travail contre 66% dans leur vie privée.
- Enfin les salariés des grandes entreprises sont plus informés sur les actions que mène leur entreprise que ceux des PME (de 31% pour les entreprises de moins de 50 salariés à 60% pour celles de plus de 500 salariés)
Signalons que WebEx vient de lancer un calculateur d'émissions de carbone s'adressant spécialement aux entreprises pour évaluer l'impact de leurs déplacements: www.webex.fr/fr/go-green/calc.html
Sources:
- "Environnement » : les salariés attendent plus de leur patron !", résultat de l'enquête WebEx (communiqué du 15 juin 2007)
- Lire également "Les employés Britanniques pointent du doigt les patrons qui ont des comportements irresponsables à l'égard de l'Environment", enquête menée en novembre 2006 pour WebEx
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lundi, 11 juin 2007
La Camif et l'environnement: suite et fin?
Il y a 2 semaines, dans l'article "L'environnement selon la Camif: vive le plastique à gogo!", je râlais après la Camif, très agacée d'avoir reçu un catalogue non demandé et suremballé de plastique. J'en ai profité pour interpeller la société avec l'espoir qu'elle mette un terme à ce gâchi d'emballage. Voici leur réponse, envoyée jeudi dernier (j'ai tronqué les noms):
Madame,
Nous avons lu avec beaucoup d'intérêt votre message et l'article sur votre blog.
Nous adressons systématiquement un catalogue à nos nouveaux clients, afin de leur faire découvrir la largeur de notre sélection et bénéficier d'un support papier pour les aider dans leur choix. Force est de constater que bon nombre de clients nous ont fait part de leur souhait d'avoir accès à nos offres sur papier, même s'ils sont des internautes avérés.
Lorsqu'il ne nous est pas possible de joindre le catalogue au colis, nous l'envoyons à part, directement de nos entrepôts, dans des enveloppes papier kraft (les films en plastique "légers" sont réservés aux envois en nombre). Cependant, il peut arriver qu'il y ait des ruptures de stock.
Dans votre cas, c'est par souci de vous faire parvenir le catalogue au plus vite que la personne chargée de l'envoi a utilisé des sacs emballage réservés normalement aux produits. Pour information, nous avons pendant longtemps utilisé des sacs en papier pour l'envoi de nos petits colis, mais pour des raisons de sécurité et de solidité, nous avons du changer notre pratique.
Votre remarque sur "la communication environnementale poussée à son paroxisme" nous semble injustifiée. De notre point de vue, la Camif est plutôt transparente dans sa communication sur ce qu'elle fait. Le sujet de l'environnement ne fait pas l'objet d'une politique de communication spécifique, traitée par des sociétés extérieures. Ce sont les équipes internes qui travaillent sur la mise en oeuvre de la démarche environnementale de la Camif, à tous les niveaux, et dans les différents secteurs d'activité.
Nous espérons avoir éclairci les points d'interrogation que vous soulevez. Nous respectons votre position et vous remercions de l'attention que vous porterez à la notre.
Bien cordialement,
Pour Isabelle C., responsable de la Communication Externe et Interne
Suzette S.
J'ai plusieurs remarques à faire:
Certes, la Camif a fait des efforts en matière d'environnement (voir un aperçu [MàJ 15/4/2011 le site n'existe plus]), je le reconnais. Mais envoyer plus d'un kilo de papier automatiquement au vu du nombre de clients ruine une bonne partie des efforts entrepris! Si des internautes souhaitent réellement recevoir un catalogue, qu'ils cochent la case correspondante. Ce ne doit pas être une option par défaut voire absente. Or, avec un miminum d'explications, la Camif a parfaitement la capacité de convaincre nombre de clients commandant habituellement en ligne d'abandonner le catalogue en expliquant, par exemple, le nombre d'arbres épargnés ou en acceptant de reverser en échange une somme à une association. Voilà ce que je qualifierais de politique environnementale réussie: limitation du nombre de catalogues et envoi des publicités par mail (évitant les dizaines de papiers envoyés chaque année).
Quant à l'envoi du catalogue dans 2 plastiques noirs épais, ce serait du à une rupture de stock de papier kraft: mais pourquoi 2 plastiques? Est-ce une coïncidence malencontreuse si un autre internaute a connu exactement la même chose (cf. commentaires à l'article du blog cité ci-dessus)? Se pourrait-il que les dépôts de la Camif soit (trop?) régulièrement en rupture de kraft?
Donc, même si la société va dans le bon sens, force est de constater que des erreurs de base sont commises, aux impacts environnementaux élevés. Or, il faut être cohérent: si on labellise des meubles issus de forêts gérées durablement (label FSC) et que, par derrière, on gâche des tonnes de papier - même recyclé (processus nécessitant encore beaucoup d'énergie), le bienfait de la politique environnementale chute!
