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jeudi, 07 février 2013

Flashback sur la pollution sonore générée par la prospection petrolière offshore

Bruit, biodiversité, prospection offshore, énergie, environnement

"Imaginez des détonations sonores de 200 dB toutes les 10 secondes (un marteau piqueur, c'est 110 dB, un réacteur d'avion, 130 dB). Les ondes se propagent du navire de prospection jusqu'aux fonds marins, soit plusieurs kilomètres en dessous, les impacts se faisant ressentir jusqu'à 100km à la ronde. Insupportable me direz-vous (...). Il n'est donc pas difficile de concevoir que ces effets soient tout aussi négatifs sur la faune environnante: mortalité, surdité, stress, altérations comportementales, fuites plus ou moins durable de la zone prospectée..."


Voilà ce que je dénonçais déjà sur ce blog en... 2005. A l'époque, rares étaient les médias à évoquer ce sujet, j'avais moi-même tiré mes infos de sources canadiennes. Il aura fallu attendre décembre 2008 pour qu'un projet de résolution invitant la communauté internationale à examiner des mesures visant à réduire le bruit sous-marin soit présenté par la Communauté européenne à la neuvième conférence des parties de la Convention sur les espèces migratoires (CMS).

 

Et depuis ? Les études se multiplient depuis ces dernières années et toutes vont dans le même sens : l'exploration des fonds marins par ondes sonores est catastrophique : cétacés désorientés qui s'échouent sur des plages, stress et troubles du comportement, cellules détruites chez des céphalopodes (ex. poulpes) qui n'arrivent plus à se nourrir, mollusques qui meurent, poissons qui fuient... Mais fidèles à eux-mêmes, les politiques tardent à réagir.

 

Une sensibilisation qui commence néanmoins à porter ses fruits

En 2010, la France reconnaît officiellement la pollution sonore comme une forme de pollution marine (loi Grenelle II, p.191) sans toutefois vraiment agir. Cependant, les États membres européens vont désormais devoir mesurer le bruit existant autour de leurs côtes d'ici à 2015 pour compléter la directive Marine Strategy Framework, avec la parution d'un nouveau texte imposant des mesures de protection en 2014 et une mise au norme d'ici... 2020 (si tout va bien). Comme toujours, les dates butoirs laissent rêveur et gageons que les industriels ne se laisseront pas faire.

 

Une association dédiée à la lutte contre la pollution sonore marine

En attendant, l'association Terre Marine a vu le jour en 2011, qui a fait du vacarme en mer son cheval de bataille. Elle est en train de construire un catamaran solaire, le Sea Explorer, pour lancer une expédition scientifique axée sur la pollution sonore marine et sous-marine ainsi qu'un vaste programme de sensibilisation et d'éducation à l'environnement marin. Pour soutenir ce projet, rendez-vous sur le site dédié: http://expeditions.terre-marine.org

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Sources
- "Le bruit fait des ravages sur les espèces marines", Le Figaro (16 janv. 2013)
- "Opération océan tranquille : dix ans pour mesurer la pollution sonore", Futura Sciences (1 sept. 2011)
- "Impact de la pollution sonore sur la faune", Courrier de la Nature n°254 (mai-juin 2010)
- Image: SeattlePi


mardi, 22 mai 2012

Consommation d'électricité: la France ne suit pas le courant

environnement,énergie,électricité,gouvernance,edfEn 35 ans, la consommation d'électricité dans le monde a été multipliée par 3. 

 

Mais le fruit des efforts constants pour enrayer cette  progression commence à payer car on observe depuis 2008 une légère diminution. En vérité, cet infléchissement s'observe surtout dans les pays développés car les pays émergents vont indéniablement contrecarrer ces efforts (consommation multipliée par 4 en Chine et par 2 en Inde depuis 10 ans et elles progressent). Toutefois, cela signifie qu'au moins en Europe, aux Etats-Unis ou au Japon, les efforts payent et on va dans le bon sens.

 

Enfin... disons que nos voisins vont dans le bon sens. Parce qu'en France, nous méritons un gros bonnet d'âne. En effet, l'université canadienne de Sherbrooke vient de publier une analyse démontrant que contrairement aux autres pays riches, la consommation électrique française est toujours aussi élevée.


