vendredi, 21 octobre 2011
J-226 avant Rio + 20
Par mon blogueur invité, Romain Laventure, juriste en environnement
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On l’oublie souvent, mais les questions écologiques ont été placées au rang de préoccupations internationales dès 1972 lors de la "Déclaration de Stockholm", puis celle de Nairobi en 1982. Mais ce n’est vraiment qu’en 1992 que le cri d’alarme retentit avec la Déclaration de Rio, lors de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement (CNUED), plus connue sous le nom de "Sommet de la Terre".
En 2002, soit 10 ans plus tard à Johannesburg, Jacques Chirac, alors Président de la République, commença ses propos par "Notre maison brûle et nous regardons ailleurs". Il y faisait déjà le double constat de la destruction de la nature et de l’indifférence générale dans laquelle tout cela se produisait, alors que les catastrophes pourraient mettre en danger l’existence même de toute vie sur Terre.
Et 20 ans plus tard ?
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mardi, 27 septembre 2011
Les Ateliers de la Terre - Du ver de terre à l'Homme
Me voilà au milieu des Ateliers de la Terre à suivre les interventions de grands décideurs sur le futur du développement durable. Décideurs… n'est-ce pas supposer faire naître des décisions et donc, engendrer des actions? Pourquoi alors cette impression de déjà entendu depuis 20 ans?
Le discours d'introduction de Paul Watson, directeur de l'ONG Sea Shepherd Conservation Society démarre pourtant comme un cri d'alarme:
"L'humanité a très peu de mémoire et aucune capacité à se projeter dans le futur. Nous sommes une espèce stupide, écologiquement stupide, qui ne réalise pas que les vers de terre sont plus importants que les gens car ils peuvent se passer de nous – mais nous ne pouvons nous passer d'eux (…)."
Ma vie contre un ver de terre? Pourtant, aussi désagréable que cette idée puisse paraître aux oreilles du grand public, c'est la vérité. Nous ne sommes pas indispensables – n'en déplaise à la consultante surmédiatisée, Bettina Laville, qui s'est empressée de rectifier en précisant que l'homme était au moins aussi important que le ver de terre et surement plus.
Est-ce de l'arrogance ou de l'inconscience, toujours est-il que d'un point de vue biologique, la nature peut se passer de nous. Quant à notre place spirituelle où nous avons foi en notre différence (supériorité?) par rapport à cette même nature, il reste que si nous saccageons notre environnement, nous ne gagnerons qu'une chose: nous saccager nous même.
"La biosphère est entretenue par un équipage – mais nous ne sommes pas cet équipage, nous sommes les passagers. L'équipage est constitué de bactéries, d'insectes, de vers de terre… et en tant que passager, nous devrions préserver cet équipage. Si l'océan meurt, nous mourons."
L'inaction. Voilà bien le fléau de notre société. De Rio à Rio+20, quelle différence? Il serait bien hypocrite de décrier le manque d'engagement de ces grands décideurs déconnectés du terrain, défendant leurs intérêts financiers immédiats et leurs sièges électoraux. Qui ne s'est pas énervé après le citoyen lambda prié de changer un tantinet ses habitudes et qui refuse tout en bloc, ou après celui doté soudainement d'un petit pouvoir qui lui monte à la tête (de la présidence d'une commission locale à l'asso…). "L'humanité n'a aucune capacité à se projeter dans le futur" disait Paul Watson. Ne serait-ce pas au fond le plus grand combat qui s'annonce pour l'Homme? Lorsqu'il comprendra la souffrance, la destruction, la violence qui peuvent être évitées en planifiant sur le long terme, peut-être pourrons-nous enfin vivre en harmonie – une harmonie pourtant à portée de main.
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lundi, 28 février 2011
15 mars: Conférence "Ville de demain = ville qui respire, quelle maîtrise des flux pour une ville durable?"
Parce que des villes comme Paris sont aujourd’hui parmi les plus denses du monde, dans un contexte où 74% des Européens vivent en ville, maîtriser les flux qui participent au fonctionnement urbain (transports, énergie...) devient un enjeu majeur de l’aménagement des territoires. Pour comprendre ces enjeux et anticiper la ville de demain, le Réseau Femmes & Développement Durable (dont je suis membre) organise la conférence "Ville de demain = Ville qui respire. Quelle maîtrise des flux pour une ville durable?" qui aura lieu à Paris le 15 mars, de 18h45 à 21h. Directeurs développement durable, élus et chercheurs viendront partager leurs points de vues et leurs recommandations.
L'entrée est libre sur inscription (nom et coordonnées à envoyer par mail: femmesdd[at]gmail.com).
