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lundi, 12 juin 2006

Education à l'environnement: retour d'expérience

J'avais annoncé un retour des articles le 8 juin, mais mon programme de la semaine dernière était un peu trop serré car vendredi j'intervenais dans une classe de seconde pour une session d'éducation à l'environnement.

En effet, l'éducation à l'environnement dans nos écoles françaises fait encore cruellement défaut, bien que devenue obligatoire:

  • L'environnement en tant que discipline n'existant pas, son enseignement est distillé parcimonieusement entre la géographie, les sciences économiques et les sciences de la terre - les enseignants ignorant trop souvent le contenu des programmes de leurs collègues alors même que les programmes de l'éducation nationale préconise une coopération jugée indispensable, notamment entre les professeurs de biologie et de géographie.
  • Le temps alloué est très limité, sachant que les quelques points abordés ne sont absolument pas approfondis du fait de programmes surchargés.
  • Le sérieux de l'enseignement repose entièrement sur l'implication de l'enseignant - comme toujours me direz-vous - sauf que dans ce domaine précis, quasiment aucun prof en âge d'enseigner n'a reçu de formation en environnement contrairement aux autres thématiques de sa discipline. Voilà donc des enseignants obligés de transmettre un savoir qu'ils ignorent pour beaucoup d'entre eux. Un triste rappel de la fin des années 90 où des instituteurs avaient suivi une formation de 3 mois pour apprendre l'anglais afin de l'enseigner à la rentrée scolaire suivante!!!
  • Enfin, le rôle de l'individu pour préserver son environnement demeure largement insuffisant alors qu'il s'agit là d'un enseignement essentiel

Evidemment, il existe de nombreuses structures rôdées à l'éducation à l'environnement pour assurer un complément que j'estime être indispensable. Mais voilà, pas toujours facile de faire appel à elles (insuffisance du nombre d'animateurs souvent bénévoles, budget scolaire trop restreint pour déplacer des classes) et il est nécessaire d'avoir le soutien d'un prof pour lancer l'initiative. 

Bien que ne faisant partie d'aucune structure de formation, j'ai décidé de mettre la main à la pâte à ma façon. Le lycée que je visais n'avait pas de budget et des profs qu'il fallait motiver, mais sa petite structure et la convivialité entre enseignants en faisaient l'occasion idéale de monter une session d'éducation à l'environnement.

Avec l'accord des profs de géo et d'économie, j'ai donc monté un jeu de simulation basé sur un article de journal factice portant sur l'implantation d'une papeterie au bord de la rivière d'une petite commune. J'ai divisé la classe en groupes de 6 élèves:

- un maire
- l'industriel
- un représentant d'une association de protection de l'environnement
- 3 citoyens (dont un chômeur qui pourrait être embauché par l'usine et un adepte de la pêche ou du kayak)

Il s'agissait de simuler une réunion de concertation avec les acteurs du projet, les élus et les citoyens. Un débat a suivi qui a petit à petit glissé sur le rôle essentiel de l'individu pour préserver son environnement. 


Bilan

Les profs craignaient des débordements (bavardage, débats partant dans tous les sens), mais en fait, les élèves ont franchement joué le jeu. D'ailleurs, ayant fait tourner un questionnaire à la fin de cette session d'1H30, les réponses des élèves ont été unanimes: ils ont adoré le jeu de rôle - appréciant cette possibilité de pouvoir s'exprimer et ils voudraient le voir appliquer dans d'autres thématiques, à la grande surprise des profs. Se pourrait-il que ceux-ci intègrent ce type de simulation dans leurs cours par la suite?

Enfin, l'ensemble des élèves se sont montrés prêts à adopter quelques gestes pour préserver l'environnement, certains étant même prêts à faire passer le message. 

Le rendez-vous a déjà été pris l'année prochaine avec les profs pour réitérer l'expérience (avec quelques améliorations) en début de l'année scolaire prochaine! 

 

jeudi, 18 mai 2006

Le bruit: quels sont vos droits?

En matière de préoccupations environnementales, 44% des français estiment qu'il y a des raisons de se plaindre du bruit (Eurobaromètre 2002). Le bruit arrive en 3ème position (presque ex-aequo avec la dégradation du paysage et la qualité de l'eau du robinet), après la congestion du trafic et la dépendance vis-à-vis de l'automobile (1ère position) et la qualité des eaux de baignade (2ème position) effectivement assez déplorable en France.