Je pose donc la question à la Camif: dans le cadre de votre démarche en faveur de l'environnement, pourriez vous envisager:
- L'adoption d'un système d'envoi de catalogue uniquement après demande du client
- L'envoi de publicités par mail après validation du client plutôt qu'au format papier
- Le reversement d'une somme d'argent à une association en échange du choix du client de ne pas recevoir le catalogue papier
Je propose à la Camif de répondre directement dans les commentaires, tout comme les lecteurs désireux de formuler d'autres remarques ou suggestions.
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mardi, 05 juin 2007
Une baleine bleue grandeur nature sur votre ordinateur... si, si, c'est possible!
Cette décision est d'autant plus importante que s'ouvre dimanche prochain la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction) à Amsterdam dont un des enjeux est la révision de la liste des espèces dont le commerce est soumis à régulation. Mais la victoire est petite. En effet, les pays d'Amérique du Sud (mené par le Brésil) ont proposé d'étendre le sanctuaire de baleine jusqu'à l'Atlantique Sud (actuellement situé en océan Austral)... sans succès.
Même si une résolution a été adoptée exigeant une action pour sauver les vaquitas (marsouin du Mexique), les américains sont prêt à sacrifier une zone d'habitat essentielle à la baleine franche du Pacifique au profit de l'exploitation de pétrole et de gaz. Pour l'instant, cette proposition a rencontré de fortes oppositions: pour combien de temps encore?
Pourtant, un nombre croissant de baleines sont tuées par l'exploitation des failles juridiques du moratoire - comme l'excuse japonaise consistant à prélever des specimens pour la recherche scientifique. Pour avoir été au Japon fin 2005, je vois encore ces sashimis rougeâtres qu'on a cru bon de me servir dans un petit restaurant de quartier à Yokohama. Mes amis japonais m'ont alors dit que c'était de la baleine... Inutile de vous décrire ma réaction... Ensuite, j'ai réalisé que de la baleine était proposée sur la plupart des étals de marchés que j'ai parcourus...
En attendant, grâce à la WDCS (Whale and Dolphin Conservation Society), je vous invite à admirer une baleine bleue en grandeur nature... là, maintenant, tout de suite! Si, si... une baleine d'environ 30 m de long et quelques 190 tonnes... cliquez sur l'image... Je vous recommande l'exploration de l'évent et des fanons (bougez le petit carré rouge de la photo ou la main en cliquant avec la souris). Espérons que dans quelques années, ce ne soit plus l'unique possibilité de voir une baleine à la taille réelle...
Sources:
- "La Commission baleinière internationale se termine sur une note sombre", WWF Belgique
- "Last chance to see a life size blue whale!", WDCS (Whale and Dolphin Conservation Society)
- International Whaling Commission (IWC = CBI - Commission Blaeinière Internationale)
- "Whale sanctuary proposal defeated", BBC (30 mai 2007)
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jeudi, 31 mai 2007
L'environnement selon la Camif: vive le plastique à gogo!
J'ai récemment passé un commande sur la Camif, la seule à me proposer un meuble aux dimensions voulues... Quelle ne fut pas ma surprise quand, quelques jours plus tard, je reçois un paquet plastifié contenant... un gros catalogue papier de 1,135 kg jamais demandé (pourquoi gâcher du papier quand on peut accéder à l'ensemble du catalogue en ligne???).
Déjà assez énervée de se voir ainsi imposer ce pavé (avais-je omis de décocher la case fatale cochée par défaut "désirez vous le catalogue?"), je fus outrée par l'emballage:
D'habitude, les catalogues sont envoyés emballés d'un fin film plastique de quelques grammes. Mais alors là!!!! Pas moins de DEUX sacs en plastique épais opaques (noirs à l'intérieur, blancs à l'extérieur) emballaient le catalogue. Poids total: 50 g.
Imaginez. 100 commandes = 100 catalogues = 5 kg de plastique... J'ignore le nombre de catalogues envoyés aux clients, mais j'imagine que cela se compte en plusieurs dizaines de milliers, soit des centaines de kilos de plastique totalement inutiles puisque n'importe quel catalogue de ce genre peut être envoyé dans un simple film plastique de quelques grammes.
Cerise sur le gâteau, voilà un extrait de la politique environnementale de la Camif: "Depuis ses origines, la CAMIF intègre la dimension environnementale dans ses valeurs. (...) Elle agit avant tout au sein de ses sélections produits. (...) Elle est la seule entreprise en France à distribuer uniquement des produits économes en énergie (...). Dans ses catalogues le Label Planète permet de les repérer. (...) En interne, des mesures ont été mises en place pour la préservation de l'environnement et le recyclage".
Attention, la communication environnementale poussée à son paroxisme sans en appliquer le fondement même des principes a ses limites... Les consommateurs ne sont plus aussi dupes et quand un blog comme celui-ci se met à râler, des milliers de clients potentiels sont touchés... Et comme je compte sur mes lecteurs pour relayer le message...
