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dimanche, 26 août 2007

Le coût de la construction durable

La résidence Salvatierra est un immeuble collectif de 43 logements à très faible consommation énergétique (1/4 des consommations moyennes actuelles des logements neufs, soit 42 kWh/m²/an pour le chauffage, l'eau chaude sanitaire et les usages domestiques). Conçu par l'architecte Jean-Yves Barrier à l'initiative de la ville de Rennes en 2001, la résidence fait aujourd'hui figure de bâtiment exemplaire en France, cité par nombre d'ouvrages sur l'architecture durable.

Pourtant, de la voix même de l'architecte entendu il y a quelques mois, il n'a reçu aucune commande similaire depuis 2001 (c'est-à-dire suivant le concept de maison passive aux consommations énergétiques considérablement réduites). Manque du volonté? Certainement. Surcoût?

Surcoût... Il a été de 7 à 8% pour la résidence en 2001 (sucoût qui serait moindre aujourd'hui car la technologie a progressé), devant être amortis en moins de 12 ans - sans compter les milliers d'euros d'économie pour les locataires! Ajoutez à cela 4 fois moins d'impact pour l'environnement et cette notion de "surcoût" parait subitement totalement dépassée.

Malheureusement, les professionnels de la construction durable surestiment honteusement ces surcoûts. Le Conseil mondial des entreprises pour le développement durable (WBCSD) vient tout juste de publier une étude indiquant que les professionnels surestiment de plus de 300% les coûts liés à la construction de bâtiments respectueux de l'environnement (+ 17 % par rapport à une construction classique, contre les 5 % de surcoût réel estimé par le WBCSD).

Rappelons tout de même que le bâtiment est responsable de 20 % des émissions de gaz à effets de serre, dont 64% pour le seul secteur résidentiel (source: Actu-Environnement)! C'est le secteur qui génère le plus de gaz à effet de serre avec les transports...Il représente à lui seul 43% de l'énergie consommée en France, dont le tiers correspond à la consommation énergétique directe des ménages. Responsable n°1? Le chauffage, représentant 72% de la consommation totale d'énergie:

Or, c'est précisément sur le chauffage qu'un bâtiment passif va principalement agir: une meilleure isolation thermique combinée à une ventilation adéquate et une optimisation de l'orientation des pièces abaissent considérablement les besoins de chauffage tout en assurant plus de fraîcheur l'été. Aujourd'hui, nous avons les capacités de diminuer les consommations par 4...

Alors, qui a dit "surcoût"? 


Sources:

- "Exemple de bonne pratique: Résidence Salvatierra à Rennes (35)", Ademe (document en .pdf)
- "Résidence Salvatierra", fiche réalisé par le site Entreprises & Construction durable
- "Energy Efficiency in Buildings: Business Realities and Opportunities" (pdf), WBCSD (2007)
- "La consommation domestique d'énergie s'accroît", Actu News Environnement(21/8/2007)

mardi, 31 juillet 2007

Connaissez vous le guayule?

Le guayule, cela ne vous dit rien? Retenez pourtant ce nom car cette petite plante pourrait bien supplanter les champs d'hévéas pour la production de larmes de bois... autrement dit, de caoutchouc (1).

46ba647150b4b124036f3dbf792c821e.jpgLe guayule (prononcez "oua-you-lé"), de son nom scientifique Parthenium argentatum, est un arbrisseau originaire d'Amérique (nord du Mexique, sud des Etats-Unis) produisant du latex, comme l'hévéa. Son nom vient d'ailleurs du Nahuatl "cuauhuli", contraction de "cuahuitl" (arbre) et "uli" (caoutchouc). Il affectionne les milieux arides et semi-arides, ce qui en fait une plante idéale, poussant d'autant plus facilement qu'il produit une résine agissant comme un pesticide naturel.