Dans les agglomérations de plus de 50 000 habitants, il est même la nuisance la plus souvent citée (54 %) par les ménages (enquête permanente sur les conditions de vie de 2002 de l’INSEE).

Pourtant, il suffit de se plonger dans les médias pour se rendre compte assez vite que le bruit n'est que rarement une thématique intégrée dans leur vision de l'environnement alors même qu'il en fait partie intégrante.

Des voisins à la circulation, des bruits de chantiers au transport aérien, de la discothèque aux grincements des trains sur les rails... le bruit agit directement sur notre santé: troubles auditifs, insomnie, nervosité, irritabilité, fatigue, désordres cardio-vasculaires, modification des sécrétions hormonales...

Mais comment faire face? Il n'est pas toujours évidemment de prouver qu'il y a gêne et encore moins facile d'intervenir. Pour vous aider, voici quelques guides qui vous permettront de connaître vos droits pour mieux vous défendre:

- Le guide des bruits du voisinage [lien MàJ le 14/4/2011] où vous trouverez des info sur la réglementation, les démarches et les recours aux autorités administratives

- L'outil "Juribruit": ce sont en fait 15 fiches de jurisprudence commentée pour la lutte contre les bruits de voisinage et éditée par le Ministère de l'Ecologie et du Développement Durable, voici la liste des fiches téléchargeables:
Série A - Prévention :
les pouvoirs de police du maire
l’urbanisme 

Série B - Répression :
les comportements
les activités
le tapage nocturne

Série C - Indemnisation
responsabilité de la puissance publique
les désordres acoustiques
la règle de l’antériorité 

Série D - Différentes catégories de bruits de voisinage :
les instruments de musique
les animaux
les bruits d’impact
les équipements collectifs
les chantiers
les activités non classées
les lieux musicaux

Enfin, je vous encourage à faire un tour sur la section "bruit" du Ministère de l'Ecologie et du Développement Durable, qui s'avère être très complète (bruit aérien, transport, chantiers...). Vous trouverez également d'autres infos sur ce blog (voir la liste des articles ci-dessous). 


Sources:

- Site du Ministère de la Santé: effet du bruit sur la santé
- Flash Eurobaromètre 123 (réalisé par Eos Gallup Europe en avril 2002)

Lire également les articles de ce blog sur le bruit:
- Victime du bruit?
- Bruit à l'école et troubles du langage

lundi, 15 mai 2006

Métiers et formations à l'environnement

En cette fin d'année scolaire, certains d'entre vous se posent peut-être des questions sur les métiers liés à l'environnement: étudiants, lycéens, parents ou actifs en mal de reconversion... Il n'est pas toujours facile de s'y retrouver et de comprendre toutes les subtilités de certains métiers. Réjouissez vous car il existe de très bons sites internet où vous disposerez d'une mine de renseignements utiles.

J'en citerai quelqu'uns que je trouve particulièrement complets:

  • Le Réseau TEE (Territoire-Environnement-Emploi): des infos sur les formations et les métiers
  • Le site Ecoformation, dédié aux métiers de l'environnement (recherche par métier, formation et établissements)
  • Dans le même genre, le site Ecométiers permet une recherche également par niveau d'étude
  • Moins complet, mais instructif, l'annuaire des métiers de l'environnement proposé par le site "Emploi-environnement".

Enfin, pour ceux et celles qui hésitent ou se posent des questions sur un métier, vous pouvez toujours m'envoyer un petit mail, même si je ne connais pas tous les métiers liés à l'environnement, je tâcherai de vous éclaircir dans la limite de mes connaissances (mais je n'ai malheureusement pas de job à vous offrir).

Bonne chance!

jeudi, 11 mai 2006

Extraire la bile d’ours

Il y a des jours où j’ai envi de pleurer devant la cruauté de nos semblables envers l’homme ou l’animal. Mon dernier choc en date est le rejet chinois de l’appel du Parlement européen lui demandant d’interdire l’élevage d’ours pour en extraire de la bile à de fins thérapeutiques.