Notre réseau
Le Réseau Femmes & Développement Durable rassemble des professionnelles ayant pour objectif l'échange de savoir, avec un regard féminin sur les questions liées au développement durable. Notre dynamique repose avant tout sur le partage et la mutualisation des ressources dans un espace libre de dialogues et d'opinions. En savoir plus: http://femmesdd.hautetfort.com
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mercredi, 01 décembre 2010
Cancun brûle-t-il?
Extrait de ma chronique sur le site de l'Express...
Au sommet de Cancun sur le climat, au Mexique, l'ombre de l'échec rôde, chacun se renvoyant la balle sur les capacités des uns et des autres à pouvoir faire échouer les négociations. Les critiques fusent sur nos politiques... mais le citoyen est-il si bien placé pour donner des leçons?
Seuls 2% des logements français sont équipés d'un détecteur de fumée contre 98 % en Norvège et 89 % en Grande-Bretagne (selon une dépêche de l'AFP reprise sur le site du Monde). Les pays avec un taux d'équipement supérieur à 80 % ont diminué le nombre de morts de moitié, cela ferait 400 vies chez nous, sans compter les 10 000 blessés qui s'en sortiraient certainement mieux...
Pour autant, si votre voisin vous recommande chaudement d'acheter un détecteur, le ferez-vous? J'imagine que personne ne remettrait en cause le bien-fondé de son conseil, mais qui se précipiterait dès le lendemain pour s'équiper? Manque de temps pour acheter le matériel, période où une dépense additionnelle serait malvenue, ignorance sur le choix du détecteur, obligation de s'équiper seulement en 2015... Les excuses sont nombreuses pour remettre à plus tard l'installation d'un matériel qui peut pourtant sauver des vies et dont les premiers modèles ne coûtent que 15 euros...
C'est ainsi, "notre maison brûle et nous regardons ailleurs", comme disait Jacques Chirac à l'ouverture de son discours lors du IIIe Sommet de la Terre en 2002, en Afrique du Sud.
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lundi, 18 octobre 2010
La solution miracle pour la retraite
Avez-vous réalisé que pour éviter de repousser la retraite d'1 an, il suffirait de travailler 1h de plus par semaine? Je me base sur une carrière active de 35 ans (ce qui permet d'intégrer beaucoup de femmes qui ont élevé des enfants) et une semaine au 35h, donc avec une moyenne de 5 semaines de congés par an sans RTT. Le calcul est simple, pour éviter de repousser la retraite de 2 ans (éviter ainsi de s'arrêter à 67 ans au lieu de 65), il suffirait de travailler 2h de plus par semaine.
Quand on sait qu'on est les seuls au monde à bosser si peu par semaine (nous sommes loin des 39h qui sont la norme chez la plupart de nos voisins), ce ne serait pas la mer à boire que d'ajouter 2h, non? Et ce serait certainement beaucoup plus agréable de distiller quelques heures tout au long de sa carrière, notamment pour les métiers difficiles, que de prolonger sa vie active. On pourrait même imaginer un étalement (3h de plus par semaine jusqu'à 40 ans et degressif ensuite).
A choisir, ce serait la solution que j'aimerais retenir. Une chose est sûr, il n'est pas équitable pour les générations futures de fuir à tout prix toute augmentation des cotisations à une ère où il y a moitié moins d'actifs pour un retraité... et la situation va empirer car les jeunes travaillent toujours plus tard (d'autant qu'à présent, démarrer par des stages est la règle, ce qui aggrave la situation), donc les cotisations vont s'amenuiser. Quant on sait que pour 3 salariés payés au smic, il en coûte à l'entreprise autant en charges et cotisations qu'un salaire additionnel, il y a un moment où il faut cesser l'escalade des cotisation et mettre fin à l'hémorragie. Cela n'a rien de politique, c'est une logique mathématique.
Or, je vois essentiellement des manifestants qui veulent conserver leur mode de vie tel qu'il existe et non des manifestants prêts à réformer le système tout en n'approuvant pas les solutions actuellement proposées (voir ainsi le tract à gauche). Ce refus d'accepter de faire face à la réalité me choque. Je peux comprendre qu'un agricultureur, ouvrier ou manutentionnaire s'arrête le plus tôt possible et refuse de s'investir plus, mais quel pourcentage cela représente-t-il sur l'ensemble des manifestants, franchement? D'ailleurs la CGT est claire, elle vise tout le monde, pas juste les métiers réputés difficiles...
Alors désolée de profiter du blog pour pousser ce coup de gueule. Mais je voudrais inviter les jeunes à remercier ceux qui veulent juste partir sans un regard pour les générations à venir. Car non, il est extrêmement naïf (ou arrogant) comme j'ai pu entendre de croire qu'à 25 ans, on peut remplacer le senior de 60 ans!!! Au contraire, les jeunes vont devoir faire face à des augmentations records des cotisations prélevées sur leur salaire car notre génération actuelle aura refusé net tout effort. Je suis triste pour ces lycéens et étudiants qui descendent soudainement dans la rue alors qu'ils n'avaient jamais réagi jusqu'à là, la facilité de manipuler ces jeunes esprits est déconcertante... Ce sont eux les premiers qui devraient exiger des réformes s'ils veulent éviter de trinquer!!! A mon âge, on subit déjà pour ceux qui partent en ce moment même alors dans 30 ans...