Connu depuis des siècles, il fut l'objet au XXème siècle de plusieurs périodes de productions intenses (notamment durant la 2ème guerre mondiale) avant de tomber dans l'oubli - pas assez rentable vis-à-vis de l'hévéa et du caoutchouc synthétique face à un marché basé sur du court terme.

Or, non seulement le guayule est peu exigeant (climat sec, résistant aux maladies), mais il est particulièrement hypoallergénique, contrairement au latex de l'hévéa auquel 1 à 6% des européens sont allergiques (source: research*eu). Le guayule suscite donc depuis peu un regain d'intérêt des industriels, les substituts artificiels n'étant pas toujours satisfaisants (rappellons ainsi que le caoutchouc naturel est une composante essentielle des pneus).

Cet intérêt est d'autant plus marqué tandis que le récent rapport d'experts d'Epobio (2) souligne les qualités du guayule comme plante élastomère. Dans ce cadre, celle-ci pourrait devenir une plante commune des champs du sud de l'Europe. Avec un rendement d'une tonne de caoutchouc à l'hectare (contre 1,5 à 2,5 t/ha/an avec l'hévéa), cela permettrait d'offrir une réelle alternative au latex de l'hévéa.

Comme d'habitude, reste à connaître les impacts de telles productions lancées à grande échelle:
- Impacts sur la biodiversité: la plante est native d'Amérique, comment la contrôler hors de ses frontières? Comment interagira-t-elle avec les espèces locales? Quels seront les risques d'une exploitation à grande échelle? C'est une plante très résistante... comme l'eucalyptus importé d'Australie, notamment en Afrique sous l'empire britannique où ces plantations ont fait des ravages car grandes consommatrices d'eau et repoussantes pour les insectes et les animaux. Ces arbres ne sont pratiquement pas consommés et provoquent un profond déséquilibre des écosystèmes (pensez aux essences naturelles d'eucalyptus, particulièrement... odorantes).

- Impacts humains: les plantations d'hévéas sont une catastrophe humanitaire, où des hommes sont exploités dans des conditions très dures (obligation de saigner des centaines d'arbres par jour) pour gagner un salaire de misère. Pour être rentables, les plantations sous nos latitudes devront repenser totalement les modes de prélèvement. Ou nous faisons preuve d'innovation, ou nous tombons dans l'écueil des fraises espagnoles (pour ne citer qu'elles) dont la cueillette se fait en exploitant des hommes vivant dans de véritables bidonvilles.

- Impacts sanitaires: le guayule est reconnu à présent comme non allergène. Sauf qu'en cas d'exploitation massive, les plants utilisés seront le résultat d'une sélection draconienne. Ces derniers seront-ils toujours aussi peu allergènes?  


Entre les champs de maïs pour la production d'agro-carburants qui attisent les spéculations depuis peu et des futurs champs de guayule pour le latex, les terrains à destination de l'alimentation risquent de connaître une surévaluation sans précédent... à quand des pêches à 10 euros le kilo et des salades à 5 euros pièce?

 

(1) Le mot caoutchouc vient du quechua (langue amérindienne) "cahutchu" qui signifie larme de bois (source: Cirad)

(2) EPOBIO (realising the Economic POtentiel of sustainable resources - BIOproducts from non-food crops): panel d'experts scientifiques et industriels pour identifier les secteurs d'investissements futurs dans les recherches agronomiques pour évaluer le potentiel économique de matières premières dérivées des végétaux offrant des avantages à long terme pour la société. 

 

Sources:
- "Le virage post-alimentaire", magazine publié par la Commission Européenne research*eu (juin 2007)
- "La caoutchouc, un matériau qui dégomme", brochure du CIRAD (2006)
- "Principaux secteurs économiques: caoutchouc", quid
- "L’hévéaculture familiale : une réussite et un espoir pour des milliers de familles", Agence Française de Développement

vendredi, 13 juillet 2007

Du bambou dans un ordinateur!