Evidemment, si des groupes comme la Camif s'attachaient à s'entourer d'experts en développement durable dignes de ce nom, ces erreurs grossières n'existeraient pas. J'ignore comment la société procède mais bien souvent, les grands groupes commanditent des agences de com' n'y connaissant rien et des cabinets de management environnemental... (généralement après avoir muté un cadre en interne "Responsable Développement Durable").
Or, quand on voit les erreurs qu'ils laissent passer... entre l'image de marque de la Camif ainsi diffusée (= 2 gros sacs opaques) et le coût (50 g de plastique par catalogue au lieu de quelques grammes pèsent lourd sur la facture!!!), l'incompétence coûte cher... Voilà ce qui arrive quand on ne fait que du management environnemental pur et dur (qui repose largement sur le respect de normes: ISO, labels...) sans une solide compréhension des enjeux environnementaux, de leurs intéractions, des impacts potentiels et des coûts inhérents. Coup de gueule? Oui, parce que ce schéma se retrouve constamment et cela m'exaspère...
J'écris de ce pas à la Camif avec un lien vers cet article pour leur offrir un droit de réponse. Ils me trouveront peut-être un peu dure, mais cet article est avant tout une invitation à réagir... et rectifier le tir! Et s'ils veulent des conseils, je suis prête à leur en donner!
[11 juin 2007: la Camif a répondu: voir l'article du blog "la Camif et l'environnement - suite et fin?"]
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mardi, 22 mai 2007
Cette agriculture qui préfère l'alcool plutôt qu'éradiquer la faim dans le monde...
Si le tabac a de moins en moins bonne presse, je suis persuadée que nombre d'entre vous - pourtant sensibles à l'environnement - salivent encore au souvenir d'un bon petit bordeaux, bourgogne ou vieux cognac... Qui peut se vanter de n'avoir jamais bu un verre d'alcool ni fumé une cigarette (voire autre chose)? Voilà comment au moins 1.5% (sans doute plus) de la surface totale de terres agricoles dans le monde n'est pas utilisé à des fins alimentaires mais au plaisir des papilles.
Pourtant, difficile de trouver la moindre étude sur cet enjeu. Il est plus facile d'inciter les citoyens à limiter leur consommation de viande, pointant du doigt les hectares nécessaires à l'élevage et la pollution engendrée. Certes, c'est justifié (pensez aux terres cultivées consacrées uniquement à l'alimentation des animaux...). Mais cela faisait un moment que je cherchais à savoir quelle proportion de terres agricoles était condamnée à satisfaire un simple plaisir gustatif (et pulmonaire), plutôt que tâcher de limiter la faim dans le monde.
La surface de terres arables et cultivées permanentes est estimée à 1540,6 milliards d'hectares dans le monde (sources FAO/Quid). D'après le Quid, 7,320 millions d'ha sont destinés à la culture du raisin pour le vin, 3,981 millions d'ha pour le tabac et 63 milliers pour le houblon (bière). Reste l'ensemble des spiritueux (ex. Whisky, Gin, Vodka, Rhum...) et les autres cultures non licites (marijuana, cocaïne, héroïne...) dont je n'ai pas trouvé de surfaces.
Cependant, le cabinet International Wine and Spirit Record (IWSR) a réalisé récemment une étude sur le marché mondial du vin, indiquant que la consommation mondiale de vins atteignait près de 22,8 milliards de litres en 2005 et celle des spiritueux, près de 19,6 milliards de litres.
En extrapolant le ratio surface cultivée/production en litre du vin pour fournir une (vague) approximation des surfaces cultivées consacrées aux spiritueux, on obtient environ 6 millions d'hectares pour ces derniers. Ajoutés aux cultures de tabac, de vin et de bière, on obtient donc un total de 1,15% de terres arables et cultivées "condamnées" au plaisir. Mais il faut ajouter les diverses drogues, les alcools locaux probablement non répertoriés sur le marché mondial. Je tablerais donc plus sur 1,5%... au minimum.
Certains me diront que ce n'est pas énorme... mais si vous déteniez 1% des bénéfices nets de Microsoft, vous ne diriez plus "bah, c'est rien...", du haut de vos 91 millions d'euros! 1%, à grande échelle, c'est important. De plus, l'étude du IWSR estime que jusqu’en 2010, la consommation de vin dans le monde devrait progresser de 1 % par an. Ce pourcentage de terres occupées risquent donc d'augmenter.
Enfin, cerise sur le gâteau, l'Inde est le 3ème pays producteur de tabac après la Chine et le Brésil, avec 438 milliers d'hectares destinés au tabac. Or, c'est bien connu, personne ne souffre de la faim en Inde...
Alors la prochaine fois que vous voudrez arroser un évènement, réfléchissez-y!
Sources:
- Agriculture - Comparaisons: Quid (citant les chiffres de la FAO)
- Statistical Yearbook 2005-2006, FAO
- Statistiques sur le vin, Quid
- Statistiques sur le tabac, Quid
- Statistiques sur la bière, Quid
- "Conjoncture internationale - La nouvelle embellie du vin", Agriculture Information (30 janvier 2007)
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