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mardi, 22 novembre 2005

Pourquoi économiser l’eau chez soi ?

Dernièrement, un lecteur m’a posé une question pertinente à propos des économies d'eau et j’ai décidé d’y répondre sur ce blog: "j'entend ci et là que consommer trop d'eau est nuisible à l'environnement, que les ressources d'eau ne sont pas infinies [mais] l'eau que l'on consomme (ou plutôt que l'on utilise) va soit dans le tout à l'égout pour être ensuite épurée puis jetée dans un fleuve pour être re-pompée plus loin, soit dans une fosse septique pour aller ensuite dans le sol et les nappes phréatiques. [Où] dans ce cheminement perd on de l'eau ou abîme-t-on l'environnement?"

La réponse n’est pas si simple car le cycle de l'eau "je pompe, je consomme, l'eau est épurée et peut être reconsommée" est loin de suivre cette logique dans la réalité.


Premiers impacts environnementaux : le pompage

L'eau peut être prélevée dans un cours d'eau avec les risques de l'assécher (surtout l'été). L'eau rejetée peut ne pas l'être dans le cours d'eau pompé (à nouveau, risque d'assèchement ou diminution du débit). Ensuite, l'eau peut être prélevée dans une nappe phréatique. Soit cette nappe se renouvelle, mais pas forcément aussi rapidement que le taux de pompage, soit il s'agit d'une nappe dite 'fossile': la source, une fois tarie, l'est à jamais (en tous cas, à notre échelle de temps).

Dans tous les cas, ces modifications des cours d’eau et des aquifères ont des conséquences souvent dramatiques pour les écosystèmes : assèchement, changement de débit, turbidité de l'eau, concentration de polluants (moins d'eau pour les diluer), disparition de la végétation, modification de la biodiversité... sont autant de facteurs pouvant totalement altérer durablement les rôles fonctionnels de ces écosystèmes (résorption de certains polluants, abaissement de la température en été, lutte contre l’érosion…).


Pertes d’eau avant consommation

Pour parvenir jusqu'à chez vous, il faut des canalisations. Or, des pertes conséquentes sont à déplorer (fuites, vétusté des tuyaux), moyennant des litres d'eau s'égarant dans le sol. Certes, l'eau n'est pas perdue en soit, mais son rôle fonctionnel change: au lieu de nourrir des écosystèmes (confère ci-dessus), elle humidifie inutilement des sols. L’eau ne peut qu'à terme rejoindre un cours d’eau ou une nappe (mais le processus est long) ou s’évaporer (pas forcément au bon endroit).


Epuration de l’eau après consommation
L’eau une fois consommée repart vers les stations d’épuration. Malheureusement, il y a plusieurs cas de figure. Selon les capacités de la station d’épuration dont vous dépendez et le climat (orages gonflant les cours d’eau), des excédents d’eaux usées se déversent directement dans les cours d’eau, voire les nappes (les polluant quasi irrémédiablement, surtout les nappes fossiles). Beaucoup de petits cours d’eau dans nos campagnes se retrouvent ainsi alimentés directement par des eaux usées. Enfin, sachez que de nombreuses stations d’épuration sont à la limite de leurs capacités, la construction de ces infrastructures, très coûteuse, ne suit pas. Or, on ne stocke pas indéfiniment des eaux usées, en cas de trop plein, il faut le déverser directement dans la nature… avec les conséquences pour les écosystèmes que l’on sait. Pour ce qui est des fosses septiques, l'eau, même purifiée par des micro-organismes, a aussi tendance à s'égarer. De plus, la purification n'est pas toujours très contrôlée et les fuites d'eau toxique pour les écosystèmes sont fréquentes.

Moralité : moins l’eau est consommée, moins la nécessité de pomper et épurer se font sentir et mieux les écosystèmes s’en portent. Et forcément, si moins de stations d’épuration doivent être construites, plus besoin de facturer les investissements aux consommateurs…

lundi, 21 novembre 2005

Opération cartouches: chassez le plomb!

Chassez le plomb, pas le canard! La LPO (Ligue de Protection des Oiseaux) et la ligue ROC (Rassemblement des Opposants à la Chasse) ont lancé une grande "Opération Cartouches", demandant à tous les amoureux de la nature et les personnes soucieuses de leur santé de collecter un maximum de cartouches de chasse trouvées dans la nature.