En Allemagne, la consommation a chuté de 16% en 4 ans (voir le graphique). Et profitons-en pour casser une idée reçue: l'association Global Change rappelle que la fermeture de réacteurs nucléaires en Allemagne n'a pas conduit à l'augmentation de production d'électricité issue du charbon, au contraire: cette dernière  représente 24% de la production (chiffre 2009) contre 33% en 1991... Au Japon, la consommation a diminué de 18% depuis 2006, aux Etats-Unis, c'est une diminution de 16.5% depuis 2007...

 

Nous, nous stagnons lamentablement. Kyoto est sans doute passé par là car à se vanter de ne pas avoir à respecter d'objectifs trop durs grâce au nucléaire qui émet très peu de CO2, on a réussi le tour de force à maintenir le cap en se tournant les pouces. Et pendant ce temps là, notre exception culturelle française nous fait encore rater le train en route!

 

Il est donc grand temps de se réveiller et se mettre à suivre la tendance (puisque diminuer ses consommations, c'est possible, nos voisins y arrivent). Des gestes aussi simples qu'éteindre des ordinateurs, des imprimantes, des lumières, qu'on soit chez soi ou au bureau (ne pas hésiter en sensibiliser son employeur)... économiseraient environ 15% d'électricité à l'échelle nationale.

 

C'est comme je vous l'disais... des petits gestes... qui peuvent rapporter gros.

 

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Sources:
- "Consommation d'électricité: imiter les Japonais? c'est facile!", article paru sur Slate (21 mai 2012)
- Statistiques consommation d'énergie (kWh), Université de Sherbrook
- Panorama de l'électricité: consommation dans le monde, statistiques EDF
- "La consommation d'énergie en Allemagne et en France : une comparaison instructive", rapport de Global Change (mai 2011)

vendredi, 27 avril 2012

Le Cartel qui a tué les ampoules incandescentes

environnement,énergie,ampoule,obsolescence programmée

Regardez attentivement cette ampoule:
dans un mois, elle fêtera ses... 111 ans.

 

Ce n'est pas une blague. La Centennial Light (ampoule centenaire) est une ampoule électrique de 4W qui a été installée dans la caserne de pompiers de Livermore (Californie) en... 1901. Elle n’a presque jamais été éteinte depuis.

 

Si les fabriquants justifient cette extraordinaire durée de vie par la faible puissance de l'ampoule, la vérité tient surtout à l'obsolescence programmée décidée en décembre 1924 lors d'une réunion rassemblant les principaux fabriquants internationaux de l'époque. Formant le cartel "Phoebus", ils décidèrent de contrôler la production des ampoules incandescentes en réduisant leur longévité. En 1924, cette dernière tournait autour de 2500h et ne cessait de progresser. Phoebus a alors décidé de la réduire en créant le Comité des 1000h en 1925, visant à la fabrication d'ampoules plus fragiles.

 

Rapidement, les fabriquants dérogeant à la règle se virent pénalisés, le montant des amendes étant indexé sur le temps de dépassement du fonctionnement de leurs produits, testés régulièrement. En 2 ans, la durée de vie des ampoules passa de 2500 à 1500h, les 1000h ayant été atteintes dans les années 40. Bien que le cartel ait été découvert en 1942 et dissout après 11 ans de procès en 1953, obligeant les fabriquants à lever ces restrictions, le jugement n'a jamais été appliqué dans les faits.

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lundi, 17 octobre 2011

Un gisement de ressources... à recycler

environnement,énergie,terres rares,consommation,matériaux

J'espère que vous ne vous êtes pas affolés hier (lire l'article "Sous les pavés, un gisement... 1ère mine urbaine à La Défense")! J'avais promis de vous tenir informés: en fait, la société SEMU cachait une grande opération de sensibilisation orchestrée par Récylum, l'éco-organisme en charge du recyclage des lampes.


Bon, j'admets, j'étais dans le coup ;-)
Mais j'ai trouvé l'initiative bien pensée, visant à mettre en avant l'importance de recycler les lampes usagées (et plus généralement les déchets électriques), truffés de matériaux extraits du sol - donc non renouvelables. Il devient désormais primordial de sauvegarder au maximum nos ressources en les recyclant.


Or, le quartier des affaires à la Défense est tout un symbole, à la fois hymne à la consommation avec son gigantesque centre commercial et ses sièges de multinationales, mais aussi centre névralgique en matière de ressources, avec une concentration hallucinante de néons, lampes, bureautique, informatique et j'en passe... En d'autre terme, une véritable "mine urbaine", un immense gisement de matières premières contenu dans les déchets.