Les produits électroniques (notamment, les ordinateurs et les téléphones portables) sont particulièrement néfastes pour l'écologie: bourrés d'électronique, de produits toxiques et de métaux lourds, gros générateurs de déchets, ils sont suivis de près par l'ONG Greenpeace qui incite les fabricants à une meilleure prise en compte de l'environnement (voir l'article du blog "Guide de l'électronique verte").

4978594c0c22dd3d79625979b77733d2.jpgDans cet esprit et pour limiter l'impact de ses ordinateurs, la société Asus vient de présenter EcoBook, un ordinateur portable plus écologique doté d'une coque en bambou, de matériaux plastiques intégralement recyclables et de revêtements cartonnés. Aucune peinture, spray ou galvanoplastie ne sont utilisés sur ses composants. Enfin, il semblerait qu'il soit facile de le démonter et de l'améliorer pour prolonger sa durée de vie (rappelons que la durée de vie moyenne d'un ordinateur portable est passée de 6 ans en 1997 à 2 ans en 2005...).

Bien qu'il ne s'agisse encore que d'un concept (dommage...), cela prouve néanmoins que la création d'un ordinateur aux impacts moindre sur l'environnement est aujourd'hui chose faisable. Et quand on fait un petit tour sur internet, les commentaires sont unanimes concernant son esthétisme. Messieurs mesdames d'Asus, faites preuve de courage et faites en sorte que le concept devienne réalité!

 

Sources:
- Suivi des fabricants électroniques - Greenpeace
- "Technology without costing the Earth", AsusTek Computer Inc. (27 juin 2007)
- "Asus bamboo EcoBook computer", Treehugger (13 mars 2007)

lundi, 25 juin 2007

L'environnement en entreprise: les salariés votent "oui"

Une enquête menée en mai dernier par l'Institut d'Etudes OpinionWay pour la société WebEx (spécialiste des téléconférences) indique que 57% des salariés du secteur privés attendent de leur entreprise "des actions en faveur de l’économie d’énergie plutôt qu’en faveur du tri et du recyclage des déchets".

L'étude montre que très peu d’entreprises ont adopté une véritable démarche environnementale en leur sein, la prise de conscience des salariés et de leur direction générale demeurant encore faible. En conséquence, les changements d'habitude de travail pour limiter les impacts sur l'environnement restent rares.

Seuls 41% des salariés interrogées font partie d’une entreprise ou d’une organisation agissant en faveur de l’environnement (contre 46% affirmant que rien est fait) et il s'agit bien souvent de mesures dérisoires. La plupart portent sur le tri ou le recyclage (74%) alors que les économies d'énergie sont peu favorisées.

Pourtant, 66 % des salariés "seraient plus enclins à travailler pour une organisation qui prendrait des initiatives en faveur de l’écologie" tandis que 90% de ceux dont l’entreprise est déjà impliquée déclarent ces actions importantes. Mais attention, agir en faveur de l'environnement consiste trop souvent à financer des projets extérieurs ou mettre en place des grosses infrastructures. Or, les actions toutes simples, les "petits gestes" sont trop souvent oubliés: 66 % des salariés souhaiteraient d'ailleurs que "leurs entreprises mettent en place des mesures en faveur de l’économie d’énergie, de l’utilisation d’énergie verte ou de produits verts".

Lors d'un échange récent avec Henri Proglio, le directeur de Véolia Environnement, groupe très impliqué dans ce secteur (en plus de ses activités propres: financement de projets, mécénat...), je lui ai demandé pourquoi au sein des salariés du groupe (près de 300.000 dans le monde), il n'existait aucune politique de réduction des impacts digne de ce nom (économie de papier, d'impression, d'électricité, produits verts...) tandis qu'il semblait judicieux de commencer à appliquer ces principes au sein même de ses troupes. Sa réponse? L'avantage pour l'environnement "est marginal" (sic) et, vu que les salariés (notamment les cadres) s'investissent déjà énormément, mentionnant que certains travaillaient d'emblée 70h par semaine, il refusait d'exiger plus.