Méthode à suivre: notez la date de votre trouvaille, le nombre de cartouches ramassées, l'endroit (commune, département) et envoyez votre colis en UNE SEULE FOIS seulement durant le mois de JANVIER (pour raison de stockage) à l'adresse suivante:

Antenne LPO Ile-de-France
Opération « Cartouches »,
62 rue Bargue, 75015 PARIS


Le plomb contenu dans ces cartouches est en effet un métal très toxique entraînant le saturnisme
, une maladie pouvant toucher aussi bien l’homme que les mammifères (eau polluée, particules), tout particulièrement les oiseaux (qui peuvent ingurgiter directement des grenailles, en les prenant pour des petits cailloux, utiles au broyage des aliments). Pour rappel, l’utilisation du plomb dans certains domaines a été abandonnée ou diminuée (batteries, essence, peinture, canalisations). Pourtant, près de 250 millions de cartouches sont tirées chaque année en France, ce qui représente 8.000 tonnes de plomb (poids de la Tour Eiffel) déversées dans la nature, les trois quarts pour la chasse (6.000 tonnes) et un quart pour le ball-trap (2.000 tonnes). Or, les billes de plomb éparpillées mettent entre 30 et 200 ans pour se désagréger, contaminant ainsi la faune et la flore présente.

Aux Etats-Unis, cela fait 30 ans que le plomb est interdit et 9 autres pays Européens ont interdit ou limité son usage. Un arrêté a même été pris le 21 mars 2002 prévoyant d’interdire l’usage des cartouches au plomb à partir de l’été 2005 dans les zones humides (marais, lacs, cours d’eau, étangs, lagunes). Pourtant, malgré 38 rappels à l'ordre de la Commission Européenne, la France a décidé de reporter cet arrêté à juillet 2006 (motif officiel: laisser aux chasseurs le temps de s'adapter).

L'opération de ramassage des cartouches permettra de mettre en évidence l’ampleur des dommages causés à la faune et à la flore dans les zones humides françaises, faisant ainsi pression pour que, cette fois ci, l'arrêté soit respecté. En effet, avec les élections à venir, la tentation pourrait être grande de subir, une fois de plus, le lobby des chasseurs.  

[MàJ 15/4/2011: l'Opération est terminée]

jeudi, 17 novembre 2005

Pollution intérieure: exemple des écoles

Une récente étude menée par le Laboratoire d'Hygiène de la Ville de Paris (LHVP) dans 10 écoles parisiennes (primaires et maternelles) a montré que des taux importants de polluants étaient présents à l'intérieur des bâtiments. En effet, la pollution intérieure est souvent oubliée bien qu'étant bien réelle (voir article du blog "qualité de l'air intérieur"). Si les études portent généralement sur des bureaux, les écoles ne devraient pas faire exception. Or, les symptômes liés aux pollutions intérieures sont de plus en plus reconnus: allergies, fatigue, maux de tête, nausées...  (même si la plupart des recherches sont étrangères car la France, question santé et environnement, fait souvent preuve de retard...).

L'étude a mesuré des niveaux de monoxyde de carbone (CO), d'oxyde d'azote (NOx) et de benzène dans les classes aussi élevés, voire plus que les taux à proximité de la circulation automobile. Bien que l'expérience n'ait porté que sur 10 écoles (situées près ou loin du trafic routier), les mesures ayant pris en compte différents paramètres (écoles à proximité du trafic routier ou non, mesures de la qualité de l'air à l'extérieur de l'école, dans la cours de récréation et à l'intérieur des bâtiments), ce résultat rique fort de se confirmer en début d'année prochaine, l'Observatoire de la Qualité de l'Air Intérieur ayant décidé de mener une vaste enquête à grande échelle.  

La grande responsable de la présence de ces polluants est l'absence quasi totale de ventilation. Alors les émanations de colles, de feutres, de typex, de meubles en aggloméré, de peinture, de tissus neufs... plus le CO2 rejeté par la respiration stagnent joyeusement. Or, par soucis de sécurité et d'économie de chauffage, la possibilité d'aérer est minimale et les enfants (comme les profs) finissent parfois par être exposés à des concentrations plus élevées dans la classe qu'à l'extérieur, même en étant proche d'une voie de circulation!

Moralité: Enseignants, ventilez! Vous avez tout intérêt à ouvrir les fenêtres au maximum aussi souvent que possible.