 

Les métaux des lampes (fer, aluminium, cuivre...) sont récupérés et le verre sert à fabriquer des tubes fluorescents, des abrasifs ou des isolants pour le bâtiment. Pour les plastiques, le recyclage est plus difficile et ils sont en grande partie valorisés thermiquement. Quant aux poudres fluorescentes associées notamment au mercure, à défaut d'autre chose, elles sont neutralisées définitivement.

 

Pour sensibiliser le public, Récylum et son équipe répondront à ses interrogations toute la semaine (présentation des différentes sources lumineuses, gestes d'économie d'énergie, recyclage des lampes...) après avoir mis en place une Lumibox géante. Pour en savoir plus sur le recyclage des lampes, téléchargez le dossier de presse (pdf) ou allez sur le site www.malampe.org.

mercredi, 05 octobre 2011

Romain a testé pour vous: la Smart Fortwo Electric Drive

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Par mon blogueur invité, Romain Laventure, juriste en environnement

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J’ai testé pour vous la Smart Fortwo Electric Drive au mondial de l’auto de Francfort (IAA). Aux premiers abords - et après m’être une fois de plus demandé s’il ne s’agissait pas plus d’un gadget pour automobilistes pressés des grandes villes qu’une réelle voiture, j’ai très vite pris possession du système électrique. Très simple : on branche et on débranche, comme on le ferait avec un aspirateur. Pas d’erreur possible. Pour ceux qui ignorent le fonctionnement d’un aspirateur, c’est le même principe qu’avec votre perceuse.

 

Puis vient le temps de l’installation dans l’habitacle. L’espace est suffisant pour l’utilisation qu’on lui réclame. Il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’une ultra-compacte citadine. Si la longueur en terme d’espace pour les jambes est confortable, je reste toujours surpris que la voiture s’arrête aux sièges conducteur et passager, tant l’habitude d’une banquette arrière reste ancrée en moi. Et c’est là que la surprise débute : après un ou deux freinages d’urgence non désirés, dès le démarrage, la prise en main est immédiate et totale : habitabilité, insertion aisée dans la circulation,  je dois avouer que c’est un vrai plaisir.

 

Mais il y a bien entendu des points négatifs, la vie est ainsi faite…

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vendredi, 20 mai 2011

Téléchargez le livre blanc de la conférence sur la gestion des villes durables

environnement,développement durable,ville durable,mobilité,énergie,déchet,entreprise,urbanismeFin février, j'évoquais la conférence "Ville de demain : une ville qui respire. Quelle maîtrise des flux pour une ville durable" qui a eu lieu à Paris le 15 mars dernier.

 

L'objectif était d'identifier les perspectives de développement et de gestion des flux (mobilité, énergie, déchets...) pour un urbanisme préservant la qualité de vie de ses habitants et respectueux de l’environnement, dans un contexte où 74% des Européens vivent désormais en ville.

 

Organisée par le réseau Femmes & Développement Durable dont je fais partie, l'évènement a donné lieu à la rédaction d'un livre blanc rappelant les grands enjeux et présentant une synthèse des interventions de nos invités ainsi que du débat qui a suivi avec la salle. Il est gratuitement téléchargeable, avec pour objectif de partager les connaissances, profitez-en et n'hésitez pas à le diffuser!

 

Télécharger le livre blanc (pdf de 1,87 Mo - 30 p.)

 

Intervenants

Léa MARZLOFF, Consultante associée, GROUPE CHRONOS
Sandrine MERCIER, Directrice du Développement Durable, CARREFOUR
Yannick GUEUGNON, Directeur d’ENVAC France
Philippe PELLETIER, Avocat et président du comité stratégique du Plan bâtiment Grenelle
André GESSALIN, Professeur et chercheur associé à l’ESCP, membre d’Advancity

Sommaire

  1. Préface
  2. English summary – Key findings
  3. Introduction aux enjeux
  4. Synthèse de la table ronde
  5. Conclusions
  6. Pour aller plus loin

lundi, 28 février 2011

15 mars: Conférence "Ville de demain = ville qui respire, quelle maîtrise des flux pour une ville durable?"