Dommage... car il a tout faux. L'étude montre que 93% des salariés (dont 97% des cadres supérieurs) déclarent "être disposés à changer leurs habitudes de travail pour contribuer au respect de l’environnement". Quand on sait que les veilles des appareils (comme les écrans d'ordinateurs ou d'imprimantes se comptant par milliers dans un groupe comme Veolia), ce sont 10% de la facture énergétique, que l'écoconduite (pour des camions) économise 10% de carburant, que 400 millions d’euros par an sont dépensés en impressions inutiles (=1,2 millions d'arbres) dans les entreprises en France... tout ceci est effectivement totalement marginal...


Quelques autres chiffres intéressants...

  • 72% des salariés du secteur de l’industrie estiment que les actions menées par une entreprise en faveur de l’environnement sont un critère de motivation pour accepter un poste. 45% considèrent comme très important le fait que leur entreprise soit concernée par la protection de l’environnement.
  • En région : Les salariés interrogés habitant le sud de la France se considèrent majoritairement écolo (entre 54 et  66% dans leur vie professionnelle selon les régions, 73% dans leur vie quotidienne). C'est en Ile-de-France qu'on trouve le plus grand écart : seuls 40% des Franciliens se considèrent comme écolo au travail contre 66% dans leur vie privée.
  • Enfin les salariés des grandes entreprises sont plus informés sur les actions que mène leur entreprise que ceux des PME (de 31% pour les entreprises de moins de 50 salariés à 60% pour celles de plus de 500 salariés)


Signalons que WebEx vient de lancer un calculateur d'émissions de carbone s'adressant spécialement aux entreprises pour évaluer l'impact de leurs déplacements: www.webex.fr/fr/go-green/calc.html

 

Sources:
- "Environnement » : les salariés attendent plus de leur patron !", résultat de l'enquête WebEx (communiqué du 15 juin 2007)
- Lire également "Les employés Britanniques pointent du doigt les patrons qui ont des comportements irresponsables à l'égard de l'Environment", enquête menée en novembre 2006 pour WebEx

jeudi, 14 juin 2007

L'interrupteur de veille intégral

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A quoi peut donc bien servir ce gros bouton? Comme son symbole l'indique, cet interrupteur en forme de petite maison permet à son utilisateur d'éteindre toutes les veilles des appareils électroniques dans la maison qui n'ont pas un rôle essentiel: télé, hifi, lecteur DVD... en un seul clic. Exit la nécessité de penser à éteindre le lecteur DVD ne servant que le temps de votre soirée ou la chaine hifi qui vous réveille le matin! D'un seul coup d'interrupteur, vous éteignez l'ensemble des appareils connectés. Pratique avant de partir de chez vous, par exemple. Il suffit ensuite de réappuyer pour rallumer l'ensemble.

Cet interrupteur n'est qu'encore un projet (le "House-off" Switch) conçu par l'anglais Jack GODFREY-WOOD, étudiant en design, afin d'encourager des gestes plus respectueux de l'environnement. Personnellement, je verrais bien ce type d'interrupteurs dans les sociétés et les bureaux pour éteindre tous ces écrans, souris et autres imprimantes en veille la nuit et le week-end!

Une initiative à suivre... Et en attendant, éteignez vos veilles et économisez jusqu'à 10% sur votre facture d'électricité!

Site officiel: www.jackgodfreywood.co.uk/switch.htm 

lundi, 11 juin 2007

La Camif et l'environnement: suite et fin?

Il y a 2 semaines, dans l'article "L'environnement selon la Camif: vive le plastique à gogo!", je râlais après la Camif, très agacée d'avoir reçu un catalogue non demandé et suremballé de plastique. J'en ai profité pour interpeller la société avec l'espoir qu'elle mette un terme à ce gâchi d'emballage. Voici leur réponse, envoyée jeudi dernier (j'ai tronqué les noms):

 

Madame,

Nous avons lu avec beaucoup d'intérêt votre message et l'article sur votre blog.