Pour aller plus loin:
- "Bilan de la qualité de l'air dans 10 écoles parisiennes", Anne-Marie LAURENT (LHVP)
- "Impact de la ventilation dans les écoles sur la santé respiratoire, futures études de l'Observatoire de la Qualité de l'Air intérieur", Séverine KIRCHNER (CSTB)

mardi, 15 novembre 2005

Faire son compost

Le compost est un engrais naturel issu de la décomposition de déchets organiques. Tous les possesseurs de jardin peuvent le fabriquer, une solution à la fois écologique et économique, puisqu’il limite la nécessité d’acheter des fertilisants chimiques tout en réduisant la quantité d'ordures ménagères à traiter. À l’échelle d'une commune, l’économie est loin d’être négligeable... d'autant que même des lotissements sans jardin peuvent fabriquer du compost pouvant servir aux espaces verts publiques.

Tous les déchets organiques biodégradables peuvent ainsi être compostés, soit près de 30 à 45 % de votre poubelle (épluchures, pain, coquilles, thé…), sans oublier les déchets du jardin (herbes, feuilles mortes, branches broyées…). En théorie, les papiers et cartons (sauf glacés et plastifiés) peuvent être inclus, mais les produits chimiques qu’ils contiennent (ex. encres, agents de blanchiment) rendent leur usage problématique. Je recommande de ne composter que les mouchoirs, le carton type rouleau de papier toilette et le papier recyclé non imprimé.

Mode d'emploi
- Choisissez un coin éloigné de votre jardin (pour éviter tout risque de parfumer votre maison). Vous pouvez faire du compost à même le sol ou dans un bac (silo en bois, grillage bâché, composteurs fermés en plastique ou en bois).

- Mettez-y vos déchets sans les tasser en les recouvrant pour accélérer la décomposition et les protéger d’un excès d’humidité (pluie) ou de sécheresse (soleil, vent). Votre compost doit rester ni trop sec (processus stoppé), ni trop humide (mauvaises odeurs). Mélangez les différentes catégories de déchets et brassez les régulièrement pour éviter les mauvaises odeurs.

Il faut au minimum 2 mois avant d'utiliser le compost en couverture de sol (pour protéger la terre et limiter les mauvaises herbes) mais au moins 6 mois pour une utilisation en tant que terreau.

Pour plus d’info, retrouvez la fiche de l’ADEME : « Le compostage individuel – faire son compost, c’est facile ».

vendredi, 11 novembre 2005

Calculez vos émissions de carbone

Savez-vous qu’un aller-retour Paris-New-York, ce sont plus de 11.000km, soit 1,84 tonnes de CO2 par passager? C'est autant que les émissions produite par l'usage moyen d'une voiture pendant 1 an ! Pour évaluer votre "production" personnelle, calculez votre bilan carbone en ligne sur le site CO2 solidaire (voyages en avion et trajets en voiture).

Outre cette simulation, l’intérêt du site est de pouvoir ensuite vous permettre d’agir. En effet, le CO2 que vous produisez représente un impact environnemental qui a donc un coût. Ainsi, une somme est calculée en fonction de vos résultats: le site vous propose ensuite d'investir cette somme en permettant de financer un projet de développement pour économiser du CO2 au Sud (Afghanistan, Cambodge, Maroc, Inde...) et aider des populations défavorisées.

Notons au passage que les informations et les calculs sont basés sur des données issues de sources fiables et récemment confirmées par l'IFEN (Institut Francais de l'Environnement). Un autre site du même genre est disponible en anglais et en allemand (Atmosfair)

mercredi, 02 novembre 2005

Protéger l'hippocampe aux Philippines

Les hippocampes séchés sont très utilisés en médecine chinoise. Avec le boom économique chinois, leur consommation a décuplé entre les années 1980 et 1990 et cet animal est aujourd’hui en voie de disparition. Malheureusement, face à cette manne financière, les petits pêcheurs (dont les ressources marines sont généralement les seuls maigres revenus) tâchent de capturer toujours plus d'hippocampes.