 

environnement, ville durable, énergie, déchet, transport, gouvernance

Parce que des villes comme Paris sont aujourd’hui parmi les plus denses du monde, dans un contexte où 74% des Européens vivent en ville, maîtriser les flux qui participent au fonctionnement urbain (transports, énergie...) devient un enjeu majeur de l’aménagement des territoires. Pour comprendre ces enjeux et anticiper la ville de demain, le Réseau Femmes & Développement Durable (dont je suis membre) organise la conférence "Ville de demain = Ville qui respire. Quelle maîtrise des flux pour une ville durable?" qui aura lieu à Paris le 15 mars, de 18h45 à 21h. Directeurs développement durable, élus et chercheurs viendront partager leurs points de vues et leurs recommandations. 

 

Télécharger le programme

L'entrée est libre sur inscription (nom et coordonnées à envoyer par mail: femmesdd[at]gmail.com).


Notre réseau

Le Réseau Femmes & Développement Durable rassemble des professionnelles ayant pour objectif l'échange de savoir, avec un regard féminin sur les questions liées au développement durable. Notre dynamique repose avant tout sur le partage et la mutualisation des ressources dans un espace libre de dialogues et d'opinions. En savoir plus: http://femmesdd.hautetfort.com

dimanche, 23 janvier 2011

Découvrir la thermographie infrarouge

thermographie infrarouge.JPGLa thermographie infrarouge commence depuis peu à faire régulièrement parler d'elle. Dans un contexte où le Grenelle Environnement s'attarde particulièrement sur l'amélioration des performances énergétiques des bâtiments, elle apparait comme un outil idéal. Mais de quoi s'agit-il au juste? Quel est son fonctionnement et... son coût?

 

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mardi, 12 octobre 2010

Ca fait quoi de conduire une voiture électrique ?

 

vehicule%20electrique%20conduite.jpg

Cette année a sans doute vu la consécration des voitures électriques. Pas un constructeur ne déroge à la règle (pas même Ferrari - lire l’article "Vers une mobilité alternative"). Mais quelles sensations procure la conduite d’une voiture électrique (VE)? La question est importante car une large part de la population associe étroitement conduite et plaisir. Pour la convaincre de changer ses habitudes, il faut dépasser les simples considérations fonctionnelles. J’ai donc voulu tester moi-même au travers de 3 véhicules : une compacte (la Nissan LEAF), une berline (Renault Fluence Z.E.) et un utilitaire (Renault Kangoo Z.E.) – tous trois commercialisés courant 2011.

 

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mardi, 23 février 2010

Meilleure gestion du trafic = des milliers de tonnes de CO2 en moins

gestion traffic feu.jpgImaginez économiser l'équivalent de l'essence consommée par 30.000 voitures en un an, rien qu'avec une poignée de feux tricolores. Plus exactement, imaginez économiser 157.000 tonnes de CO2 grâce à une meilleure gestion du timing des feux répartis sur 135 carrefours le long de 17 avenues.

 

Un peu exagéré? Pas du tout, ce sont les données observées par la ville de Portland, aux Etats-Unis. En fait, c'est simple. Qui d'entre nous ne râle pas à l'arrivée sur un carrefour désert à 23h et l'obligation de se taper tous les feux, avec une absence totale de synchronisation évidente (que vous soyez en voiture ou en bus)? J'observe très souvent ce genre d'ineptie en plein Paris tandis que les responsables m'affirment avoir déjà ce mode de gestion en place. Laissez moi rire.

 

Dans le cas de Portland, ce projet a pu voir le jour sous l'impulsion d'une association spécialisée dans la compensation carbone, the Climate Trust of Oregon, qui a asticoté la ville dès 2002 pour mettre en oeuvre cette démarche. Un peu plus d'un an plus tard, la ville installait un logiciel spécialisé (Trafficware Synchro Studio) pour gérer les minutages en fonction des caractéristiques de la circulation et la synchronisation entre les différents carrefours signalisés, en prenant en compte les exigences des piétons.

 

Pourquoi de telles réductions de carbone? C'est simple, en homogénéisant au mieux la circulation, on réduit les phases d'accélération et de décélération, très gourmandes en énergie. Parfois, réduire drastiquement les consommations d'énergie ne tient qu'à quelques feux. Au delà des mesures indispensables pour accroître l'offre de transports en commun, il serait bon que nos gestionnaires du territoire commencent par mieux gérer la circulation. Tout simplement.

 

Pour en savoir plus, lire la fiche consacrée sur Urbiz, le portail dédié à l'écologie urbaine.