Nous adressons systématiquement un catalogue à nos nouveaux clients, afin de leur faire découvrir la largeur de notre sélection et bénéficier d'un support papier pour les aider dans leur choix. Force est de constater que bon nombre de clients nous ont fait part de leur souhait d'avoir accès à nos offres sur papier, même s'ils sont des internautes avérés.

Lorsqu'il ne nous est pas possible de joindre le catalogue au colis, nous l'envoyons à part, directement de nos entrepôts, dans des enveloppes papier kraft (les films en plastique "légers" sont réservés aux envois en nombre). Cependant, il peut arriver qu'il y ait des ruptures de stock.

Dans votre cas, c'est par souci de vous faire parvenir le catalogue au plus vite que la personne chargée de l'envoi a utilisé des sacs emballage réservés normalement aux produits. Pour information, nous avons pendant longtemps utilisé des sacs en papier pour l'envoi de nos petits colis, mais pour des raisons de sécurité et de solidité, nous avons du changer notre pratique.

Votre remarque sur "la communication environnementale poussée à son paroxisme" nous semble injustifiée. De notre point de vue, la Camif est plutôt transparente dans sa communication sur ce qu'elle fait. Le sujet de l'environnement ne fait pas l'objet d'une politique de communication spécifique, traitée par des sociétés extérieures. Ce sont les équipes internes qui travaillent sur la mise en oeuvre de la démarche environnementale de la Camif, à tous les niveaux, et dans les différents secteurs d'activité.

Nous espérons avoir éclairci les points d'interrogation que vous soulevez. Nous respectons votre position et vous remercions de l'attention que vous porterez à la notre.

Bien cordialement,

Pour Isabelle C., responsable de la Communication Externe et Interne
Suzette S.


J'ai plusieurs remarques à faire:

Certes, la Camif a fait des efforts en matière d'environnement (voir un aperçu [MàJ 15/4/2011 le site n'existe plus]), je le reconnais. Mais envoyer plus d'un kilo de papier automatiquement au vu du nombre de clients ruine une bonne partie des efforts entrepris! Si des internautes souhaitent réellement recevoir un catalogue, qu'ils cochent la case correspondante. Ce ne doit pas être une option par défaut voire absente. Or, avec un miminum d'explications, la Camif a parfaitement la capacité de convaincre nombre de clients commandant habituellement en ligne d'abandonner le catalogue en expliquant, par exemple, le nombre d'arbres épargnés ou en acceptant de reverser en échange une somme à une association. Voilà ce que je qualifierais de politique environnementale réussie: limitation du nombre de catalogues et envoi des publicités par mail (évitant les dizaines de papiers envoyés chaque année).

Quant à l'envoi du catalogue dans 2 plastiques noirs épais, ce serait du à une rupture de stock de papier kraft: mais pourquoi 2 plastiques? Est-ce une coïncidence malencontreuse si un autre internaute a connu exactement la même chose (cf. commentaires à l'article du blog cité ci-dessus)? Se pourrait-il que les dépôts de la Camif soit (trop?) régulièrement en rupture de kraft?

Donc, même si la société va dans le bon sens, force est de constater que des erreurs de base sont commises, aux impacts environnementaux élevés. Or, il faut être cohérent: si on labellise des meubles issus de forêts gérées durablement (label FSC) et que, par derrière, on gâche des tonnes de papier - même recyclé (processus nécessitant encore beaucoup d'énergie), le bienfait de la politique environnementale chute!