Je veux donc positiver. D'où ma proposition de (re)travailler quelques heures de plus par semaine: le problème sera vite réglé.
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mardi, 21 septembre 2010
Retour de Chine
Loin de vous avoir abandonnés, je reviens tout simplement de Shanghai où j'ai participé à un Forum sur le financement international de la lutte contre le changement climatique. Et à griller autant de kg de CO2 pour réfléchir aux moyens de limiter nos émissions (j'ai bien conscience du ridicule de la situation), j'en ai profité pour prolonger mon séjour et découvrir les environs.
Dans cette région, c'est la Chine moderne qui a étalé ses richesses et son avant-gardisme devant mes yeux d'occidentale: train à sustentation magnétique filant à 430 km/h, myriade de scooters électriques, 1ère ferme éolienne offshore en dehors de l'Europe (34 turbines totalisant 102 MW)...
Retour à la réalité chinoise. Inflation immobilière galopante avec la destruction de quartiers populaires entiers pour construire des champs de tours oppressantes (photo ci-dessous), journaliste qui vous décrypte les objectifs chiffrés qui n'ont aucun sens du gouvernement chinois pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre en demandant espressément de ne pas le citer (quand on sait qu'il s'est déjà fait tabasser pour ses propos, on comprend mieux sa demande)... Et que dire de la liste démesurée de sites web inaccessibles dont la plupart des blogs et des réseaux sociaux (comme facebook, inconnu pour la plupart des chinois ou twitter).
Shanghai, version maquette en plan large (en haut) et à l'état de fourmi à l'échelle 1
Derrière ce miroir ressemblant trop souvent à s'y méprendre à la plus capitaliste des nations, l'ombre rougeoyante du communisme dur plane. Que celui qui n'est pas membre du parti se taise car grimper les échelons et accéder aux postes de direction lui restent interdits. Même les meilleurs étudiants sont récompensés et sont d'office intégrés aux jeunesses communistes, avec une voie royale toute tracée pour leur carrière professionnelle.
Alors quand je rencontre un jeune chinois brillant qui claque la porte à cette voie royale, je l'admire. Et quand je rencontre une dizaine de chinois en quelques jours qui critiquent ouvertement le système et ne se privent pas pour le contourner, je me dis que le changement est en route. Lentement, mais sûrement.
A entendre des jeunes étudiants admettre que la Chine a assez reçu de subventions en tant que pays "en voie de développement" (en reconnaissant les disparités énormes entre les diverses régions chinoises résultant surtout du manque de volonté de répartir les ressources) et souhaiter que les efforts se portent désormais sur les pays les plus pauvres, j'ai pu voir une facette du paradoxe chinois dont on nous parle guère et qui pourtant respire bon l'espoir d'un monde meilleur.
Seul hic... beaucoup de ces esprits éclairés fuient à l'étranger pour terminer leurs études (souvent dans de prestigieuses universités) et rien ne garantit qu'ils reviennent. Il n'est donc pas dit que cette génération sera celle qui tiendra les rênes chinois dans 10 ou 20 ans...
Et vous, y en a-t-il parmi vous qui ont vécu ou séjourné en Chine? Quel est votre ressenti?
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jeudi, 24 juin 2010
L'éthique de la réforme des retraites
Je sors des sentiers battus aujourd'hui mais tant pis. J'ai envie de parler retraite... Pour ma part, à 34 ans, je sais pertinemment que réforme ou pas, s'arrêter de travailler à 62 ans tiendrait du miracle: études longues, en profession libérale... il est plus que probable que j'irai au moins jusqu'à 65 ans et nous sommes nombreux dans ce cas. Mais pour tous les autres abonné au 35h qui veulent partir à 60 ans, quelqu'un a-t-il seulement réalisé qu'il suffirait de travailler 1,75h de plus par semaine pendant les 40 ans de cotisation pour équivaloir à 2 ans de travail en sus, évitant ainsi de repousser l'âge de départ en retraite ?
Evidemment, tout le monde n'est pas à la même enseigne. Un ouvrier du BTP ou un manutentionnaire travaille à mon sens assez comme ça et en tant que chef d'entreprise, j'accepte pleinement de bosser quelques heures en plus pour maintenir ces gens à 35h. Mais pas question de cotiser un centime de plus pour le conducteur de RER B dont le temps de conduite réel est de 2h50 (véridique) et qui stoppe sa carrière à 53 ans en moyenne. C'est se moquer du peuple.
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