Handumon, petit village au centre des Philippines, n’a pas échappé à cette surpêche… mais contrairement aux autres villages alentours, Handumon a eu la chance d’accueillir Amanda Vincent, une biologiste venue étudier l’hippocampe à la fin des années 80. Effarée par l’ampleur du désastre mais reconnaissant le rôle majeur de cette pêche pour les gens pauvres (interdire les captures du jour au lendemain leur serait catastrophique), elle lance en 1995 le premier projet de conservation de l'hippocampe au monde avec l’aide de la Fondation Haribon, pour aider les villageois à gérer de façon durable leurs propres ressources marines.

Le projet a engendré plusieurs mesures de conservation, dont l'installation de parcs de paternité pour les hippocampes mâles transportant les œufs fécondés dans des poches incubatrices. Les pêcheurs philippins ont appris à reconnaître les hippocampes gestants pour les épargner et les placer dans des cages marines où ils séjournent jusqu'à l'éclosion des œufs, avant d'être vendus, permettant entre-temps aux jeunes de s'échapper pour recoloniser les récifs. A cette fin, les pêcheurs ont bénéficié d’une aide des biologistes pour reconnaître les animaux, les peser (et les relâcher si nécessaire) – fournissant en même temps des données précieuses sur les peuplements d’hippocampes. Un sanctuaire marin a ensuite pu être installé où les espèces sont protégées et surveillées constamment.

Enfin, l’éducation de la population et l’apprentissage de la gestion des ressources naturelles ont aussi été intégrés au projet, prenant en compte les différents rôles masculins et féminins au sein du village pour mieux profiter de la contribution des femmes à la production de revenu dans les villages de pêcheurs, aidant les villageois à réduire leur dépendance à l'égard de la capture des hippocampes. Cette analyse a d’ailleurs soulevé les problèmes de pénurie d'eau potable et de services de santé publique, comme la planification des naissances.

Le projet de conservation de l'hippocampe a connu un tel succès qu'il a été étendu à six autres municipalités qui comptent au total une population d'environ 150 000 personnes. Aujourd’hui, le projet a été englobé dans un Projet d’envergure international et portant sur la conservation marine (Project Seahorse Foundation for Marine Conservation), regroupant plus de 40 chercheurs travaillant sur tous les continents.

vendredi, 28 octobre 2005

Animal sauvage blessé : gestes d’urgence

Il n’est pas rare de trouver un animal blessé, surtout dans la campagne. Rapaces, cervidés, passereaux… sauriez vous que faire si l’occasion se présente ? Sachez qu’il existe des centres de soins, réunis sous l’égide de l’Union Nationale des Centres de Sauvegarde de la faune sauvage. Je me permets donc de retranscrire les réflexes à avoir si vous vous retrouvez face à un animal blessé.

Tout d’abord, manipulez l’animal avec des gants ou en l’enveloppant dans un vêtement épais. Faites particulièrement attention aux serres, bec (échassiers), crocs, griffes, pattes et bois (cervidés), pour ne pas risquer de vous blesser.

Placez ensuite l’animal dans un carton avec du papier absorbant au fond et laissez-le au calme. Ne placez pas un oiseau sauvage dans une cage ou un clapier où il aggravera ses blessures et abîmera son plumage.

Prévenez rapidement le centre de Sauvegarde de la faune sauvage le plus proche (listes des centres) afin que l'animal soit soigné au plus vite. Au delà de deux jours sans soins, les chances de relâcher un oiseau victime d’une fracture sont quasiment nulles. Ne lui donnez rien à manger ni à boire sans avoir téléphoné au centre au préalable pour leur demander conseil. Tout comme les humains, prodiguer des soins soi-même sans connaissance peut laisser des séquelles. Néanmoins, voici les gestes essentiels à respecter pour les oiseaux :

- Si son aile est pendante, n’utilisez pas de sparadrap, immobilisez-la le long du corps avec du scotch, qui n’adhère pas aux plumes.
- Nettoyez la plaie avec du Mercryl uniquement.
- Ne le gavez jamais et ne le forcez pas à boire.
- Laissez à disposition des rapaces ou des mammifères carnivores, quelques dés de viande rouge crue.

ATTENTION

Les faons de chevreuil et les jeunes rapaces nocturnes ne sont presque jamais abandonnés. Pour les premiers, éloignez vous rapidement et tentez de percher les seconds hors de portée des prédateurs ou dans leur nid s’il est accessible.

Enfin, pour ceux qui aurait envie d’aller plus loin, un livre est paru en 2003 "Recueillir et soigner les petits animaux sauvages" (collec. Delachaux et Niestlé).