Je pose donc la question à la Camif: dans le cadre de votre démarche en faveur de l'environnement, pourriez vous envisager:

  • L'adoption d'un système d'envoi de catalogue uniquement après demande du client 
  • L'envoi de publicités par mail après validation du client plutôt qu'au format papier
  • Le reversement d'une somme d'argent à une association en échange du choix du client de ne pas recevoir le catalogue papier

Je propose à la Camif de répondre directement dans les commentaires, tout comme les lecteurs désireux de formuler d'autres remarques ou suggestions.

jeudi, 31 mai 2007

L'environnement selon la Camif: vive le plastique à gogo!

J'ai récemment passé un commande sur la Camif, la seule à me proposer un meuble aux dimensions voulues... Quelle ne fut pas ma surprise quand, quelques jours plus tard, je reçois un paquet plastifié contenant... un gros catalogue papier de 1,135 kg jamais demandé (pourquoi gâcher du papier quand on peut accéder à l'ensemble du catalogue en ligne???).

Déjà assez énervée de se voir ainsi imposer ce pavé (avais-je omis de décocher la case fatale cochée par défaut "désirez vous le catalogue?"), je fus outrée par l'emballage:

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D'habitude, les catalogues sont envoyés emballés d'un fin film plastique de quelques grammes. Mais alors là!!!! Pas moins de DEUX sacs en plastique épais opaques (noirs à l'intérieur, blancs à l'extérieur) emballaient le catalogue. Poids total: 50 g.  

Imaginez. 100 commandes = 100 catalogues = 5 kg de plastique... J'ignore le nombre de catalogues envoyés aux clients, mais j'imagine que cela se compte en plusieurs dizaines de milliers, soit des centaines de kilos de plastique totalement inutiles puisque n'importe quel catalogue de ce genre peut être envoyé dans un simple film plastique de quelques grammes.

Cerise sur le gâteau, voilà un extrait de la politique environnementale de la Camif: "Depuis ses origines, la CAMIF intègre la dimension environnementale dans ses valeurs. (...) Elle agit avant tout au sein de ses sélections produits. (...) Elle est la seule entreprise en France à distribuer uniquement des produits économes en énergie (...). Dans ses catalogues le Label Planète permet de les repérer. (...) En interne, des mesures ont été mises en place pour la préservation de l'environnement et le recyclage".

Attention, la communication environnementale poussée à son paroxisme sans en appliquer le fondement même des principes a ses limites... Les consommateurs ne sont plus aussi dupes et quand un blog comme celui-ci se met à râler, des milliers de clients potentiels sont touchés... Et comme je compte sur mes lecteurs pour relayer le message...

Evidemment, si des groupes comme la Camif s'attachaient à s'entourer d'experts en développement durable dignes de ce nom, ces erreurs grossières n'existeraient pas. J'ignore comment la société procède mais bien souvent, les grands groupes commanditent des agences de com' n'y connaissant rien et des cabinets de management environnemental... (généralement après avoir muté un cadre en interne "Responsable Développement Durable").

Or, quand on voit les erreurs qu'ils laissent passer... entre l'image de marque de la Camif ainsi diffusée (= 2 gros sacs opaques) et le coût (50 g de plastique par catalogue au lieu de quelques grammes pèsent lourd sur la facture!!!), l'incompétence coûte cher... Voilà ce qui arrive quand on ne fait que du management environnemental pur et dur (qui repose largement sur le respect de normes: ISO, labels...) sans une solide compréhension des enjeux environnementaux, de leurs intéractions, des impacts potentiels et des coûts inhérents. Coup de gueule? Oui, parce que ce schéma se retrouve constamment et cela m'exaspère...

 

J'écris de ce pas à la Camif avec un lien vers cet article pour leur offrir un droit de réponse. Ils me trouveront peut-être un peu dure, mais cet article est avant tout une invitation à réagir... et rectifier le tir! Et s'ils veulent des conseils, je suis prête à leur en donner!

[11 juin 2007: la Camif a répondu: voir l'article du blog "la Camif et l'environnement - suite et fin?"]