En effet, des milliers d’ours à collier ont été capturés année après année pour être mis en cage (à l'époque, ils étaient même bloqués en position allongée) dans de véritables fermes d’élevage. Leur flan est traversé en permanence par une sonde pour prélever entre 10 et 20 ml de bile deux fois par jour, un instrument en métal étant introduit dans l'orifice pour laisser la bile s’écouler dans un bol. Les conditions d'hygiène étant bien évidemment déplorables, l’orifice s’infecte très souvent, entraînant la mort de l’ours plus ou moins long terme. Je vous épargnerai la description des techniques utilisées et l’état de ces ours (disponible ici).

Il va sans dire qu’ayant été capturé à outrance, l’ours à collier est une espèce protégée, dont tout commerce est strictement interdit. Pourtant, ayant été alerté, notre Parlement européen a fait une déclaration le 26 septembre 2005 (voir la déclaration) sur la préoccupation croissante de la communauté internationale concernant l'exploitation de la bile d'ours en Chine : "Prenant en considération le fait que plus de 7 000 ours du Tibet sont actuellement élevés pour leur bile en Chine et que les nouvelles méthodes dites "humaines" utilisées pour extraire la bile causent d'horribles souffrances aux animaux, le Parlement demande, d'une part, au gouvernement chinois d'accélérer la fermeture de toutes les fermes d'élevage d'ours et, d'autre part, d'élaborer des programmes d'éducation de grande envergure visant à dissuader les consommateurs d'utiliser de la bile d'ours" (Bulletin UE 1/2-2006).

La réponse du gouvernement Chinois ? "Tant que nous n’avons pas trouvé un produit de remplacement, nous ne pouvons pas accepter la résolution du Parlement Européen", se contentant de limiter "le nombre d’ours élevés dans des fermes en fonction des besoins de la médecine traditionnelle". Notez qu’il existe à ce jour plus d’une cinquantaine de produits de substitution reconnus par la médecine traditionnelle elle-même comme ayant les mêmes effets que la bile d’ours (sachant que ces "dits" effets restent à prouver…).

Je ne cacherai pas que les jeux olympiques de Beijing et la course internationale frénétique pour gagner toujours plus de contrats en Chine me restent en traviole…

Mais tâchons de finir sur une bonne note. Celle de l’action de Animals Asia Foundation fondée en 1998 par Jill Robinson qui a bâti un véritable sanctuaire refuge pour les ours maltraités (116 ours vivent au centre), l’organisation oeuvrant par tous les moyens pour faire sortir un maximum d’ours des fermes d’élevage et limiter le nombre d'animaux en captivité. A ce jour, le Département des Eaux et Forêts de la province du Sichuan a annoncé que le travail de Animals Asia dans cette province a entraîné une réduction de 2700 à 2300 ours dans les exploitations.

Quant à la déclaration officielle du Parlement Européen, elle a provoqué une prise de conscience des médias (CNN, AFP, BBC…)… Ces boules de neige grandiront-elles? Toujours est-il que récemment, lors d’une conférence à l’Université de la Province du Yunnan, le directeur, les étudiants et les médias ont demandé la fermeture des exploitations, reprenant le slogan de la Fondation : "Sauvez les Ours de Chine, Arrêtez la Bile d’Ours".


Site de Animal Asia Foundation (disponible en français)

mercredi, 10 mai 2006

Stages nature-environnement pour les enfants

Pour les futurs petits écologues en herbe, sachez qu’il existe de nombreux stages ou séjours nature. De quelques jours à une semaine, ces stages s’adressent aux enfants de 3 à 16 ans suivant des thématiques très variées, du séjour à la ferme à l’initiation au jardinage et à l’écologie, du chantier archéologique à la fabrication d’instruments de musique en se servant de matériaux naturels… il y en a pour tous les goûts.

Au final, le plus dur est de mettre la main sur ces stages. Les Belges pourront donc se réjouir de l’initiative du Réseau IDée (information et diffusion en éducation à l’environnement) qui vient de sortir un inventaire des stages d’été 2006 nature / environnement, avec plus de 100 stages répertoriés. Pour télécharger l'inventaire (560 Ko), cliquez ici.

Côté français, je n’ai pas réussi à mettre la main sur un listing équivalent. Par contre, vous pouvez toujours opter pour un stage organisé par la Fondation Nicolas Hulot (ou plutôt son école nature). Ces séjours sont plus orientés sur la découverte des espaces naturels. Notez au passage que des prestations à la journée sont offertes (sur la base d’animations de quelques heures). Pour voir les stages, cliquez ici

Enfin, si d’autres lecteurs parmi vous connaissent de bonnes adresses de stages ou séjours nature destinés aux enfants (en France, Belgique, Suisse...), n’hésitez pas à les laisser en commentaire (les adresses dont le sérieux ne pourra être vérifié seront supprimées par mesure de sécurité).

mardi, 09 mai 2006

13.000 km pour un grain de raisin...

Du raisin, des melons, des poires... en ce début de mois de mai, tous ces fruits se retrouvent sur les étals. Pourtant, ils ne sont pas supposés mûrir avant le mois de juillet...

En fait, soit ces fruits sont poussés artificiellement (serre high tech + engrais + lumière artificielle...) nécessitant de grosses consommations d'énergie (qui vous seront bien évidemment facturées), soit ces fruits sont importés. Regardez les pays d'origine sur les écriteaux: Chili, Argentine, Afrique du Sud sont omniprésents. Autrement dit, vos fruits ont du parcourir entre 9.300 et 13.000 km pour parvenir à votre assiette!!!

Pour avoir une idée du poids des importations de fruits en France, voici une carte dont la surface des pays est proportionnelle à leur taux d'importation (carte du haut) et d'exportation (carte du bas) de fruits. Comme vous pouvez le constater, l'Union Européenne importe massivement des fruits (beaucoup plus que le reste du monde réuni). Quant aux exportateurs, l'Amérique du Sud domine largement.

 

medium_fruits_saison.jpg
 

 

Au final, jusqu'à 37 fois plus de carburant est consommé (transport aérien) que pour un fruit produit localement et acheté en saison. 1 kg de fraises d’hiver peut nécessiter près de 5 l de gasoil pour arriver dans votre assiette.

 

Notez que les légumes sont plus souvent produits localement ou dans des pays limitrophes. Il est donc fondamental de respecter les saisons pour acheter vos fruits et légumes.

Concrètement, pour le mois de Mai, vous avez le choix entre:

Fruits: Ce n'est que le tout début des fraises, la fin des oranges et des mandarines, les dernières pommes et les premières cerises à la fin du mois. Oubliez les framboises, prunes et abricots (Juin) et les melons, pêches, poires, et raisin (Juillet).

Légumes: c'est le moment de consommer les asperges, carottes, épinards, pois, cresson, laitue, romaine et navets, mais allez-y doucement pour les artichauts, betteraves et batavia dont ce n'est que le tout début de saison.

 

Bon appétit!


Sources: WWF et "Manual 2000" d'Elkington & Hailes (ed. Hodder et Stoughton), 1998 pour les données, le site Worldmapper pour les graphiques (dont les données utilisées sont principalement celles fournies par l'ONU).

vendredi, 05 mai 2006

Comment économiser 20.000 euros sur un campus universitaire?

Suite à l’article du blog "Etudiants : rendez votre campus plus écolo!" paru hier, voici une illustration parfaite de l’impact énorme que peut avoir un groupe de citoyens attentifs à leur environnement, simplement en adoptant quelques gestes simples.

Les mercredi 12 et jeudi 13 avril, le Campus-pilote de l’EGIM à Marseilles – sous l’impulsion des étudiants d'ISF Provence – a mené l’Opération Black Out sur son site.

Il s’agissait d’inciter les usagers du campus à limiter leurs consommations d'électricité pendant 24 h au travers de gestes simples (mise en veille des ordinateurs, extinction des lumières...) pour mesurer ensuite les économies réalisées par rapport à un jour témoin.

A cette fin, une campagne d’information a été diffusée pendant 2 semaines (affiches, tracts, tour dans les classes, bureaux administratifs, laboratoires…) pour faire connaître l’Opération Black Out en expliquant les gestes pouvant être adoptés pour réduire les consommations d’énegie. Le jour du lancement de l’Opération, un tour a été effectué le mercredi soir dans tous les bâtiments pour éteindre les appareils électriques ayant été oubliés (imprimantes, écrans d’ordinateur, fax…), mais la plupart avait déjà été éteints – preuve que les usagers du campus avaient joué le jeu.

Le bilan est tout simplement extraordinaire : 18 % d'économie d'énergie ont été réalisé sur 24 h (soit 144 MWh de moins) ! Soit une économie sur l’année de près de 20.000 € si ces comportements étaient définitivement adoptés !!!

Pour découvrir les autres initiatives de Campus-pilotes, visitez cette page.